le blog de corinne morel darleux - Mot-clé - Montagneécosocialisme intégral (graines, fleurs et épines)2019-04-02T13:11:21+01:00corinne morel darleuxurn:md5:467a5556a65b8cfe131b566bf9774e18DotclearLa montagne terrasséeurn:md5:a1e88397b87aad22f547759e20d392a72019-03-06T14:29:00+01:002019-03-06T14:59:57+01:00corinne morel darleuxA la Région, compte rendu de mandat décaléMontagneRégion Auvergne Rhone Alpes <p><a class="media-link" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/montagne_corinnemd.jpg"><img alt="montagne_corinnemd.jpg" class="media" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.montagne_corinnemd_s.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" title="montagne_corinnemd.jpg, mar. 2019" /></a></p>
<p><strong><em>Territoire de pastoralisme et de tourisme, réserve d’eau et de paysages, la montagne est une véritable sentinelle du climat : l’impact y est fort et les choix politiques, désastreux. Élue d’opposition dans la Région de Laurent Wauquiez, je siège en commission Montagne. Un poste d’observation privilégié pour avoir la rage au cœur de ce qui est en train de se passer.</em></strong></p>
<p><em><a href="https://www.terrestres.org/2019/03/02/la-montagne-terrassee/">"La montagne terrassée", article publié sur Terrestres, la Revue des livres, des idées et des écologies, le 2 mars 2019</a></em></p>
<p>En décembre dernier, j’ai été invitée par France 3 Régions pour parler de l’avenir des stations de ski face au réchauffement climatique. L’émission s’appelait « <a href="https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/dimanche-politique-coup-chaud-nos-stations-dimanche-16-decembre-10h50-france-3-1592295.html">Coup de chaud sur nos stations</a> ». Pour la préparer, j’ai actualisé mes chiffres et compilé les dernières études sur la montagne. Le bilan effectué par Ludovic Ravanel sur le Mont Blanc et les effets de la canicule 2018 m’a une fois de plus édifiée. Le papier de Lyon Capitale « <a href="https://www.lyoncapitale.fr/politique/stations-de-ski-les-paradis-artificiels-de-laurent-wauquiez/">Les paradis artificiels de Laurent Wauquiez</a> » également. Tout cela allait dans le sens habituel, terrible et habituel, <a class="ref-post" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2018/09/26/Comment">que j’observe depuis des années attentivement</a> : le réchauffement est deux fois plus important en altitude (+1,9°C en moins de 50 ans au Col de Porte (Isère) à 1.325 mètres d’altitude), il provoque le dégel du permafrost qui sert de ciment aux montagnes et provoque des écroulements. Il entraîne également un déficit d’enneigement et le recul des glaciers. Enfin, et cela est également valable en vallée, les sécheresses se multiplient. C’est ainsi qu’on a vu cet automne le Lac d’Annecy à sec et des villages ravitaillés en eau potable par camion citerne.</p>
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<p><strong>Bonus. Quand le Mont Blanc nous parle du monde.</strong><br />
<a href="https://bit.ly/2tCvlhk">Ludovic Ravanel, guide de haute montagne et chercheur au CNRS, a fait le bilan de la canicule 2018 </a>après celles de 2015, de 2017, et avant celles à venir. Alpinistes, guides, tous les acteurs sonnent l’alarme, tout le monde le voit : le permafrost, ciment de nos montagnes présent sur les versants nord dès 2500 mètres, fond. On parle là d’une glace qui a jusqu’à 4000 ans, qui a tenu tout ce temps… “On est en train de faire fondre un véritable patrimoine. Encore quelques canicules comme ça et il n’y aura plus du tout de glace”. Ce sont déjà des dizaines de milliers de mètres cube qui se détachent et s’effondrent dans le massif du Mont Blanc chaque année. Des glaciologues de Zurich estiment qu’en 2100 on aura perdu 80% des surfaces glacières. D’ici là, les prévisions des climatologues nous placent sur une trajectoire au-delà des +4°C, soit deux fois plus dans les Alpes où le réchauffement climatique double par rapport à la moyenne, soit une hausse de +8 à +10°C d’ici la fin du siècle, hausse qui a déjà commencé. </p>
</blockquote>
<p><strong>Mais j’ai également été alertée alors par une nouvelle étude, sortie quelques jours avant l’émission. </strong>La tonalité fort optimiste donnée à son relais par le Dauphiné Libéré tranchait : « L’équipement accru des stations en neige de culture devrait nettement atténuer les effets du réchauffement climatique sur l’activité ski en Isère d’ici 2050 ». Cette étude commandée par le département, consacrée à l’enneigement artificiel, <a href="https://www.ledauphine.com/isere-sud/2018/12/12/l-isere-fixe-un-cap-pour-la-neige-de-culture">concluait à l’absence de conflits d’usage sur l’eau à horizon 2050</a>. Pour le moins contre-intuitif, alors que <a href="https://www.francebleu.fr/infos/climat-environnement/face-a-la-secheresse-la-station-de-la-clusaz-fabriquera-moins-de-neige-de-culture-cet-hiver-pour-1542126595">le maire de la Clusaz venait de faire sensation</a> en annonçant que la moitié des réserves destinées à la neige artificielle allait être remise dans le circuit d’eau courante. Sachant que selon la même étude la demande en eau due à l’enneigement artificiel avait déjà triplé en 15 ans et allait encore augmenter de 50 % : en conséquence, la capacité de stockage devait être multipliée par deux d’ici 2025. Au regard des interdictions de prélèvement qui s’étaient multipliées en Haute Savoie, dans le Vercors ou le Grésivaudan, c’était assez surprenant.</p>
<p>Après quelques coups de fils et recherches, j’ai néanmoins réussi à en apprendre plus. D’abord, cette étude ne portait bien que sur les 23 stations iséroises, et non sur les départements où la situation sur la ressource en eau est beaucoup plus tendue. Ensuite, l’hypothèse des chercheurs, Irstea et Météo France, était qu’il neigerait moins mais qu’il pleuvrait plus. Bref, ils concluaient au fait que l’eau ne serait pas un problème, tout en précisant tout de même que l’eau ne pourrait pas toujours être prélevée sur les retenues pour cause d’arrêtés, de débits réservés ou d’installations sous-dimensionnées. Naturellement, cette petite précision d’importance n’avait pas été soulignée dans le <a href="https://www.veilleinfotourisme.fr/thematiques/regions-et-territoires/regions-metropolitaines/auvergne-rhone-alpes/neige-de-culture-le-departement-de-l-isere-se-penche-sur-l-avenir-de-ses-stations">communiqué du département</a> (se contenant d’un sobre « Aujourd’hui et dans les années à venir, il y a peu de réels conflits d’usage sur la ressource en eau sur le département de l’Isère. » ). Pas plus que le souvenir inquiétant de cet été où <a href="https://www.lepostillon.org/Chamrousse-pourrit-l-eau-potable.html">des travaux de terrassement de piste et de neige artificielle à Chamrousse avaient changé l’eau potable en boue dans le village d’Herbeys</a>.</p>
<p><strong>J’écrivais alors à des amis montagnards : « <em>Ne nous leurrons pas, c’est un coup dur. Cette étude va faire beaucoup de mal et va nous être brandie à chaque fois. A commencer par dimanche sur France 3 </em>».</strong></p>
<p><strong>Je me trompais, sur France 3 il n’en fut pas question, tout allat très vite et mes fiches restèrent dans ma poche.</strong></p>
<p><strong>Mais le répit ne fut que de courte durée.</strong></p>
<p><a class="media-link" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/20190212_115919.jpg"><img alt="20190212_115919.jpg" class="media" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.20190212_115919_s.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" title="20190212_115919.jpg, mar. 2019" /></a><strong>Le 8 février dernier, je siégeais en commission Montagne à la Région</strong>. L’<a href="https://www.lepostillon.org/Gilles-Chabert-le-gredin-dauphinois.html">inénarrable Gilles Chabert</a> présidait en tant que conseiller spécial à la Montagne de Laurent Wauquiez, mais également ex-administrateur de la Compagnie des Alpes et ancien président du Syndicat national des moniteurs du ski français (mélange de casquettes qui lui a valu une <a href="https://www.montagnes-magazine.com/actus-conflit-interet-region-auvergne-rhone-alpes-gilles-chabert-viseur">saisine au Procureur de la République en février 2017</a>, suivie de l’ouverture d’une enquête préliminaire confiée à la police judiciaire de Lyon pour « soupçon de prise illégale d’intérêts »). A ses côtés, une invitée : Chantal Carlioz, vice-présidente à la montagne et au tourisme du département de l’Isère et maire (Les Républicains) de Villard-de-Lans. Tous deux réunis pour nous présenter la fameuse étude qui, selon Gilles Chabert : « <em>nous conforte, ce n’est pas totalement foutu tout de suite</em> », annonce la fin de « <em>ce ‘vautour noir’ en montagne qui est qu’on n’aura plus d’eau </em>» et cloue le bec aux « <em>extrémistes </em>» (comprendre : les écolos). La Vice présidente de l’Isère, à son tour, enfonçait le clou : « <em>il nous fallait réagir face au réchauffement climatique, sortir du ‘pour ou contre’ avec du factuel : en montagne c’est l’économie qui décide</em> » et de se féliciter également : «<em> le ski n’est pas mort, le problème n’est pas l’enneigement mais la soutenabilité financière </em>». Le tout, en nous expliquant que le public finance bien les piscines, qui pourtant gardent l’eau, il peut donc tout de même financer les canons à neige, qui eux la restituent. Imparable.</p>
<p><strong>Et il faut reconnaître que la Région ne lésine pas sur le soutien financier : on en est à 39 millions d’euros, juste pour la neige artificielle, en moins de trois ans. Des sommes non négligeables en période d’austérité et de coupes budgétaires sur d’autres domaines du quotidien, qui valaient bien une étude effectivement.</strong></p>
<p>Malheureusement, le volet économique de l’étude, réalisé par KPMG, n’est pas accessible : les données financières des stations sont sensibles. On n’en saura donc pas plus concernant le risque d’endettement sur lequel je ne cesse d’alerter : une partie seulement des investissements est prise en charge par la collectivité (la part Région est plafonnée à 30%). Les sommes restant à la charge des stations représentent tout de même 45 % des investissements dans les petites et moyennes stations et nécessiteront de « <em>mobiliser 2,5 années de chiffre d’affaires, soit réinvestir 50% du CA sur les 5 prochaines années</em> ». Il faudra donc, selon KPMG, un « <em>effort d’endettement élevé </em>».</p>
<p>A ma question, l’expert présent en commission me répondra qu’il faut « <em>prendre en compte la performance économique de chaque station </em>» et, je cite : « <em>des choix stratégiques de priorisation </em>». Certes. Mais quid de l’effet d’aubaine face à cette manne financière de la Région qui fait ruisseler des centaines de milliers d’euros sur des projets sans aucun critère à respecter ? Quid du risque que ces stations se précipitent dans la neige artificielle en abandonnant leurs stratégies de diversification (pour 39 millions investis par la Région dans la neige artificielle, 1,5 million seulement a été investi sur la même période dans le volet « aide à la diversification des petites stations »), en recourant à des emprunts qui risquent de plomber leurs finances ? <a href="https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/2018-01/14-stations-ski-Alpes-nord-face-rechauffement-climatique-Tome-2.pdf">Ces risques ont pourtant déjà été pointés par la Cour des Comptes</a> et se confirment dans les témoignages, comme celui du Maire de Vallorcines, petite station jusqu’ici vierge de tout canon à neige, qui admettait, <a href="https://www.bastamag.net/Boire-de-l-eau-ou-skier-faudra-t-il-bientot-choisir">face à cet appel d’air financier : “C’est vrai qu’on étudie la possibilité d’investir“</a>.</p>
<p><a class="media-link" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/20190212_112136.jpg"><img alt="20190212_112136.jpg" class="media" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.20190212_112136_s.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" title="20190212_112136.jpg, mar. 2019" /></a>Les stations vont-elles se retrouver sous tutelle, avec de beaux canons à neige qui ne pourront plus fonctionner, faute de froid, d’eau et d’énergie ? Car<strong> il en faut de l’énergie pour remonter sur des centaines de mètres l’eau pompée jusqu’aux pistes… Or cet aspect est totalement absent de l’étude.</strong> Réponse cinglante de Gilles Chabert, qui a au moins le mérite d’être clair : « <em>A eux de voir </em>». Et de me confirmer, comme depuis trois ans, qu’il n’y aura donc pas de critères pour ces subventions : ni indicateurs économiques, ni d’altitude, ni de taux d’enneigement. La Région va donc continuer à financer à corps perdu des équipements à 1.050 mètres d’altitude comme au Mont Dore, ou permettre à Valmorel de se brancher directement sur le barrage EDF, ou encore continuer à aider les très grandes stations dont la même étude prouve pourtant que leur fréquentation n’a aucun lien avec le taux d’enneigement. Le tout, sans aucun plafond de budget, une anomalie dans le fonctionnement de la Région. Au moins le département de l’Isère a lui fixé des limites : 42 % des surfaces enneigées, pour 47,7 millions d’euros, à horizon 2025.</p>
