le blog de corinne morel darleux - Mot-clé - Altermondialismeécosocialisme intégral (graines, fleurs et épines)2019-04-02T13:11:21+01:00corinne morel darleuxurn:md5:467a5556a65b8cfe131b566bf9774e18DotclearUn vent d'espoir venu du Nord... Suite de mon récit d'écosocialisme à Copenhague (2/3)urn:md5:ab9e20646b81b2a2648c3fbe2834b04a2014-03-25T13:29:00+01:002014-03-25T13:29:00+01:00corinne morel darleuxDe la politique en généralAltermondialismeClimat et CopConvergencesEcosocialismeEuropéennes 2014InternationalLuttes sociales inégalités et précaritéPGEPlanification écologique et règle verteRévolution citoyenne 6e république et ConstituanteTTIP <p style="margin-bottom: 0cm"><strong>Raté l'épisode 1 ? Il est <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2014/03/23/Comme-un-vent-d-espoir-qui-souffle-du-Nord----Europe--ecosocialisme-et-traite-transatlantique-a-Copenhague--1/3-">à lire ici</a>.</strong></p>
<p style="margin-bottom: 0cm"><a title="photo_3.JPG" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/Copenhagen_Transform_Mars_2014/photo_3.JPG"><img title="photo_3.JPG, mar. 2014" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" alt="photo_3.JPG" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/Copenhagen_Transform_Mars_2014/.photo_3_s.jpg" /></a>L'après-midi dans mon intervention sur
l'écosocialisme, je rappelle tout le chemin parcouru depuis nos<a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2012/12/08/L-ecosocialisme--un-nouveau-projet-politique-%C2%AB-creuset-%C2%BB-pour-sortir-de-la-crise-et-construire-un-monde-meilleur">
premières Assises pour l'écosocialisme à Paris </a>le 1er décembre
2012. Le Manifeste traduit dans près de dix langues, toutes les
villes et pays où il a été présenté et débattu. La <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2013/12/16/Intervention-au-conges-du-PGE">motion
déposée au congrès du Parti de la Gauche Européenne (PGE) à
Madrid avec die Linke, Syriza, le Bloco portugais et l'Alliance
rouge-verte</a> qui m'invite ce jour là, le <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2014/03/07/Europeennes-et-ecosocialisme--c-est--re-parti-">réseau européen
écosocialiste (REE) qui a vu le jour à Bruxelles</a> quelques jours
auparavant avec les organisations politiques d'une quinzaine de pays
différents.
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">J'insiste sur le lien avec l'industrie
et le monde du travail, en rappelant qu'on aura toujours besoin de
vélos et de fourchettes et que, comme le disent les Dockers de
Marseille, nous ne voulons pas voir nos ports envahis de yachts de
luxe devenir les<a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2013/02/10/Marseille-la-rebelle-repeinte-en-rouge-et-vert"> « bronze-culs » de l'Europe</a>. Tant
que nous aurons besoin de nous vêtir, il y aura besoin d'industrie
textile. Et tant qu'il y aura des <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2014/03/22/Des-intellos-altermondialistes-aux-ouvriers-de-Wattrelos">travailleurs dans le bassin de
Wattrelos</a>, il restera possible et désirable de remplacer la
marchandise à bas prix issue des <a href="http://lepartidegauche.fr/actualites/actualite/bangladesh-le-drame-dumping-social-du-productivisme-23670">ateliers de la sueur
(sweatshops) de la confection du tiers monde </a>par des productions
locales, conçues et réalisées dans d'autres conditions de travail
et de gestion.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm"><a title="MadridTw22M.jpg" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/Copenhagen_Transform_Mars_2014/MadridTw22M.jpg"><img title="MadridTw22M.jpg, mar. 2014" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" alt="MadridTw22M.jpg" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/Copenhagen_Transform_Mars_2014/MadridTw22M.jpg" height="284" width="338" /></a>Je souligne également la nécessaire
articulation avec les mouvements sociaux, comme ceux du 22 mars
pour la marche des dignités en Espagne<span style="text-decoration: none">
ou le formidable élan qui s'est mis en place en France </span><span style="text-decoration: none">lors du <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2013/10/07/Et-si-on-venait-de-vire-l-An-01-de-la-convergence-vers-une-vraie-alternative">forum Alternatiba l'an dernier à Bayonne</a>. </span>L'importance du
travail en réseau est flagrante au niveau européen, qu'il s'appelle PGE ou REE pourvu
qu'on avance ensemble face aux urgences sociales, climatiques, et au
rouleau compresseur libéral qui cherche à nous engloutir. </p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Je
rappelle, comme en atelier, le vote du Non au TCE en 2005 en France
et le combat qui s'engage face au GMT. J'évoque la politique de
l'offre et d'austérité du gouvernement français, ce modèle de
croissance économique par dégradation aveuglément suivi par
l'ensemble des sociaux-démocrates européens, qui fait la preuve
éclatante de son inefficacité. Même le FMI le reconnaît et
déplore la contraction des économies en Grèce, Espagne et Italie !
Et face à ça, l'alternative que nous défendons avec
l'écosocialisme, la planification écologique et <a href="http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/291112/contre-budget-2013-leconomie-au-service-de-lhum">notre contre-budget du PG, qui détaille
poste par poste comment nous prévoyons de financer notre programme</a>
et crédibilise ainsi l'ensemble de nos propositions. </p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Nous avons des idées, nous avons la volonté, nous
savons comment faire. Maintenant il est temps de s'allier et de se
souvenir que nous sommes les 99% face au 1% de l'oligarchie.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm"><a title="CopenhagenTransform.jpg" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/Copenhagen_Transform_Mars_2014/CopenhagenTransform.jpg"><img title="CopenhagenTransform.jpg, mar. 2014" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" alt="CopenhagenTransform.jpg" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/Copenhagen_Transform_Mars_2014/.CopenhagenTransform_s.jpg" /></a>Pour résumer concrètement l'alliance
entre l'écologie politique et la tradition de gauche socialiste,
issue du monde ouvrier, je prends l'exemple de l'énergie : pour
faire court, si on passe d'un site nucléaire à un site de
production d'éoliennes sans changer les conditions de travail et de
décision dans l'entreprise, il n'y a pas besoin de nous :
Veolia ou E.On savent très bien faire ! C'est le capitalisme
vert. A l'inverse, une industrie nucléaire, même publique, même
autogérée ou en coopérative - en admettant que ce soit possible -
reste un danger : un déchet nucléaire, quand bien même il
serait même public et autogéré, est toujours radioactif. C'est
donc bien les deux que nous devons faire en mêlant
simultanément les visions écologique et socialiste. Voilà la
définition de l'écosocialisme.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Car notre projet écosocialiste
n'oublie pas la question de la propriété collective des moyens de
production. Dans le Manifeste, la thèse 8 précise :
« <em>l'écosocialisme remet en cause la dictature des intérêts
particuliers et de la propriété privée des moyens de production.
Il questionne le rapport au travail. Nous prônons l'appropriation
sociale des moyens de production et les propositions alternatives de
l'économie sociale et solidaire en termes d'autogestion et de
coopératives</em> ». Thèse 13 : « <em>la planification
écologique impose la prise en compte du temps long et la maîtrise
publique, le tout placé sous contrôle des citoyens, travailleurs et
usagers. Le problème n'est pas l'industrie, la recherche ou la
technique en soi, mais bien l'absence de choix et de contrôle
citoyen. Une révolution citoyenne est nécessaire pour conquérir
cette capacité de contrôle. (...) La planification écologique
organise l'intervention continue des salariés dans la gestion des
entreprises, dans le prolongement de la convergence croissante des
luttes sociales et environnementales</em> ». Et enfin, thèse 18
: « <em>C’est une révolution. Car elle se propose de changer
les formes de la propriété, le système institutionnel et la
hiérarchie des normes juridiques, sociales et environnementales qui
organisent la société et l'économie</em> ».</p>
<p style="margin-bottom: 0cm"><a title="photo_4.JPG" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/Copenhagen_Transform_Mars_2014/photo_4.JPG"><img title="photo_4.JPG, mar. 2014" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" alt="photo_4.JPG" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/Copenhagen_Transform_Mars_2014/.photo_4_s.jpg" /></a>Dans le débat, une intervention dans
le public m'apprend que le Manifeste, justement, a été traduit en
Danois et déjà publié ici dans la revue de gauche Clarté !
Et en effet, dans deux numéros de la revue figurent en bonne place
les 18 thèses, illustrées de photos de manifestations du Front de
Gauche et de discours de Jean Luc Mélenchon.
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Suite à une intervention déplorant
que « l’extrême droite dise des choses que la gauche ne dit
plus », je fais état des <a href="http://www.bastamag.net/Conseils-regionaux-le-visage-anti">votes du FN, notamment à la région Rhône Alpes</a> où je siège en tant qu'élue, et rappelle le programme
ultra-libéral du FN en matière économique et social : une
chose est sûre, ceux-là ne feront rien pour les pauvres et les
employés. J'en profite également pour lancer le débat sur la
désobéissance européenne. S'ensuit un échange passionné sur le
thème de l'Europe et du rôle de la gauche critique lors des
prochaines élections et au sein du Parlement européen. A la
question « la gauche est-elle prête à abandonner
l'Europe ? », je réplique que c'est bien l'Europe qui a
abandonné les peuples, et non l'inverse. Maria Gjerding fait état
du débat qui a lieu au sein du PGE sur le fait de changer l'Union
Européenne de l'intérieur, et j'y apporte notre contribution en
faisant état de la position du PG, longuement débattue et mûrement
réfléchie, sur l'euro comme<a href="http://guillaumeetievant.com/2013/07/20/leuro-merkel-nest-pas-une-fatalite/"> l'a formulé notre secrétaire national
Guillaume Etiévant</a> : « <em>Si l’alternative qui venait à
se présenter était le maintien de la zone euro dans la soumission
au carcan néolibéral, ou bien la sortie de l’euro pour appliquer
le programme validé par le vote des citoyens, le Parti de Gauche
opterait sans hésitation pour cette seconde solution</em> ». </p>
<p style="margin-bottom: 0cm"><a title="photo_1.JPG" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/Copenhagen_Transform_Mars_2014/photo_1.JPG"><img title="photo_1.JPG, mar. 2014" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" alt="photo_1.JPG" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/Copenhagen_Transform_Mars_2014/.photo_1_s.jpg" /></a>Tout au long de la plénière de cette
fin de journée, l'écosocialisme fait mouche et focalise les débats.
Rapidement il n'est plus question du terme en lui-même mais du fond.
Ainsi, Teppo Eskeirinen du Left Forum en Finlande parle de
transformations écosocialistes, les étudiants Danois présents dans
la salle se disent enthousiasmés par l'idée d'écosocialisme qu'ils
trouvent très « inspirante ». Et à la fin de la
journée, Walden Bello conclut sur l'importance de disposer d'un
projet commun en soulignant à quel point il se sent en accord avec
ce qui a été discuté tout au long de la journée. Maria Gjerding
du parti Endhedlisten de l'Alliance rouge verte, quant à elle,
résume en conclusion : « la question est maintenant de
savoir comment on sort de cette société capitaliste pour aller vers
l'écosocialisme ». On est passé du quoi au comment, et j'ai
l'agréable sensation qu'on a bien progressé lors de cette journée.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">C'est ce profond sentiment d'utilité
politique et de satisfaction à mener un travail de fond qui
m'accompagnera tout le dimanche du lendemain, à flâner le long des
canaux avec le souvenir lointain d'un <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2009/12/16/Coulisses-militantes-de-Copenhague-%3A-le-roman-photos">train pour Copenhague, de dortoirs dans
des gymnases et de marches pour le climat</a>... Le
sourire aux lèvres en me disant qu'en dépit des embûches, en
quatre ans nous avons parcouru bien du chemin.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm"><em><strong>Dans le dernier épisode à venir : Dong et démissions...</strong></em></p>Un vent d'espoir venu du Nord... Europe, écosocialisme et traité transatlantique à Copenhague (1/3)urn:md5:feca958c2419e53728dad7e0633ec0ae2014-03-23T12:52:00+01:002014-03-23T13:44:17+01:00corinne morel darleuxDe la politique en généralAltermondialismeConvergencesEcosocialismeEuropéennes 2014InternationalLuttes sociales inégalités et précaritéPGERévolution citoyenne 6e république et ConstituanteTTIP <p><a title="photo_5.jpg" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/Copenhagen_Transform_Mars_2014/photo_5.jpg"><img title="photo_5.jpg, mar. 2014" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" alt="photo_5.jpg" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/Copenhagen_Transform_Mars_2014/.photo_5_s.jpg" /></a>J'étais invitée le 15 mars dernier par
nos amis de l'Alliance rouge-verte du Danemark à Copenhague pour
parler d'écosocialisme dans une conférence internationale organisée
par le réseau Transform. </p>
<p>Restée autonome d'un gouvernement
social-démocrate, comptant 12 députés et créditée de 12% dans
les intentions de vote, l'Alliance rouge-verte danoise est une des
organisations membres du Parti de la Gauche européenne la plus
porteuse d'espoir aujourd'hui. Et ils avaient été les premiers à
co-signer avec nous <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2013/12/16/Intervention-au-conges-du-PGE">la motion sur l'écosocialisme au dernier
congrès du PGE à Madrid</a>. Deux camarades danois, Bente et
Martin, m'ayant entendue auparavant à <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2013/07/07/Austerite--saudade-et-revolution-citoyenne-dans-un-stade-----Retour-de-PGE-a-Porto-">Porto </a>où j'étais
allée présenter le Manifeste avec Jean Luc Mélenchon, ils s'y
étaient promis de me faire venir à Copenhague. C'est chose faite et
j'en suis ravie.
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">A cette conférence annuelle du réseau
<a href="http://www.transformdanmark.dk/">Transform ! Danmark</a> j'ai eu le plaisir de retrouver mes
camarades du tout nouveau comité PG de Copenhague, mais aussi Tom
Kucharz, d'Ecologistas en Accion, que j'avais rencontré pour la
première en fois en 2010 au <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2010/05/14/En-direct-de-Madrid-%281%29">Sommet des Peuples Enlazando
Alternativas à Madrid</a>. De faire la connaissance de Walden Bello,
dont j'ai appris avec un grand sourire qu'il avait été prénommé
ainsi en hommage à <span style="background: transparent">Henry</span>
David Thoreau. Une belle rencontre humaine et politique, et
l'occasion de longs échanges sur la situation politique en France et
au Japon. Surtout, à Copenhague, j'ai été frappée de la jeunesse
des 200 participants et de la convergence des thèmes abordés avec
les thèses que nous développons dans notre projet écosocialiste.
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm"><a title="photo_6.jpg" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/Copenhagen_Transform_Mars_2014/photo_6.jpg"><img title="photo_6.jpg, mar. 2014" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" alt="photo_6.jpg" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/Copenhagen_Transform_Mars_2014/.photo_6_s.jpg" /></a>Quand Walden Bello, député des
Philippines, fait son exposé sur la démondialisation, il y parle de
critique de la croissance et du PIB, de qualité de vie, de
protectionnisme solidaire et de relocalisation. Il dénonce dans un
de ses transparents de présentation les faux amis du débat sur la
démondialisation en France avec des déclarations d'Arnaud
Montebourg et une photo de Marine le Pen. Walden parle également de
souveraineté populaire face à l'impérialisme états-unien, de la
répartition des revenus qu'impliquerait le fait de déplacer le
centre de gravité des exportations vers l'économie domestique. Il
fait le lien entre ces bifurcations et la nécessaire mise en place
d'assemblées populaires avec la société civile, par le biais d'un
processus d'institutionnalisation du contrôle citoyen sur les
décisions de l’État et du secteur privé. Il parle avec dignité,
calme et gravité de processus révolutionnaire. </p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Chacun de ses mots entre en résonance
avec ce que nous écrivions dans notre <a href="http://www.assemblee-nationale.fr/13/propositions/pion1991.asp">proposition de loi sur la
planification écologique</a> et la thèse 18 de notre Manifeste en
matière de révolution citoyenne. Les mots ne sont pas toujours les
mêmes mais nous partageons les mêmes références, les mêmes
soucis d'alternatives et de planification démocratique pour un
développement social, endogène et écologiquement soutenable.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Lorsque Stella Semino d'Argentine porte
la critique contre les multinationales du soja en Amérique du Sud,
elle le fait via la lutte contre les transnationales, pour la
protection des paysans tout autant que celle des écosystèmes. Tous
leurs propos illustrent la rencontre entre le social et l'écologie
dans une perspective internationaliste et démocratique. Et dans
cette belle salle de la maison des syndicats de Copenhague, sont
cités dans chacune des questions du public la question
écologique, le WWF, les Amis de la Terre, ou encore la Via
Campesina.
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm"><a title="photo_2.JPG" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/Copenhagen_Transform_Mars_2014/photo_2.JPG"><img title="photo_2.JPG, mar. 2014" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" alt="photo_2.JPG" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/Copenhagen_Transform_Mars_2014/.photo_2_s.jpg" /></a>Même constat avec Tom Kucharz qui
dénonce les enjeux du gaz en Ukraine, la précarité énergétique
et les dangers du Grand Marché Transatlantique (ou TTIP). Face à ce projet
d'accord de libre échange entre l'Union européenne et les
États-Unis, qui met en péril nos normes sociales et
environnementales et <a href="http://blogs.mediapart.fr/blog/c-morel-darleux/080713/monsanto-chevron-et-evo">ouvre la voie à des tribunaux d'arbitrage
privés pour résoudre les litiges entre États et transnationales</a>,
un mandat alternatif au TTIP – connu aussi sous le nom de TAFTA - a été <a href="http://t.co/QrR9J4JI9B">rédigé par une cinquantaine d'organisations du
mouvement social</a>. Pour la France, on y retrouve Attac, Aitec, la
Confédération paysanne, France Amérique Latine, ou encore les Amis
de la Terre. Un outil précieux en 10 points clés :
alimentation, droits du travail, droits humains, monnaie, banques et
spéculation financière, matières premières et ressources
naturelles, climat, services publics, marchés publics, propriété
intellectuelle. Dix contre-propositions qui viennent outiller et
renforcer notre <a href="https://www.collectifstoptafta.org/">combat unitaire contre le GMT</a>
et que je me suis engagée à porter avec force durant la campagne
des élections européennes qui va démarrer.
