le blog de corinne morel darleux - Mot-clé - Istanbulécosocialisme intégral (graines, fleurs et épines)2019-04-02T13:11:21+01:00corinne morel darleuxurn:md5:467a5556a65b8cfe131b566bf9774e18DotclearSécher la larme d'une seule feuille. Newroz à Diyarbakir.urn:md5:e2316e0368c77a31fe29e9f21e285bf12016-03-20T19:33:00+01:002016-03-20T19:33:00+01:00corinne morel darleuxDe la politique en généralInternationalIstanbulMilitantisme désobéissance et résistancesTurquieVagabondages <p style="margin-bottom: 0cm"><a class="media-link" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/IMG_2561.JPEG"><img alt="IMG_2561.JPEG" class="media" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.IMG_2561_s.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" title="IMG_2561.JPEG, mar. 2016" /></a>Je pars ce soir pour la Turquie, à Istanbul puis à Diyarbakir pour célébrer l'équinoxe de printemps, Newroz, à l'invitation du Halkların Demokratik Partisi (HDP). C'est un départ compliqué et j'ai cherché les mots, longtemps. La raison. Je les ai trouvés chez le poète Kurde Shekro Bekas. Je m'envole avec ces mots. A bientôt...</p>
<p style="margin-bottom: 0cm"> </p>
<p style="margin-bottom: 0cm"><em>Communiqué du PG - À Istanbul et Diyarbakir pour Newroz avec le HDP</em></p>
<p style="margin-bottom: 0cm">A l'invitation du HDP, une délégation du Parti de Gauche se rendra à Istanbul le 20 mars puis se joindra aux festivités de célébration d'équinoxe de printemps de Newroz à Diyarbakir le 21 mars.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Elle y apportera son soutien au mouvement de libération kurde et aux combattants kurdes mobilisés sur le terrain face aux terroristes de Daech. Le 22 mars matin, la délégation ira à la rencontre des habitants et victimes de la région.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Cette délégation sera composée de Corinne Morel Darleux, Conseillère régionale Auvergne-Rhône-Alpes et Secrétaire nationale à l'ecosocialisme et de Djordje Kuzmanovic, Secrétaire national en charge de l'international.</p>Un nouveau pas vers l'écosocialisme euro-méditerranéen (suites stambouliotes)urn:md5:6a89c18af2fdfa6ccb12809299a14bec2015-03-05T17:25:00+01:002015-03-05T17:25:57+01:00corinne morel darleuxDe la politique en généralEcosocialismeInternationalIstanbulMéditerranéePGE <p><a title="IstanbulVue.JPG" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/IstanbulVue.JPG"><img title="IstanbulVue.JPG, fév. 2015" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" alt="IstanbulVue.JPG" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.IstanbulVue_s.jpg" /></a>Je vous en parlais <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2015/02/23/Quelques-nouvelles-sur-le-front-de-l-ecosocialisme">ici récemment</a>, voici la déclaration finale de la conférence méditerranéenne d'Istanbul. Comme vous le verrez, notre amendement a donc été intégré. Ne nous privons pas de le faire savoir, c'est un petit pas
supplémentaire vers l'écosocialisme...<br />
<br />
"<em>We refuse the capitalist thinking in terms of "growth" that
sacrifies both workers and natural resources. Our model of
development must take into account the limits of ecosystems and
combine both ecology and socialism</em>" <br />
<br />
(<em>Nous refusons la pensée capitaliste qui consiste à raisonner en
terme de "croissance" et sacrifie à la fois les travailleurs et
les ressources naturelles. Notre modèle de développement doit
prendre en compte les limites des écosystèmes et combiner à la
fois écologie et socialisme</em>)</p>
<p><a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/Istanbul_Declaration_-_Second_Mediterranean_Conference.pdf">Télécharger ici la déclaration (en pdf et en anglais) Istanbul Declaration - Second Mediterranean Conference</a></p>
<p>Par ailleurs pour les turcophones voici <a href="http://t.co/1duoZ4v2jQ ">l'interview que j'ai donnée au journal stambouliote Evrensel</a>, durant laquelle il a été question
de Syriza, de la situation politique en France mais aussi de la Syrie. Impossible de vérifier mes propos là, vous vous en doutez...Traductions bienvenues !</p>