<p><strong>D’ici là, qui sait où on en sera ?</strong> Les études prévoient qu’<a href="http://www.the-cryosphere.net/11/517/2017/">il n’y aura plus aucune station sous 2500 mètres d’altitude d’ici la fin du siècle</a>, si on tient jusque là. On aura de jolis fronts de neige enneigés artificiellement pour assurer la liaison et des remontées mécaniques en pagaille, qui nous emporteront jusqu’à des sommets où il n’y aura plus un flocon. Mais les skieurs pourraient venir à manquer avant la neige : la pratique est bien chère en pleine crise économique : <a href="https://www.inegalites.fr/Les-sports-d-hiver-une-pratique-de-privilegies?id_theme=19">seuls 8 % des français skient une année sur deux</a>, et les jeunes se détournent de plus en plus des pistes. Selon une étude publiée par le Financial Times, <a href="https://www.ft.com/content/74e94392-d917-11e8-a854-33d6f82e62f8">le nombre de skieurs dans les Alpes a baissé de 14 % en dix ans</a>. La clientèle internationale, riche, extrêmement mobile, va là où la neige tombe, pas où elle est crachée. Encore moins sur un ruban de quelques mètres entouré d’herbes sèches. Et ce n’est pas l’action du Comité régional du tourisme de la Région, qui veut faire venir les skieurs chinois via une ligne aérienne directe sur l’aéroport de Lyon Saint Exupéry ou encore favoriser l’implantation de compagnies low-cost sur Grenoble, qui va aider.</p>
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<p><strong>Bonus. <a href="https://www.mountainwilderness.fr/se-tenir-informe/actualites/encordes-pour-le-climat.html">Mountain Wilderness lance l’opération « Encordés pour le climat » le 9 mars à Grenoble</a></strong><br />
« Ça chauffe en montagne ! Les rochers s’effondrent, les glaciers disparaissent, la biodiversité souffre… Habitants, pratiquants et professionnels de la montagne voient leurs espaces de vie et leurs pratiques modifiés. Face à l’urgence climatique, la communauté montagnarde appelle à se rassembler pour témoigner de l’accélération du réchauffement en montagne. Citoyens montagnards, passons à l’action : Encordons-nous pour le climat et portons haut et fort l’urgence d’agir maintenant ! »<br />
Rendez-vous à 14h en haut de la Bastille. Nous progresserons tous ensemble, encordés, jusqu’au centre-ville de Grenoble, dans la symbolique des montagnards qui descendent témoigner de ce qui se passe là-haut. Apportez cordes et casques de montagne. Nous invitons par ailleurs tous les participants à amener une photo imprimée de leur montagne : en danger, rêvée ou aimée… Nous afficherons ces images à notre point d’arrivée, place Grenette, au cœur de la ville. <br />
Contact : sentinelles@mountainwilderness.fr</p>
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<p><strong>Entendons nous bien, que les stations jouent leur partition est bien sûr compréhensible. </strong>Mais le rôle des collectivités publiques n’est pas de souffler dans le sens du vent. Le devoir des politiques est de prévenir, d’aider les stations à se diversifier et s’adapter avant qu’il n’y ait plus de neige, innover pour un tourisme différent, qui puisse se décliner toute l’année , basé non sur nos faiblesses mais sur nos atouts : les paysages, la gastronomie, la culture, les sports pleine nature, la randonnée et les refuges, la reconnexion avec les écosystèmes. Toutes les études récentes pointent que ce que recherchent aujourd’hui les visiteurs en montagne sont avant tout la détente, le contact à la nature, la recherche d’authenticité et de sérénité. Le directeur de l’innovation à la Compagnie des Alpes lui-même évoquait lors d’un colloque à la Région en octobre les “3R” : rupture, retrouvailles et ressourcement. Les stages de yoga et de méditation associés à la marche en montagne explosent. La pratique de l’escalade a augmenté de plus de 35% selon la Fédération française et une enquête du Ministère du Tourisme indique que les Français sont plus de 5 millions à pratiquer la randonnée. La montagne est loin de se résumer au ski.</p>
<p><strong>Il devient enfin urgent de penser aux 97 % de territoires de montagne qui ne sont pas des pistes, aux habitant-e-s qui y vivent toute l’année, et prioriser l’aide à celles et ceux qui en ont le plus besoin.</strong></p>
<p>Las. Pire que de la fuite en avant, on assiste en montagne à la cécité scélérate d’acteurs qui ont les infos, les leviers et les financements, mais refusent de voir la réalité et d’anticiper pour le bien de ces territoires et populations qu’ils prétendent aider. <strong>C’est l’histoire folle de pompiers pyromanes qui, pour prolonger le plaisir, misent sur des facteurs d’aggravation</strong> : davantage d’avions et donc de gaz à effet de serre pour faire venir les skieurs, débauche d’énergie pour pomper l’eau jusqu’aux pistes, arasement de pans entiers de montagne, multiplication de retenues qui captent l’eau et l’empêchent de ruisseler. <strong>Le pari fou de joueurs de poker qui, à l’heure où la menace d’effondrement se fait de plus en plus grave, mettent tous leurs jetons sur les deux éléments qui vont le plus venir à manquer : l’eau et le froid.</strong></p>
<p><strong>En fait tout ça est juste complètement fou.</strong></p>
<p>Cette commission Montagne du 8 février s’est conclue sur l’auto-congratulation bruyante d’un Gilles Chabert sourd aux remarques, tout content que cette étude « <em>valide les choix</em> » de la Région. Au regard des messages que j’ai reçus ensuite je n’ai pas été la seule à me sentir choquée de cette récupération pour le moins partiale du travail des scientifiques. Las, pendant la commission, j’ai été la seule à intervenir. Et<strong> sur ce qu’il se passera après 2025, sur le volet énergie absent de l’étude, sur les subventions aveugles, le risque d’endettement des petites stations, sur ma proposition d’étendre cette étude à l’ensemble des départements de la région, je n’aurai obtenu aucune réaction.</strong></p>
<p>Au moins cette fois suis-je sortie accompagnée d’un « vautour noir », <a class="ref-post" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2016/06/28/Etonnant%2C-non">en plus des « libellules dépressives » dont Monsieur Chabert m’avait déjà affublé</a>e.</p>
<p>Et vous savez quoi ? En vrai, cette compagnie me va.</p>
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<p><strong>Bonus</strong>. <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/Presentation_Prespectives_d_enneigement_et_impacts_sur_les_ressources_des_stations_iseroises.pdf">Télécharger ici la présentation "Perspectives d'enneigement et impacts sur les ressources des stations iseroises (pdf</a>)</p>
</blockquote>Montez le son ! Compte-rendu de mandat radiophonique sur RDWAurn:md5:a268fcd935931ef7042b7c31722498472019-02-20T10:54:00+01:002019-02-20T10:57:59+01:00corinne morel darleuxA la Région, compte rendu de mandat décaléAgriculture paysanne et souveraineté alimentaireEnvironnement biodiversité et pesticidesMontagneRégion Auvergne Rhone AlpesSons et radio <div class="texte">
<div class="access firstletter"><a class="media-link" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/cmd_session_oct.jpg"><img alt="cmd_session_oct.jpg" class="media" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.cmd_session_oct_s.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" title="cmd_session_oct.jpg, oct. 2018" /></a>Nouveau "compte-rendu de mandat radiophonique" sur les ondes de RDWA, la radio indépendante du Diois : où il est question de Michelin et d'hydrogène, du Parc Naturel Régional des Sources et Gorges de l'Allier, de canons à neige, d'aéroports, de trains et de la belle saison qui s'ouvre avec<a class="ref-post" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2018/05/16/Jardiner%2C-nourrir-et-se-pr%C3%A9parer-%C3%A0-atterrir-%28chronique-Reporterre%29"> Les Jardins Nourriciers</a>. </div>
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<div class="access firstletter">Commission permanente du 15 février 2019.<br />
Corinne Morel Darleux nous commente les points suivants :<br />
- La région au capital d'une nouvelle société aux côté de ENGIE et Michelin<br />
- Le tribunal annule l'annulation du Parc Naturel Régional des Sources et Gorges de l'Allier<br />
- Les canons à neige, l'hydrologie, l'économie de la glisse et le département de l'Isère<br />
- Les aéroports pour le développement touristique, en plein réchauffement climatique ?<br />
Aussi l'élue, membre du Parti de Gauche, fait un focus sur l'association <strong>Les Jardins Nourriciers</strong>, puis nous parle de la manifestation du 2 mars proposé par le collectif de "l'étoile de Veynes" concernant la ligne Grenoble/Gap et de la date du 15 mars, journée de <strong>grève scolaire pour le climat</strong>.<br />
<br />
Le blog de Corinne Morel Darleux : <a class="liens" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/" target="_blank">http://www.lespetitspoissontrouges.org/</a><br />
Les assemblées plénières en image : <a class="liens" href="http://tv.auvergnerhonealpes.eu/conseil/index.php/consultation/live" target="_blank">http://tv.auvergnerhonealpes.eu/conseil/index.php/consultation/live</a><br />
<br />
Date : 18.02.19<br />
Lieu : Studio RDWA<br />
Durée : 54'22''<br />
Réalisation : Saru<br />
-</div>
</blockquote>
</div>
<div class="pj"><img alt="http://rdwa.free.fr/Interview/2019/1992%20Interview%20[18.02.19]%20CMDsessionregion22.mp3" class="image" src="https://www.rdwa.fr/_images/ext/icon_mp3.gif" /> <a class="pj" href="http://rdwa.free.fr/Interview/2019/1992%20Interview%20[18.02.19]%20CMDsessionregion22.mp3" target="_blank">Corinne Morel Darleux : Rapport de la Commission Permanente régionale du 15 février 2019 </a>
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</div>Vers un programme politique de résilience régionale (et de collapsologie active)urn:md5:5400fcc6bb7c3bb74e576fb4e9149e452018-12-17T15:37:00+01:002018-12-17T15:43:31+01:00corinne morel darleuxA la Région, compte rendu de mandat décaléAgriculture paysanne et souveraineté alimentaireAlternativesClimat et CopCollapsologieEau et rivièresMontagneRégion Auvergne Rhone Alpes <p><a class="media-link" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/act_now_XR.jpg"><img alt="act_now_XR.jpg" class="media" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.act_now_XR_s.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" title="act_now_XR.jpg, déc. 2018" /></a><em><strong>Grosse session en vue à la Région : ces 19 et 20 décembre, comme chaque année juste avant Noël, c’est le moment du budget. </strong></em></p>
<p><em><strong>Hélas, [à part peut-être la parka rouge] Laurent Wauquiez n’a pas grand-chose en commun avec le vieux monsieur aux cheveux blancs et il ne fait pas de cadeaux.</strong></em></p>
<p>Ah si, pardon <strong>[gaffe à vous, les rennes] : après les 3 millions accordés à la fédération régionale de la chasse en 2016, voici une rallonge de 3,6 millions</strong> d’euros pour des tables d’éviscération, entre autres joyeusetés d’intérêt général, et un débouché sur-mesure pour le produit de la chasse, qui pourra désormais être commercialisé sous le label « La Région du goût ». Alors si c’est pas Noël ? (Voir ici la <a href="https://www.facebook.com/fabiennegrebertregionauvergnerhonealpes/videos/274411806590556/">vidéo de ma camarade élue Fabienne Grebert à ce sujet</a>). </p>
<p><strong>L’argent continue également de couler à flots pour les canons à neige et les retenues collinaires</strong> : à nouveau 942.000 euros pour cette seule session de décembre. On en est tout de même à 39 millions, et ce malgré la sécheresse, malgré le fait qu'on perd 15 à 30% d'eau au passage des canons, par sublimation, malgré le stockage de cette eau précieuse dans des retenues ou carrément sous forme de stocks de neige d’une saison à l’autre, et alors que les premiers conflits sur l’eau éclatent : des villages sont ravitaillés en camions citernes, le lac d’Annecy s’est asséché de manière spectaculaire, et <em>in fine </em>le maire de la Clusaz s’est décidé à piocher dans les réserves destinées à la neige artificielle pour en remettre la moitié dans les tuyaux de l’eau courante. Boire ou skier, à force, ça va commencer. (Revoir ici<a href="https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/dimanche-politique-coup-chaud-nos-stations-dimanche-16-decembre-10h50-france-3-1592295.html "> l’émission Dimanche en politique où j’ai débattu sur l’avenir des stations, la sécheresse, le ski et les canons face à deux députés LR</a>).</p>