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">L'après-midi, dans l'atelier consacré à la lutte
internationale contre ce projet de traité transtlantique, les débats
sont animés. La poursuite des mobilisations altermondialistes
initiées à Seattle contre l'OMC en 1999 est évoquée avec le
<a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2014/03/23/Comme-un-vent-d-espoir-qui-souffle-du-Nord----Europe--ecosocialisme-et-traite-transatlantique-a-Copenhague--1/s2bnetwork.org">réseau « Seattle to Brussels »</a>.
Il est également question de convergence entre nos actions, à
commencer par le soutien conjoint entre la marche du 22 mars à
Madrid et celle du <a href="https://www.facebook.com/events/224981487693606/">« ras le bol de gauche » qui aura lieu
quelques jours plus tard à Paris le 12 avril</a>. J'y évoque également les enseignements de mes
<a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2014/02/07/Tourbillon-politique-a-Tokyo%E2%80%A2-Ecosocialisme-au-Japon--episode-3-">rencontres politiques au Japon avec des parlementaires du PCJ</a> (parti
communiste japonais) opposés au Traité transpacifique. Il est
également question d'actions « Name and Shame » comme
celles que nous venons de décider d'entreprendre contre les lobbies
de l'énergie avec le <a href="http://www.lepartidegauche.fr/actualites/communique/rencontres-reseau-ecosocialiste-europeen-bruxelles-pour-mener-campagne-contre-les-lobbies-27117">réseau européen écosocialiste réuni à
Bruxelles</a>. </p>
<p style="margin-bottom: 0cm"><a title="VilleHorsGMT.jpg" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/Copenhagen_Transform_Mars_2014/VilleHorsGMT.jpg"><img title="VilleHorsGMT.jpg, mar. 2014" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" alt="VilleHorsGMT.jpg" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/Copenhagen_Transform_Mars_2014/VilleHorsGMT.jpg" /></a>Enfin, Tom rappelle le rôle de la France dans le
refus des accords de l'AGCS, l'accord général sur le commerce et
les services, à l'occasion duquel plusieurs collectivités s'étaient
déclarées <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Zone_hors_AGCS">hors zone AGCS</a> en 2004
et je complète avec le Non au référendum sur le Traité
constitutionnel européen (TCE) de 2005. Toute fière d'annoncer que
l'esprit de 2005 revit avec les récentes prises de position initiées
par le Front de Gauche, avec le soutien d'EELV, dans les Régions <a href="http://www.reporterre.net/spip.php?article5415">Île
de France</a>
et PACA de se déclarer hors zone GMT : ces deux régions à elles
seules représentent <a href="http://www.lepartidegauche.fr/actualites/communique/17-millions-francias-hors-gmt-27010">17 millions de français hors GMT</a>. </p>
<p style="margin-bottom: 0cm">C'est une <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2013/10/16/Convention-du-parti-de-gauche-sur-les-elections-municipales">idée que j'avais lancée en conclusion de mon intervention, en lien avec le combat contre les gaz de schiste, à la Convention municipales du
Parti de Gauche à Clermont</a> et que je suis heureuse de voir fleurir. Depuis les
votes en IDF et PACA, les villes de Besançon et Niort ont enchaîné,
de nombreuses motions sont en cours et les initiatives de ce type
vont se multiplier.
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Le caractère original de cette forme
de résistance via les institutions où nous sommes élus a fortement
piqué l'intérêt de deux jeunes étudiants de Paris Agrotech
présents, et plus largement des nombreux participants Danois venus
me voir après pour en savoir plus. Rappelons que le Danemark possède
quelques têtes dures : le pays avait refusé d'entrer dans la
zone euro en votant contre à 53% lors du référendum en 2000. A
tous j'explique les implications, le caractère non législatif de
ces motions mais leur mérite immense de provoquer le débat et
d'obliger chacun, par son vote, à se positionner. Votes que nous
saurons rappeler et qui pèsent d'ores et déjà dans le rapport de
forces que nous sommes en train d'engager avec le gouvernement de
<a href="http://www.jennar.fr/?p=3364">François Hollande qui a donné le feu vert des négociations</a> en vue
de ce projet de traité. </p>
<p style="margin-bottom: 0cm">A suivre...</p>Relocalisation agricole et coopération internationale, interventions à la Région (vidéo)urn:md5:e030a1f133c420d3be3d4e5306d2858b2013-12-27T10:36:00+01:002013-12-27T10:36:00+01:00corinne morel darleuxA la Région, compte rendu de mandat décaléAgriculture paysanne et souveraineté alimentaireAltermondialismeAlternativesEmploi autogestion relocalisation réindustrialisationInternationalinterventionsRégion Rhône AlpesVidéos <p>Voici en deux courtes vidéos mes dernières interventions à la Région Rhône Alpes à l'occasion du débat budgétaire. <br />
<br />
L'une pour refuser la baisse du budget agriculture et appeler au contraire au développement de certaines filières locales, à une agriculture non productiviste et à la relocalisation des activités plutôt que de tout miser sur le "rayonnement" à l'export... La seconde sur les questions de coopération internationale et de <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2013/12/18/En-direct-de-la-Region----Ode-a-la-citoyennete-mondiale">citoyenneté mondiale dont je vous avais déjà parlé ici</a>. <br />
<br />
Deux interventions pour un seul et même projet altermondialiste...<br />
<br /></p>
<div align="center">
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<div align="center">
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</div>
En direct de la Région... Accroc de schiste au FN et Ode à la citoyenneté mondialeurn:md5:9043406e6f089bbde7c96ac39307fa2a2013-12-18T21:24:00+01:002013-12-18T21:24:00+01:00corinne morel darleuxA la Région, compte rendu de mandat décaléAltermondialismeFas et antifasFront de GaucheGaz de schisteInternationalProductivisme et extractivismeRégion Rhône AlpesUtopia <p><a title="tambien-de-este-lado-hay-suenos.jpg" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/tambien-de-este-lado-hay-suenos.jpg"><img title="tambien-de-este-lado-hay-suenos.jpg, déc. 2013" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" alt="tambien-de-este-lado-hay-suenos.jpg" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.tambien-de-este-lado-hay-suenos_s.jpg" /></a><strong>Avant de nous lancer demain dans la bataille budgétaire, nous avions aujourd'hui plusieurs rapports et délibérations à étudier en session plénière. </strong></p>
<p><strong>L'occasion de mettre un direct gauche au président du groupe Front National, M. Gollnisch</strong>, qui s'est aventuré à intervenir sur le Code Minier et à appeler à l'extraction expérimentale sur les gaz de schiste sans visiblement bien maitriser le dossier... Il a fallu lui rappeler en séance qu'en France, contrairement aux États-Unis, le sous-sol appartient à l’État ce qui permet d'éviter les visites à domicile des représentants des pétroliers qui viennent acheter votre jardin pour y coller un puits. L'occasion aussi de noter publiquement que le Front National sur ce sujet aussi se situe du côté du patronat et des lobbies en relayant tel quel le discours bien rodé de l'Amicale des Foreurs. Et puis allez, un dernier truc amusant pour vous faire sourire : M. Gollnisch m'attaque en réponse en disant que quand les communistes défendent le nucléaire il ne les accuse pas d'être vendus au lobby électrique. Too bad, raté. Franchement, faut suivre... Éclats de rire dans les rangs écolos. </p>
<p><strong>Bon, et sinon j'en ai surtout profité pour reprendre mes plus purs accents Utopiens</strong> pour appuyer la perspective de citoyenneté mondiale, à l'occasion du renouvellement de deux coopérations au Mali et au Sénégal, ci-après. Belle lecture !</p>
<blockquote><p style="margin-bottom: 0cm"><strong>ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE RHÔNE ALPES du 18/19/20 décembre
2013</strong></p>
<p style="margin-bottom: 0cm"><strong>Renouvellement de conventions de
coopération bilatérale avec la Région de Tombouctou au Mali et la
Région de Saint Louis au Sénégal</strong></p>
<p style="margin-bottom: 0cm"><strong>Intervention de Corinne Morel Darleux</strong></p>
<p style="margin-bottom: 0cm"><strong>Groupe Front de Gauche : Communistes,
Parti de Gauche, Gauche Unitaire & Partenaires</strong></p>
</blockquote>
<p>La guerre au Mali, et plus
particulièrement dans le Nord, a déjà provoqué depuis mai 2012
plus de 20 000 déplacés à Tombouctou et 3,5 millions de personnes
touchées par l’insécurité alimentaire dans le pays. Tous nous
rappellent que repli sur soi et haine de l’autre peuvent toujours
arriver, pour de multiples raisons. Dans de telles situations le rôle
du politique n’est pas d’attiser les tensions mais au contraire
de proposer une sortie par le haut, dans l’intérêt du bien
commun.
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">En mettant en veille nos projets de
développement pour répondre à l’urgence, c'est-à-dire maintenir
les institutions régionales, soutenir les actions d’urgence des
ONG et l’aide aux réfugiés, nous avons fait ce qu’il fallait. Mais plus globalement, à l’heure de
réitérer notre fraternité avec le peuple Malien, ces événements
appellent plus que jamais à expliquer la perspective dans laquelle
nous nous inscrivons ici pour faire face à toute les formes
d’obscurantisme, entre autres initiatives : celle de la
promotion de la citoyenneté mondiale.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">La création d’un nouvel espace
politique mondial qui rassemble des pays issus de différents
continents sur la base de droits universels, non pas fondé sur une
continuité géographique ou même une histoire mais sur le partage
de valeurs, de droits, d’ambitions et d’une volonté commune.
Cette citoyenneté mondiale auquel nous aspirons et qu’il nous faut
mettre en œuvre, notamment à travers nos actions de coopération,
doit s’appuyer sur cinq piliers : la liberté de circulation
et d’installation des citoyens tout en préservant chaque
identité culturelle; l’accès universel aux biens fondamentaux et
aux droits ; la préservation et la valorisation du patrimoine
écologique mondial ; la souveraineté alimentaire et de
nouvelles formes de démocratie.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Dans cette perspective, le
redéploiement des objectifs en faveur du renforcement
institutionnel, du retour à la paix, au bien être social et à la
convivialité, pour l’accès aux services de base va dans le bon
sens, mais il ne doit pas compromettre à plus long terme des années
de travail sur les questions de souveraineté alimentaire ou d’action
pour la santé pour lesquelles nous nous étions engagés et dont les
besoins restent malheureusement prégnants.
</p>
<p>Pour assurer la bonne conduite de nos
engagements avec le Conseil Régional de Tombouctou nous avons
besoin d’assurer dès que possible le maintien des moyens humains
sur place et souhaitons qu’un poste de coordinateur soit assuré,
le contrat du précédent coordinateur ayant pris fin en janvier
2013. Même si nous savons bien que pour le moment le Ministère des
Affaires Etrangères déconseille les déplacements dans tout le Nord
du pays, ces personnes sont les chevilles ouvrières de nos
politiques de coopération et leur présence est selon nous
indispensable.
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Enfin, nous estimons que notre
collectivité aurait besoin de plus de convergence avec les autres
opérateurs institutionnels sur place à Tombouctou. Nous pensons à
la Région Auvergne, qui exprime ce souhait également, au Conseil
Général de l’Allier, à la ville de St-Michel sur Orge.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Pour ce qui est de la nouvelle
convention de coopération avec la région de Saint-Louis au Sénégal,
qui est là aussi une coopération ancienne de la Région, je
voudrais exprimer ce même regret que l’appui de la Région
Rhône-Alpes ne soit pas, comme c’était le cas dans la précédente
convention, mis en œuvre dans un esprit de complémentarité et de
synergie avec les actions de coopération dont bénéficie la Région
de Saint-Louis : coopération régionale avec les Régions Nord
Pas de Calais et Midi-Pyrénées, et présence forte des coopérations
espagnoles et luxembourgeoises.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Concernant les engagements inscrits en
2010 relatifs aux Objectifs du Millénaire pour le Développement,
nous notons avec satisfaction des résultats positifs au Sénégal,
mais si le taux de pauvreté est passé depuis 2000 de 60 à 46.7%,
les efforts doivent néanmoins être maintenus pour atteindre
l’objectif de 30%. Le resserrement des thématiques autour du
système alimentaire et de la coopération universitaire ne doit bien
entendu pas se faire au détriment de cet objectif.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Pour autant, notre groupe ne peut
évidemment que soutenir les démarches entreprises dans le cadre de
cette coopération. A tel point d’ailleurs que nous serions même
tenter de dire « et si nous commencions par nous appliquer à
nous même ce que l’on promeut pour d’autres » ! En
effet n’est-il pas paradoxal d’appuyer – à juste titre – le
développement de l’agriculture familiale et locale, la
consommation de produit locaux et de saison, l’accès à
l’alimentation des plus pauvres, l’appui aux institutions pour
permettre l’implantation d’un système alimentaire territorial
quand dans le même temps on réduit ici le budget agriculture tout
en continuant de soutenir au niveau européen un productivisme
exacerbé. Nous aurons l’occasion dès demain lors du débat
budgétaire d’entrer dans le vif du sujet.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Pour conclure je voudrais citer un
extrait du discours d'investiture du président équatorien, car il
résume très bien le message que nous voulons adresser par le biais
de telles coopérations à nos partenaires dans ces moments parfois
difficiles : « <em>Nous décidons de construire une nouvelle
forme de convivialité citoyenne dans la diversité, l’harmonie
avec la nature pour atteindre le bien vivre, une société qui
respecte dans toutes ses dimensions la dignité des personnes et des
collectivités, bref un pays démocratique engagé pour la paix et la
solidarité avec tous les peuples du monde.</em> »</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Parce que derrière les modalités
concrètes de ces conventions, il y a des valeurs fortes auxquelles
nous sommes attachés et parce que ces coopérations sont en parfaite
cohérence avec nos convictions, nous voterons pour ce rapport.
Merci.</p>Conférence de Varsovie : Le climat n'est pas à vendre !urn:md5:672073e88cba055e81e7bc4465fb11112013-11-12T11:05:00+01:002013-11-12T13:57:11+01:00corinne morel darleuxVu du Parti de GaucheAltermondialismeClimat et CopEcosocialismeMilitantisme désobéissance et résistancesPG <h5><strong><a title="greenK.jpg" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/greenK.jpg"><img title="greenK.jpg, nov. 2013" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" alt="greenK.jpg" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/greenK.jpg" /></a>Conférence de Varsovie : Le climat n'est pas à vendre !</strong> (Communiqué du Parti de Gauche)<br /><br />Alors même que le typhon aux
Philippines marque de ses dizaines de milliers de morts la terrible
réalité des catastrophes climatiques et la dramatique situation que
vivent les pays du Sud, la conférence internationale des parties sur
le climat vient de s'ouvrir à Varsovie. Malgré les enjeux soulignés
par les derniers rapports du Giec et de l'OMM, les grands dirigeants
qui s'y retrouvent s'apprêtent à y reproduire les vieilles recettes
libérales qui nous ont mené dans le mur.<br /><br />Pire, pour la première fois, ce sommet voit l'introduction dans les négociations de
grandes entreprises privées, dont Arcelor Mittal qui a beaucoup
bénéficié du marché carbone
tout en continuant à licencier comme s'en souviennent les
salariés de Florange. <br /><br />L'intérêt général n'est pas soluble dans les
intérêts des multinationales. Nous devons retrouver la
maîtrise publique et citoyenne de ce bien commun qu'est le climat,
ce n'est pas le privé qui le sauvera ! <br /><br />Le député européen du Parti de Gauche Jean Luc Mélenchon a voté
lors de la dernière session plénière du Parlement Européen contre
la proposition de résolution sur la conférence de Varsovie, au
motif justement de ce cadre libéral maintenu et approfondi. <br /><br />Le Parti de Gauche réaffirme son refus des mécanismes financiers,
simple spéculation qui a prouvé son inefficacité pour répondre au
dérèglement climatique. Il soutient <a href="http://www.france.attac.org/articles/le-secteur-prive-prend-le-controle-sur-la-cop19-et-le-climat">l'appel de 140 organisations et
réseaux du monde entier intitulé "Le secteur privé prend le contrôle
sur la COP19 et le climat"</a> et propose l'écosocialisme comme projet
alternatif au capitalisme pour une bifurcation en profondeur de
notre système productif permettant de concilier la préservation de
nos écosystèmes et la justice sociale. <br /><br />Le Parti de Gauche condamne enfin les mesures prises pour suspendre
la libre circulation des personnes durant ce sommet et le contrôle
aux frontières rétabli à cette occasion en Pologne dans le seul but
de tenir à distance les empêcheurs de polluer en rond. </h5>Monsanto, chevron et Evo. Faire rimer écologie, droit et démocratie (Tribune Mediapart)urn:md5:dd2cc59dd49acaf3b1cb3706c2e4679a2013-07-16T17:22:00+02:002013-07-21T06:40:58+02:00corinne morel darleuxAlternatives et transitionAltermondialismeAlternativesAmérique du sudBiens communs services publics et privatisationsClimat et CopDémocratieEcosocialismeEnvironnement biodiversité et pesticidesGaz de schisteInternationalJusticeOGMOligarchiePGProductivisme et extractivismeRévolution citoyenne 6e république et ConstituanteTransition énergétique <p style="margin-top: 0.1cm; margin-bottom: 0.1cm; font-weight: normal"><a title="jpg_dessin978_titom_justice_sauvage.jpg" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/jpg_dessin978_titom_justice_sauvage.jpg"><img title="jpg_dessin978_titom_justice_sauvage.jpg, juil. 2013" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" alt="jpg_dessin978_titom_justice_sauvage.jpg" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.jpg_dessin978_titom_justice_sauvage_m.jpg" /></a><strong>Ma <a href="http://blogs.mediapart.fr/blog/c-morel-darleux/080713/monsanto-chevron-et-evo">tribune publiée sur Mediapart</a> le 8 juillet dernier sur justice internationale et écologie : "Monsanto,
Chevron... Et Evo". </strong><br />
<br />
Elle est tirée de mon intervention au <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2013/06/25/Justice-internationale">Forum du PG du 8 juin dernier
« Entre internationalisme et souveraineté des peuples: Quelle
justice internationale ?" </a>et il y est question de tribunal
climatique international, de lutte contre les multinationales et les
GPII (grands projets inutiles imposés), mais aussi de gaz de schiste, d'OGM, de protection des
investissements et d'accords de libre échange comme le projet de GMT
(grand marché transatlantique entre les États Unis et l'Union
européenne) dont on n'a pas fini de parler...<br />
<br /><strong><a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/textes/Texte_justice_internationale_corinne_md.pdf">A télécharger ici (format PDF)</a> ou à lire ci après. Merci à <a href="http://www.bastamag.net/">Bastamag</a>, <a href="http://www.reporterre.net/">Reporterre</a> et <a href="http://www.romandie.com/news">Romandie</a>. N'hésitez pas à diffuser largement si la lecture vous plait, et bel
été...</strong></p>
<p><a class="moz-txt-link-freetext" href="http://www.notredamedeslandes2013.org/"><em>Illustration </em></a><em><a href="http://bxl.attac.be/spip/index.php">Titom </a>sous <a href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.0/be/">Licence Creative Commons by-nc-nd 2.0 be</a></em></p>
<p style="margin-top: 0.1cm; margin-bottom: 0.1cm" align="CENTER"><strong><br /></strong></p>
<h4><strong>« Monsanto,
Chevron... Et Evo :</strong>
</h4>
<h4 style="margin-top: 0.1cm; margin-bottom: 0.1cm" align="CENTER"><strong>Faire
rimer écologie, droit et démocratie. </strong>
</h4>
<h4 style="margin-top: 0.1cm; margin-bottom: 0.1cm" align="CENTER"><strong>Luttes
et victoires juridiques contre les multinationales" </strong>
</h4>
<p style="margin-top: 0.1cm; margin-bottom: 0.1cm; font-style: normal" align="JUSTIFY"><strong><br /><span style="background: transparent"><br />Les
intérêts économiques mieux protégés que les citoyens</span></strong></p>
<p style="margin-top: 0.1cm; margin-bottom: 0.1cm" align="JUSTIFY"><span style="font-weight: normal">Lorsque
j'ai commencé mes recherches pour préparer mon intervention au
Forum sur la justice internationale du 8 juin dernier, j'ai été
frappée par l'impression qu'en ce domaine, comme en tant d'autres
hélas, on marche sur la tête. C'est le monde à l'envers. Premier
exemple : aujourd'hui faucher des organismes génétiquement
modifiés (OGM) est considéré comme juridiquement répréhensible,
mais empoisonner des millions de personnes non. En 2009 des victimes
de l’agent Orange, cet herbicide ultra toxique du géant de
l'agrochimie Monsanto, utilisé pendant la guerre du Vietnam, ont été
déboutées par la Cour suprême des États-Unis. En France, des
faucheurs volontaires sont eux condamnés à payer 73 000 euros au
même Monsanto. Et comme si cela ne suffisait pas, dans certains cas
c'est carrément Monsanto qui poursuit les paysans. La multinationale
vient ainsi de gagner son procès contre un agriculteur aux
États-Unis qui avait retrouvé des OGM chez lui sans les avoir
plantés. Il n'est pas le premier. En 2011 alors que leurs
champs avaient été contaminés par les semences OGM de Monsanto,
des paysans en agriculture biologique ont été traînés en justice
par la multinationale, pour « </span><em><span style="font-weight: normal">dérogation
à leurs conditions de patente</span></em><span style="font-weight: normal"> ».