<p><strong><em>Lire aussi sur le même sujet :</em></strong></p>
<p class="post-title"><a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2015/02/23/Transformer-la-crise-en-opportunite---l-aspiration-au-bonheur-est-universelle">Transformer la crise en opportunité : l'aspiration au bonheur est universelle</a></p>
<p class="post-title"><a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2015/02/20/Istanbul--ou-neige-et-internationalisme-se-disputent-la-vedette">Istanbul, où neige et internationalisme se disputent la vedette</a></p>Transformer la crise en opportunité : l'aspiration au bonheur est universelleurn:md5:b9fbcaef950762516f43da5318da2a872015-02-23T13:33:00+01:002015-02-23T15:25:26+01:00corinne morel darleuxDe la politique en généralEcosocialismeInternationalIstanbulMéditerranéePGEProjet politique <p style="margin-bottom: 0.2cm; font-style: normal; font-weight: normal" align="JUSTIFY">
<a title="IstanbulVue.JPG" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/IstanbulVue.JPG"><img title="IstanbulVue.JPG, fév. 2015" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" alt="IstanbulVue.JPG" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.IstanbulVue_s.jpg" /></a>J'étais invitée ce
week end à la seconde Conférence méditerranéenne organisée à
Istanbul pour présenter notre travail sur l'écosocialisme, en
introduction de la session "Growth, social justice, ecology,
socialism" (croissance, justice sociale, écologie, socialisme).
Sont également intervenus deux camarades de Chypre, très engagés
sur le sujet : Izzet Izacna, Président de l'United Cyprus Party
(BKP) et Murat Kanatali du comité exécutif du New Cyprus Party
(YKP). J'ai appris à cette occasion que notre Manifeste avait même
été traduit en Chypriote et intégré à leur programme ! Il faut
dire qu'à Chypre, de nombreux combats rejoignent les nôtres :
omniprésence des bases militaires, combat contre le nucléaire civil
turc, qui à quelques kilomètres menace également Chypre en cas
d'accident, bétonisation des terres arables pour des hôtels de luxe
dont certains seraient liés à la mafia turque... Une fois de plus,
la nécessité de combiner questions sociales, environnementales et
démocratiques, en terme de souveraineté populaire, est décidément
internationale. </p>
<p style="margin-bottom: 0.2cm" align="JUSTIFY">Voici l'intervention que j'ai prononcée devant les
participants, membres du Parti de la Gauche européenne comme Syriza,
Izquierda Unida ou le Bloco portugais, mais aussi plus largement
issus du pourtour méditerranéen avec des camarades tunisiens,
palestiniens, marocains, égyptiens... Je dois dire que les débats
qui ont suivi, sur la remise en cause du terme de "croissance",
la critique du productivisme et l'adhésion à nos thèses
écosocialistes m'ont réjouie au plus haut point. On avance. Bien.</p>
<p style="margin-bottom: 0.2cm" align="JUSTIFY"><strong>Un
vent d'écosocialisme euro-méditerranéen sur la belle Istanbul </strong><a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/IstanbulCorinneMorelDarleuxEcosocialisme.pdf">(également à télécharger en format PDF en cliquant ici)</a><strong><br /></strong></p>
<p style="margin-bottom: 0.2cm" align="JUSTIFY">Merci
de votre invitation. Pour introduire nos échanges, je voudrais
commencer par reprendre les quatre termes de cette session :
croissance, justice sociale, écologie et socialisme.</p>
<p style="margin-bottom: 0.2cm" align="JUSTIFY">Premier
point, la croissance économique, au sens du PIB, a fait comme les
fraudeurs fiscaux d'HSBC en France : elle a déserté. +0,9% dans la
zone euro en 2014. L'institut européen des statistiques, Eurostat a
pourtant tout essayé. Jusqu'à demander aux Etats membres d'intégrer
dans leur calcul du PIB la vente de drogue et la prostitution. Mais
rien n'y fait : au <a href="http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/09/30/au-royaume-uni-la-drogue-et-la-prostitution-ont-contribue-au-pib-pour-11-milliards-d-euros_4498153_3214.html">Royaume Uni qui a adopté ce nouveau mode de