<p><strong>Je poserai d’ailleurs une question orale sur ce sujet majeur de l’eau à Laurent Wauquiez</strong>, afin que les questions de retenues collinaires, d’irrigation agricole, d’enneigement artificiel et de services à la population soient enfin abordées de manière non dogmatique, sur la base d’études scientifiques, de rapports prospectifs, et d’un véritable débat public avec tout le monde autour de la table sur la gouvernance et l’utilité sociale des différents usages de l'eau (cliquez ici pour lire la question orale : <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/QuestionOrale-eau-CorinneMorelDarleux.pdf">QuestionOrale-eau-CorinneMorelDarleux.pdf</a>). Autrement dit, que chacun ne décide pas dans son coin d’aller puiser directement dans les barrages par exemple, comme s’apprête à le faire la station de Valmorel avec l’aide financière de la Région et la bénédiction d’EDF.</p>
<p><strong>Sorti des chasseurs et des skieurs, pour le reste, ce n’est pas la fête</strong>. A titre d’exemple représentatif de ce budget 2019 : 25 millions en moins pour la formation, et 137 millions en plus pour un plan aéronautique. Une vraie vision d’avenir... <strong>Du coup, à force de ne voir venir aucune action forte des politiques, à force de voir se multiplier les rapports scientifiques, les témoignages des acteurs de la montagne</strong> (il faut regarder <a href="https://www.youtube.com/watch?v=iJKA4psHrAg&t=&fbclid=IwAR3ggtRfnORBY4B04LCvCBu2SMfCWaaQFmQ8wIJ_R_1oQKT5_rthCbKFBrM">Ludovic Ravanel sur le bilan de la canicule 2018 sur le Mont Blanc</a>), <strong>à force de voir la Cop24 s’éteindre et l’effondrement venir, on a décidé, au groupe RCES, de mettre un coup d’accélérateur sur l’adaptation et la résilience</strong>, comme on l’avait décidé à la rentrée (<a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2018/09/19/Pistes-politiques-pour-une-rentr%C3%A9e-de-r%C3%A9sistance">je vous en parlais ici</a>). </p>
<p><strong>C’est à dire concrètement, inlassablement, tenir ces trois priorités : alerter, préserver ce qui doit l’être, et se préparer à ce que ce ne soit pas suffisant.</strong> Nous avons donc adossé tous nos amendements budgétaires à cette ligne. Une vingtaine d’amendements qui suivent tous la même logique, répondre à l’urgence climatique et sociale, nous adapter aux <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2018/10/15/A-ceux-qui-pensent-encore-que-le-climat-est-un-truc-d%E2%80%99%C3%A9colos-bobos-urbains">effets du changement climatique qui sont déjà là</a>, et rendre notre territoire résilient. Anticiper des perturbations, brutales ou lentes, grâce à la veille et à la prospective, en atténuer les effets, et se donner les moyens de rebondir. </p>
<p>Je vais notamment défendre un <strong>objectif ambitieux de plantation d’arbres</strong>, un par naissance pour commencer (cliquer ici pour lire l'amendement : <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/AmendementBudget-ArbresCorinneMorelDarleux.pdf">AmendementBudget-ArbresCorinneMorelDarleux.pdf</a>), et un <strong>plan de développement de l’agroforesterie</strong> (<a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/AmendementBudget-agroforesterieCorinneMorelDarleux.pdf">AmendementBudget-agroforesterieCorinneMorelDarleux.pdf</a>). Stockage de carbone, refuge de biodiversité, et source d’alimentation : les arbres sont nos meilleurs alliés. Nous allons aussi défendre des <strong>plans alimentaires territoriaux</strong> et l’implantation de jardins et micro-fermes locales dans les zones touristiques, pour se préparer à d’éventuelles ruptures d’approvisionnement et apprendre à vivre sans pétrole.</p>
<p>Proposer la création d’un observatoire régional de la prévention des risques naturels, et d’une <strong>Académie populaire pour renouer avec les savoirs manuels et traditionnels</strong> : l'idée m'est venue <a href="https://www.terrestres.org/2018/10/11/leffondrement-comme-metamorphose/">à la lecture de Jean Hegland</a>, c'est quand même fou de constater à quel point on sait de moins en moins, dans nos sociétés modernes, reconnaître les plantes médicinales et les champignons comestibles, coudre ou repriser un vêtement, réparer un joint ou faire une vidange, cultiver des tomates ou tuer une poule : le tout-électronique, le non-réparable, le prêt-à-consommer et le tout-jetable nous coûtent cher en achats contraints, en déchets, et nous font perdre en autonomie. Qu’est-ce qui nous empêche, à contre-courant du discours ambiant, de faire preuve d’innovation « low tech », c’est à dire innover dans l’utilisation de matériaux simples, par exemple dans la construction ou le domaine des énergies, ou encore du textile avec le chanvre par exemple ?</p>
<p><strong>Enfin, une session à la Région ne serait pas complète sans parler de trains.</strong> Nous allons donc proposer de remettre une partie du budget sur les trains express régionaux qui ont été supprimés et sur la ligne Grenoble - Gap de l’étoile de Veynes [<a class="ref-post" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2016/12/19/Si-l%E2%80%99on-veut-que-le-train-vive%2C-il-faut-le-faire-savoir-%28Ode-au-rail%2C-3/3%2C-Chronique-Reporterre%29">un combat de longue haleine</a>]. D'autant que Laurent Wauquiez a beau tenter de parfaire son image « gilets jaunes compatible » en annonçant une baisse de 20% de la TICPE régionale, nul besoin de sortir de l’ENA pour calculer que ça ne représente que 2 petits euros d’économie par an pour l’automobiliste, mais 17 gros millions de recettes perdues pour le ferroviaire. </p>
<p><strong>Bref, on va aider la majorité de Laurent Wauquiez à mettre un peu de contenu dans ses slogans creux de « région décarbonée » ou de « 1ere région durable d’Europe ». Souhaitez-nous de la patience, on a la tenacité et le courage.</strong></p>
<p><br />
<strong>Nos amendements RCES :</strong></p>
<p> • Planter 1 arbre à chaque naissance d’un auvergnat rhônalpin<br />
• Déployer des plans alimentaires territoriaux<br />
• Aider les complexes touristiques à installer des jardins ou micro-fermes<br />
• Intégrer le patrimoine naturel dans la politique de gestion du patrimoine<br />
• Préserver un accès à la baignade pour les auvergnats et rhônalpins<br />
• Encourager les activités de montagne alternatives au ski de piste</p>
<p> • Expérimenter un plan sobriété dans les lycées et construire des lycées à énergie positive <br />
• Rénover les logements : chèques verts pour les particuliers</p>
<p> • Remettre en place les services TER supprimés<br />
• Sauver la ligne TER Grenoble/Gap (étoile de Veynes)</p>
<p> • Adapter notre appareil de formation aux métiers d'avenir : agriculture, écohabitat, espaces naturels, énergie, eau, assainissement, traitement des déchets, forêt et protection des écosystèmes</p>
<p> • Créer un fonds pour relocaliser et maintenir l’activité socialement utile<br />
• Lancer une académie des savoirs manuels et des low tech<br />
• Créer un label régional de l’entrepreneuriat social</p>
<p> • Créer un observatoire régional de la prévention des risques naturels <br />
• Lutter contre l’exclusion sociale et soutenir les initiatives citoyennes, pour redonner de la puissance d’agir <br />
• Intégrer le soutien aux migrants dans le fonds solidarité <br />
• Mettre en place un plan moustique tigre</p>A ceux qui pensent encore que le climat est un truc d’écolos bobos urbainsurn:md5:db74d3ab063fe962a6526659df368bd42018-10-19T10:13:00+02:002018-10-19T10:13:00+02:00corinne morel darleuxChroniques du Diois (Reporterre)Climat et CopCollapsologieDioisMontagneRégion Auvergne Rhone Alpes <p><a class="media-link" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/lac_annecy_frapna.jpg"><img alt="lac_annecy_frapna.jpg" class="media" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.lac_annecy_frapna_s.jpg" style="float: left; margin: 0px 1em 1em 0px;" title="lac_annecy_frapna.jpg, oct. 2018" /></a></p>
<p><strong>Chronique publiée sur Reporterre le 16 octobre 2018 : </strong><a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2018/10/15/https://reporterre.net/Le-changement-climatique-interpelle-les-citoyens-mais-pas-les-dirigeants-de">"Le changement climatique interpelle les citoyens, mais pas les dirigeants de Rhône-Alpes"</a></p>
<p><strong><em>On entend beaucoup parler, en cette rentrée, de prise de conscience climatique. Que la démission de Nicolas Hulot a provoqué un sursaut, que le rapport du GIEC ouvre les yeux... Ce n’est sans doute pas faux. Mais de manière plus perceptible, sorti des réseaux militants et des cercles informés, ce qui ébranle davantage que les petits tours des ministères ou les arcanes bien mystérieuses des organismes internationaux, c’est la confrontation au réel. Le fait d’appréhender par ses sens, de voir et toucher ce que le cerveau intuite sans en être percuté. C’est toute la différence entre être informé ou affecté.</em></strong></p>
<p>C’est aussi la différence entre ce qui se passe loin, dans la géographie et dans le temps, que ce soit les inondations au Pakistan, la fonte de la banquise ou les échéances de fin de siècle, et ce qui vous atterrit directement dans les mains ou sur le dos là, tout près, dans l’intime et le présent. Qu’un pan de montagne s’écroule, comme ça a encore été le cas récemment avec la Vire du Trident dans le massif du Mont Blanc, et tout d’un coup c’est votre paysage qui disparaît, votre dernière balade en montagne qui s’en trouve rétrospectivement chamboulée. Le lien entre ces éboulements (on parle d’écroulement au-delà de 100 m3) de plus en plus fréquents et la fonte du permafrost, qui sert de ciment aux géants de roche, est aujourd’hui avéré. Et il est nettement plus palpable qu’un graphique. </p>
<p><strong>Dans ce registre, ce qui a probablement provoqué le plus d’émoi dans la Région en ce début d’automne est sans doute l’assèchement spectaculaire du Lac d’Annecy. </strong>Un lac alimenté par des sources de montagne qui sert de repère, tout à la fois lieu de plaisance, de baignade, repos du regard et petit écosystème entre pression foncière et préservation du littoral montagnard. Alors que le lac était placé au premier stade de vigilance pour les crues cet hiver après des pluies importantes, son niveau est aujourd’hui tombé plus bas que durant la canicule de 2003, plus bas en fait que ce qu’on a jamais vu - et c’est un effet curieux qui vous glisse dans le dos que de voir le fond du lac mis à nu… A tel point que l’usage de l’eau a été restreint et la région d'Annecy placée en situation d'alerte renforcée. Le Lac du Bourget où je me baignais cet été en rêvant d’y croiser les dauphins du fleuve Yangtsé, aussi. </p>
<p><strong>Il y a quelques jours, alors que je voyais défiler ces alertes et en mesurais l’émotion à travers le nombre d’articles dans la presse, les conversations de café, les « j’aime » des réseaux sociaux ou les messages d’amis, se tenaient les commissions thématiques dans la région présidée par Laurent Wauquiez.</strong> Et même là, les choses commencent à bouger. Oh tout doux, de manière mal assurée, mais même notre exemplaire le plus climato-sceptique, Gilles Chabert de la commission Montagne, commence à trouver des circonvolutions pour reconnaître que « là quand même oui, il y a… peut-être, euh… un petit problème… un peu ». C’est que la neige, moteur qu’on croyait éternel des stations de ski, commence à se faire rare, et les scientifiques, météorologues et guides de haute montagne à sonner l’alerte, se font de plus en plus nombreux. Même en commission Agriculture, le comité régional des viticulteurs semble embêté. Et le vin chez nous ce n’est pas rien : on parle là de Côtes du Rhône, de Beaujolais, de Tain l’Hermitage... Le représentant du comité, reçu en audition, semblait intarissable sur le sujet : la sécheresse jusqu’ici n’affectait pas trop les vignes, moins vulnérables, mais là, nous dit-il : ils sont surpris. Il avance le chiffre de +350 % d’aléas climatiques en dix ans, une accélération en nombre et en intensité, à des périodes de l’année de plus en plus imprévisibles. Côté arboriculteurs, ce n’est pas mieux : les épisodes de gel ravagent, tous les 5 ans, jusqu’à la moitié des récoltes. Pour la grêle, la calamité peut monter à 80 % de pertes. Bref, ça devient concret.</p>
<blockquote>
<p>Quand les blés sont sous la grêle <br />
Fou qui fait le délicat <br />
Fou qui songe à ses querelles <br />
Au coeur du commun combat.<br />
Louis Aragon, La Rose et le Réséda (1943)</p>
</blockquote>