Autrement dit : pour avoir utilisé sans les payer les semences
invasives de la firme ! Imaginez que quelqu'un dépose le virus
de la grippe pour ensuite aller cracher sur tout le monde et gagner
de l'argent à chaque fois que quelqu'un l’attrape... La qualité
de leurs cultures ruinées et sommés en sus de s'expliquer devant la
justice, ils se sont réunis et c'est une soixantaine d’associations
agricoles, fermes familiales, semenciers, associations agricoles bio
mais aussi conventionnelles sans OGM, qui ont décidé de
contre-attaquer et ont lancé une procédure contre Monsanto au
printemps, soutenus par 270.000 citoyens. La Public Patent
Foundation, fondation pour les licences libres, a déposé plainte en
leur nom pour réagir contre</span><span style="font-style: normal"><span style="font-weight: normal">les
poursuites engagées par centaines pour violation de brevet.</span></span></p>
<p style="margin-top: 0.1cm; margin-bottom: 0.1cm" align="JUSTIFY"><span style="font-weight: normal"><span style="background: transparent">Dans
la série « le monde à l'envers » il y a donc Monsanto
contre les paysans, mais il y a aussi le CAC 40 qui poursuit les
fonds éthiques, militants et organisations non gouvernementales
(ONG). Alors que la responsabilité d'un certain nombre d'entreprises
du CAC40 en termes de pollution, de dégâts sur l'environnement et
la santé publique sont manifestes, en 2012 c'est un géant du
pétrole qui porte plainte contre un fonds « éthique » :
Chevron attaque en justice le fonds d’investissement Trillium,
accusé de collusion avec des ONG ! Au Royaume Uni, c'est EDF
qui a réclamé 5 millions d'euros à l'encontre de 21 militants de
défense du climat qui avaient occupé pendant une semaine, en
octobre 2012, deux cheminées de la centrale au gaz d’EDF de West
Burton pour dénoncer le plan gouvernemental de construction de 40
nouvelles centrales à gaz. </span></span>Et
derrière EDF, c’est bien l’État Français, actionnaire
majoritaire du groupe, qui poursuivait ainsi les militants... Cette
affaire ayant soulevé un vent de protestation dans les rangs de
Greenpeace ou d'Attac France, les poursuites ont finalement été
abandonnées en mars dernier, mais les militants sont toujours
poursuivis par les autorités anglaises. <span style="font-weight: normal"><span style="background: transparent">On
ne peut s'empêcher de se souvenir évi</span></span>demment
qu'en France, les militants de défense de l'environnement ont été
exclus par les parlementaires du Parti Socialiste au Sénat du champ
de la proposition de loi présentée par le Front de Gauche sur
l'amnistie sociale, bloquée depuis avec la bénédiction du
gouvernement à l'Assemblée nationale.</p>
<p style="margin-top: 0.1cm; margin-bottom: 0.1cm" align="JUSTIFY"><span style="font-weight: normal">Récapitulons.
Les multinationales attaquent les paysans, le gouvernement poursuit
les militants, et maintenant regardons la fin du triptyque, celle où
le serpent se mord la queue : les gouvernements attaqués par
les multinationales. L</span><span style="font-style: normal"><span style="font-weight: normal"><span style="background: transparent">a
multinationale suédoise de l’énergie Vattenfall a par exemple
réclamé 3,7 milliards de dollars d'indemnités à l’Allemagne à
la suite de sa décision de sortir du nucléaire. </span></span></span><span style="background: transparent">Et
ce </span><span style="font-style: normal"><span style="font-weight: normal"><span style="background: transparent">n’est
pas une exception. Le nombre de litiges enregistrés au Centre
international de règlement des différends relatifs à
l’investissement (CIRDI), un forum lié à la Banque mondiale, a
explosé. Il est passé de 38 cas en 1996 à 450 en 2011. La
compagnie américaine Lone Pine Resources conteste ainsi le moratoire
du Québec sur la fracturation hydraulique, cette technique utilisée
pour extraire les gaz et pétrole de schiste, interdite en France
depuis la loi de juillet 2011, et exige un dédommagement de 250
millions de dollars. En effet grâce au droit commercial sur la
« protection des investissements », une firme peut
s'estimer lésée et réclamer des indemnités même si elle n’a
pas encore investi un centime. </span></span></span>Ainsi,
avec l’accord économique entre l’Union Européenne (UE) et le
Canada, tout comme avec le Grand marché transatlantique (GMT,
l'accord de « partenariat de commerce et d'investissement »
entre l'UE et les États-Unis prévu pour 2015), des multinationales
ou leurs filiales pourront attaquer en justice les gouvernements et
les collectivités locales qui auraient eu pour seul tort de prendre
des décisions de protection de l'écosystème, si la réglementation
en question les prive des bénéfices escomptés. Total, possédant
une filiale au Canada et ayant investi dans l’exploration des gaz
de schiste en France, pourrait donc poursuivre l’État français.
Chevron, ExxonMobil ou Shell, qui détiennent et exploitent des
concessions de gaz et huiles de schiste en Europe, pourraient
eux-aussi assigner un État européen devant les tribunaux pour cause
de moratoire ou d'interdiction de la fracturation hydraulique. <span style="font-style: normal"><span style="font-weight: normal"><span style="background: transparent">Et
bien entendu ces litiges sont arbitrés par des tribunaux privés...
U</span></span></span>n
véritable « business » juridique qui enrichit un petit
cercle de cabinets, d’arbitres, d’avocats et de bailleurs de
litiges : certains font payer leurs prestations 1000 dollars par
heure et par avocat. Peu étonnant, dans ces conditions, qu'ils
délivrent une interprétation de la notion d’investissement
favorable aux plaignants, c'est à dire aux multinationales. Et une
fois de plus, les intérêts économiques l'emportent sur l'intérêt
général.</p>
<p style="margin-top: 0.1cm; margin-bottom: 0.1cm" align="JUSTIFY"><strong>A
la mondialisation de la finance et du commerce, répond la
mondialisation des luttes et résistances</strong></p>
<p style="margin-top: 0.1cm; margin-bottom: 0.1cm; font-style: normal; font-weight: normal" align="JUSTIFY">
Face
à ce constat, certains pays se rebellent : ainsi, l’Australie
n’autorise plus les mécanismes d’arbitrage État-investisseur
dans ses accords commerciaux. La Bolivie, l’Équateur et le
Vénézuela se sont de leur côté retirés du CIRDI. Et surtout, la
société civile se mobilise et s'internationalise. Puisque les
multinationales jouent le jeu libéral et cynique de la
mondialisation, à la fois pour tirer les coûts vers le bas et
produire dans les pays où la législation environnementale est
défaillante, et pour bénéficier de la protection de leurs
investissements, la résistance citoyenne se mondialise aussi.
</p>
<p style="margin-top: 0.1cm; margin-bottom: 0.1cm; font-style: normal; font-weight: normal" align="JUSTIFY">
C'est
le cas des réseaux de défense du climat, comme Climate Justice Now,
qui ont pris leur essor à l'occasion du sommet international de
Copenhague. Ainsi, au Forum Social Mondial de Tunis un espace climat
s'est tenu sur trois jours, et c'est également le cas des Grands
projets inutiles imposés (GPII) qui cherchent à s'unir et
s'organiser en réseau. Du projet d'aéroport de Notre Dame des
Landes à celui de ligne à grande vitesse Lyon Turin, tous se
rassembleront à Stuttgart cet été. Histoire de rappeler par
exemple que la multinationale Vinci, future concessionnaire de
l'aéroport et de ses parkings si Notre Dame des Landes voit le jour,
après avoir déjà mis la main sur les autoroutes et la première
ligne de transports ferroviaire de voyageurs privée en France,
détruit également la forêt pour construire des autoroutes à
Khimki en Russie...</p>
<p style="margin-top: 0.1cm; margin-bottom: 0.1cm" align="JUSTIFY"><span style="font-style: normal"><span style="font-weight: normal">Cette
extension du champ des luttes contre les atteintes des
multinationales s'exprime également à travers les campagnes
internationales de certaines ONG comme Attac ou Oxfam par exemple,
que ce soit contre les paradis fiscaux, la déforestation, pour
l'accès aux médicaments génériques et contre la brevetabilité du
vivant. Ou encore pour l'accès à l'eau et l'assainissement comme
cette </span></span><span style="font-weight: normal">initiative
citoyenne européenne (ICE), la première à avoir recueilli 1
million de signatures en février 2013</span>.
<span style="font-weight: normal">Il
s'agit également de dénoncer et rendre visible à travers des
initiatives de plaidoyer. Ainsi, le prix Pinocchio du développement
durable des Amis de la Terre ou les Public Eyes Award. Ceux-ci ont
consacré dans leur classement 2013 l'entreprise Shell pour son
exploitation du pétrole en Arctique, ou encore cette multinationale
brésilienne qui a remporté le « Nobel de la honte » en
2012 : la Vale, deuxième groupe minier mondial, émet 4 %
de la production totale de dioxyde de carbone du Brésil et utilise
chaque année 1,2 milliard de mètres cubes d’eau, soit
l’équivalent de la consommation moyenne de 18 millions de
personnes. Mais elle doit surtout son couronnement à sa
participation active au consortium responsable de la construction du
barrage de Belo Monte, estimé à 17 milliards de dollars, qui
entraînerait le déplacement de 40 000 personnes et saccagerait
d'immenses régions de l’Amazonie en déviant 8</span>0 %
des cours d’eau.
</p>
<p style="margin-top: 0.1cm; margin-bottom: 0.1cm; font-weight: normal" align="JUSTIFY">
Cette
résistance internationale prend également la forme du boycott,
comme c'est le cas de l'initiative BDS (boycott désinvestissement
sanctions) pour la lutte en faveur des droits en Palestine. C'est
également l'appel lancé contre les marques d'Unilever, maison mère
de Lipton contre laquelle s'est engagé le bras de fer des salariés
de Fralib qui souhaitent pouvoir conserver la marque de thé et
tisanes L’Éléphant dans leur projet de reprise en coopérative.
Et parfois, l'action de consommateurs citoyens finit par payer. Les
drames à répétition au Bangladesh dans les ateliers de la honte de
l'industrie textile, qui ont provoqué plus de 1200 morts depuis
novembre 2012, ont fini par alerter l'opinion publique et face à la
menace de boycott, au 3 juin, plus de 40 entreprises avaient signé
l’accord des syndicats textiles internationaux et de la Campagne
Clean Clothes pour plus de sécurité dans les ateliers de
fabrication.
</p>
<p style="margin-top: 0.1cm; margin-bottom: 0.1cm" align="JUSTIFY"><span style="font-style: normal"><span style="font-weight: normal">Enfin
ce sont bien sûr les luttes locales et la mise en place
d'alternatives concrètes, </span></span><span style="font-weight: normal">coopératives
ou structures de micro-crédit qui sont aussi bien souvent, notamment
dans les pays dits du Sud, un moyen de contourner les
multinationales, de s'organiser en réseaux solidaires et de lutter
concrètement contre le système en inventant d'autres manières de
produire et de consommer. Car la lutte et les victoires ce n'est pas
seulement de gagner des procès, c'est aussi d'inventer et construire
les alternatives... </span>
</p>
<p style="margin-top: 0.1cm; margin-bottom: 0.1cm"><strong>Mais
la responsabilité des multinationales ne doit pas gommer celle des
gouvernements</strong></p>
<p style="margin-top: 0.1cm; margin-bottom: 0.1cm" align="JUSTIFY"><span style="font-weight: normal">Et
hélas elle est forte, et depuis longtemps. Un des exemples les plus
connus est celui de l'assèchement de la mer d'Aral, </span>planifié
dès 1918 par les autorités russes et mise en œuvre dans les années
60 afin d'intensifier la culture du coton et des rizières en
Ouzbékistan et au Kazakhstan. Avec la déviation des fleuves, la mer
a perdu 75 % de sa surface, 14 mètres de profondeur et 90 %
de son volume. L'augmentation de la salinité, l'utilisation de
produits toxiques et les dérèglements occasionnés ont provoqué la
disparition de 28 espèces endémiques et provoqué une forte hausse
du taux de mortalité infantile , aujourd'hui parmi les plus élevés
du monde, ainsi que l'augmentation du nombre de maladies liées selon
les études menées par l'Organisation mondiale de la santé.