calcul</a>,
cela n'a pas fait décoller la croissance non plus. Je ne vous ferai
pas l'injure de développer la responsabilité que portent les
politiques d'austérité. Mais même avec une politique de relance de
l'activité par la hausse des salaires et les investissements
publics, on se heurterait encore de fait à un gros souci. Car le
modèle de croissance actuel n'est pas soutenable à terme au vu de
l'épuisement des ressources naturelles et de son impact sur le
climat. Est-ce grave pour autant ? Non, pas forcément. Pas si nous
avons le courage politique de regarder les choses en face et d'en
tirer les conclusions qui s'imposent en terme de projet. Car les
richesses existent, ce qui pose problème aujourd'hui c'est leur
répartition.</p>
<p style="margin-bottom: 0.2cm" align="JUSTIFY"><strong>Transformer
la crise en opportunité</strong></p>
<p style="margin-bottom: 0.2cm" align="JUSTIFY">Mais
continuons dans l'exposé du titre de cette session. La justice
sociale ? Elle est malmenée par les politiques libérales et par une
oligarchie qui s'enrichit toujours plus sur le dos des peuples.
L'écologie ? Au vu de cette urgence sociale, et malgré la prise de
conscience qui s'est opérée ces dix dernières années, elle reste
une préoccupation secondaire. Et le socialisme, quant à lui, a été
tellement dévoyé que les gens n'en veulent plus... Alors que faire
? Ne pas désespérer, et transformer la crise en opportunité. <span style="font-style: normal">Cela
peut sembler paradoxal, ou angéliste. Mais il est parfois utile de
revenir à l'origine des mots. Le </span><em>crisis</em>, en latin
médiéval, signifie la manifestation violente, brutale d'une
maladie. Mais le grec <em>krisis</em> lui signifie jugement, décision.
Et en chinois, le wēi jī , crise, est composé de deux caractères
signifiant <em>danger</em> mais aussi <em>moment décisif</em>. De là à
y voir une opportunité il n'y a qu'un pas que je nous propose de
franchir avec audace et fermeté.</p>
<p style="margin-bottom: 0.2cm" align="JUSTIFY">Car
il existe un autre projet politique qui permet de concilier la
défense des écosystèmes et celle des droit des travailleurs, de
combiner justice sociale et climatique, écologie et socialisme dans
ce que ces deux traditions politiques ont de meilleur. Un projet
radical, car il s’agit avant tout de chercher les causes profondes
de la crise dans les fondements mêmes du système économique
capitaliste si on souhaite réellement y remédier. Un projet
désirable et possible... Ce projet, c'est l'écosocialisme, que nous
sommes plusieurs à porter au sein du PGE où nous avons déposé une
<a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2013/12/17/Notre-motion-europeenne-PG-Syriza-die-Linke-Bloco-Alliance-rouge-verte-pour-l-ecosocialisme-enfin-en-version-francaise">motion commune lors du derniers congrès avec des camarades de die
Linke, de Syriza, de l'Alliance rouge verte danoise et du Bloco de
Esquerda du Portugal</a>. Mais aussi au-delà, puisque le Manifeste
pour l'écosocialisme coordonné par le Parti de Gauche en France a
depuis été traduit et présenté dans de nombreux pays, notamment
du pourtour méditerranéen, avec des débats en Tunisie, au Maroc, en Algérie, Italie, Espagne... Je l'avais également présenté il y a deux ans et
demi lors de nos <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2012/07/19/nouvelles-de-grece">journées d'été à Portaria en Grèce</a> avec
Michael Lowy, Haris Konstantatos et Marisa Matias.</p>
<p style="margin-bottom: 0.2cm" align="JUSTIFY">L'écosocialisme
est une alternative possible au capitalisme. Une vraie alternative de
rupture, pas une alternance d'accompagnement comme le propose les
sociaux-démocrates. Une contre-proposition argumentée, <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2014/12/08/Projet-de-loi-de-finances-2015---there-is-no-TINA----Tribune-">chiffrée</a>
et dotée d'un programme solide face à l'austérité et aux
politiques libérales. Notre meilleure arme, à mon avis, pour lutter
contre le fatalisme du TINA, "there is no alternative".