<p><strong>Arrivée à ce point de ma chronique, j’adorerais vous dire que du coup ça a provoqué des discussions enflammées</strong> sur la manière de faire face en tant que collectivité, d’aider les agriculteurs à diversifier leurs cultures et à privilégier les moins gourmandes en eau, les plus résistantes et adaptées à un climat de plus en plus mouvant. J’aimerais tant écrire que les yeux se sont grand ouverts autour de la table et que l’exécutif a soudain réalisé que financer des canons à neige précipitait les stations dans de futurs déficits abyssaux. Que la dernière salve de subventions a été immédiatement transférée sur les programmes de tourisme estival, et la politique du tout-ski dans nos montagnes remisée. J’aurais naturellement voulu vous dire que le projet de nouvelle autoroute A45 entre Lyon et Saint Étienne a été abandonnée, le Lyon-Turin remplacé au profit d’un report immédiat des camions sur les rails de la ligne existante, les trains de l’Étoile de Veynes assurés de rouler pour les décennies qui viennent, un grand programme de rénovation thermique lancé, que les crédits affectés au développement de la résilience ont été doublés, et les subventions de santé environnement rétablies.</p>
<p><strong>Las. L’effet d’inertie du système et les blocages idéologiques sont plus puissants que les montagnes qui s’effondrent et les lacs qui s’assèchent, plus puissants que le rapport du Giec et les milliers de personnes réunies dans les marches pour le climat ou à Alternatiba. Pour l’instant. </strong></p>
<p><strong>Et la croyance dans la technique semble inépuisable.</strong> Et c’est ainsi que les « solutions » qui ont été discutées en commission Montagne c’est le remplacement des anciens canons à neige par de nouveaux, moins énergivores, donc plus «verts». Et j’ai eu beau expliquer la gabegie d’énergie grise provoquée par le fait de produire ces canons tout neufs pour remplacer les anciens, au-delà de leur consommation quand ils fonctionnent, rien n’y a fait. Autre trouvaille, l’équipement de GPS sur les engins des stations pour sonder le manteau neigeux et déterminer où il faut aller cracher la neige artificielle, au mètre cube près. Là aussi un dispositif moderne en diable, présenté tout fièrement comme une rationalisation qui permet des économies d’énergie et d’eau. Le coût en ressources de tels équipements semble purement et simplement ne pas exister. Et évidemment tout cela ne dit pas ce qu’on fera de ces enneigeurs quand la pression sur l’eau sera trop forte : les restrictions d’eau autour du Lac d’Annecy conduiront-elles à l’arrêt des canons à neige ? Et que ferons-nous quand la température sera trop élevée pour les faire fonctionner ? Côté agriculture, même constat : au lieu de s’attaquer aux causes du dérèglement climatique, au lieu de trouver des stratégies d’adaptation, on effleure la surface en agissant à la marge sur les premiers impacts, au risque parfois d’aggraver le mal. Ainsi de l’iodure d’argent utilisé pour contrer la grêle, dont on ne connaît pas le niveau de toxicité notamment en cas d’accumulation dans les sols. Ou encore des canons anti-grêle, qui envoient des ondes de choc telles qu’elles peuvent briser les grêlons… Et les oreilles des voisins, à 130 décibels - soit l’équivalent d’une sirène de pompier, alors que la limite autorisée est fixée à 65 décibels, et à haute dose : 4.700 tirs en une année pour le seul village de Mercurol dans la Drôme. Tout ça génère une élévation considérable du niveau de tensions entre habitants naturellement, ce qui est aussi un des risques afférents à la pénurie d’eau et aux aléas climatiques qui vont se multiplier. Ce n’était sans doute pas nécessaire d’y rajouter le bruit des canons.</p>
<p><strong>Dans ma vallée, le matin au café, au marché, à la sortie du lycée ou chez les commerçants, avec les artisans, les montagnards, les paysans, les anciens, les chasseurs, les parents tout simplement, on sent monter une inquiétude.</strong> Ici la plupart des gens ne lisent pas les tribunes militantes ou les appels d’intellectuels, ouvrent peu les journaux nationaux. Mais une vire qui s’éboule, une rivière à sec, un changement dans la population de sangliers ou des cervidés qui viennent s’alimenter dans les vergers, le vent qui souffle comme jamais, l’invasion cauchemardesque des pyrales, la date des vendanges qui n’en finit plus de changer, tout ça parle. Et quand un autocariste m’explique que la Région a envoyé balader ses arguments de véhicules moins polluants pour le transport scolaire en zone rurale pour privilégier le « mieux disant » en matière de coût, ça choque. Il n’est pas complètement impossible qu’on soit en train d’arriver à un point de bascule : ceux qui pensent encore que le climat est un truc d’écolos bobos urbains feraient bien d’y songer. </p>
<p><em>Photo du Lac d'Annecy : Frapna Haute Savoie</em></p>Comment ?urn:md5:ade6ee4e3d66e2bebf56afa0e70d5f152018-09-26T17:58:00+02:002018-09-26T17:58:00+02:00corinne morel darleuxDystopies, coups de gueule et vagabondagesClimat et CopMilitantisme désobéissance et résistancesMontagne <p><a class="media-link" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/VireTridentDL.jpg"><img alt="VireTridentDL.jpg" class="media" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.VireTridentDL_s.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" title="VireTridentDL.jpg, sept. 2018" /></a><strong>Je ne sais plus comment il faut le dire, ce qu'il faut faire pour alerter. <a href="https://www.ledauphine.com/haute-savoie/2018/09/26/mont-blanc-nouvel-eboulement-dans-le-massif-la-vire-du-trident-s-est-effondree">Une nouvelle vire vient de céder dans le massif du Mont Blanc</a>. </strong></p>
<p>Les montagnes s'écroulent, <a href="https://t.co/b5GMC0IEJ9">le lac d'Annecy se vide de manière alarmante</a>, le <a href="https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/100-jours-sans-gel-au-pic-du-midi-l-inquietude_127862">Pic du Midi n'a pas gelé depuis 100 jours</a>. C'est du jamais vu. Et ça se passe ici, en ce moment.</p>
<p>Le réchauffement climatique n'est pas pour 2050 ni même 2020. C'est maintenant.</p>
<p>Faut-il le mettre en majuscules ? Le hurler ?</p>
<p>C'EST MAINTENANT !</p>
<p>En deux ans j'ai utilisé tous les moyens dont je disposais, donné je ne sais combien de conférences publiques, enregistré deux <a class="ref-post" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2017/10/16/De-la-neige-en-%C3%A9t%C3%A9.-Chronique-%C3%A9cosocialiste-2-pour-L%C3%A0-bas-si-j-y-suis">chroniques chez Là-bas si j'y suis</a> sur le sujet, écrit sur <a href="https://reporterre.net/Face-au-dereglement-climatique-il-faut-changer-les-politiques-de-la-montagne">Reporterre</a> encore et encore, et dans <a href="https://medium.com/@linteretgeneral/la-ru%C3%A9e-vers-lor-blanc-enqu%C3%AAte-sur-le-lobby-du-ski-25e6b6600a57">l'Intérêt Général</a>, je suis allée au <a class="ref-post" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2016/10/12/Tribune.-Congr%C3%A8s-de-l%E2%80%99ANEM-%3A-%C2%AB-La-montagne-est-un-bien-commun%2C-pas-un-terrain-de-jeux-%21-%C2%BB">Congrès des élus de montagne</a> avec le sénateur Guillaume Gontard, monté des <a class="ref-post" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2017/09/04/%C3%87a-s%E2%80%99est-pass%C3%A9-dans-les-Alpes%2C-c%E2%80%99%C3%A9tait-le-23-ao%C3%BBt.-Et-c%E2%80%99est-le-climat">tribunes collectives</a>, je suis intervenue en commission Montagne et<a class="ref-post" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2016/05/05/Grands-fauves-et-libellules-%28conte-moderne%29"> en session plénière à la Région</a> un nombre incalculable de fois, j'ai déposé des <a class="ref-post" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2017/11/27/Face-au-budget-de-Laurent-Wauquiez%2C-%C3%A9pisode-3-%3A-coulisses-et-montagne">amendements</a> avec mon groupe RCES, recensé les écroulements, raconté ma <a class="ref-post" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2017/01/23/Le-jour-o%C3%B9-un-moineau-punk-m%E2%80%99a-rendu-l%E2%80%99%C3%A9merveillement">rencontre avec un moineau punk</a> et essayé de <a class="ref-post" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2018/02/23/R%C3%AAvons-%3A-singes-araign%C3%A9es%2C-chats-p%C3%AAcheurs%2C-lamas-bergers-et-ballets-d-%C3%A9t%C3%A9">faire rêver</a>, j'ai rencontré des gardiens de refuge, des secouristes et des guides de montagne inquiets, participé à un colloque avec des représentants de l'IRSTEA et de Météo France à l'université de Grenoble, travaillé avec l'élu à la montagne de la ville Pierre Mériaux, échangé avec Fredi Meignan et soutenu <a href="https://www.mountainwilderness.fr/">Mountain Wilderness</a>, dénoncé le lobby du ski, j'ai été interviewée par Montagnes Mag et le Dauphiné Libéré, j'en ai parlé sur France 3 et j'ai même <a href="https://www.montagnes-magazine.com/actus-conflit-interet-region-auvergne-rhone-alpes-gilles-chabert-viseur">saisi le procureur de la République</a> pour soupçon de prise illégale d'intérêts.</p>
<p><strong>Moi et tant d'autres, on a donné tous les chiffres possibles et imaginables issus de dizaines de travaux scientifiques sur le réchauffement climatique dans les Alpes, le dégel du permafrost de nos montagnes, la responsabilité de certaines activités humaines et du système, les choses à changer, tout est là. Su et connu. Et ça continue. </strong></p>
<p>J'ai appris ce nouvel écroulement dans le Mont Blanc alors que je revenais du Vercors. Le Col de Villard, une de mes balades préférées. Il faisait beau, l'air était doux, la vue sur la vallée du Diois, le calme qui règne là-haut... Je n'avais pas envie de redescendre. Alors bien sûr, on va continuer. Mais en vrai là, j'ai juste envie d'y retourner.</p>Cavalcade régionale vers les JO 2022 en Chineurn:md5:fcc7e6cfe925238c92de2019324aa81a2018-03-27T10:16:00+02:002018-03-27T10:16:00+02:00corinne morel darleuxLe fond de l'air est vert (Là-bas)InternationalLaurent WauquiezMontagneRégion Auvergne Rhone Alpes <p><a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/chineskiwauquiez.jpeg" title="chineskiwauquiez.jpeg"><img src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.chineskiwauquiez_s.jpg" alt="chineskiwauquiez.jpeg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="chineskiwauquiez.jpeg, mar. 2018" /></a>On en parlait déjà <a href="https://la-bas.org/la-bas-magazine/chroniques/de-la-neige-en-ete">sur Là-bas si j'y suis en octobre dernier</a> : « Le puissant lobby du ski est aux manettes et arrose d’argent public et de canons à neige les stations qui ne représentent que 3 % du territoire, pour des skieurs de plus en plus fortunés qui ne représentent que 7 % de la population. Mais ça rapporte, sur fond de conflits d’intérêt, de vitrine commerciale pour le marché chinois et de gros business ».</p>
<p>Retour sur les intérêts particuliers en Chine de Laurent Wauquiez et de son conseiller spécial au ski, <a href="http://www.montagnes-magazine.com/actus-conflit-interet-region-auvergne-rhone-alpes-gilles-chabert-viseur">Gilles Chabert, toujours sous le coup d'une enquête préliminaire pour soupçons de prise illégale d'intérêts</a>. Il y est question du juteux marché Chinois en vue des Jeux Olympiques d'Hiver de 2022, de la Région Auvergne Rhône Alpes et de la Compagnie des Alpes, du puissant fonds chinois Fosun, du syndicat national des moniteurs du ski français, et de moniteurs ESF qui s'exportent au Club Med de Yabuli...</p>
<p>Extrait vidéo :</p>
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<iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/KVGxFtsLvs4" frameborder="0" allow="autoplay; encrypted-media" allowfullscreen></iframe>
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<p><a href="https://la-bas.org/la-bas-magazine/chroniques/les-tribulations-de-laurent-wauquiez-en-chine">Chronique dans son intégralité pour les abonnés à voir et écouter sur Là-bas si j'y suis</a></p>Le curieux mélange des genres de Laurent Wauquiez en Chineurn:md5:62980bdef5631b0c8dec0df4cfc0fe232018-02-25T18:27:00+01:002018-02-25T18:27:00+01:00corinne morel darleuxA la Région, compte rendu de mandat décaléInternationalLaurent WauquiezMontagneRégion Auvergne Rhone Alpes <p><em><span style="color: rgb(0, 0, 0); font-family: PT_Serif, "Times New Roman", Times, serif; font-size: 16px; font-weight: 700;"><a class="media-link" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/WenChine1.jpg"><img alt="WenChine1.jpg" class="media" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.WenChine1_s.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" title="WenChine1.jpg, fév. 2018" /></a>Billet publié <a href="https://blogs.mediapart.fr/c-morel-darleux/blog/250218/enquete-laurent-wauquiez-et-la-chine-le-jdd-ne-regarde-pas-du-bon-cote">sur Mediapart le 25 février 2018</a> : </span><strong>"Laurent Wauquiez et la Chine, le JDD ne regarde pas du bon côté"</strong></em></p>
<p><span style="color: rgb(0, 0, 0); font-family: PT_Serif, "Times New Roman", Times, serif; font-size: 16px; font-weight: 700;"><a href="http://www.lejdd.fr/politique/les-affaires-chinoises-de-laurent-wauquiez-3583790">Le JDD s’interroge sur « le curieux investissement chinois de Laurent Wauquiez en Chine »</a>, et il fait bien. Mais il ne regarde pas du bon côté. Les 5 millions à Cathay Capital sont une paille. Le vrai marché que vise le Président de la Région Auvergne Rhône Alpes à Pékin se compte en dizaine de millions : ceux du ski et des JO 2022... Et donne lieu à un curieux mélange des genres.</span></p>