</p>
<p style="margin-top: 0.1cm; margin-bottom: 0.1cm" align="JUSTIFY">Depuis
ça ne s'est pas arrangé, seule différence : c'est plutôt
l'inaction qui prédomine, notamment en matière de lutte contre le
dérèglement climatique, devenu la menace numéro un pour la
préservation des conditions de la vie humaine sur Terre. Entre<span style="font-style: normal"><span style="font-weight: normal">
1990 et 2007, l'empreinte carbone par personne a augmenté de 5 %
soit 12 tonnes équivalent carbone, et nous venons de battre un
nouveau record : la teneur en dioxyde de carbone de l'atmosphère
a atteint 400 parties par million, faisant planer une nouvelle menace
de fonte des glaciers et, selon une étude récente du </span></span><span style="font-weight: normal">CNRS,
confirmant la prévision alarmante d'une augmentation de la
température moyenne de +4°C en France d'ici 2100 si rien n'est
fait. Et malheureusement, de fait, rien n'est fait. De sommet en
sommet internationaux, les gouvernements réunis se refusent à tout
accord contraignant pour limiter leurs émissions de gaz à effet de
serre, et se contente de déclarations la main sur le cœur. A</span><span style="font-weight: normal"><span style="background: transparent">vec
la surexploitation des ressources naturelles nous précipitons
nous-mêmes notre disparition en tant qu'espèce, vers un véritable
suicide civilisationnel. </span></span>
</p>
<p style="margin-top: 0.1cm; margin-bottom: 0.1cm" align="JUSTIFY"><span style="background: transparent">C'est
la poursuite irresponsable et dangereuse de ce que l'économiste
Yannis Eusthathopoulos nomme le « modèle de croissance
économique par dégradation ».</span>Face
à cela, un projet alternatif au mode de production et d'exploitation
capitaliste se met en place : l'écosocialisme. Il prend sa
source dans le constat qu'il n'existe qu'une seule biosphère et que
la double exigence sociale et environnementale répond à un intérêt
général commun. Celui-ci exige la prise en compte du temps long des
écosystèmes et implique que la maîtrise publique et le contrôle
citoyen reprennent le dessus sur les intérêts financiers et
économiques.</p>
<p style="margin-top: 0.1cm; margin-bottom: 0.1cm"><strong>Définanciariser
l'environnement et sortir les biens communs de la
marchandisation</strong></p>
<p style="margin-top: 0.1cm; margin-bottom: 0.1cm; font-weight: normal" align="JUSTIFY">
Après
la catastrophe de Fukushima, il s'est avéré que l'opérateur privé
Tepco en charge de l'exploitation de la centrale avait dissimulé des
informations concernant des défaillances de sécurité pour ne pas
affoler le cours de ses actions en Bourse. De nombreuses marées
noires ont quant à elles été causées par un mépris des règles
de sécurité, jugées trop coûteuses ou trop longues au regard de
la pression actionnariale, conjugué à l'appât du gain poussant les
multinationales à aller forer dans des conditions extrêmes des
lieux encore inexploités. C'est le même appétit financier qui a
conduit à l'appropriation et la privatisation des services
écosystémiques, notamment en pharmacopée. Pour contrer cette
marchandisation du vivant, il convient à la fois de mettre en place
des mesures d'interdiction de brevetabilité du vivant et de
définition des biens communs pour pouvoir en garantir l'accès
universel et les préserver de toute exploitation à des fins
d'enrichissement commercial. Au-delà des initiatives citoyennes,
comme celle de la constituante des biens communs lancée en Italie,
ou des victoires locales comme le retour en régie publique de l'eau
à la communauté d'agglomération des Lacs de l'Essonne, des
dispositifs nationaux et internationaux doivent être mis en place.</p>
<p style="margin-top: 0.1cm; margin-bottom: 0.1cm; font-weight: normal" align="JUSTIFY">
L’Organisation
des Nations Unies (ONU) pourrait ainsi être saisie de propositions
visant la reconnaissance de l’accès à ces biens comme droit
fondamental, et son Assemblée générale saisie de la création d’un
tribunal international de justice spécifique. Les nations ont
également la possibilité d'activer leur droit de véto au sein du
Conseil de Sécurité de l’ONU envers toute proposition pouvant
nuire à ces droits fondamentaux, tout comme au sein du Conseil
européen envers tout traité pouvant leur nuire. A terme, il
s'agirait d'insérer une clause de coopération en vue du respect de
ce droit fondamental dans tous les traités internationaux et de
dénoncer les manquements devant la Cour Pénale Internationale pour
ce qui relève de la responsabilité individuelle, et devant la Cour
Internationale de Justice pour les responsabilités étatiques.</p>
<p style="margin-top: 0.1cm; margin-bottom: 0.1cm; font-weight: normal" align="JUSTIFY">
Concernant
la protection des ressources génétiques contre toute forme
d'appropriation, en particulier l'appropriation privée par les
multinationales, le droit des paysans à utiliser librement les
espèces végétales et animales, largement malmenée comme en
témoigne la condamnation de l'association Kokopelli, doit être
garanti. Hélas, le développement de l'agriculture est une source de
profit importante pour les puissantes entreprises situées en amont
de la production (production de semences, engrais, pesticides et
machines agricoles). Les OGM constituent un enjeu de taille pour ces
firmes dans la mesure où, au travers de la brevetabilité du vivant
et de l'obligation faite aux paysans de racheter chaque année les
semences qu'ils utilisent, un nouveau domaine s'est ouvert aux
profits. Les grands semenciers n'hésitent pas à utiliser des
pratiques de dealers, en proposant dans un premier temps leurs
semences hybrides puis génétiquement modifiées clés en main
gratuitement, créant ainsi une dépendance des agriculteurs
vis-à-vis des OGM et du paquet technologique les accompagnant, et
faisant perdre à l'agriculteur la maîtrise de son activité. Là
aussi il convient de créer un mécanisme juridique international de
protection des ressources génétiques et de reconnaissance du droit
des paysans à les utiliser librement.
</p>
<p style="text-indent: 0.02cm; margin-top: 0.1cm; margin-bottom: 0.1cm">
<strong>Sortir de la
dépendance aux énergies fossiles pour se libérer de l'emprise des
multinationales</strong></p>
<p style="margin-top: 0.1cm; margin-bottom: 0.1cm" align="JUSTIFY"><span style="font-weight: normal">Les
énergies fossiles ont fonctionné comme la drogue dure du
capitalisme, une dépendance qui nous mène tout droit à un scénario
à la Mad Max et à la multiplication de catastrophes
environnementales et sanitaires dues à l’appétit de
multinationales qui en outre ne payent pas les </span><span style="font-style: normal"><span style="font-weight: normal">externalités
économiques générées par ces dégâts (pollution, stations
d'épuration, routes, problèmes de santé publique). Contrer cette
route mortifère suppose la constitution, en France, d'un pôle
public de l'énergie permettant à la collectivité de reprendre la
main sur les politiques énergétiques et de mener la bifurcation
nécessaire vers la réduction drastique de nos consommations et
l'essor des énergies renouvelables. Cette transition doit se mener
de pair avec la répression des atteintes déjà causées. Des
victoires ont déjà eu lieu et marquent le signal de possibles
reconnaissances juridiques au niveau international. En décembre
2012, suspecté</span></span><span style="font-style: normal">
de violations délibérées à la réglementation du travail et de
l’environnement ayant causé la mort de 26 salariés en cinq ans,
et </span><span style="font-style: normal"><span style="font-weight: normal">suite
à l’accident de la plate-forme Deepwater Horizon dans le Golfe du
Mexique,</span></span><span style="font-style: normal">
le groupe pétrolier BP a été exclu par le gouvernement États-unien
</span><span style="font-style: normal"><span style="font-weight: normal">de
tout nouveau contrat gouvernemental et déclaré inéligible aux
contrats fédéraux pour </span></span><em><span style="font-weight: normal">« manque
de probité dans la conduite des affaires »</span></em><span style="font-style: normal"><span style="font-weight: normal">
pour une durée indéterminée. </span></span>
</p>
<p style="margin-top: 0.1cm; margin-bottom: 0.1cm"><strong><span style="background: transparent">Répondre
au dumping juridique et à la mondialisation de la fuite par
un tribunal international et la mondialisation des poursuites</span></strong></p>
<p style="margin-top: 0.1cm; margin-bottom: 0.1cm; font-weight: normal" align="JUSTIFY">
<span style="background: transparent">C'est
une nouvelle histoire d'arroseur arrosé. L'entreprise Chevron l'a
expérimenté à ses dépends. Après avoir cherché à se faire
juger en Équateur, estimé plus clément, elle a finalement écopé
d'une lourde peine pour les dégâts causés en Amazonie par
l'entreprise qu'elle avait racheté, Texaco. Résultat : Une
sanction de près de 19 milliards de dollars, soit tout de même
quatre fois la somme requise envers Exxon pour la catastrophe en
Alaska de 1989. Problème : Chevron n'a que peu d'actifs en
Équateur. Un réseau international s'est donc mis en place pour
saisir les biens de Chevron au Canada, au Brésil, en Colombie et en
Argentine, prévoyant également de déposer des plaintes en Europe,
Asie et Océanie. Las, la Cour Suprême d'Argentine, à qui un traité
avec l’Équateur permettait d'exiger une saisie extraterritoriale
et le gel d'avoirs de Chevron pour exécution de décision de
justice, a malheureusement fait marche arrière. Alors que Chevron
doit justement signer dans les semaines à venir un contrat avec la
société YPF pour exploiter un des plus importants gisements de gaz
de schiste du monde... En Argentine.</span></p>
<p style="margin-top: 0.1cm; margin-bottom: 0.1cm" align="JUSTIFY"><span style="font-weight: normal"><span style="background: transparent">De
manière générale, les multinationales profitent bien trop souvent
de vides législatifs pour mener leurs activités d'un pays à
l'autre au détriment du respect des droits sociaux et
environnementaux, inventant une nouvelle forme de dumping, juridique
celui-là. Ajouté au fait que l'écologie ne reconnaît pas les
frontières – contre toute attente, le nuage radioactif de
Tchernobyl ne s'est pas arrêté au moment de passer la douane - ce
constat appelle la création d'une unité juridictionnelle commune,
un tribunal international. Cette idée a été fortement portée par
le Président de Bolivie Evo Morales, et popularisée en 2010 à
l'occasion de la Conférence mondiale des peuples sur le changement
climatique à Cochabamba, qui a débouché sur la revendication d'un
Tribunal international de Justice climatique et environnementale.
Celui-ci pourrait selon nous se placer sous l'égide de l'ONU et
engager des poursuites et s</span></span><span style="font-weight: normal">anctions
correspondant d’une part, à la réparation en apport financier
et/ou logistique des dégâts environnementaux et sociaux causés, et
d’autre part au versement d’une contribution financière à un
fonds international de lutte contre le changement climatique, et
d'aide et de défense des réfugiés climatiques.</span></p>
<p style="margin-top: 0.1cm; margin-bottom: 0.1cm" align="JUSTIFY"><span style="font-weight: normal"><span style="background: transparent">En
attendant qu'un tel tribunal puisse voir le jour, il existe déjà
des tribunaux d'opinion sur le modèle du tribunal Russel. L'ONG
Oxfam organise également depuis 2009 des tribunaux sur le climat,
qui fonctionnent comme autant d'actions de sensibilisation et
d'interpellation et ont permis de toucher 1,6 million de personnes en
deux ans dans 36 pays. Autre exemple, le tribunal pour les crimes
contre la nature et le futur de l'humanité lancé à Quito en
octobre 2012 suite à l'appel de nombreuses personnalités comme en
France Eva Joly ou Edgar Morin. La volonté d'aller plus loin sur le
plan juridique se heurte néanmoins à un obstacle : le </span></span><span style="font-weight: normal">manque
d'accord international contraignant. Depuis le protocole de Kyoto,
aucun des sommets internationaux sur le climat n'a permis de
déboucher sur une limitation ayant valeur d'obligation concernant
les émissions de gaz à effet de serre des pays. Du coup, depuis le
Sommet pour la Terre de Johannesburg en 2002, ce sont les approches
volontaires qui prédominent : Pacte mondial des Nations unies,
principes directeurs de l'OCDE, chartes éthiques, etc. </span><span style="font-weight: normal"><span style="background: transparent">Autant
d'engagements basées sur le seul bon vouloir, juridiquement non
contraignants, et de ce fait inefficaces. En conséquence, plusieurs
stratégies alternatives co-existent pour donner une dimension
juridique internationale aux crimes contre l'environnement. L'une
d'entre elles, conduite notamment par le mouvement « Eradicating
ecocide », consiste à ajouter les atteintes à l'environnement
aux quatre types de crimes contre l'humanité déjà jugés par la
Cour pénale internationale (CPI). Ce nouveau statut pourrait
permettre à la CPI d'obliger les multinationales et les États à
réduire leurs émissions et pollutions. </span></span>
</p>
<p style="margin-top: 0.1cm; margin-bottom: 0.1cm" align="JUSTIFY"><span style="font-weight: normal"><span style="background: transparent">En
attendant, face à l'inertie des mécanismes internationaux et
l'irresponsabilité des gouvernements, </span></span><strong><span style="font-weight: normal"><span style="background: transparent">une
ICE a été lancée en janvier 2013 appelant l'Union européenne à
prendre une directive criminalisant les écocides.</span></span></strong><span style="font-weight: normal"><span style="background: transparent">.
En France, le Front de Gauche propose sur le plan politique et
institutionnel d'inscrire la « règle verte » dans la
Constitution, ce qui donnerait un statut constitutionnel à
l'interdiction de prélever plus que ce que les écosystèmes sont en
capacité de renouveler. Le droit à un environnement sain est déjà
inscrit dans le bloc constitutionnel français. Ces deux contraintes
juridiques pourraient être adossées à l'indicateur dit </span></span><strong><span style="font-weight: normal"><span style="background: transparent">« jour
du dépassement global», qui correspond la date où nous avons
prélevé à l'échelle mondiale le volume de ressources
renouvelables que la planète est en mesure de régénérer. Au-delà,
nous massacrons nous-mêmes les conditions de notre existence sur
Terre. En 1986, cette limite était atteinte le 31 décembre. Elle
arrive désormais chaque année plus tôt. En 2011 c'était le 27
septembre. Et en 2012 nous aurions du nous mettre en hibernation
totale dès le 22 août.</span></span></strong></p>
<p style="margin-top: 0.1cm; margin-bottom: 0.1cm" align="JUSTIFY"><strong><strong><span style="background: transparent">La
conférence des parties des Nations-Unies (COP 21) de
négociations internationales sur le climat à Paris </span></strong><strong><span style="background: transparent"><strong><strong><span style="background: transparent">aura lieu </span></strong></strong>en
2015… Plutôt que l'apnée, si on choisissait la responsabilité ?</span></strong></strong></p>
<p style="margin-top: 0.1cm; margin-bottom: 0.1cm" align="JUSTIFY"><br /><strong>Juin
2013</strong>
</p>
<p style="margin-top: 0.1cm; margin-bottom: 0.1cm" align="RIGHT"><em><strong>par
Corinne MOREL DARLEUX</strong></em></p>
<p style="margin-top: 0.1cm; margin-bottom: 0.1cm; font-weight: normal" align="RIGHT">
<em>Secrétaire
nationale à l'écosocialisme du Parti de Gauche</em></p>
<p style="margin-top: 0.1cm; margin-bottom: 0.1cm; font-weight: normal" align="RIGHT">
<em>Auteure
de « Nos colères fleuriront », éditions Bruno Leprince</em></p>
<p style="margin-top: 0.1cm; margin-bottom: 0.1cm; font-weight: normal" align="RIGHT">
<em>www.lespetitspoissontrouges.org</em></p>
<p style="margin-top: 0.1cm; margin-bottom: 0.1cm; font-style: normal" align="JUSTIFY">
<strong><span style="background: transparent"><br /></span></strong></p>Monsanto, Chevron... Et Evo (justice internationale et écologie en vidéo)urn:md5:76218786d5f9c58db715e1f4be3f1c002013-06-28T15:50:00+02:002013-06-28T15:50:00+02:00corinne morel darleuxDe la politique en généralAltermondialismeAmérique du sudClimat et CopEcologie politiqueEnvironnement biodiversité et pesticidesInternationalinterventionsJusticeOGMOligarchieProductivisme et extractivismeVidéos <p>Voici la vidéo de mon intervention au <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2013/05/18/Entre-internationalisme-et-souverainete-des-peuples--quelle-justice-internationale">Forum « Entre internationalisme et souveraineté des peuples: Quelle justice internationale ?"</a> où j'intervenais plus spécifiquement sur l'écologie, la lutte contre les multinationales et les GPII, mais aussi sur la protection des investissements et les accords de libre échange comme le GMT (grand marché transatlantique) à venir dont on n'a pas fini de parler... Cette journée sur la justice internationale a été particulièrement riche je dois dire, un vrai beau moment d'approfondissement où on prend le temps, aussi pour celles et ceux qui voudraient creuser le sujet, je vous invite à <a href="http://www.lepartidegauche.fr/lateledegauche/educpop/entre-internationalisme-souverainete-des-peuples-quelle-justice-internationale-23887">regarder toutes les vidéos ici</a>. <br /><br /></p>
<p><em>(note : la vidéo s'arrête brutalement au bout de quelques minutes, puis repart, donc si vous êtes patients ou en train de vous faire un café, attendez, sinon forcez en avançant le curseur...)</em>
<br /><br /></p>
<div align="center">
<iframe frameborder="0" width="480" height="270" src="http://www.dailymotion.com/embed/video/x118oy9"></iframe>
</div>
Au meeting du front populaire tunisienurn:md5:e48f0e900314d29ca14c79e24ade43d32013-06-17T13:31:00+02:002013-06-18T10:48:43+02:00corinne morel darleuxDe la politique en généralAltermondialismeBudgets dette et austéritéEcosocialismeFrançois HollandeInternationalinterventionsLuttes sociales inégalités et précaritéMer et océansPGRévolution citoyenne 6e république et ConstituanteTunisieUnion européenne <p><a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/meetingFPT.jpg" title="meetingFPT.jpg"><img src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.meetingFPT_s.jpg" alt="meetingFPT.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="meetingFPT.jpg, juin 2013" /></a>J'étais invitée ce dimanche à intervenir au nom du Parti de Gauche au meeting du Front populaire tunisien à la Bourse du travail, à Saint Denis. Le hasard et l'emploi du temps chargé de ce dimanche, puisque j'intervenais juste avant aux Assises organisées par le Front de Gauche sur le thème « Transition écologique et industrie, même combat ? », font que je suis intervenue juste après l'intervention très émouvante de Basma Khalfaoui, la veuve de Chokri Belaid, et juste avant Hamma Hammami, le porte-parole du Front populaire. Un peu de pression donc, mais surtout au final, malgré l'épuisement qui me guette, un vrai plaisir d'avoir pu vivre ce nouveau moment d'internationalisme, fruit d'un joli travail d'équipe avec mes camarades de la commission Maghreb-Machrek du PG. Il y est question de révolution citoyenne et d'écosocialisme, de luttes et de solidarité entre les peuples, d'arc euro-méditerranéen mais aussi de la prochaine visite de François Hollande à Tunis, de la dette et de l'Otan. Ci-après en mots, et bientôt <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2013/06/18/Ecosocialisme--arc-euro-mediterraneen-et-solidarite-internationaliste----Au-meeting-du-Front-populaire-Tunisien--en-video-">en vidéo</a>, afin de varier les plaisirs et s'adresser à tous les hémisphères du cerveau...</p>
<pre> ***</pre>
<p>Mes camarades, cher-e-s ami-e-s du Front populaire tunisien,<br />
<br />
Au nom du Parti de Gauche, merci. C’est pour moi une grande fierté de m’adresser à vous en ce jour. Je le fais avec reconnaissance et humilité. Car, nous ne le répéterons jamais assez, le processus ouvert en 2011 en Tunisie, au sein duquel le Front populaire est une force essentielle, a regonflé le cœur de la gauche internationaliste. Cette révolution déclenchée en Tunisie, qui a impulsé des mouvements similaires aux fortunes variables dans d’autres pays arabes, peut et doit influencer les forces de gauche en Europe, tout comme le font les révolutions citoyennes d’Amérique latine.</p>
<p>Cela fait donc deux ans que nous observons avec intérêt et solidarité le processus révolutionnaire en cours en Tunisie, avec ses moments lumineux, ses promesses, ses difficultés parfois, et la fierté d’un peuple plus que jamais conscient d’être acteur de l’histoire. Cela fait deux ans, aussi, que nous constatons, sans étonnement car il en a toujours été ainsi dans tout processus révolutionnaire, que des forces contre-révolutionnaires se sont attelées à la Révolution, pour la circonscrire et l’utiliser à d’autres fins.