Avec Syriza bien sûr (sourire). Mais nous ne disposons pas tous d'un
Alexis Tsipras ou d'un Varoufakis, ni d'un peuple prêt à se
mobiliser. Alors pour que la contagion se fasse, que d'autres
maillons craquent, que chaque pays trouve son propre schéma de
rupture, tout en faisant une force de notre unité, celle-ci doit se
construire, je le crois, autour d'un projet partagé. L'écosocialisme
peut être ce projet politique fédérateur pour la gauche européenne
et méditerranéenne. Il peut se matérialiser très rapidement
autour de <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2013/02/16/de-Marseille-a-Tanger--une-seule-Mediterrannee--Recit-d-ecosocialisme-au-Maroc-">notre mer commune, la Méditerrannée</a>.</p>
<p style="margin-bottom: 0.2cm" align="JUSTIFY"><strong>Soutenir
les mouvements insurrectionnels, bousculer les idées reçues</strong></p>
<p style="margin-bottom: 0.2cm" align="JUSTIFY">Parce
qu'il répond aux exigences nées de toutes les insurrections,
qu'elles soient citoyennes, politiques, de masse ou éparpillées, de
ces dernières années : révolutions arabes, victoire de Syriza,
montée de Podemos, mouvement des Indignés, GPII en France...
Pendant que l'Europe s'enfonce dans l'austérité, d'autres possibles
commencent à s'inventer, et tous ont en commun de conjuguer
impératifs sociaux, environnementaux et démocratiques. Les
mobilisations citoyennes qui se préparent en France en vue du
prochain sommet de la COP21 à Paris demandent de changer le système
et non le climat. En <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2015/01/07/Gaz-de-Schiste-en-Algerie---ni-ici--ni-ailleurs--Ni-dans-le-jardin-de-nos-voisins-">Algérie de nombreux mouvements se sont
formés contre l'extraction des gaz de schiste</a>. C'est aussi le
cas en Pologne par exemple, ou en Roumanie, où Chevron a
finalement du renoncer et abandonner la partie. De plus en plus,
c'est notable, la question environnementale se lie avec la critique
du système économique et avec la question des libertés et de la
démocratie. De plus en plus, il apparait clairement que la défense
de notre biosphère va de pair avec le refus de l'oppression, qu'elle
soit capitaliste, européenne, patriarcale, confessionnelle ou
gouvernementale. De plus en plus, tous ces sujets sont liés. Nous ne
pouvons pas nous permettre, en tant que gauche radicale, de passer à
côté.</p>
<p style="margin-bottom: 0.2cm" align="JUSTIFY">Alors
certes, l'écosocialisme bouscule les idées reçues. Il remet en
cause l'idée selon laquelle augmenter les salaires suffirait à
relancer l'économie. Il impose de prendre en compte la fin du
pétrole bon marché en matière de politique industrielle. De
réfléchir différemment notre rapport au travail, à l'emploi et à
l'activité. Il exige de repenser la souveraineté populaire et ses
frontières, de relocaliser la production avec une perspective de
protectionnisme solidaire. Il implique de désobéir à l'Union
européenne. De renouveler la doctrine de la gauche en intégrant à
la fois la bataille culturelle, l'extension des droits sociaux et la
préservation de la biosphère qui rend la vie humaine possible sur
terre. Tout ceci demande certainement de changer nos habitudes de
pensée, mais c'est absolument nécessaire, à la hauteur de
l'ambition qui doit être la nôtre.