<p>Les 5 millions votés par la Région Auvergne Rhône Alpes en mars 2017 vers le fonds d’investissement privé Cathay Capital ont certes de quoi étonner. 5 millions d’argent public investis dans un fonds privé, pour aider les PME locales, c’est surprenant : pourquoi ne pas les aider directement ? Décidément le champion de la « préférence régionale » qu’est Laurent Wauquiez agit parfois curieusement. On se souvient par exemple qu’un <a href="https://www.lyoncapitale.fr/Journal/Lyon/Actualite/Actualites/L-incroyable-cadeau-de-Laurent-Wauquiez-a-Facebook">marché de la Région avait été attribué généreusement à Facebook</a>, au grand dam de dirigeants de PME numériques locales – Facebook dirigé en France par Laurent Solly, ex-directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy...</p>
<p>Il aurait été intéressant de mentionner également les réseaux d’affaires économico-politiques en France de Cathay Capital et surtout de son médiatique dirigeant, Mingpo Cai. On y trouve par exemple le nom de Bruno Bézard, ancien ambassadeur de France à Pékin, qui a rapidement quitté son poste de <a href="https://www.challenges.fr/challenges-soir/ce-que-cache-l-etrange-depart-du-directeur-du-tresor_22645">chef du Trésor sous la présidence Hollande, après à peine deux ans de service pour filer directement chez Cathay Capital</a>. Ou encore Xavier Fontanet, ancien PDG d’Essilor et soutien d’Alain Juppé, i<a href="https://www.valeursactuelles.com/societe/quand-fontanet-briefe-lump-42192">nvité en 2013 par Laurent Wauquiez à animer un séminaire de l’UMP sur le campus d’HEC</a>, qui est l’homme qui a obtenu que le FSI, le Fonds stratégique d'investissement créé par Sarkozy en 2008 investisse dans Cathay. Dans l’escarcelle du fonds se trouvent de nombreuses entreprises française : Valéo, Yves Delorme, Mauboussin, Dessange, ou encore la marque Biolane.</p>
<p><strong>Mais surtout, une petite phrase de l’article du JDD aurait mérité d’être développée : celle concernant l’indignation de Laurent Wauquiez quant à la prise de participation du gigantesque fonds chinois Fosun dans la Compagnie des Alpes</strong>, détenue à 40 % par l’État français via la Caisse des Dépôts. Elle est à la tête de 11 domaines skiables en France, dont Tignes, Val d'Isère, Les Arcs ou les Deux Alpes – et présente dans deux stations en Chine. Laurent Wauquiez déclarait alors haut et fort <a href="https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/compagnie-des-alpes-wauquiez-et-les-presidents-des-departements-de-l-isere-et-des-savoie-s-opposent-une-entree-chinoise-dans-le-capital-1044273.html">son refus "de laisser la Compagnie des Alpes brader les stations de ski françaises aux étrangers"</a>. Il se faisait le relais zélé des acteurs du ski aux intérêts menacés : "<i>La possibilité de l'entrée à son capital du consortium chinois Fosun présente plusieurs risques majeurs pour l'avenir des domaines skiables français exploités par la CDA et inquiète fortement l'ensemble des élus quant à l'avenir économique de leurs territoires</i>", rejoint par l'ancien ministre et président du département de Savoie Hervé Gaymard, les présidents des département de l'Isère et de Haute-Savoie. </p>
<p>Curieusement, <a href="https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/laurent-wauquiez-ne-s-oppose-plus-entree-du-chinois-fosun-au-capital-compagnie-alpes-1197265.html">cette indignation aura été de courte durée</a>. Laurent Wauquiez a mystérieusement fait volte-face quelques mois plus tard, en février 2017, à l’occasion d’un déplacement officiel en Chine. Il y assurait alors n'avoir aucune "opposition de principe" : « <i>la seule question, c'est de savoir si ce partenariat permet ou non de développer l'investissement, et d'avoir davantage de touristes chinois</i>" dans les Alpes, ce qu’il reconnaît être une « gigantesque opportunité ». Du coup, il se dit ouvert à un partenariat sur le modèle de celui entre Fosun et le Club Med, tombé en 2015 dans l'escarcelle du fonds chinois.</p>
<p><strong>C’est que le marché chinois du ski est très juteux</strong>. En 20 ans la Chine est passée de 10.000 journées skieurs à plus de 20 millions (un quart de l’activité en France), et le gouvernement Chinois a décrété un objectif de 300 millions de chinois sur les pistes de ski. Avec un atout de taille pour booster tout ça : l’organisation des JO d’Hiver à Pékin en 2022. Fabriquer des skieurs, cela demande des investissements colossaux (voir cet <a href="https://www.ladepeche.fr/article/2017/09/18/2647568-chine-plus-grand-parc-ski-salle-monde.html">ahurissant dôme artificiel de 80.000 m² maintenu à -5°C</a> toute l’année ). Un marché énorme pour les entreprises alpines spécialisées dans les remontés mécaniques par exemple, mais aussi les écoles de ski ou l’enneigement artificiel : la Chine est elle aussi confrontée au réchauffement climatique et aux aléas des chutes de neige insuffisante. Et de la neige, il en faut un sacré volume pour 300 millions de skieurs...</p>
<p><strong>Cela explique peut-être la fréquence des visites et déplacements avec la Chine de la Région Auvergne Rhône Alpes</strong>, accompagnée de ses entreprises : en septembre 2016, <a href="http://www.leprogres.fr/economie/2016/09/26/wauquiez-vend-les-alpes-aux-chinois">visite à Lyon du numéro 3 du pouvoir chinois</a>, Dejiang Zhang, durant laquelle Laurent Wauquiez n’a de cesse de promouvoir les « <i>plus belles montagnes d’Europe </i>» en rappelant que « <i>d’ici les Jeux de Pékin, 300 millions de Chinois skieront. Ils ont donc besoin d’énormément de stations et d’équipements. Dans la région, nous avons beaucoup d’entreprises qui peuvent répondre à cette demande. Je pense par exemple à SigmaCabins, qui a fourni 42 % des télécabines chinoises</i> »</p>
<p>En mai 2017, le vice-président de la Région, Etienne Blanc, se rend en Chine pour « <i>soutenir les acteurs régionaux de la montagne et du tourisme pour accéder au marché chinois et attirer, à terme, des touristes chinois dans notre région (...)</i> <i>prendre connaissance du calendrier d’organisation de l’évènement [JO 2022] et des appels d’offres à venir </i>». La voie avait été ouverte par un <a href="http://www.vichy-economie.com/actualites-locales-vichy/laurent-wauquiez-en-chine-avec-des-entreprises-de-la-region-auvergne-rhone-alpes">déplacement en février 2017 de Laurent Wauquiez lui-même</a> à Pékin et Shangai, en tant que Président de Région, pour « <i>faire connaître l’expertise française en matière d’aménagement en montagne, dans la perspective des Jeux Olympiques de Pékin en 2022</i> ». Visite des salons ISPO et Alpitec, où il inaugure le « French Village » en compagnie du ministre des Sports Patrick Kanner, entretien avec le Maire de Pékin et soirée à l’Ambassade de France consacrée aux JO 2022, signature d’un accord de coopération entre Chamonix Mont-Blanc et le district de Yanqing, visite de la station de ski de Thaiwoo avec signature de contrats pour la Compagnie des Alpes, le Club Med et POMA, et enfin visite de la nouvelle usine du groupe MND (Montagne Neige Développement).</p>
<p>Dans la délégation, rien de surprenant à retrouver donc Jean-Marc Farini, directeur des projets internationaux de la Compagnie des Alpes déjà très présent aux JO de Sotchi, POMA qui dispose déjà d’une usine à Pékin, a équipé la station de Fulong en télécabines, et décroche 200 millions d’euros pour les remontées mécaniques de la station de Thaiwoo. "<i>Désormais, on regarde les futurs sites olympiques</i>" confirme Jean Souchal, président du directoire. Et pour cause : situé dans la future zone olympique, <a href="https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/entreprises-alpes-assaut-pistes-ski-chinoises-1200101.html">Thaïwoo prévoit à terme 200 pistes, 45 remontées sur 40 km2. Un chantier à 2,7 milliards d'euros</a>.</p>
<p>Présent aussi aux côtés de Laurent Wauquiez en Chine, Xavier Gallot-Lavallée. Cet entrepreneur à succès du groupe MND est aussi le Président de Cluster Montagne, association qui fait la promotion à l’international des acteurs français de l’aménagement en montagne. Il y a déclaré : « <i>Des rencontres comme celles-ci sont très importantes pour développer nos relations avec les Chinois. C’est maintenant que les marchés sont attribués. Et il y a beaucoup de travail : Pékin veut bâtir 300 nouvelles stations d’ici dix ans</i> ». <a href="http://le-tout-lyon.fr/les-quatre-saisons-de-xavier-gallot-lavalleepdg-de-mnd-group-8136.html">Xavier Gallot-Lavallée </a><a href="http://le-tout-lyon.fr/les-quatre-saisons-de-xavier-gallot-lavalleepdg-de-mnd-group-8136.html">est bien placé pour en parler</a> : « <i>Il y a trois ans, nous [MND] avons ciblé la Chine comme un pays à fort potentiel pour nos activités. Sur trois axes différents : les prochains Jeux Olympiques de Pékin 2022, la montagne en hiver avec le projet des autorités locales de création d’une centaine de stations de ski sur les dix prochaines années, mais aussi sur le développement des activités estivales de montagne en adéquation avec notre expertise loisir-outdoor couplée à celle des remontées mécaniques </i>».</p>
<p>Et ça paye. Après dix ans de prospection en Chine, son groupe <a href="http://www.ledauphine.com/montagne/2017/02/18/mnd-batisseur-de-station-en-chine">MND est devenu la première entreprise étrangère à s’implanter à Zhangjiakou</a>, futur camp de base des JO via une joint venture avec China Coal Zhangjiakou Coal Mining Machinery (CCZMM) dans laquelle MND déteindra 80% des parts. La joint venture va soutenir la réalisation de remontées mécaniques et l’enneigement artificiel. Le premier contrat concerne l’aménagement d’une station créée ex-nihilo sur un site vierge, Snowland, pour un montant de 110 miilions d’euros sur 3 ans. MND assurera la totalité de l’aménagement du site, avec les remontées mécaniques et 55 km de pistes équipées d’un système d’enneigement artificiel. Autre contrat, une télécabine 8 places débrayable pour la station de Wanlong à laquelle MND a déjà livré 120 canons à neige en 2015. </p>
<p><i><b><a class="media-link" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/WenChine2.jpg"><img alt="WenChine2.jpg" class="media" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.WenChine2_s.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" title="WenChine2.jpg, fév. 2018" /></a>"L'enjeu est évidemment considérable (...) et le potentiel est délirant" Laurent Wauquiez</b></i></p>
<p><strong>On comprend mieux l’engouement de la Région Auvergne Rhône Alpes pour la Chine... Et pour la neige artificielle : 33 millions d’euros d’argent public</strong> ont déjà été investis par Laurent Wauquiez en moins de deux ans pour développer la neige artificielle dans les stations des Alpes. De quoi se créer une belle vitrine à direction de la Chine.</p>
<p>S'il est toujours un peu curieux de voir les élus se transformer en VRP, et l'argent public qui manque tant ailleurs aller au soutien d'entreprises privées qui se débrouillent bien par ailleurs, ici le dossier devient franchement gênant. D'autant que cet investissement massif, présenté comme allant dans l'intérêt des Alpes, soulève <span style="color: rgb(32, 34, 34); font-family: PT_Serif, "Times New Roman", Times, serif; font-size: 16px;">en réalité</span>de nombreuses questions : à la fois économiques avec un risque d’endettement des stations (la Région ne prenant en charge qu’une partie du financement) et de l’argent qui n’est pas mis sur la diversification, risques également de voir ces canons à neige qui nécessitent des températures négatives, ne pas fonctionner au vu du réchauffement dans les Alpes, et enfin questions environnementales avec des dispositifs très gourmands en eau et en énergie.</p>
<p><strong>Mais de tout cela il n’est jamais question, et Laurent Wauquiez dispose d’un conseiller spécial délégué à la montagne particulièrement attentif au ski : Gilles Chabert</strong>, élu régional, ancien administrateur de la Compagnie des Alpes, et président du très puissant Syndicat national des moniteurs du ski français (SNMSF) qui dirige les ESF. Des écoles de ski déjà en situation de quasi monopole en France, et qui semblent bien décidées à réitérer en Chine : <a href="https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/savoie/esf-envoie-moniteurs-ski-chine-1106267.html">d</a><a href="https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/savoie/esf-envoie-moniteurs-ski-chine-1106267.html">es moniteurs ESF </a><a href="https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/savoie/esf-envoie-moniteurs-ski-chine-1106267.html">venus de Val d'Isère, La Plagne, Avoriaz ou Chamonix ont déjà commencé à effectuer des aller-retours avec la Chine</a> pour enseigner l’ « excellence à la française » au Club Med de Yabuli (station également équipée par POMA) et désormais, avec l’ouverture du nouveau Club Med, également à Beidahu, dans la province du Jilin. Le tout, <a href="https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/entreprises-alpes-assaut-pistes-ski-chinoises-1200101.html">avec l’appui de la Compagnie des Alpes qui joue les intermédiaires</a> pour mettre sur pied formations et moniteurs de ski en Chine : « <i>Thaïwoo communique abondamment sur ses équipements français et sur l'inspiration française de son école de ski</i> », comme le souligne Jean-Marc Farini.</p>