Pourtant je ne suis pas inquiète. Je n’ai pas de la Tunisie l’image que les médias dominants en donnent. Eux cherchent à faire des reportages chocs et vendeurs. Surfant sur l’écume des choses entre deux prises de vues, ils résument la Tunisie à quelques groupes identitaires et religieux violents. Or la Tunisie, ce n’est pas cela, comme j’ai encore pu le constater lors de <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2013/03/27/J-etais-a-Tunis--et-j-y-suis-presque-restee-">mon déplacement au Forum Social Mondial</a>.</p>
<p>Non, la Tunisie c'est notre ami Chokri Belaïd, auquel je veux bien sûr rendre hommage en ce jour. C’est la dignité et la puissance d'un peuple, et de la société civile en Tunisie, qui ne lâchent rien. C'est la capacité de résistance qui a encore été démontrée lors des émouvantes obsèques de Chokri Belaïd. Celle-ci s’enracine dans une histoire de luttes, autour des mouvements de la gauche tunisiennes, des forces du peuple tunisien et de la grande UGTT, dont le fondateur Farhat Hached a désormais une place à Paris. Elle se manifeste tous les jours, dans les grèves, les luttes politiques et sociales qui parsèment le pays, qu’il s’agisse des citoyens qui demandent toutes les semaines la vérité sur le meurtre de Chokri Belaïd, des défenseurs de l’UGTT quand elle est attaquée, des mineurs de Gafsa, des chômeurs de Siliana, des instituteurs, des femmes, des pêcheurs artisanaux, des avocats qui défendent l’indépendance de la justice, des citoyens lorsqu'ils s’opposent aux projets de Shell pour mettre la main sur les gaz de schiste... La liste est longue des événements qui témoignent de la vitalité de la lutte politique, économique et sociale en Tunisie.</p>
<p>Nous devons continuer à tisser des combats communs. Cela sera d’autant plus facile que nos adversaires, voire nos ennemis, sont les mêmes. En France comme en Tunisie, les réactionnaires, l’extrême-droite, s’attaquent toujours aux étrangers et à la gauche, aux syndicalistes pointés comme ennemis. En Tunisie, comme en France, l’oligarchie financière continue à spolier le peuple pour préserver ses intérêts. En Tunisie comme en France, ces forces rechignent toujours à donner la parole au peuple, quand elles ne le bâillonnent pas de force.
Le Front de Gauche et le Parti de Gauche seront toujours aux côtés du Front populaire et du peuple tunisien dans les luttes qui viennent pour la défense des libertés, de la laïcité, de la souveraineté politique et économique, par exemple contre les accords du FMI et le partenariat privilégié avec l’Union Européenne, qui exige que le peuple tunisien paie pour une dette qui n’est pas la sienne.</p>
<p>A quelques semaines de la venue de François Hollande à Tunis, nous nous engageons à exiger de sa part des engagements clairs sur l’annulation de la dette, sur la base des résultats d’un audit public, comme nous le réclamons ici-même s’agissant de la dette que l’on veut mettre sur le dos du peuple français. Nous réclamons qu’il pose à qui de droit les vraies questions au sujet du meurtre de Chokri Belaïd. La liste serait trop longue ici de ce qu’il faudrait souffler à François Hollande pour espérer qu’il fasse autre chose en Tunisie que des formules creuses sur la « bonne gouvernance ».</p>
<p>De notre côté, nous devons travailler ensemble sur des projets de plus long terme. Face aux tenants du « choc des civilisations » qui, de part et d’autre de la Méditerranée et de l’Atlantique, essaient de monter les peuples les uns contre les autres au nom de je ne sais quelle appartenance religieuse ou culturelle, nous devons réaffirmer qu’il n’y a que des peuples souverains, qu’ils soient tunisiens, palestiniens, français, algériens ou marocains, qui, par-delà leurs spécificités historiques, ont des aspirations universelles aux droits humains et au bonheur... Dans cette lutte pour un idéal commun, nous ferons ensemble à nos adversaires et à leur bras armé international, l’OTAN, que la France doit quitter et qui doit être dissoute. Quant à l’Union Européenne à la dérive, quand comprendra-t-elle que son intérêt n’est pas de rester cloîtrée derrière une forteresse tuant les êtres humains qui s’en approchent « illégalement », mais qui laisse passer tous les flux financiers les plus pourris et les marchandises les plus douteuses ?</p>
<p>Dans cette coopération pour l’édification d’un grand arc euro-méditerranéen social, écologique et démocratique, nous avons pour nous la logique : quoiqu’il arrive, l’espèce humaine devra tirer toutes les conséquence du fait qu’elle vit dans une biosphère, dans un écosystème commun. C'est pourquoi nous proposons un projet écosocialiste à l'échelle internationale, qui doit passer par l'établissement d'un rapprochement euro-méditerranéen. Pour nous l'écosocialisme n'est pas une nouvelle métaphysique, ni une nouvelle idéologie de discussion de salon, c'est une réponse concrète aux problèmes qui se posent à nous tous. De part et d'autre de la mer, nous sommes tous interdépendants de cet espace naturel. La Méditerranée forme une communauté économique, écologique et humaine pour nos peuples. Ainsi, <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2013/02/16/de-Marseille-a-Tanger--une-seule-Mediterrannee--Recit-d-ecosocialisme-au-Maroc-">à une journaliste qui l'interrogeait sur ses racines marocaines</a> et son caractère « mélangé », Jean Luc Mélenchon a répondu : « Mélangé ? Mais c'est le même peuple qui tourne depuis 2000 ans autour de la Méditerranée ! ».</p>
<p>Ami-e-s, camarades du Front populaire tunisien, Vive la Révolution citoyenne, vive la République sociale, vive l’internationalisme écosocialiste, et vive l’amitié franco-tunisienne !</p>Bangladesh : Le drame du dumping social et du productivismeurn:md5:6353123e20d382d5ad20665fac756cba2013-06-12T15:10:00+02:002013-06-12T15:10:00+02:00corinne morel darleuxDe la politique en généralAltermondialismeEcosocialismeEmploi autogestion relocalisation réindustrialisationIndignationsInternationalLuttes sociales inégalités et précaritéProductivisme et extractivismePublicité <p><strong><a title="Garments_Factory_in_Bangladesh.jpg" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/Garments_Factory_in_Bangladesh.jpg"><img title="Garments_Factory_in_Bangladesh.jpg, juin 2013" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" alt="Garments_Factory_in_Bangladesh.jpg" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/Garments_Factory_in_Bangladesh.jpg" /></a>Bangladesh : Le drame du dumping social et du
productivisme</strong><br /><br /><em>par Anita Rozenholc et Emmanuel Dessendier (<a href="http://ecorev.org/">Ecorev</a>),
Corinne Morel Darleux et Mathieu Agostini (<a href="http://lepartidegauche.fr/">Parti de Gauche</a>)<br /></em><br /><em><br /><strong>Plus
de 1
700 morts en huit ans, tel est le lourd tribut payé par les ouvrières du
textile
au Bangladesh pour fournir à bas coûts des vêtements aux grandes marques
occidentales. </strong>Il aura donc fallu des morts par centaines, qui se seront
littéralement tués à la tâche pour renouveler sans cesse le besoin de
consommation matérielle entretenu par la mode et la publicité dans nos
pays dits
civilisés, avant qu'une quarantaine d'entreprises acceptent de signer
l’accord
des syndicats textiles internationaux et de la Campagne Clean Clothes
pour plus
de sécurité dans les ateliers de fabrication. <strong>Mais au-delà des actions
de
sécurisation, au-delà de la hausse des salaires, ces drames doivent nous
interpeller sur la nécessité d'un développement endogène et du droit des
peuples
à décider et maitriser leur propre avenir.</strong> Rien ne justifie que ce soit
des
populations, maintenues esclaves du dumping social, qui aient à payer
pour nous
habiller.<strong> L'industrie textile n'a rien à faire à l'autre bout du monde,
elle peut et devrait être locale. </strong>Des mesures de protectionnisme
solidaire prendraient alors tout leur sens en recréant de l'activité
ici, et en
permettant ailleurs une activité de qualité, librement choisie pour les
besoins
locaux des peuples.<br /></em></p>
<p> ***<br /><br /><strong>Avec un millier de morts, la catastrophe
du Rana Plaza a enfin attiré l’attention de l’opinion</strong> et obligé plusieurs
multinationales à réagir en signant, en mai dernier, <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2013/06/12/ http://www.bastamag.net/article3081.html">un accord sur la sécurité
face aux incendies dans les usines textiles du Bangladesh</a>. Mais cet accord
signé entre syndicats, ONG et plusieurs marques de vêtements et enseignes de la
grande distribution est encore très loin de répondre aux problèmes de fond. Car
si le secteur du textile a commencé à s’implanter au Bangladesh dans les années
70, avec la mise en place de zones franches dans lesquelles les entreprises
bénéficient de conditions fiscales très avantageuses, c'est le boom de la
consommation d'habillement, dans les années 90, qui a signé l’envolée de
l’industrie locale qui représente aujourd’hui 15% du PIB du pays et 80% de ses
exportations. <br /><br />Second exportateur mondial de produits textiles, juste après la
Chine, <strong>le Bangladesh propose l’une des mains d’œuvre les moins chères du monde </strong>:
30 euros par mois contre 150 ou 200 en Chine. Une optimisation sociale
alléchante pour les grandes marques, qui peuvent ainsi baisser leurs prix sur le
marché occidental, tout en empochant de substantiels bénéfices au prix de
conditions de travail déplorables pour les ouvrières. Les bénéfices de
l’espagnol Mango sont ainsi passés de 1 à 2 milliards d’euros entre 2004 et 2012
; Carrefour a triplé son bénéfice net en 2012, pour atteindre 1,23 milliard
d’euros ; et chez Primark, le groupe d’habillement le moins cher outre-Manche, <a href="http://www.bastamag.net/article3076.html">
les profits ont été multiplié par cinq en dix ans</a>.<br /><br />Un grand merci de
la part du capital aux ouvrières bangladaises... et aux autorités de leur pays
qui, sous l'égide du FMI et en bons soldats du capitalisme globalisé, ont bien
fait leur travail en vidant les campagnes de populations rendues à la misère
dans les villes et devant vendre leur force de travail à très bas prix. Un
procédé que dénonçait déjà Victor Hugo en son temps et qui rejoint celui
appliqué à toutes les filières marchandes sur lesquelles prospère le capitalisme
: <strong>de l’uranium au Niger aux terres rares au Congo en passant par l'or et les
diamants dans plusieurs pays d'Afrique. A chaque fois des civils écopent en
masse de conditions de vie inacceptables, au profit d'une poignée
d’oligarques.</strong><br /><br /><strong>La solution n'est évidemment pas d'aménager les conditions
d'exploitation de ces populations au profit des capitalistes</strong>, mais de rendre à
ces peuples, comme au nôtre, leur souveraineté et leur dignité d'être humain,
leur droit à maitriser un développement endogène. Nous devons ensemble mettre un
terme à ce travail d'esclave et à la société productiviste qui le sous-tend.
Renonçons dès maintenant aux injonctions publicitaires et aux diktats marchands.<strong>
Dans les pas des préceptes de l'écologie politique, mettons en œuvre au plus
vite, à l'échelle mondiale, une société écosocialiste capable de répondre à nos
besoins réels que sont une nourriture saine, un environnement non pollué, une
habitation décente, une culture émancipatrice, des loisirs et un travail
choisis</strong>. D'ores et déjà produisons local et pensons global ! </p>Entre internationalisme et souveraineté des peuples, quelle justice internationale ?urn:md5:186783af88f45be1a811397efaf0b24b2013-05-18T12:29:00+02:002013-05-18T12:29:00+02:00corinne morel darleuxVu du Parti de GaucheAltermondialismeBudgets dette et austéritéClimat et CopDémocratieEcosocialismeEnvironnement biodiversité et pesticidesInternationalinterventionsPaul ArièsPGProductivisme et extractivisme <p>C'est le titre du colloque qu'organise le Parti de Gauche samedi 8 juin à Paris, j'y interviendrai l'après-midi plus particulièrement sur le thème "Justice internationale et écosocialisme : la preuve par l'exemple", où il sera notamment question de dette écologique et de victoires contre les multinationales avec ma camarade Raquel Garrido et Paul Ariès.</p>
<p><em>Attention, nombre de place limité, entrée gratuite mais uniquement sur inscription à : <span style="font-family:arial,helvetica,sans-serif;font-size:10pt"><a href="http://login.jsp?at=a82f5e92-e490-48eb-a05b-9e9beec2625c&mailto=inscription-colloque@lepartidegauche.fr" target="_blank">inscription-colloque@lepartidegauche.fr</a></span></em></p>
<p><img title="colloque_8_juin-page-001.jpg, mai 2013" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="colloque_8_juin-page-001.jpg" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.colloque_8_juin-page-001_m.jpg" /></p>
<p><a title="colloque_8_juin-page-002.jpg" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/colloque_8_juin-page-002.jpg"><img title="colloque_8_juin-page-002.jpg, mai 2013" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="colloque_8_juin-page-002.jpg" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.colloque_8_juin-page-002_m.jpg" /></a></p>On lâche rien au FSM de Tunis (vidéo)urn:md5:26d48a4a267ab3d36097578a59ba335f2013-03-29T08:28:00+01:002016-02-18T11:30:15+01:00corinne morel darleuxDystopies, coups de gueule et vagabondagesAltermondialismeFront de GaucheInternationalMéditerranéeTunisieVidéos <p>Attirée par un air connu, dans la <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2013/03/27/J-etais-a-Tunis--et-j-y-suis-presque-restee-">marche d'ouverture du FSM de Tunis</a>, je m'approche et voilà:<br />
<br /></p>
<div style="text-align: center;">
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J'étais à Tunis (et j'y suis presque restée)urn:md5:b51b0d21a688f3f96ab2de0740f85a772013-03-27T16:10:00+01:002016-02-18T11:30:47+01:00corinne morel darleuxDe la politique en généralAltermondialismeEcosocialismeInternationalMéditerranéeRévolution citoyenne 6e république et ConstituanteTunisie <p>"Tunis" par Holden</p>
<div style="text-align: center;">
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<p><a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/FSM_Tunis/48.jpg" title="48.jpg"><img src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/FSM_Tunis/.48_s.jpg" alt="48.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="48.jpg, mar. 2013" /></a>Mon premier aperçu de Tunis l'aura été des embouteillages, sous le soleil chaud du printemps tunisien, dans une curieuse ambiance entre drapeaux et barbelés. Après avoir renoncé à nous accréditer sous la tente bondée et brûlante de l'avenue Bourguiba, nous arrivons enfin à la faculté el Manar située au Nord de Tunis, avec Christophe Ventura et Doug Estevam. A nous trois nous formons une jolie délégation politico-amicale combinée de Parti de Gauche, Mémoire des luttes et Mouvement des Sans Terres Brésilien. Dans les allées du campus nous voilà donc rendus sur le lieu du FSM 2013. Entre la préparation d'un hommage à Chavez, les retrouvailles altermondialistes et la recherche de badges qui nous font courir de stand en tente sous un soleil de plomb... Beaucoup de Tunisiens bien sûr, de Marocains, de Français mais aussi de Brésiliens sont attendus ici. On y entend la musique de toutes les langues du monde. La foule est bruyante, joyeuse et colorée. Ça me fait d'autant plus bizarre de voir des badges Ennahda et des femmes voilées jusqu'aux pieds, gants aux mains, dans un forum social mondial dont le mot d'ordre cette année est dignité.</p>
<p><a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/FSM_Tunis/53.jpg" title="53.jpg"><img src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/FSM_Tunis/.53_s.jpg" alt="53.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="53.jpg, mar. 2013" /></a>Nous sommes <a href="http://lepartidegauche.fr/actualites/communique/forum-social-mondial-tunis-21724">venus y représenter le Parti de Gauche</a>, participer au Forum des parlementaires avec nos camarades du Parti de la Gauche Européenne, à l'espace climat ou encore au forum des medias libres. <br />
Avec Doug, dans la file d'attente nous discutons de l'expérience en cours des coopératives communales au Vénézuela, de l'articulation entre pouvoirs locaux et de l’État. Christophe juste à côté de nous s'entretient avec une représentante communiste syrienne et son interprète, sur l'état de la situation là bas. Elle nous explique pourquoi nous devons aider à armer les laïcs de gauche syriens. Stupéfiant qu'on en soit arrivés là. Stupéfiant et dramatique.