</p>
<p style="margin-bottom: 0.2cm" align="JUSTIFY"><strong>Combattre
l'extrême-droite par la réappropriation citoyenne de la politique</strong></p>
<p style="margin-bottom: 0.2cm" align="JUSTIFY">Car
si partout les libéraux - de gauche comme de droite - sont de plus
en plus décriés, dans beaucoup de nos pays, ce n'est pas la gauche
radicale qui a le vent en poupe. C'est l'extrême-droite. Sans
attendre, et au nom de la dignité du présent, il nous appartient
donc de mener la bataille de l’hégémonie culturelle. Et pour
cela, notre alternative a besoin d'un projet crédible et porteur
d'espoir. Un projet qui donne à voir qu'une autre société est
possible, pour que la colère légitime qui s'accumule dans nos pays
ne bascule pas du côté de la haine et des replis nationalistes.
</p>
<p style="margin-bottom: 0.2cm" align="JUSTIFY">Bien
sur, avoir un bon projet ne suffit pas. Car il faut aussi le dire,
dans de nombreux pays les citoyens, qui ont été si souvent
dépossédés de leur vote et de leur souveraineté populaire, fne
croient plus en la capacité des partis et de la représentation
politique traditionnelle à améliorer leur vie. Il faudra donc
changer aussi nos pratiques, et notre manière d'incarner la
politique. Mais il subsiste, j'en suis sûre, <a href="http://www.medelu.org/Reinventer-la-politique-autour-de">un espace pour
l’expérience politique</a>, un espace dans lequel de nombreuses
énergies se mobilisent déjà pour organiser la réappropriation
citoyenne de la chose publique. De multiples zones de résistances,
locales, virtuelles et internationales se développent. Des
organisations militantes d’une nouvelle forme, qui réactivent
l’idée que c’est à nous de décider de l’usage de ces biens
communs et de nous en occuper dans une perspective de long terme,
dégagée des intérêts marchands. Comment ? Par l’expérience
politique, c’est à dire la mise en mouvement organisée autour
d’objectifs communs et la mise en place d’un rapport de forces
qui, on le sait, ne passe pas uniquement par les élections.</p>
<p style="margin-bottom: 0.2cm" align="JUSTIFY"><strong>Prendre
en compte les limites du réel, ressources naturelles et souffrance
humaine</strong></p>
<p style="margin-bottom: 0.2cm" align="JUSTIFY">Encore
faut-il, pour s’engager dans cette voie collective, s’être
affranchi de l’urgence de la précarité, pouvoir sortir la tête
de l’eau et poser les yeux sur le monde qui nous entoure. Encore
faut-il s’être émancipé d’un certain nombre d’aliénations.
La consommation irraisonnée, poussée par la publicité, la mode, et
les crédits à la consommation, le mythe productiviste où seul
compte le fait de produire et d’écouler sur le marché, sans se
poser la question de l’utilité de qu’on produit pour répondre
aux besoins humains, de l’impact de cette production sur
l’environnement, ni de la manière dont sont prises les décisions.