<p>Gilles Chabert était aussi naturellement du voyage en Chine avec Laurent Wauquiez. Alors que, <a href="http://www.montagnes-magazine.com/actus-conflit-interet-region-auvergne-rhone-alpes-gilles-chabert-viseur">sous le coup de soupçons de prise illégale d’intérêts</a>, il a prétendu quitter son poste d’administrateur en raison de son désaccord sur l’entrée de la Chine à la Compagnie des Alpes, « L’homme le plus puissant de l’arc Alpin », selon Hervé Gaymard, se rêverait-il désormais en dignitaire chinois ?</p>L'austérité nuit gravement à la santé (Chronique Reporterre)urn:md5:bd879bf979bbc0aa82c134031c9465ca2018-01-31T09:48:00+01:002018-01-31T10:01:17+01:00corinne morel darleuxChroniques du Diois (Reporterre)Budgets dette et austéritéDioisMontagneSanté <h3><a class="media-link" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/20180116_110006.jpg"><img alt="20180116_110006.jpg" class="media" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.20180116_110006_s.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" title="20180116_110006.jpg, janv. 2018" /></a>Chronique du Diois publiée sur <a href="https://reporterre.net/La-desherence-des-services-publics-met-des-vies-en-danger">Reporterre le 29 janvier 2018 : "La déshérence des services publics met des vies en danger"</a> </h3>
<p><em><strong>Dans le Diois, même si les sommets du Vercors sont soulignés délicatement d’une couche blanche de poudreuse, on peine à retrouver les grands frimas de l’hiver. Les températures restent désespérément douces, les raquettes gisent dans le placard. La montagne reste un territoire de randonnée dont on revient crotté de boue, privé de la joie de tracer ses empreintes dans la neige. Elle reste aussi un lieu dangereux pour les marcheurs, où maîtriser la culture du risque propre à la montagne est une nécessité à chaque pas. Mais parfois, le risque se présente là où on ne l’attendait pas.</strong></em></p>
<p><strong>Un voisin m’a raconté une histoire. Pas un conte – pas une « fake news » - mais une histoire vraie, vécue, avec de la chair et des larmes</strong>. Celle d’un accident banal et pourtant exceptionnel, comme l’est chaque vie dans sa singularité et sa valeur : sans prix. Jeudi dernier, un homme est passé à deux doigts de la mort. Je vous livre ce récit comme un témoignage concret, incarné, pour dessiller et rester éveillés sur ce que signifie vivre en zone rurale, montagnarde, isolée, à l’heure des fermetures de services publics de proximité et des réductions de budget.</p>
<p>Jeudi matin, il est tôt. Il fait encore nuit. Un groupe d’amis se réchauffe autour d’un café noir avant de prendre la route. L’un d’eux semble particulièrement fatigué, son élocution est comme ralentie, un peu poisseuse. Appelons-le Yves. Ses amis mettent ça sur le compte de la fatigue, mais le gardent sous un œil vigilant. Yves a 67 ans. Il est en bonne condition physique, il ne boit pas, ne fume pas. Pourtant ce matin là, après avoir grimpé, il est victime d’une attaque cardiaque. Sa première alerte, il n’en avait jamais fait. Yves est conscient, ses amis appellent immédiatement les secours, censés intervenir en une heure. L’évacuation vers l’hôpital de Valence prendra finalement trois heures.</p>
<p>Entre-temps, l’auto-évaluation d’Yves sur l’échelle de douleur est passée de 5 à 9, au cours d’une descente ardue sur les sentiers. On est en montagne : pour déplacer la victime il faut du courage, des muscles et de la volonté. L’adrénaline libérée par l’urgence aide un peu. La conscience que chaque minute compte aussi. Las, une fois arrivés en bas avec l’aide des pompiers, l’attente a continué. Il semblerait qu’il n’y avait pas de médecins urgentistes sur Die ce jour là. Les minutes ont défilé. Interminables, angoissées. Les pompiers sont des brancardiers - formés certes, mais ils ne peuvent pas médicaliser les accidentés. L’ambulance et le médecin urgentiste, qui il y a quinze ans suivaient dans le quart d’heure les pompiers selon le témoignage d’un ancien professionnel, finiront par arriver et stabiliser l’état de la victime avant que l’hélicoptère puisse enfin la prendre en charge - hélicoptère lui aussi arrivé bien tard.</p>
<p>Aujourd’hui Yves est en surveillance au service de réanimation de Valence. On lui a débouché une artère et posé deux stents. Il est tiré d’affaire. Mais d’autres Yves viendront, tant qu’il y aura d</p>
<p>es hommes et des femmes pour aimer, vivre et travailler dans le Diois. Des lycéens en section sport-nature, des férus d’escalade, des chasseurs montagnards, des artisans couvreurs ou plombiers, des petits vieux au pas mal assuré, des touristes amoureux du vol des vautours et des tapis d’Edelweiss sur le plateau du Vercors, des couples attendant un enfant privés de maternité…</p>
<p><a class="media-link" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/20180116_110104.jpg"><img alt="20180116_110104.jpg" class="media" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.20180116_110104_s.jpg" style="float: left; margin: 0px 1em 1em 0px;" title="20180116_110104.jpg, janv. 2018" /></a></p>
<p><strong>A toutes celles et ceux là, quel message envoie-t-on</strong> quand des services de chirurgie d’urgence ferment à l’hôpital de Die, fragilisant et allongeant encore plus toute la chaîne d’accès aux soins dans une zone éloignée et difficile d’accès ? Quel message leur est envoyé, quand les effectifs des SDIS (services d’incendies et de secours) sont sacrifiés sur l’autel de l’austérité ? Le département de la Drôme, à qui revient désormais la majeure partie du financement, peut bien parler de « mutualisation » et de « regroupements » pour mieux masquer la réalité : le résultat concret c’est 18 postes de pompiers professionnels qui ont encore été supprimés en 2016. <a href="https://www.ccomptes.fr/fr/documents/25844">La Cour des Comptes alertait pourtant dès septembre 2013 sur des « effectifs mobilisables insuffisants »</a> à Luc en Diois ou Saillans, et « inférieurs en journée aux à l’effectif requis au règlement opérationnel » à Die. Et on y ajoute une surcharge de travail ! Même la commission des finances du Sénat le dit : sur le transport sanitaire par exemple, <a href="http://www.senat.fr/commission/fin/pjlf2018/np/np27/np27_mono.html#toc26">la « mutualisation » entre SDIS et Samu dans le Maine et Loire a du être stoppée</a> tant elle créait un engorgement ingérable pour les pompiers déjà sur-sollicités : en 2004, le rapport entre incendies et secours aux personnes était de 1 pour 6, en 2014 il est passé à 1 pour 12. Au total, <a href="http://www.senat.fr/rap/l16-140-330-3/l16-140-330-34.html">en dix ans les interventions ont bondi de 20 %, quand dans le même temps leur budget n’a pas augmenté depuis 5 ans et que les effectifs ont au mieux stagné</a>. Et on vient leur rajouter dans le Diois le<a class="ref-post" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2017/12/14/Vie-en-zone-rurale%2C-perte-de-chance-m%C3%A9dicale-%3A-la-rime-qui-tue"> transport par la route des femmes enceintes jusqu’à Crest avant que le Samu prenne le relais jusqu’à Valence</a>… Comment dire.</p>
<p><strong>Mais dézoomons un peu… Du local au global, remontons donc la chaîne de responsabilité</strong> : le département fait des choix politiques en priorisant ses choix budgétaires, certes. Mais son enveloppe financière dépend aussi des orientations prises par le gouvernement. Or Emmanuel Macron vient d’annoncer une nouvelle suppression de 13 milliards des dotations aux collectivités sur le quinquennat, auxquels viennent s’ajouter la suppression de la taxe d’habitation et de nombreux contrats aidés... Et que dire des bureaucrates européens, bien loin de nos vallées, lorsqu’ils érigent en règle d’or la réduction des budgets publics ? Ou du plus proche président de Région Laurent Wauquiez qui préfère gagner le triple A des agences de notation plutôt qu’investir dans le bien vivre de la population et ne brandit la ruralité que pour mieux asseoir son pouvoir en supprimant tous les échelons locaux de concertation et d’animation ?</p>
<p><strong><a class="media-link" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/DSC_0030-2.jpg"><img alt="DSC_0030-2.jpg" class="media" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.DSC_0030-2_s.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" title="DSC_0030-2.jpg, janv. 2018" /></a>Quelque chose ne tourne pas rond dans nos campagnes. Pompiers, médecins, hôpital, transports, coordination et accès aux soins : la vitalité de nos lieux de vie ruraux passe par le maintien de services vitaux</strong>. Comme dans une cordée où chaque montagnard est interdépendant de celles et ceux qui lui sont liés, chaque maillon est un rouage indispensable. Qu’il en manque un, et c’est toute la chaîne de secours qui est paralysée. Tout accroc, tout retard menace la chance de survie. Jeudi, le protocole a failli. Non faute de négligence ou de compétences, mais faute de moyens. On demande aux pompiers de pallier à tous les manques, on les vante quand ils affrontent le danger, et « en même temps » on les laisse se débrouiller sans moyens. On demande aux médecins urgentistes de prendre le relais des services hospitaliers fermés. L’hélicoptère doit prendre en charge aussi bien les accidents de la route que le travail en cours des femmes enceintes. Fatalement, à un moment ça ne tient plus. Et tirer sur la corde finit par créer une tension. Tension qui a bien failli, dans le Diois coûter la vie à un homme Jeudi dernier.</p>Face au budget de Laurent Wauquiez (3) Tuyauterie, climat et montagnes en transitionurn:md5:80eca7af6291f583ac76fe665f3f5a662017-11-29T08:38:00+01:002017-11-29T08:49:08+01:00corinne morel darleuxA la Région, compte rendu de mandat décaléBudgets dette et austéritéClimat et CopLaurent WauquiezMontagneRégion Auvergne Rhone Alpes <p><a class="media-link" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/protegermontagne.jpg"><img alt="protegermontagne.jpg" class="media" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.protegermontagne_s.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" title="protegermontagne.jpg, nov. 2017" /></a>Je vous parlais<a class="ref-post" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2017/11/27/Veille-de-budget-chez-Laurent-Wauquiez-%3A-du-travail%2C-du-collyre-et-du-caf%C3%A9"> hier ici</a> de ce travail de fines brutes que nous avons réalisé sur le budget de la Région : afin de proposer des amendements qui ne consistent pas juste à enlever ce que Laurent Wauquiez a mis sur une ligne pour le remettre là où il l’a enlevé, ce qui n’existe qu’en rêve et présente en soi assez peu d’intérêt car aucune chance de faire bouger les lignes, il faut ruser : un amendement budgétaire doit forcément avoir un impact sur le budget, c’est bête mais c’est parfois compliqué. Par exemple, on ne peut pas juste dire qu’il faut des critères sociaux et environnementaux dans les aides versées aux grandes entreprises, parce que ça n’a pas forcément d’incidence budgétaire. Deuxième difficulté : le budget doit évidemment rester équilibré, donc ce qu’on met pour financer notre amendement, on doit le prendre ailleurs, pour chacune de nos propositions. Mais comme on a juste les tableaux de synthèse, sans l’affectation des sommes, c’est difficile de savoir où on peut « gager ». En même temps, ça permet de rêver : de même qu’on peut très bien décider que ses impôts financent l’éducation et non les réceptions de l’Elysée, là on peut toujours se dire qu’on prend sur les 132 millions de l’A45 pour financer les produits bio dans les cantines si on veut, par exemple. Je vous passe les subtilités entre autorisations d’engagement ou de programme, crédits de paiement et de fonctionnement, chapitres, rubriques et sous-fonctions… Au final, nous avons déposé 30 amendements sur l’ensemble des compétences de la Région.</p>
<p><em>> Voir la présentation de l'ensemble de nos amendements ici - <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/Dossier_de_presse-nov2017RCES.pdf">Dossier_de_presse du groupe du Rassemblement RCES (fichier PDF)</a></em></p>