<br />
<br /></p>
<p><a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/FSM_Tunis/43.jpg" title="43.jpg"><img src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/FSM_Tunis/.43_s.jpg" alt="43.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="43.jpg, mar. 2013" /></a>Nous récupérons enfin nos badges, et je m'amuse d'y retrouver sous forme de logo un cousin du mégaphone du NPA et une frise qui rappelle étrangement celle du Place au Peuple du Front de Gauche. Nous arpentons les allées du FSM qui se met doucement en place. Je tente de me connecter à la wifi de la fac, sans succès. Finalement c'est aussi bien. J'avoue que les dernières nouvelles lues de l'hôtel, sur twitter et internet, m'ont convaincue que j'étais mieux à Tunis. Déconnectée, loin des remugles de<a href="http://www.jean-luc-melenchon.fr/2013/03/25/cest-une-reorientation-generale-de-la-politique-menee-qui-est-a-lordre-du-jour/"> l'insultante polémique qui nous a été faite sur Moscovici</a>, avec quelques heures devant moi pour m'aérer l'esprit des querelles et tensions de toute sorte, prendre un peu de repos sinon physique du moins de recul après <a href="http://agauchepourdevrai.fr/post/46248474470/le-congrespg-comme-si-vous-y-etiez-pour-de-vrai">notre Congrès si dense</a>. Revenir au contenu de ce que nous faisons, se souvenir de pourquoi nous le faisons, en se frottant à l'ailleurs. Faire un pas de côté.</p>
<p><a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/FSM_Tunis/8.jpg" title="8.jpg"><img src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/FSM_Tunis/.8_s.jpg" alt="8.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="8.jpg, mar. 2013" /></a>A la marche de l'après midi qui marque l'ouverture du Forum, il y a de quoi me combler en matière d'horizons. J'y passe deux heures au pas de marche, à courir le sourire aux lèvres d'un point à l'autre de la manifestation pour enregistrer slogans, drapeaux et chants. Marche mondiale des femmes, syndicats d'étudiants et de chômeurs, mouvements de défense des droits de l'homme, opposants aux grands projets inutiles et imposés... Il y a du monde, et je retrouve dans la foule des têtes connues du PCF, d'EELV, des Alternatifs, de Solidaires, de Notre Dame des Landes, Utopia, Politis, Bastamag, Transform, Attac... Le dépaysement n'est pas total finalement. Je retrouve même, surprise et ravie, les échos assourdissants du « On lâche rien » de HK au détour d'un cortège de motivé-e-s défilant sous les palmiers.</p>
<p><a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/FSM_Tunis/19.jpg" title="19.jpg"><img src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/FSM_Tunis/.19_s.jpg" alt="19.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="19.jpg, mar. 2013" /></a>Plaisir de me perdre dans les ruelles de Tunis à la tombée de la nuit en suivant les rails d'un tramway, heureuse de trouver un peu de solitude et de calme... Je rentre enfin à l’hôtel épuisée, rêvant d'une douche brûlante. Un rêve... Nous repartons illico avec Christophe et Alain Billon, notre responsable Maghreb-Machrek qui vient de nous rejoindre à Tunis. Des député-e-s de l'assemblée constituante tunisienne et leurs camarades du parti al Massar nous attendent. Le jour des funérailles de Chokri Belaïd, leurs locaux ont été attaqués. <br /><br />
C'est là que nous sommes reçus, au siège qui regroupe à la fois les bureaux du parti et son journal. Ils ont pour voisin de porte la mosquée al Fatah, investie par les salafistes dans les années 90, devant laquelle on vend ce soir des produits aphrodisiaques sur deux planches et un tréteau. Surréaliste. <br /></p>
<p><br /></p>
<p><a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/FSM_Tunis/46.jpg" title="46.jpg"><img src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/FSM_Tunis/.46_s.jpg" alt="46.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="46.jpg, mar. 2013" /></a>Ils souhaitent discuter avec nous du <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2013/02/07/Ecosocialisme---contre-les-lobbies-qui-betonnent--un-Manifeste-qui-detonne--">manifeste pour l'écosocialisme</a> que nous leur avons remis à l'occasion du Congrès du PG, auquel ils étaient naturellement présents en compagnie de 75 délégations internationales, et qui est en cours de traduction en arabe. Les préoccupations écologiques sont très développées ici. Pas tant en termes de représentation politique en tant que telle : il y a bien deux partis « verts », mais ils restent très marginaux. En revanche, il existe une cinquantaine d'associations actives, composées de beaucoup de jeunes. Les mouvements protestataires du bassin minier de Gafsa, d'où est partie la révolution citoyenne, mêlaient déjà revendications sociales, sur les conditions de travail et les salaires, mais aussi environnementales : l'industrialisation forcenée a provoqué de vrais scandales en termes de pollution et de santé, un peu partout dans le pays. Notre interlocutrice nous explique qu'il y a déjà "des victimes dans toutes les familles ».</p>
<p><a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/FSM_Tunis/31.jpg" title="31.jpg"><img src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/FSM_Tunis/.31_s.jpg" alt="31.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="31.jpg, mar. 2013" /></a>La chimie, les mines, le productivisme : elle nous assure que les tunisiens sont largement sensibilisés et politiquement prêts pour l'écosocialisme. Du coup, quand Shell a voulu venir exploiter les gaz de schiste, ils se sont retrouvés face à un vrai barrage populaire et médiatique. D'autant que la question des services publics et du retour à un Etat social fort et d'une stratégie de planification font aussi partie des revendications portées par la révolution. Nos camarades d'al Massar se définissent d'ailleurs eux mêmes comme proche des alternatives « rouge-verte » françaises.<br />
<br /></p>
<p><br /></p>
<p><a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/FSM_Tunis/38.jpg" title="38.jpg"><img src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/FSM_Tunis/.38_s.jpg" alt="38.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="38.jpg, mar. 2013" /></a>Nous échangeons beaucoup bien sûr aussi sur la situation politique en Tunisie et sur les processus d'alliances en cours pour les prochaines élections. Celles ci devraient avoir lieu, officiellement, entre le 21 octobre et le 22 décembre prochains, mais le calendrier reste très incertain. Il va beaucoup dépendre du bon déroulement de la constituante, qui semble-t-il patine. Les députés que nous rencontrons nous font part de la stérilité de certains débats, et de leur crainte de voir remis en cause les acquis de la Tunisie moderne et les objectifs de la révolution. Eux sont partisans d'un large front républicain pour faire barrage aux islamistes. Des discussions sont en cours entre l'Union pour la Tunisie, rassemblement de cinq composantes, et nos camarades du Front populaire tunisien, qui rassemble lui aussi douze organisations. Imaginez... Et croyez moi, à côté, le Front de Gauche est un océan de simplicité et de béatitude.</p>
<p><a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/FSM_Tunis/49.jpg" title="49.jpg"><img src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/FSM_Tunis/.49_s.jpg" alt="49.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="49.jpg, mar. 2013" /></a>Le défi auquel font face nos amis tunisiens est à l'image de la situation, inédit. Un de nos interlocuteurs nous invite à réfléchir à ce que nous ferions si le pen était au pouvoir en France. Leçon d'humilité... Du coup, la réunion que nous sommes en train d'organiser nous mêmes à l'occasion du FSM sur l'écosocialisme avec nos partenaires du Maghreb devient un joli exercice de diplomatie. Mais même si le contexte est incomparable nous apportons notre pierre : l'expérience du Front de Gauche, notre soutien... Et le Manifeste du projet écosocialiste que Jean Luc Mélenchon est déjà venu présenter ici même à Tunis il y a quelques semaines avant de s'envoler pour l'Algérie <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2013/02/16/de-Marseille-a-Tanger--une-seule-Mediterrannee--Recit-d-ecosocialisme-au-Maroc-">et le Maroc</a>.</p>
<p>Je ne pourrai pas rester à Tunis, rappelée à la Région Rhône Alpes pour cause de plan climat. A l'aéroport, je me reconnecte, je n'aurais pas du. Fermer les yeux, inspirer longuement, reprendre un peu de parfum de Jasmin...</p>Mon engagement en faveur du Pacte pour une Terre Solidaire (CCFD)urn:md5:ff772c628d7b767f68020eb70f42d68a2012-05-19T13:20:00+02:002012-05-19T13:20:00+02:00corinne morel darleuxCarnets de campagneAgriculture paysanne et souveraineté alimentaireAltermondialismeAlternativesDrômeEcologie politiqueFas et antifasFront de GaucheLégislatives 2012MigrationsOGM <br />
<blockquote><p>Die, le 14 mai 2012<br /><br />Cher-e-s amis du CCFD-Terre Solidaire de la Drôme,<br /><br />C'est avec grand plaisir que je réponds à votre interpellation pour les candidats aux législatives. Nous avons en effet de nombreuses convergences de point de vue et les propositions que je porte au nom du Front de Gauche rejoignent, je crois, nombre de vos préoccupations.<br /><br />Cela est vrai en ce qui concerne les thématiques de Solidarité internationale que je porte en tant qu'élue membre de cette commission à la Région Rhône Alpes, comme sur l'économie remise au service du bien commun et de l'intérêt général que prône le programme du Front de Gauche « L'humain d'abord », ou encore la défense des droits des migrants sur laquelle je suis mobilisée en tant que citoyenne engagée auprès de l'ASTI ou encore du « collectif des sans droits » Drôme - Ardèche.<br /><br />Ces causes, j'ai déjà eu de nombreuses occasions de les défendre, tant dans la Drôme comme militante et élue, que plus largement en tant que Secrétaire nationale à l'écologie du Parti de Gauche depuis près de quatre ans. La convergence de nos combats communs, la défense d'une autre politique internationaliste, écologique, sociale et solidaire, trouveront je l'espère un écho dans les urnes et au delà.<br /><br />C'est donc tout naturellement qu'en tant que candidate au mandat de députée de la 3ème circonscription de la Drôme, je signe le Pacte et m’engage à soutenir ces thématiques, avec force et détermination, au nom de l'intérêt général.<br /><br />Je vous souhaite une très belle journée<br /><br />Corinne Morel Darleux</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal; line-height: 100%; page-break-before: auto; page-break-after: auto;" align="JUSTIFY" lang="fr-FR">Candidate
du Front de Gauche aux législatives dans la 3e circonscription de la
Drôme </p>
<p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal; line-height: 100%; page-break-before: auto; page-break-after: auto;" align="JUSTIFY" lang="fr-FR"><a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/legislatives/Re_ponse_Corinne_Morel_Darleux_FDG_-_CCFD.pdf"><img title="logo_pdf.jpg, avr. 2012" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0; width: 39px; height: 39px;" alt="" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/textes/.logo_pdf_sq.jpg" /></a></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal; line-height: 100%; page-break-before: auto; page-break-after: auto;" align="JUSTIFY" lang="fr-FR"><a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/legislatives/Re_ponse_Corinne_Morel_Darleux_FDG_-_CCFD.pdf">R</a><a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/legislatives/Re_ponse_Corinne_Morel_Darleux_FDG_-_CCFD.pdf">éponse de Corinne Morel Darleux FDG au CCFD (en PDF)</a></p>
</blockquote><br />Solidarité peuple grec contre la rigueur ce soir à Parisurn:md5:46a9d60a864a970d83c7fce22cc24f262012-02-13T12:30:00+01:002012-02-13T13:16:13+01:00corinne morel darleuxDe la politique en généralAltermondialismeAlternativesGrèceInternationalPG <blockquote><div class="im"><a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/grece_en_flammes.jpg"><img title="grece_en_flammes.jpg, fév. 2012" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" alt="" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.grece_en_flammes_s.jpg" /></a>SOLIDARITE AVEC LE PEUPLE GREC<br /><br />Dimanche le peuple grec a dit non à la soumission de la majorité de ses députés au diktat des marchés. Il dit non à un plan d'austérité imposé par le FMI et l'union européenne qui finirait de l'étrangler. Il crie "résistance" en son nom mais aussi en celui de tous les peuples européens qui sont victime du système financier. Il lutte pour nous tous. <br /><br style="font-weight: bold;"><strong>Nous appelons toutes les forces de gauche et plus largement tous les progressistes à lui apporter leur solidarité lundi à 18h30 à proximité de l'ambassade grecque et du bureau du FMI à Paris, Place d'Uruguay angle avenue d'Iena et rue Auguste Vaquerie (Paris 16)</strong><br /><br /><strong><em>Premiers signataires - mis à jour à 12h30 : <br /></em></strong><br /><em>Alternatifs, </em><br /><em>Front de Gauche - Parti de Gauche, PCF, Convergences & Alternative, FASE, Gauche Unitaire, PCOF, République & Socialisme -,</em> Jean Luc Mélenchon sera présent<br /><em>NPA, </em><br /><em>M'PEP, </em><br /><em>MRC...</em>
</div></blockquote>
<em>(voir aussi la liste de tweets apparus dans la colonne de droite pour les événements de cette nuit et mes réactions à chaud hier soir... fil twitter internationaliste : #12fgr)</em><br />Le retour du petit livre verturn:md5:62c328432f3c641b1cf7909045ff4b902011-09-11T09:31:00+02:002011-09-11T09:31:00+02:00corinne morel darleuxAlternatives et transitionAltermondialismeEcologie politiquePlanification écologique et règle verte <div class="divTitreArticle">
<p><a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/livre_corinne_morel_darleux.jpg"><img title="livre_corinne_morel_darleux.jpg, sept. 2011" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" alt="" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.livre_corinne_morel_darleux_s.jpg" /></a><strong>Qui continue son petit bonhomme de chemin :) Et devrait bientôt voir le jour en accès libre sur Internet... Merci à Antony que je ne connais pas pour ce chouette résumé sur le site "regales", tout y est.</strong></p>
<blockquote><p><a href="http://regales.over-blog.com/article-l-ecologie-un-combat-pour-l-emancipation-un-livre-militant-pour-agir-83262920.html">L'écologie, un combat pour l'émancipation: Un livre militant pour agir</a><br /><br />L'auteur part d'un constat: la crise actuelle est une crise sytémique et notamment une crise du capitalisme incapable de concilier le respect de l'environnement vues les les dégradations qu'il génère et l'exigence de justice sociale. Ne nous laissons pas abuser par les velléités conservatrices qui pullulent nous invitant à ne rien changer. On pense à ceux qui prétendent réguler le capitalisme débridé pour lui donner un visage social et humain ( Quelle farce!!). L'auteur dénonce ce capitalisme et sa logique mortifère et cupide par la recherche du profit et elle fustige à un des fondements essentiels du sytème: le productivisme et notamment l'aveuglement de celui-ci qui impose une marchandisation de toutes les activités humaines en occultant l'environnement, le social et donc l'humain.<br /><br />Ce productivisme, source d'aliénation à la sainte croissance et à la consommation, n'est donc nullement source de bien-être et d'amélioration de la qualité de vie. Ce brouillard idéologique qui enfume l'opinion publique doit être transpercé pour nous permettre d'accéder à un nouvel horizon, source d'émancipation. Il y a alors urgence à construire un nouveau rapport de force entre la sphère marchande,prédatrice, et la sphère publique redistributive par nature.<br /><br />L'écologie et le social ( les inégalités croissantes et indécentes) sont 2 réalités inséparables et qui doivent se concilier dans un projet alternatif. On ne peut pas traiter la question en sacrifiant le social et donc l'humain. Il est aussi inconcevable de déconnecter la résolution des problèmes sociaux des individus dans la perspective angoissante d'une dégradation continue de la biosphère, condition de notre survie.<br /><br />Après la gabegie du capitalisme à visage humain totalement dénonçable, l'auteur s'évertue à démystifier le capitalisme vert. L'illusion d'une croissance même verte dans un monde aux ressources naturelles finies relève soit de l'escroquerie intellectuelle soit du numéro de bonimenteur. Ceux qui prétendent faire de l'écologie sans s'attaquer aux racines du mal, le libéralisme et le productivisme, sont au mieux des benêts ou au pire des illuminés compromis. Le capitalisme vert c'est rester dans une idéologie marchande qui permet d'engrenger de nouveaux profits en remettant à plus tard la justice sociale, la redistribution des richesses et même l'environnement car ce n'est pas quelques délires de techno-scientistes azimutés qui seraient commercialisés qui peuvent être à la hauteur des enjeux.<br /><br />Pour l'auteur, une écologie sociale et solidaire se doit d'être cohérente et quelle cohérence peut-on construire sur les idéaux libéraux de l'union européenne qui passe son temps à mettre en place le contraire de ce qu'elle préconise ( double discours honteux!!). Le refus de la construction d'une Europe libérale actuelle est la planche de salut de ceux qui veulent construire une véritable politique écologique.<br /><br />L'auteur dénonce une pratique de la classe dirigeante scandaleuse: la vertu idéologique de l'oxymore c'est à dire passer son temps à associer 2 réalités ou 2 concepts contradictoires pour figer le débat, manipuler l'opinion et permettre surtout la perpétuation de pratiques nuisibles pour notre environnement. Croissance verte, agriculture raisonnée, voiture propre, capitalisme humain, autant d'oxymores qui nous dépossèdent de notre idéal démocratique par la confiscation d'un débat clarifiant les enjeux et informant les citoyens.<br /><br />La responsabilité du politique est pleine et entière dans l'urgence de concilier la crise écologique et la crise sociale car s'aventurer à devoir faire un choix entre ces 2 défis serait une opération hasardeuse qui nous précipiterait plus vite dans le mur en risquant un chaos social prémisse à une réponse totalitaire et liberticide. Le bout du tunnel c'est l'assurance d'une transition vers la sortie du capitalisme vorace et la dénonciation d'un eurolibéralisme béat. <br /><br /><span style="font-size: 12pt;">