Consumérisme et productivisme, culte de l’argent, autant de
croyances érigées en valeurs, qui réduisent l’être humain à un
producteur-consommateur et nous emmènent collectivement vers une
catastrophe à l’échelle planétaire. <span style="font-weight: normal">L'écosocialisme
ne repose sur aucune de ces croyances, loin d'être un projet
utopiste, il est au contraire pétri de réalisme, car lui, prend en
compte les limites du réel, des ressources naturelles et de la
souffrance humaine.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0.2cm" align="JUSTIFY"><strong>Il
existe une aspiration universelle au bonheur</strong></p>
<p style="margin-bottom: 0.2cm" align="JUSTIFY">Pour
parvenir à leurs fins, les libéraux ont peu à peu affaibli
l’espoir que l’action, individuelle et collective, pouvait encore
changer la vie. En faisant croire qu’il existe une loi d’airain,
celle des marchés, et une règle d’or, celle de la réduction des
déficits publics, ils ont discrédité l’action collective et
retiré aux peuples l’idée même de construction d’un devenir
commun par l’expérience politique. Ils leur ont pourtant dans le
même temps indiqué l’ennemi commun contre lequel peuvent s’unir
des forces émancipatrices : le système d’organisation de la
production tel qu’il existe aujourd’hui, qui exploite d’un même
mouvement les travailleurs et la nature comme le disait Karl Marx. </p>
<p style="margin-bottom: 0.2cm" align="JUSTIFY">Ce n'est pas l'écologie <em>ou </em>le socialisme, il nous faut les deux. Réconcilier monde du travail et défense de l’environnement,
sortir de l’opposition fausse et stérile entre emplois et
préservation de la nature, unir toutes les formes d’oppression et
de précarité que produit le système capitaliste, c’est tout le travail
politique que nous devons engager. Et c'est toute la valeur de
l'écosocialisme qui permet à tous les anticapitalistes,
antilibéraux, antiproductivistes, anti-austérité, de se retrouver
sur un projet commun. Un projet en positif. Car il existe une
aspiration universelle au bonheur. Et il existe un autre élément
d’intérêt commun à tous : la biosphère, c’est à dire le
milieu dans lequel nous vivons.
</p>
<p style="margin-bottom: 0.2cm" align="JUSTIFY"><strong>Or
fournir le cadre permettant une vie bonne pour tous c'est le rôle
originel, le plus noble, de la politique. Ne l'oublions pas.</strong></p>Se remplir le regard de baroque, se perdre à Constantinopleurn:md5:fe8608600c802d672da2fe8eb031d4052015-02-18T13:23:00+01:002015-02-18T13:28:00+01:00corinne morel darleuxDystopies, coups de gueule et vagabondagesBonheur et buen vivirEcosocialismeInternationalIstanbulJaponMéditerranéeTurquieVagabondages <p><a title="istanbul-gravure.jpg" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/istanbul-gravure.jpg"><img title="istanbul-gravure.jpg, fév. 2015" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" alt="istanbul-gravure.jpg" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.istanbul-gravure_s.jpg" /></a>Je pars demain en Turquie, pour une
conférence sur l'écosocialisme. Comme à chaque départ, une
curieuse forme anticipée de nostalgie légèrement inquiète me
saisit. Un ressort romantique qu'un rêve d'Orient ne demande qu'à
exacerber.
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">De fortes averses de neige sont
annoncées à Istanbul pour les jours qui viennent. Il y a un an,
j'étais <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2014/02/04/Tempete-de-neige-a-Tokyo">dans les rues de Tokyo, prise dans une tempête hivernale</a>
d'une ampleur inédite. Un déluge de flocons me suit
à chacune de mes pérégrinations et je m'en réjouis. Car "<em>une
fois par vie, il neige dans nos rêves</em>" (Orhan Pamuk). Et j'ai
plusieurs vies.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm"><a title="GravureNapoli.jpg" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/GravureNapoli.jpg"><img title="GravureNapoli.jpg, fév. 2015" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" alt="GravureNapoli.jpg" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.GravureNapoli_s.jpg" /></a>Istanbul, Byzance ou Constantinople,
c'est le rêve d'un Orient baroque, celui d'une autre époque. Celui
qui faisait trépigner d'impatience Alphonse de Lamartine à
l'approche de la ville. “<em>C’est là que Dieu et l’homme, la
nature et l’art, ont placé ou créé de concert le point de vue le
plus merveilleux que le regard humain puisse contempler sur la terre
: je jetai un cri involontaire, et j’oubliai le golfe de Naples et
tous ses enchantements</em>". Que Naples lui pardonne. Les Turcs
lui ont rendu hommage en baptisant de son nom une des rues qui part
de la place Taksim, <em>Lamartine Caddeci</em>.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Istanbul, ce "<em>sceau mystérieux et
sublime qui unit l'Europe à l'Asie</em>" (Gérard de Nerval),
troisième capitale antique avec Athènes et Rome, qui du temps où
elle s'appelait Byzance fournissait du cuir, des esclaves, du miel,
de la cire et des salaisons, et illustrait ainsi toute la richesse de
l'Empire bizantin, son opulence - les germes de sa décadence.