<p>Pour ce qui a plus particulièrement occupé mes journées, vous ne serez pas surpris de retrouver ma prédilection habituelle envers la montagne. J’ai ainsi proposé un amendement visant à disposer d’études sérieuses sur l’impact des canons à neige : économique, social et environnemental, sur l’endettement des structures bénéficiaires, les véritables retombées économiques locales (histoire de vérifier la fameuse théorie du ruissellement), la consommation en eau et en énergie (voir à ce sujet cet <a href="https://www.bastamag.net/Boire-ou-skier-faudra-t-il-bientot-choisir">excellent papier de Barnabé Binctin "Boire ou skier faudra-t-il bientôt choisir" paru hier dans Bastamag</a>), en prenant en compte les coûts d’entretien et de fonctionnement, la durée de l’amortissement, le temps réel de fonctionnement par saison, bref : le retour sur investissement. On en est tout de même à 32 millions d’euros de financement régional... Je demande aussi un soutien aux programmes de recherche sur l’impact du réchauffement climatique en montagne et les politiques régionales d’adaptation, sur lesquels de nombreux acteurs existent déjà : Irstea, Météo France, LabEx Item à Grenoble, CREA, doctorants.</p>
<p>Coup de chance - je n’en attendais pas tant pour m’aider à défendre cet amendement : dans le budget 2018 il est bien spécifié dans la partie « environnement » que « <em>la Région est impactée par les effets du changement climatique notamment en zone de montagne (fonte des glaciers et du permafrost) et dans la vallée du Rhône avec l’évolution générale de son climat vers un climat plus méditerranéen nécessitant d’adapter nos pratiques. L’augmentation de la fréquence des phénomènes climatiques extrêmes est dorénavant visible et pose la question du développement de la gestion intégrée des risques naturels. La région poursuivra ses efforts de soutien à l'adaptation au changement climatique de ces territoires</em> ».</p>
<p>Certes. Et il est largement temps en effet de développer le volet adaptation de nos politiques publiques. Le <a href="https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=2&cad=rja&uact=8&ved=0ahUKEwiIydiGkeHXAhUPYVAKHRvtB3wQFggqMAE&url=http%3A%2F%2Fwww.lemonde.fr%2Fplanete%2Farticle%2F2017%2F11%2F13%2Fle-cri-d-alarme-de-quinze-mille-scientifiques-sur-l-etat-de-la-planete_5214185_3244.html&usg=AOvVaw3VER9ahSUMCGnXW9OZPj15">manifeste signé par 15.364 scientifiques</a> lance à nouveau l’alerte ; nous sortons d’une nouvelle Cop à Bonn qui a confirmé l’insuffisance des engagements et moyens mis en œuvre pour le volet atténuation des émissions de gaz à effet de serre... Il est temps, oui, alors que les premiers effets du réchauffement climatique ne peuvent plus être niés et sont particulièrement visibles en montagne. C’est la <a class="ref-post" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2017/09/04/%C3%87a-s%E2%80%99est-pass%C3%A9-dans-les-Alpes%2C-c%E2%80%99%C3%A9tait-le-23-ao%C3%BBt.-Et-c%E2%80%99est-le-climat">multiplication des écroulements du à la fonte du permafrost</a>, l’augmentation des sécheresses, le recul des glaciers et le manque d’enneigement chronique, autant de signaux de plus en plus alarmants. Dans les Alpes du Nord, le réchauffement atteint plus du double de la valeur moyenne en France qui est de +0,89°C : +2,1°C entre 1900 et 2016. Or une hausse de 1°C provoque une remontée de la limite pluie-neige de 150 à 200m. C'est donc en moyenne montagne que l'enneigement est le plus touché, avec une baisse régulière depuis la fin des années 80 : entre -20% et -25% en dessous de 1500m (<a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2017/11/27/ http://www.skipass.com/news/151739-nos-montagnes-se-rechauffent.html">voir le rapport publié en juillet par le réseau Alpages Sentinelles)</a>.</p>
<p>Notre responsabilité de politiques est d’anticiper ces changements, de développer la capacité de résilience des territoires de montagne et d’aider les stations à s’adapter : en un mot, préparer l’ « après ». Alors quand <a href="http://www.lettreducadre.fr/14483/neige-en-montagne-la-lutte-contre-le-rechauffement-climatique-attendra/">Gilles Chabert, conseiller spécial délégué à la montagne, feint de s’interroger</a> : «<em> D’ici 80 à 100 ans il n’y aura plus de neige dans les moyennes montagnes. Mais que fait-on d’ici là ? Est-ce qu’on arrête tout de suite ?</em> » ça me donne comme une furieuse envie de jouer à feindre de croire qu’il s’interroge sincèrement. Sauf que ce n’est pas le cas, comme il l’a encore montré la semaine dernière en commission Montagne. Un vrai festival. Comme je contestais les chiffres qui nous ont été présentés, par exemple sur le fait que 100% de l'eau des canons à neige serait restituée (<a href="https://www.bastamag.net/Boire-ou-skier-faudra-t-il-bientot-choisir">selon l'association Mountain Wilderness cité par Bastamag</a>, on est à 30%), voici la réponse qui m'a été faite par Monsieur Chabert - je vous laisse savourer : "<em>Les chiffres c'est ceux d'Atout France, on prend les chiffres qu'on nous donne (...) Et si sur l'évaporation c'est 15%, eh bien je la prends. On est à la marge, c'est comme les lacs en été. Moi ce qui m'intéresse c'est d'ouvrir à Noël et de fermer après Pâques</em>". Fermez le ban.</p>
<p>Et puis disons-le, parfois l’optimisme du conseiller spcécial à la montagne de Monsieur Wauquiez frise l’illusion : "80 à 100 ans", vraiment ? L’absence de neige sera là avant, je le crains. Pour Jérôme Chappellaz, glaciologue et directeur de recherche au CNRS à Grenoble, <a href="http://www.20minutes.fr/lyon/1538703-20150211-lyon-cent-stations-ski-deja-condamnees">d’ici 10 ans, maximum 20, toutes les stations dont les domaines skiables se situent en dessous de 1.800 mètres sont condamnées</a>. Même en restant sous les 2°C de réchauffement mondial, l’engagement du Sommet de Paris, selon les Suisses de l’institut pour la recherche sur la neige et les avalanches et le laboratoire Cryos de l’école polytechnique fédérale, la couverture neigeuse des Alpes serait réduite de 30 % d’ici la fin du siècle et en 2100, il ne resterait <a href="http://www.ledauphine.com/isere-sud/2017/02/24/en-2100-plus-aucune-station-en-dessous-de-2-500-m-d-altitude">plus aucune station en-dessous de 2500 mètres</a>.</p>
<p>La question qui se pose à nous aujourd’hui n’est pas d’être pour ou contre le ski, mais comment les politiques publiques peuvent aider les stations à se préparer à l’après-ski. Alors pour répondre à la question posée par Monsieur Chabert « <em>Que fait-on d’ici là ?</em> » : on prépare le changement pour qu’il soit moins violent. Pour éviter de refaire le même coup qu’à Valdrôme où la station a fermé brutalement, sans préparation ni accompagnement, en 2015. Et s’inspirer plutôt de ce qui se fait à Autrans-sur-Isère, où le Maire explique : « <em>Nous ne sommes pas dans le déni. Nous savons très bien que nous nous situons dans la tranche d'altitude qui va connaître les difficultés les plus importantes. Aussi, depuis plusieurs années déjà, nous nous préparons. Nous diversifions nos activités et nous raisonnons en termes d'attractivité globale du territoire</em> ».</p>
<p>Or en matière de diversification, ce n’est pas en commission Montagne que ça se passe - depuis deux ans on n’y fait que du canon et le volet 2 du Plan neige sur l’hébergement se fait attendre - mais en Tourisme où un appel à manifestation d’intérêt en faveur de la diversification touristique quatre saisons a été lancé, pour une vingtaine de territoires de montagne. C’est un début, qui doit être renforcé, mais force est de constater que les actions en faveur de la montagne hors-ski sont aujourd’hui dispersées et manquent furieusement de lisibilité : on en retrouve des bouts en Sport, en Environnement, en Aménagement du territoire avec les Contrats ambition Région et le programme Soutien à la Ruralité ; les randonnées, rénovations de refuges et territoires d’excellence pleine nature sont en Tourisme ; le soutien d’opérateurs régionaux de la recherche comme Envirhonalp en Enseignement supérieur et Recherche… Alors jouons à utiliser leurs mots, qui nous sont si souvent opposés : « <em>Nous proposons de donner davantage de visibilité à ces actions, de les rationaliser pour gagner en efficacité et de leur donner davantage d’ambition en les structurant dans de nouveaux contrats territoriaux « Montagne en transition ». Nous serions la première région, pionnière et en pointe, à proposer de type de dispositif. En avance sur la Suisse et l’Autriche…</em> »</p>
<p>J’ai même proposé des critères et un début de cahier des charges, puisqu’on n’en a jamais obtenu de la part de Monsieur Chabert malgré mes demandes répétées sur le financement de la neige artificielle. J’ai donc proposé que soient éligibles aux nouveaux contrats « Montagne en transition » financés par la Région, les communes disposant d’un domaine skiable dont l’altitude est située en dessous de 1800 mètres (catégorie 1), et entre 1800 et 2500 mètres (catégorie 2), en fonction du nombre de remontées mécaniques, du chiffre d’affaires générés par l’activité ski, des finances communales et de la structure de l’endettement de la commune, le tout modulé selon les jours et le volume d’enneigement sur les trois dernières années. Dans le cahier des charges et les engagements réciproques, on peut imaginer le développement de stratégies de diversification économique et touristique alternatives au ski l’hiver et des investissements sur la saison estivale : nuitées en refuge, randonnée, chiens de traineaux, luge, vélo électrique, festivals culturels… On pourrait aussi se fier pour objectif d’élargir la clientèle familiale et locale par une baisse du forfait, du renfort utile pour la période de transition ; des formations qualifiantes pour les moniteurs de ski en reconversion volontaire et un « coup de pouce » financier (avance de trésorerie, PTZ, subventions) à la création d’activités locales ; des actions sur les lits froids, le logement des saisonniers, le respect de la loi LRU bien entendu, une politique d’accueil de familles pour lutter contre la désertification hors saison… Vote cet après-midi.</p>
<p>Et cerise sur le gâteau : je me suis fait le petit plaisir de proposer un bonus spécial « Montagne apaisée » pour les communes adoptant une approche touristique basée sur le paysage, le ressourcement, le bien être, parcours zen et zones de déconnexion. En vrai ? J’en rêve...</p>
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<p><a class="media-link" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/20170115_142003.jpg"><img alt="20170115_142003.jpg" class="media" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.20170115_142003_m.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="20170115_142003.jpg, nov. 2017" /></a></p>De la neige en été. Chronique écosocialiste #2 pour Là-bas si j'y suisurn:md5:b2408c6a47a6f3a4bb6073c503b4f9472017-10-16T11:05:00+02:002017-10-16T11:05:00+02:00corinne morel darleuxLe fond de l'air est vert (Là-bas)Climat et CopMontagne <p>Où l'on (re)parle d'écroulement de montagnes, de ski sous cloche, de soupçons de prise illégale d'intérêts et de cimetières de canons...</p>
<p><a href="https://la-bas.org/la-bas-magazine/chroniques/de-la-neige-en-ete">De la neige en été, ma dernière chronique pour Là-bas si j'y suis en intégralité pour abonnés ici.</a></p>
<p>Extrait vidéo :</p>
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<p>On a beaucoup parlé du sort des ours blancs en matière de climat et de réchauffement. C’était mignon, mais c’était loin. Et puis ça s’est rapproché, et c’est devenu moins mignon : les inondations et ouragans ont frappé en gros plan. Voici une autre face cachée du climat, celle qui se passe en montagne : et cette fois c’est dans les Alpes, juste là, à côté.</p>
<p>Fin août, Bondo, petit village entre la Suisse et l’Italie, a été enseveli sous 4 millions de mètres cube de montagne et de boue. Le ressenti a été équivalent à un séisme de magnitude 3. Huit randonneurs sont morts. En cause, les températures caniculaires de ces dernières années : en Suisse la température a augmenté en moyenne de 2°C depuis 1864. Et petit à petit elles font fondre le « permafrost », la partie de la roche qui reste gelée en permanence et sert de « ciment » à la montagne. Bien sûr des écroulements il y en a déjà eu. Mais jamais à ce rythme : ça s’aggrave et ça risque de ne pas s’arranger.</p>
<p>Las, au lieu d’anticiper on fonce dans le mur : depuis la première Loi Montagne de Giscard, les politiques publiques n’ont pas beaucoup évolué. Le puissant lobby du ski est aux manettes et arrose d’argent public et de canons à neige les stations qui ne représentent que 3 % du territoire, pour des skieurs de plus en plus fortunés qui ne représentent que 7 % de la population. Mais ça rapporte, sur fond de conflits d’intérêt, de vitrine commerciale pour le marché chinois et de gros business.</p>