<img style="width: 150px; height: 146px;" src="http://img.over-blog.com/275x267/3/99/56/36/arton2345-27945.jpg" class="DrteTexte" alt="arton2345-27945" /></span>La crise économique permet de reléguer au second plan la question écologique et de donner l'impression d'agir pour régler les problèmes sociaux. Mais, ce n'est rien là qu'une pantalonnade dont la classe au pouvoir a le secret car elle n'a pas le souci de réduire les inégalités sociales ou la pauvreté, elle ne pense qu'à maintenir ses privilèges. Pendant ce temps, l'environnement a beau jeu de se dégrader un peu plus puisqu' il est sacrifié sur l'autel de la relance de la croissance. L'urgence c'est bien de susciter un désir de changement, d'ouvrir le champ des possibles, de porter un projet altermondialiste qui veut briser le voile des illusions capitalistes. Refuser de cautionner l'exploitation marchande des individus et des écosystèmes pour enrichir des fortunés spécieux et cupides. Il faut donc proposer un projet aussi fort que le triptyque infernal capitalisme/production/consommation.<br /><br />Il y a donc une décontamination idéologique à engager pour passer d'une société des biens à une société des liens. Ce déformatage culturel prendra du temps car la conso-dépendance est sévère et névrotique. Corinne Morel-Darleux évoque l'importance d'un cadre de société émancipateur pour que chacun puisse y construire de nouveaux rapports sociaux, de nouvelles richesses. L'écologie et donc un levier d'émancipation et un outil de dépassement du capitalisme et notamment de cette « logique d'accumulation qui épuise les 2 seules sources de tout richesse: la terre et le travailleur »<br /><br />L'essai de Corinne Morel Darleux, recueil de différents discours prononcés dans des meetings, est un livre rafraîchissant par le militantisme engagé de son auteur et qui prouve encore une fois que les combats non menés sont forcément perdus.<br /><br />Antony <span style="font-size: 12pt;"> </span></p>
</blockquote>
</div>Contra A Ingerência da UE/FMI !urn:md5:82515b695dbc3981723abeddb3aeeb862011-06-03T11:45:00+02:002011-06-04T06:15:30+02:00corinne morel darleuxDe la politique en généralAltermondialismeDémocratieFMIInternationalMilitantisme désobéissance et résistancesUnion européenne <p><a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/Lisboa.JPG"><img src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.Lisboa_s.jpg" alt="Lisboa.JPG" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Lisboa.JPG, juin 2011" /></a><strong>Suite du tour d'Europe en slogans et en images...</strong></p>
<p>Cette fois c'est du Portugal que je reçois ces photos de la manif du 19 mai à Lisbonne
<em>(merci à Jean Claude)</em>. Là bas aussi on dit non a de l'UE et aux politiques d'austérité du FMI.<br /></p>
<blockquote><p>« <strong>C’est à cause de cela que l’on se révolte : parce que l’on voit ou parce que l’on pressent d’autres réels possibles, pensables, praticables, à côté ou au-delà de ce qui envahit le champ de vision de la plupart. Il ne faut jamais s’en laisser conter par ce qui a l’air d’être là. Par “La” réalité : ce singulier est singulièrement totalitaire.</strong> »
Jean-Philippe Domecq, La situation des esprits, entretiens avec Eric Naulleau (citation que l'on m'a transmise et que j'ai aimée)</p></blockquote>
<p><strong>Et faites moi le plaisir de vous mettre ça entre les oreilles, pour reprendre du souffle (son fort).</strong></p>
<div style="text-align: center;">
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</object>
</div>
<p><br /></p>
<p><br />
<a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2011/05/29/De-Puerta-del-Sol-%C3%A0-la-Bastille-%3A-la-calle-no-calla%21-%28fin-%29">Pour Madrid, c'est ici</a></p>
<p><a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2011/06/01/Deneimaste-%C3%A0-Syndagma">Et Athènes, c'est par là</a></p>
<p><a href="http://www.rue89.com/2011/05/31/la-justice-refuse-levacuation-des-indignes-de-bayonne-207155">A Bayonne, la justice a donné raison aux indignados</a> contre le député-maire UMP de la ville, rappelant que le droit de manifester existe encore en France...</p>
<p>Quant à la Bastille, désormais délocalisée face aux coups de lacrymos des forces de l'ordre à l'issue de l'AG de 2000 personnes dimanche dernier, ça continue un peu plus loin, et il y a toujours près de 500 personnes aux AG du soir... Voir le <a href="http://www.lepartidegauche.fr/editos/actualites/3849-le-parti-de-gauche-denonce-linterdiction-de-reunions-citoyennes-pacifiques-a-la-bastille">communiqué du PG dénonçant l'évacuation ici</a>.</p>No Palme ! Ou comment certains n'hésitent pas à applaudir ailleurs ce dont ils ne voudraient pas chez euxurn:md5:102b70743968c0d3d35293a84ffb2be52011-06-02T08:40:00+02:002011-06-02T12:36:54+02:00corinne morel darleuxAlternatives et transitionAgriculture paysanne et souveraineté alimentaireAltermondialismeEnvironnement biodiversité et pesticidesGaz de schisteIndignationsProductivisme et extractivisme <p><strong><img title="plantation-de-palmiers-a-huile_940x705.jpg, mai 2011" style="margin: 0 1em 1em 0; float: left; width: 166px; height: 139px;" alt="" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.plantation-de-palmiers-a-huile_940x705_s.jpg" /></strong><a style="font-style: italic;" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/textes/No_Palme___CMD.pdf"><strong>Télécharger le billet en pdf</strong></a></p>
<p><strong>C'est un projet d'usine d’importation et de stockage d’huile de palme à Port la Nouvelle, dans l'Aude, qui a mis le feu aux poudres. </strong></p>
<p><strong>Il faut dire que tous les ingrédients y sont pour nous faire hurler.</strong> De l'exploitation des pays du Sud, de l'accaparement des terres pour des monocultures destinées à l'export plutôt qu'à nourrir les populations, des conflits avec les communautés locales, des agrocarburants qui mobilisent les oléagineux produits dans la région, du cynisme politique, de la course aux profits, toujours, et des dégâts sur la santé, sur la biodiversité, sur l'environnement, sur les paysans et sur les travailleurs. </p>
<p><strong>Utilité sociale : 0. Impact environnemental : désastreux. Le tout adoubé par Robert Navarro, le Premier Vice Président PS de la Région Languedoc Roussillon* <span style="font-style: italic; font-weight: normal;">(voir en fin de billet)</span></strong>... Alors que même la chaîne KFC a renoncé à utiliser l'huile de palme dans ses fritures et que la Banque Mondiale annonce vouloir cesser de financer ces projets désastreux !</p>
<p>Mais non. A Port la Nouvelle, c'est une multinationale, Sime Darby Unimills, premier producteur mondial, qui importera l'huile de palme d'Indonésie et de Malaisie, après y avoir au passage détruit paysannerie et forêts tropicales. Et quand il ne restera plus une goutte à en tirer, ils iront un peu plus loin, en Afrique par exemple, comme au Liberia où Sime Darby a déjà acquis plus de 200 000 hectares. <strong>Aller s'accaparer les terres dans un pays exsangue, pour fabriquer du rouge à lèvres, de la lessive ou des pots de Nutella destinés aux occidentaux, encore une merveille du monde moderne !</strong></p>
<p>Un collectif s'est monté, nos camarades du PG sont mobilisés localement, Martine
Billard y est intervenue vendredi dernier à l'occasion d'un grand rassemblement, et <strong>j'ai soutenu cette
lettre ouverte avec Paul Ariès , à l'initiative de
</strong><a style="font-weight: bold;" href="http://www.netoyens.info/">Netoyens!</a> signée par Fabrice Nicolino, Sylvain Angerand, Éric
Jousse, Christian Sunt, Yann Fiévet, Christian et Sonja Laborde.</p>
<p><a style="font-weight: bold;" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2011/05/31/public/www.netoyens.info-huile-de-palme-a-port-la-nouvelle-lettre-ouverte-a-robert-navarro-premier-vice-president-de-la-region-languedoc-roussillon.pdf"><br /></a></p>
<p><a style="font-weight: bold;" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2011/05/31/public/www.netoyens.info-huile-de-palme-a-port-la-nouvelle-lettre-ouverte-a-robert-navarro-premier-vice-president-de-la-region-languedoc-roussillon.pdf">v<strong><img title="image_pdf.jpg, fév. 2010" style="margin: 0 1em 1em 0; float: left; width: 34px; height: 34px;" alt="" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2011/05/31/public/textes/.image_pdf_sq.jpg" /></strong>oir ici la lettre avec tous les liens en pdf</a></p>
<p><strong><br /></strong></p>
<p><strong>N'hésitez pas à diffuser largement et à signer vous aussi la <a href="http://www.petitions24.net/stop_huile_de_palme">pétition du collectif "stop huile de palme"</a></strong></p>
<p><em>Pour aller plus loin : </em><a style="font-style: italic;" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2011/05/31/public/textes/Amis_de_la_terre_rapport_arnaque_huile_de_palme_durable_mai_2011.pdf">voir le rapport des Amis de la Terre sur l'arnaque de l'huile de palme en pdf</a></p>
<p>Ce monde marche sur la tête, de plus en plus. Il faut les arrêter, ça urge. </p>
<p><strong>... Que se vayan todos !</strong></p>
<p><br />* <strong>... à commencer par Robert Navarro, également Sénateur de l'Hérault, qui ne manque pas d'air !</strong> </p>
<p>D'un côté il soutient ce projet honteux sur l'huile de palme, de l'autre il répond par ce <strong>courrier aux opposants à l'extraction des gaz de schiste</strong> en se posant en champion de la défense de l'environnement à la pointe du combat ! Pourrir les forêts et ruiner la biodiversité en Asie ou en Afrique, oui, mais pas chez nous, hein ?</p>
<p>Pas à une contradiction près, le sieur Navarro. A dénoncer haut et fort.</p>
<br /><pre wrap="">Madame, Monsieur,<br /><br /><br />Votre courrier relatif à la proposition de loi visant à interdire l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures de schiste m’est bien parvenu et a retenu toute mon attention. Je vous en remercie.<br /><br />Comme vous, je suis révolté et m’oppose fermement à la proposition de loi transmise par l’Assemblée nationale qui, vous le soulignez, permettrait aux compagnies pétrolières titulaires d'un permis exclusif de recherches du gaz de schiste de garder ce permis en déclarant, dans les deux mois qui suivent l'application de la loi, de ne procéder à des forages avec fracturation hydraulique « qu'à des fins scientifiques ». Je crains évidemment les suites dramatiques que cela entraînerait : les plus beaux paysages de France défigurés par des plateformes de forage de compagnies pétrolières, sans parler des importants risques sanitaires et environnementaux…<br /><br />Pourtant, dès le début, la mobilisation de nos concitoyens était forte pour contrecarrer au plus vite une telle proposition de loi. En effet, élus locaux et citoyens ont découvert, il y a à peine quelques mois de cela, que le Gouvernement avait octroyé des permis exclusifs de recherches de gaz de schiste sur leurs territoires. Aucune concertation en amont n’avait été menée, les permis ayant été octroyés en catimini ! Pourtant, le retour d’expérience des pays qui exploitent ces gaz et huiles était particulièrement négatif, faisant état de multiples pollutions et risques sanitaires.<br /><br />Les élus, les citoyens et les populations des territoires concernés se sont donc fortement mobilisés, multipliant les manifestations pour refuser l’exploration et l’exploitation de ces nouveaux gisements. Et même si le Gouvernement donne l’impression de revenir sur ces autorisations, les pressions sont fortes, les intérêts en jeu colossaux et, avec mes collègues, je n’ai aucune confiance quant à la suite de ce dossier.<br /><br />Face à cette situation, je ne peux que citer John Maynard KEYNES (Ouvrage La pauvreté dans l’abondance) : « La même règle autodestructrice du calcul financier régit tous les aspects de l'existence. Nous détruisons la beauté des campagnes parce que les splendeurs de la nature, n'étant la propriété de personne, n'ont aucune valeur économique. Nous serions capables d'éteindre le soleil et les étoiles parce qu'ils ne rapportent aucun dividende ».<br /><br />C’est pourquoi, avec mes collègues, nous avons déposé une contre proposition de loi visant à interdire purement et simplement l’exploration et l’exploitation de gaz et huiles de schiste en France. C’est la proposition que présentera demain, mercredi 1er juin, ma collègue Nicole BRICQ lors du débat en séance publique : les votes sur les amendements et le vote final permettront de juger de la cohérence des paroles et des actes de chacun !<br /><br />Vous pouvez être assuré de mon plein soutien à la proposition de loi visant à interdire l'exploration et l'exploitation des hydrocarbures de schiste, présentée par Mme Nicole BRICQ et les membres du groupe socialiste.<br /><br />Je vous prie de croire, Madame, Monsieur, en l’expression de mes sentiments les meilleurs.<br /><br />Robert Navarro<br />Sénateur de l’Hérault</pre>
<p><em><br /></em></p>Deneimaste à Syndagma (sic)urn:md5:ffb4317c2ffb470cdfd0a3177e9c6d442011-06-01T19:41:00+02:002011-06-01T19:41:00+02:00corinne morel darleuxDe la politique en généralAltermondialismeDémocratieFMIGrèceInternationalOligarchie <p><a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/deneimaste.jpg"><img title="deneimaste.jpg, juin 2011" style="margin: 0 1em 1em 0; float: left; width: 143px; height: 109px;" alt="" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.deneimaste_s.jpg" /></a>... Des images reçues de la place Syndagma - la place du Parlement à Athènes : manif du
jour et un slogan significatif : <strong>"Nous ne
sommes pas les trophées des européens".</strong> </p>
<p>Avant hier <strong>30.000 personnes</strong> environ se sont encore
rassemblées et ont débattu pour protester contre l'austérité imposé par le
FMI (comme ils disent là bas le "régime d'occupation" du FMI), les
banquiers et les politiques au pouvoir.</p>
<p><br />
<strong>En Grèce, la mobilisation ne faiblit pas.</strong></p>
<p><a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/athenes_jour.jpg"><img title="athenes_jour.jpg, juin 2011" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.athenes_jour_m.jpg" /></a></p>Accords de coopération : n'oublions pas qu'il y a du Sud au Nord !urn:md5:d2633a78e3725cb97a04347680c4972a2011-03-08T12:46:00+01:002011-03-08T12:46:00+01:00corinne morel darleuxA la Région, compte rendu de mandat décaléAltermondialismeAlternativesAmérique du sudinterventionsRégion Rhône Alpes <p style="margin-bottom: 0cm;"><strong><img title="[#Beginning of Shooting Data Section]
Nikon D1X
Focale : 70mm
Balance des blancs : Auto
Mode couleur : Mode II (RVB Adobe)
2005/09/02 15:46:20.6
Mode d'exposition : Priorité diaphragme
Mode de AF : AF-S
Réglage des teintes : 0°
JPEG (8 bits) Fine
Mode de , fév. 2011" style="margin: 0 1em 1em 0; float: left;" alt="" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.argentine_s.jpg" />Lors de la dernière assemblée plénière à la Région Rhône Alpes, nous avons voté des accords cadres de coopération avec l'Argentine et le Mali.</strong> </p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">La Région s’efforce de
tisser et de maintenir un lien fort avec nos partenaires institutionnels sur les cinq
continents. Et il est vrai que, dans le principe, ces engagements s’appuient sur des valeurs
essentielles et partagées au sein de la majorité, traduites par
exemple dans notre <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2011/12/02/Objectifs-du-Mill%C3%A9naire-pour-le-D%C3%A9veloppement-%3A-peut-mieux-faire-%21">soutien récent aux Objectifs du Millénaire pour
le Développement.</a> OMD que l’on peut d’ailleurs retrouver avec
plaisir dans la convention de coopération avec la Région de
Tombouctou. Mais il n’en reste pas moins que certaines orientations prises dans
le cadre de notre politique en la matière - et les conventions avec
les provinces d’Argentine soumises au vote en
témoignent - nous imposent de rester particulièrement
vigilants quant aux domaines d’actions qui en découlent.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;"><strong>En effet, force est de constater que la
tentation de cloisonner le développement à la seule sphère
économique, travers que nous dénonçons régulièrement pour notre Région, ne peut pas plus être le modèle
promu à l’international, et moins encore peut-être en Amérique
Latine où les alternatives foisonnent</strong> et dont nous aurions bien tort
de ne pas nous inspirer, plutôt que d’exporter par exemple le
concept de pôle de compétitivité dans la province de Buenos Aires
ou encore de faire valoir l’appétit grandissant des sociétés
rhônalpines pour les marchés argentins, alimenté bien sûr par
ERAI !</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: bold;">Est-ce bien cela notre conception de la « coopération » ?
N’avons nous pour seul horizon que de la laisser rimer avec «
commerce » et « mondialisation » ? Ainsi aurions nous préféré voir ces
nouvelles coopérations s’appuyer par exemple sur des expériences
d’économie sociale et solidaire, sur les monnaies solidaires, les
SEL déjà bien implantés en Amérique Latine. De même en matière
d’agriculture aurions nous souhaité avoir la garantie que notre
coopération favorise une production vivrière et la qualité plutôt
que la quantité et l’export.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">Une fois ces précisions, essentielles,
apportées sur les limites de notre politique régionale en matière
de coopération internationale, notons que les conventions, plus
précisément l’Article 4, avec les provinces de Buenos Aires et
Mendoza précisent les domaines dans lesquelles « porteront » et
non « porteraient » comme écrit dans la délibération, les
actions de coopération, sans y faire référence au pôles de
compétitivité. Tant mieux, mais pourquoi cette différence ?... Nous voulons croire que le champ des possibles reste donc
ouvert, un mal pour un bien en quelque sorte... Et nous voulons croire
en notre capacité, collectivement, à bâtir à partir de ces
accords cadres et de ceux qui viendront une politique de coopération
internationale qui prenne en compte les éléments que j’ai évoquée pour les relations Nord/Sud comme pour les relations
Nord/Nord. <strong>En clair, le développement
économique n’est pas un mal en soi, pour peu qu’il s’intègre
dans une politique au service de l’intérêt général, qu’il
soit coordonné avec le progrès social et les enjeux
environnementaux : la priorité est-elle bien à la
recherche de nouveaux débouchés pour les entreprises rhônalpines
dans la province de Buenos Aires ?</strong></p>
<p style="margin-bottom: 0cm;"><strong>Je tiens enfin à en profiter pour rappeler
ici qu’il y a du Nord au Sud, et du Sud au Nord : des pauvres dans
des pays « riches », et des oligarques aussi dans les pays pauvres.