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm"><a title="istanbul-peinture.jpg" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/istanbul-peinture.jpg"><img title="istanbul-peinture.jpg, fév. 2015" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" alt="istanbul-peinture.jpg" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.istanbul-peinture_s.jpg" /></a>Mon discours est prêt, les détails
pratiques réglés, mon sac bouclé. Je peux consacrer une partie de
la fin de journée à la partie inspirée de mon voyage. Parcourir
l'histoire des princes byzantins et des sultans ottomans, lire des
extraits de romans, flâner d'articles géopolitiques en photos
enneigées. </p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Je retrouve dans certains écrits <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2014/02/05/En-perte-de-reperes-%E2%80%A2-%E4%BD%97-%E2%80%A2-Ecosocialisme-au-Japon--episode-2-">ce plaisir solitaire,
cette esthétique de l'errance</a> au gré des rues, l'immense et
savoureuse liberté du voyageur. "<em>Mon habitude, en voyage, est
de me lancer tout seul à travers les villes à moi inconnues, comme
un capitaine Cook dans un voyage d'exploration. Rien n'est plus
amusant que de découvrir une fontaine, une mosquée, un monument
quelconque (...) en errant ainsi à l'aventure, on voit ce qu'on ne
vous montre jamais, c'est à dire ce qu'il y a de véritablement
curieux dans le pays que l'on visite</em>" (Théophile Gauthier).
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Pour quelques heures je délaisse les
fils twitter, les mails en cascade et les 49-3. Je mets de côté
pour plus tard les événements de la place Taksim, les violences
faites aux femmes, la "Nouvelle Turquie" d'Erdogan... Et
je revois de petites places romaines, une terrasse à Budapest, un
port au Maroc. Je repense au plaisir infini que j'ai ressenti au
Japon de trouver pour une fois <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2014/03/02/Sayonara----Et-retour--L-emprise-des-sens-%E2%80%A2-Ecosocialisme-au-Japon--episode-10-et-fin-%E2%80%A2-">une réalité qui soit à la hauteur
du fantasme</a>, en me demandant quel sera le sort de mes premières
heures près du Bosphore, car « <em>un des plus vifs plaisirs du
voyageur, c’est cette première course à travers une ville
inconnue de lui, qui détruit ou qui réalise l’imagination qu’il
s’en était faite</em> » (Théophile Gautier).</p>
<p style="margin-bottom: 0cm"><a title="GravureAmazonie.jpg" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/GravureAmazonie.jpg"><img title="GravureAmazonie.jpg, fév. 2015" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" alt="GravureAmazonie.jpg" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.GravureAmazonie_s.jpg" /></a>Le Bosphore, ce fleuve que Théophile
Gauthier décrit en "<em>raie d'azur tirée comme limite entre deux
parties du monde, l'Europe et l'Asie, qu'on aperçoit en même
temps</em>". A cette évocation je revois d'autres méandres qui
dessinent la géographie d'autres villes, d'autres continents. Je
revois la Selva. La majestueuse Amazone qui me coupa le souffle en Équateur. Le rio Parana, lourd et imposant, d'un promontoire à Tres
Fronteras entre l'Argentine, le Paraguay et le Brésil. Je meurs
d'impatience.
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">"<em>Partons, la voile est prête, et
Byzance m'appelle</em>" (André Chenier)
</p>