Les priorités en matière de développement et de social que nous
nous fixons pour le Mali, nous pouvons nous les fixer pour
l’Argentine. </strong>Près d'un tiers des argentins vivent
sous le seuil de pauvreté national, plus de 4 millions n’ont pas
accès aux ressources matérielles basiques comme la nourriture, les
vêtements, un logement, etc. Il y a là aussi, comme partout hélas, même chez
nous, des progrès à faire sur les OMD...</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">Nous continuerons donc à agir pour une refonte de notre
approche en matière de coopération internationale, allant dans le sens de la justice sociale, de la solidarité Nord-Sud et de la reconnaissance de la dette écologique.</p>L'expert, le philosophe et la politique (1)urn:md5:9aec4f8f2c73403d543f17bf676817272010-11-05T10:54:00+01:002010-11-05T11:31:03+01:00corinne morel darleuxAlternatives et transitionAltermondialismeAlternativesAmérique du sudPlanification écologique et règle verteProductivisme et extractivismePétrole et peak oilYasuni ITT<p><strong><img title="conf_yasuni_ens_031110.jpg, nov. 2010" style="margin: 0 1em 1em 0; float: left;" alt="" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/images/.conf_yasuni_ens_031110_s.jpg" />Mercredi soir j'étais à l'ENS de Lyon pour une conférence sur </strong><a style="font-weight: bold;" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2010/11/05/index.php?post/2010/08/06/L-Equateur-yasunisera-t-il-le-monde">Yasuni ITT</a><strong>,
cette initiative de l'Équateur pour ne pas exploiter les réserves de
pétrole contenues dans le parc du même nom et les laisser sous terre. </strong>
</p>
<p>J'avais un peu peur qu'on se marche sur les pieds dans nos
interventions avec Matthieu le Quang (l'expert) et Paul Ariès (le
philosophe) mais finalement on a formé une jolie équipe, très
complémentaire. Matthieu pointu sur le projet et son contexte en
Équateur, qu'il connait sur le bout des doigts, et Paul lyrique sur le
"buen vivir", citant abondamment Alberto Acosta, l'ancien Ministres des
Mines et de l'Énergie à l'origine de cette brillante idée. Je n'avais
plus qu'à mettre une touche de politique et de mobilisation citoyenne
pour finir d'enfoncer le clou ;)</p>
<p>Grâce au boulot des camarades et notamment d'Eduardo Meneses sur
place, on s'est retrouvés face à une salle bien pleine, à vue d'œil
environ 130 personnes, et très variée : des étudiants, des militants de
l'autre gauche, des copains du réseau France - Amérique Latine, des
écolos... </p>
<p>On a échangé pas mal de réflexions, j'ai beaucoup
appris sur l'Équateur et approfondi mes connaissances sur Yasuni, en ai
profité pour transmettre le dernier
bouquin de Jean Luc Mélenchon dédicacé à Rafael Correa et reçu en
échange le plan
national para el buen vivir, passé un diner bien agréable et suis
repartie décidée à enfin répondre aux invitations en allant faire un
tour en Équateur très vite :) </p>
<p>D'ici là je devrais rencontrer Alexandra Almeida d'Accion Ecologica
Equateur avec l'UCJS puis j'espère la coordinatrice de la commission Yasuni-ITT,
la ministre Maria Fernanda Espinosa, dans les prochaines semaines. Je prévois aussi d'animer une formation aux élus de la gauche par l'exemple sur ce thème. Et
on réfléchit à l'implication de la région Rhône Alpes dans ce projet...</p>
<p>En attendant la vidéo de la conférence et les textes de Matthieu le Quang et de Paul Ariès, que je mettrai bientôt en ligne, voici quelques jolies choses
entendues ce soir là : "<em>le fait de ne rien faire doit aussi avoir une
valeur</em>", "<em>l'objection de croissance, la version
occidentale du buen vivir</em>"... Une tonalité très "écologie
radicale" ! Et je n'y suis pas allée de main morte non plus ;)</p>
<p>Voici ce que j'ai raconté sur Yasuni, en faisant un petit détour par
les pénuries d'essence en France, le peak oil, le capitalisme vert et
la planification écologique...</p>
<p><a href="http://projetitt.vacau.com/wordpress/?page_id=22">l'appel de soutien est à signer en ligne ici</a></p>
<p><img title="image_pdf.jpg, fév. 2010" style="margin: 0 1em 1em 0; float: left; width: 45px; height: 28px;" alt="" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2010/11/05/public/textes/image_pdf.jpg" /></p>
<a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/textes/Yasuni__ou_le_pas_de_cote_postpetrolier.pdf">"Yasuni, ou le pas de côté postpétrolier" à télécharger ici ou à lire ci dessous</a><br />
<blockquote><p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal; line-height: 0.35cm;" align="JUSTIFY">Bonsoir
et merci de votre invitation,
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal; line-height: 0.35cm;" align="JUSTIFY">
Je
tiens à saluer la commission conférences de l'ENS de Lyon, Eduardo
Meneses et tous les camarades qui se sont mis en quatre pour
organiser cette conférence sur un sujet qui nous tient à cœur et
ouvre de belles perspectives comme viennent de le montrer Matthieu le
Quang et Paul Ariès.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 0.35cm;" align="JUSTIFY">Mais
avant de retourner vers l'Équateur, un petit détour par la France et
l'actualité sociale,
vous verrez que ce n'est pas sans rapport. Nous venons d'avoir la
preuve par l'exemple que pour commencer à faire un peu frémir le
pouvoir dominant, rien ne vaut la pénurie de carburant. Les
camarades du Rhône sont bien placés pour le savoir, eux qui ont
soutenu les travailleurs de la raffinerie de Feyzin.</p>
</blockquote> <p style="margin-bottom: 0cm;">Je veux parler bien sûr de la
mobilisation sociale sur nos retraites et des mouvements de grèves
dans les ports, les raffineries et les dépôts. Soudain, la France
s'est réveillée accro au pétrole et a du recourir à
l'importation. Notre dépendance au pétrole est flagrante, et
pourtant nous persistons à nier cette évidence et à foncer dans le
mur. Car le pétrole ne sert pas qu'à nourrir nos voitures et nos
camions, il est présent partout : moquettes, plastiques, mobilier,
textiles… Le pétrole et ses dérivés interviennent dans la
production de plus de 90% des biens industriels, qui plus est bien
souvent jetables ! Or les réserves de pétrole ne sont pas
extensibles à l'infini. Alors on assiste à une course aux nouveaux
gisements, avec des forages de plus en plus loin... et de plus en
plus risqués. Les habitants du Golfe du Mexique en savent quelque
chose, qui ont vu leur zone dévastée par la marée noire provoquée
par les appétits productivistes de BP.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">Alors qu'est ce qu'on fait ? On
continue comme ça ? On va exploiter les sables bitumineux au Canada,
on se prépare à un scénario à la Mad Max où faute d'anticiper la
pénurie il va falloir faire la guerre pour quelques gouttes d'or
noir ? Il n'y a qu'à voir les mouvements de troupe le long des
pipelines et l'intérêt subi qui a pris les États Unis d'Amérique à
aller sauver la démocratie en Irak...</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">Ou alors on siffle le coup d'arrêt, on
fait un pas de côté et on essaye d'imaginer autre chose ? C'est ce
que vient de faire le gouvernement équatorien. Cette initiative
bouleverse la donne et inverse les schémas. C'est en cela qu'elle
nous intéresse, nous politiques, partisans d'une transformation
écologique et sociale de la société, d'une écologie radicale. Car
radicale, ça veut dire aller aux racines du mal et non pas se
contenter d'accompagner le système capitaliste, libéral et
productiviste en espérant pouvoir le réguler. Au Parti de Gauche,
le capitalisme vert non seulement on n'y croit pas, mais on le
combat. Parce que l'écologie ne peut pas être traitée par ceux là
même qui ont pour objectif premier de faire des profits, le plus
possible et le plus vite possible ! Ils sont prêts à tout pour
rentabiliser le capital, et on le sait, la recherche effrénée du
profit se fait toujours par l'exploitation, celles des hommes et
celle des écosystèmes. C'est le principe même du moteur
productiviste qui domine notre système économique.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">Pour rémunérer les actionnaires il
faut vendre plus.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">Pour vendre plus il faut produire plus.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">Et pour produire plus il faut toujours
plus de ressources naturelles.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">Pour vendre plus, il faut des produits
qui ne se réparent pas, de la publicité et des modes qui donnent
envie d'acheter, du crédit à la consommation et de la main d'œuvre
à bas coût.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">Comment croire que c'est en s'associant
à ces groupes privés qu'on va sauver les conditions d'une vie
humaine sur Terre ? Qu'on nous explique comment demander à ceux qui
nous vendent des produits de grande consommation de les faire durer ,
dans le temps ? Ça ferait baisser les ventes !</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">Comment demander à ceux qui nous
vendent de l'énergie, de plus en plus privatisée, de nous inciter à
la sobriété ? Ça ferait chuter le CA !</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">Soyons sérieux. On ne résoudra pas le
problème en le confiant au privé et sans s'attaquer au système.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">Enfin, et surtout, plus personne ne
peut s'exonérer de l'impérieuse nécessité de lier questions
écologiques et sociales. Ne reproduisons pas les erreurs du projet
de taxe carbone du gouvernement où les premiers pénalisés étaient
les plus pauvres. Ceux là qui justement n'ont pas le choix de
modifier leurs comportements : rouler dans une vieille bagnole
polluante pour aller bosser, en l'absence de transports collectifs.
Ceux là même qui vivent dans un vieux logement passoire où
l'énergie fuit de partout, sans avoir les moyens de financer
l'installation d'un panneau solaire !</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">Au contraire, notre analyse est que
c'est le mode de vie des plus riches, fondé sur une logique
d'accumulation, et érigé en modèle par la pub et les médias à
grands coups de bling bling et de yachts dorés qui est non seulement
cause d'inégalités sociales, certes, mais aussi de l'urgence
écologique. Aujourd'hui, les 20% les plus riches consomment plus de
80% des richesses de la planète, les 20% les plus pauvres doivent
eux se contenter d'un minuscule 1,6% ! La croissance mondialisée, le
libre échange, font qu'un pot de yahourt aux fraises parcourt plus
de 9.000 km pour arriver dans notre frigo. Qu'un bête jean parcourt
30.000 km, soit à peu près le tour du monde avant d'arriver dans
notre placard. Conditions de travail infectes des sweatshops, exode
rural, trajets polluants et émissions de gaz à effet de serre
(GES), exploitation des ressources des Pays du Sud... On marche sur
la tête.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">Ce sont les politiques sauvages
libérales de l'Union européenne, de l'OMC, du FMI, de la banque
Mondiale qui poussent à ces mises en compétition déloyales, à ce
dumping social et environnemental qui creuse les inégalités
Nord-Sud, casse les mécanismes de solidarité et les services
publics des pays du Sud, les poussent à passer d'une agriculture
paysanne à des monocultures intensives destinées à l'exportation,
et même, pour les agrocarburants, destinées non plus à
l'alimentation humaine, mais à nourrir nos voitures ! On en revient
à ce fameux pétrole...</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">Et c'est aussi un des mérites de la
mobilisation grandissante autour de Yasuni, que de lever un coin du
voile sur cette question qui est tout aussi préoccupante que le
dérèglement climatique. Parce que vous avez remarqué, on parle
beaucoup de climat, mais moins de biodiversité, moins rentable, ni
du fameux peak oil... On ne l'attendait pas de ce côté là, mais ce
sont récemment deux prises de position de l'Armée qui ont rouvert
le dossier. L'Armée allemande, d'abord, qui dans un rapport
censément confidentiel, fait état des risques stratégiques,
économiques et démocratiques (eh non, pas environnementaux, faut
pas pousser quand même) que fait peser la raréfaction à terme des
ressources en pétrole à l'échelle de la planète. Et voilà que
dans le Canard Enchainé, on apprend que l'Armée française elle
aussi commence à sursauter. L'amiral Edouard Guillaud, chef d'état
major des armées, a ainsi enfoncé le clou en affirmant que la
période était au retour de la guerre : prolifération nucléaire,
conflits pour le pétrole, pour l'accès à l'eau, les enjeux
alimentaires etc. Peak oil, ou : quand le productivisme fournit du
taff aux militaires. Chouette perspective !</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">Plutôt que de faire ami-ami avec les
dictateurs et autres régimes autoritaires producteurs de pétrole
(le choix ne manque pas) et de continuer à foncer dans le mur en
prenant l'air dégagé, en attendant tranquillement qu'on nous mette
en place des quotas et autres permis de consommer que les plus riches
pourront s'échanger moyennant finances à la Bourse du Pétrole, ce
serait peut être pas idiot de planifier la sortie de la dépendance,
de faire preuve de sobriété énergétique et de revoir nos modes de
production et de consommation... Et de commencer tout de suite. Il
est grand temps de remettre à l'endroit ce que le capitalisme fait
tourner à l'envers. Et pour ça, de siffler la fin de la récré,
changer les règles du jeu, redéfinir la notion de richesse et de
progrès humain, enclencher la mutation écologique d'urgence !</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">Chez nous hélas, Le gouvernement y
répond par la croissance verte, la taxe carbone, la loi de
modernisation économique qui facilite l'ouverture de supermarchés,
le travail du dimanche, les heures supplémentaires, le bouclier
fiscal et la privatisation du rail et de l'énergie. Les écolos
libéraux et les environnementalistes par l'écologie punitive qui
fait ses gros yeux pour culpabiliser les méchants citoyen-nes qui
polluent pour se chauffer et se déplacer... Sans remettre en cause
le système et en se prétendant apolitique, au nom de
l'environnement. Et en oubliant parfois un peu vite le social...
Prenons la raffinerie Total de Dunkerque. Certains
environnementalistes applaudissent des deux mains à l'idée de la
fermer. Mais concrètement ça veut dire quoi ? Ca veut dire qu'elle
va être déocalisée en Arabie Saoudite et qu'on va laisser sur le
carreau 1000 familles qui dépendent de ces emplois pour vivre !
Cette attitude est totalement irresponsabe, elle ne résoud rien et
ne fait que déplacer le problème en aggravant la crise sociale. La
révolution énergétique, ça se planifie ! Pour former et
accompagner les travailleurs et la reconversion industrielle,
relocaliser la production tout en se posant la question de ce la
sobriété de nos consommations, de ce qu'on produit et de comment on
le fait. Il n'existe pas de solutions magiques en dehors de ces
questions, et ceux qui veulent nous le faire croire sont des
menteurs. Un autre exemple, la moitié aujourd'hui des composants de
l'éolien et du solaire sont produits en Chine, dans des conditions
de travail inacceptables, et représentent une énergie grise, c'est
à dire l'énergie nécessaire à leur production et retraitement,
considérable. Il ne suffit pas de parler d'emplois verts et de
renouvelables pour être écologiste. Tout ça est un peu plus
compliqué, demande une vision d'ensemble, systèmique, et un peu de
courage et de cohérence politique...</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">Le projet Yasuni, lui, est radical : il
supprime les dégâts à la source en n'exploitant pas ces réserves.
Et il est éminemment politique en allant bien au-delà de la seule
question environnementale.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">Parce qu'il englobe la défense des
intérêts des peuples et le volet social.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">Parce qu'il remet en cause la logique
extractiviste et productiviste, s'attaque aux lobbies et ne fait pas
appel aux mécanismes de marché.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">Parce qu'à rebours des logiques
néolibérales, il invente une autre mondialisation, solidaire et
respectueuse de la souveraineté des peuples.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">… Et met au défi les pays du Nord de
respecter leurs discours sur l’environnement après l'échec de
Copenhague</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">Parce qu'en érigeant le parc Yasuni
ITT comme bien commun de l 'humanité, après les glaciers argentins
et l'eau à l'initiative de la Bolivie, il fait de la défense de
l’écosystème une composante primordiale de l’intérêt général
mondial tout en remplaçant la logique de concurrence mondiale
agressive par le principe de responsabilité commune, mais
différenciée. Il faudra d'ailleurs réaffirmer haut et fort que les
pays riches devront contribuer plus que les pays pauvres au
financement de services publics gratuits et de qualité à l’échelle
internationale, parce qu’en matière de changement climatique et de
dette écologique notamment, ils les ont rendus plus que d’autres
nécessaires.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">Parce qu'avec ce fidéicommis,
l'Équateur donne une garantie politique forte pour que ce projet se
réalise dans la durée, au delà d'éventuelles alternances
gouvernementales. Or l'écologie se pense sur le long terme, c'est
d'ailleurs pourquoi au PG nous parlons de planification écologique.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">Tirons plus loin encore... On peut
imaginer, en rêvant un peu, qu'un tel projet permette de remplacer
les politiques de développement tirées par les exportations par des
modes de développement endogène qui profitent directement aux
populations, qu'il permette, en bref, d'engager le monde dans
l'économie post pétrolière et ouvrir la voie au « buen vivir »
en articulant urgence écologique et justice sociale.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">Alors, pour toutes celles et ceux qui
promeuvent une véritable révolution énergétique et un projet de
transformation écologique et sociale de la société, ce projet doit
être activement soutenu. Le PG, avec d'autres, s'est engagé dans
cette bataille et appelle tous les élus, partis, citoyens, à faire
de même. Déjà, les élus du Front de gauche ont déposé une
question au Parlement européen en février, une série de voeux se
prépare en régions, un appel de soutien circule, une conférence a
eu lieu au Sénat en juin... Et cela commence à porter ses fruits.
Yasuni sert de source d'inspiration pour d'autres pays d'Amérique du
Sud (Pérou, Bolivie, Guatemala...) et pourrait bien constituer le
signe concret d'un tournant écologique à l'échelle internationale.
Des Etats s'engagent pour contribuer au financement du projet : le
Chili, l'Espagne, l'Allemagne, l'Italie. Le rapport sur les relations
commerciales entre l'Europe et l'Amérique latine voté par le
Parlement européen ce mois ci invite l'Union européenne à soutenir
la nouvelle idée consistant à promouvoir la protection de
l'environnement via la compensation des éventuelles pertes en termes
de recettes commerciales, et à cofinancer la création du Fonds.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">De notre côté, nous devons nous
engager à faire pression sur le gouvernement français pour qu'il
verse une contribution financière conséquente à ce fonds, à faire
la promotion de cette initiative auprès de tous les États et
notamment auprès des Etats membres de l’UE , à défendre la
réplicabilité de ce projet pour tout ce qui relève de l’intérêt
général mondial, à veiller à ce que le principe de responsabilité
commune respecte la différenciation en fonction des moyens des États
et de la dette écologique imputable au pays du Nord. Il est temps
désormais que la mobilisation citoyenne fasse pression sur les
gouvernements pour soutenir l'Équateur dans cette initiative
d'intérêt général qui va bien au-delà des frontières équatoriennes, et pourrait bien créer un précédent. Ce projet est
aussi une formidable occasion de faire de l'éducation populaire et
nous avons un besoin absolu sur ces questions de mobiliser la
population : les comportements individuels ne suffiront pas, mais on
ne fera pas sans !</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">En conclusion, je voudrais citer
l'appel de soutien au projet Yasuni qui peut être signé sur
Internet (projetitt.vacau.com) :</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; font-style: italic;">Il ne s’agit plus de faire des
discours d’intention sur les impacts du réchauffement global et du
changement climatique. Le monde a besoin d’actions concrètes et de
la mise en place de véritables politiques publiques en matière
d’écologie, appuyées sur les mouvements sociaux et les peuples
concernés. Le projet ITT, menacé aujourd’hui par l’absence
d’engagements qui conforte ceux qui s’y opposent, est une des
premières initiatives qui va dans ce sens-là ; il représente un
exemple pour que l’économie post-pétrolière et la justice
climatique deviennent réalité.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">Cela dépend de nous ! Merci.</p>