<p>Alors ils financent... Des pistes sous cloche pour skier en plein été à Tignes, des canons qui endettent les stations et risquent fort de ne pas fonctionner longtemps : pour un hectare de neige artificielle (ou « de culture » comme ils disent, ça fait plus chic) il faut 4.000 mètres cube d’eau, 25.000 kilowatts et surtout une température comprise entre -10 et 2°C. Il ne fera pas assez froid pour ça : au Col de Porte, dans l’Isère, la température a pris +1,9°C en 46 ans. Les études montrent toutes que le climat se réchauffe, les plus récentes prévoient qu’en 2100 il n’y aura plus une seule station sous 2.500 mètres d’altitude. Autant dire que ce n’est pas gagné. On va bientôt voir fleurir en montagne des cimetières de canons qu’on n’aura pas fini de payer.</p>
<p>Et si on essayait pour une fois d’anticiper, d’aider l’économie montagnarde à se diversifier, de regarder aussi du côté de la montagne vierge, déconnectée, préservée, et d’arrêter de n’y voir qu’un terrain de jeux pour téléportés ?</p>
<p><a href="https://www.youtube.com/watch?v=zFGY1xqY8-o">Bonus musical : « On s'attend donc au pire, il faut en profiter : on a pas tous les jours de la neige en été » Diabologum (Ce n’est pas perdu pour tout le monde)</a></p>Ça s’est passé dans les Alpes, c’était le 23 août. Et c’est le climat. (Tribune collective)urn:md5:90449ec2b163e47d9e6357dc7a3c6efa2017-09-04T10:05:00+02:002017-09-04T10:05:00+02:00corinne morel darleuxAlternatives et transitionClimat et CopMontagne <h3 style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><a class="media-link" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/photoafp.jpg"><img alt="photoafp.jpg" class="media" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.photoafp_s.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" title="photoafp.jpg, sept. 2017" /></a>Dans les Alpes, l’« effondrement » devient terriblement concret.</h3>
<blockquote>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">Voici la tribune collective que j'ai proposée à divers acteurs, praticiens, élus, chercheurs de la montagne et du climat, suite à l'écroulement qui s'est produit dans les Alpes suisses le 23 aout dernier, symptome très concret du dérèglement climatique et de l'effondrement qui vient. Un appel à l'action, une réponse aux climato-sceptiques qui ont déferlé <a href="https://twitter.com/cmoreldarleux/status/902812256894836737">sur les réseaux sociaux après la diffusion de cette vidéo</a>, et un rappel que la fonte des glaces ne concerne pas que les ours blancs.</p>
</blockquote>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%"><a href="https://reporterre.net/Dans-les-Alpes-l-effondrement-devient-terriblement-concret">Publiée sur Reporterre le 1er septembre</a></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%"><strong><em>L’éboulement mortel qui a ravagé un village des Alpes suisses le 23 août a été provoqué par le réchauffement climatique, selon les scientifiques. Les signataires de cette tribune entendent tirer à nouveau l’alarme, ce drame venant « confirmer l’urgence du combat pour le climat et de [leur] plaidoyer pour préserver la montagne ».</em></strong></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">Comme beaucoup de régions du monde, la Suisse a connu des records de température ces dernières années : la température moyenne y a augmenté de <a href="https://www.tdg.ch/suisse/Berne-cartographie-les-changements-lies-au-climat/story/11730871">2 °C depuis le début des mesures en 1864</a> ; en juillet 2015, il a fait 39,7 °C à Genève, ou encore 37,8 °C à Sion. La multiplication de ces épisodes caniculaires a des répercussions dramatiques. Ainsi, le 23 août dernier, au Piz Cengalo, un éboulement mortel a ravagé le village de Bondo dans les Alpes, entre la Suisse et l’Italie.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">Le lien entre la hausse des températures et cet éboulement est établi, selon le géomorphologue Ludovic Ravanel, chercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et au laboratoire Edytem de Chambéry : pour lui,<a href="http://www.ledauphine.com/faits-divers/2017/08/24/le-rechauffement-climatique-a-l-origine-de-l-effondrement-d-une-montagne"> ce glissement de terrain est « lié aux températures caniculaires des étés successifs qui ont dégradé le permafrost, le sol gelé en permanence qui cimente les montagnes. (…) Pour atteindre une telle profondeur de détachement, un épisode pluvieux ne peut suffire »</a>.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">Dans une <a href="https://www.facebook.com/pg/nouvo.ch/videos/">vidéo diffusée par Radio Télévision Suisse</a>, le géologue Jean-Daniel Rouiller confirme que la fonte du permafrost rend la montagne plus vulnérable aux précipitations qui, dès lors, produisent des laves torrentielles, et prédit que « si ça continue comme ça, de nombreux sommets risquent de partir en miettes et de connaître le même processus ».</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">Analyses partagées par l’OEFV (Office fédéral de l’environnement), sur le site duquel on peut lire, à l’occasion d’une conférence de presse tenue après la catastrophe, que « les effets du réchauffement climatique sont déjà perceptibles en Suisse : fonte des glaciers, recrudescence des périodes de sécheresse et de canicule, déstabilisation du permafrost ». Expert en glissements de terrain au sein de l’<a href="https://www.letemps.ch/suisse/2017/08/29/rechauffement-climatique-precipite-lecroulement-bondo">OFEV, Hugo Raetzo se montre alarmé et confirme</a> : « La fracturation des roches n’est pas directement liée au climat, mais le réchauffement important que connaît la Suisse a une influence sur la stabilité du permafrost et donc sur la fonte du glacier. On peut dire que le réchauffement climatique a précipité l’écroulement de Bondo. »</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%"><strong>Hélas ! La catastrophe est là</strong></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">Dans les Alpes, en France, nous, acteurs, élus, praticiens, chercheurs, de la montagne et du climat souhaitons tirer une fois de plus la sonnette d’alarme à l’occasion de ce drame : 4 millions de m³ de montagne qui s’effondrent, c’est l’équivalent [au bas mot] de mille maisons individuelles, d’un tremblement de terre de magnitude 3. Une énorme coulée de pierre, de boue et de bois qui a dévalé la montagne et ravagé une partie du village de Bondo, sur la frontière italienne. Les habitants, prévenus par le système d’alarme, ont pu évacuer, mais pas huit randonneurs en montagne dont on est sans nouvelles.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">Il s’agit d’un phénomène très inquiétant, qui vient hélas confirmer l’urgence du combat pour le climat et de notre plaidoyer pour préserver la montagne, pour <a class="ref-post" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2016/06/28/Etonnant%2C-non">cesser de ne l’envisager que comme un entrelacs de pistes à équiper de canons à neige</a>, sans considérations climatiques ni environnementales, dans un contresens même économique, et avec une <a class="ref-post" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2016/10/12/Tribune.-Congr%C3%A8s-de-l%E2%80%99ANEM-%3A-%C2%AB-La-montagne-est-un-bien-commun%2C-pas-un-terrain-de-jeux-%21-%C2%BB">cécité de la part des décideurs politiques</a> qui s’apparente de plus en plus à un déni de la réalité et à une incapacité à anticiper.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">Il n’y a plus lieu de parler de « catastrophisme », hélas ! La catastrophe est là. L’« effondrement » devient terriblement concret dans les Alpes, il tue, et il est directement lié au dérèglement climatique, aux épisodes caniculaires et, in fine, à la fonte du permafrost, le « ciment » de nos montagnes.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">Voilà. C’est ce qu’on appelle l’« emballement ». On y est. Et ça ne concerne pas que les ours blancs.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%"><strong>Signataires :</strong></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">. Corinne Morel Darleux, conseillère régionale RCES en Auvergne-Rhône-Alpes, coordinatrice de l’écosocialisme au Parti de gauche – FI ;</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">. Pablo Servigne, chercheur, conférencier et auteur de Comment tout peut s’effondrer (Seuil) ;</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">. Frédi Meignan, président de Mountain Wilderness France et gardien du refuge du Promontoire ;</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">. Txetx Etcheverry, membre de Bizi ! ;</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">. Pierre Mériaux, conseiller municipal de Grenoble délégué à la montagne ;</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">. Lauranne Jacob, juriste-géographe, auteure d’une thèse sur la gouvernance transfrontalière dans les Alpes (Universités de Grenoble-Alpes et de Genève) ;</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">. Nicolas Haeringer, chargé de campagne pour 350.org ;</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">. Antoine Back, conseiller municipal délégué de Grenoble ;</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">. Vincent Neirinck, codirecteur de Mountain Wilderness France ;</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">. Christophe Bonneuil, chercheur en histoire des sciences et des techniques au CNRS.</p>Moitessier, Hamon, Mélenchon, Roc d'Enfer, écosocialisme et FNSEA : un Dimanche en Politique dense sur France 3 !urn:md5:aa2f61b0043fca93e92fccaf902050b82017-01-30T14:58:00+01:002017-01-30T15:38:15+01:00corinne morel darleuxDe la politique en généralAgriculture paysanne et souveraineté alimentaireJean-Luc MélenchonLaurent WauquiezMontagnePGRégion Auvergne Rhone AlpesSons et radioVidéos <p><a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/IMG_7611.PNG" title="IMG_7611.PNG"><img src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.IMG_7611_s.png" alt="IMG_7611.PNG" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="IMG_7611.PNG, janv. 2017" /></a>Voici le "replay" de l'émission Dimanche en politique dont j'étais l'invitée sur France 3 Rhône-Alpes.</p>
<p>Du mythe Moitessier au Roc d'Enfer, en passant par Benoit Hamon, La France Insoumise et la campagne Jlm2017, mais aussi par un débat fort intéressant sur l'agriculture biologique et la politique menée par Laurent Wauquiez à la Région, <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2016/11/21/Agriculture-bio-et-paysanne-%3A-la-fin-des-lucioles-en-Auvergne-Rh%C3%B4ne-Alpes">dont je vous ai déjà abondamment parlé</a>...</p>
<p>C'était cette fois face à un représentant de la FNSEA. Voir le papier spécial consacré à ce sujet avec un extrait vidéo : "<a href="http://france3-regions.francetvinfo.fr/rhone-alpes/vallee-du-rhone/drome/dimanche-politique-plaidoyer-bio-corinne-morel-darleux-1184851.html">le plaidoyer bio de Corinne Morel Darleux</a>"</p>
<p><a href="http://france3-regions.francetvinfo.fr/rhone-alpes/emissions/dimanche-politique-rhone-alpes/corinne-morel-darleux-est-invitee-dimanche-politique-1181425.html">Tout le détail du contenu de cette émission, dense et riche en 30 minutes d'antenne, est sur leur site ici</a> et je vous remets la vidéo juste là :</p>
<div align="center">
<iframe width="544" height="306" src="//embedftv-a.akamaihd.net/f5ec5680847d3ff429b5dde7bd43d36c" frameborder="0" scrolling="no" allowfullscreen></iframe><br /><a href="http://france3-regions.francetvinfo.fr/rhone-alpes/emissions/dimanche-politique-rhone-alpes/corinne-morel-darleux-est-invitee-dimanche-politique-1181425.html" target="_blank"></a>
</div>
<p>... Et pour celles et ceux qui en voudrait encore, je vous recommande le<strong> bonus de vingt minutes de questions-réponses</strong> : il peut être visionné <a href="https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=1027931417311526&id=104763509628326">ici</a> ou encore <a href="http://france3-regions.francetvinfo.fr/rhone-alpes/emissions/dimanche-politique-rhone-alpes/corinne-morel-darleux-est-invitee-dimanche-politique-1181425.html">là pour les allergiques de Facebook ou si le premier lien ne marche pas</a> ;)</p>
<p>Belle séance, et n'hésitez pas à relayer si ça vous plait !
<a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/IMG_7615.PNG" title="IMG_7615.PNG"><img src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.IMG_7615_s.png" alt="IMG_7615.PNG" style="display:block; margin:0 auto;" title="IMG_7615.PNG, janv. 2017" /></a></p>A Messieurs Wauquiez et Chabert, au But de l'Aiglette (Vercors)urn:md5:b31fe24d9b8b5ba69692263bf63ceb912016-10-31T14:05:00+01:002016-10-31T14:13:51+01:00corinne morel darleuxA la Région, compte rendu de mandat décaléMontagneRégion Auvergne Rhone AlpesVidéos <p>L'occasion était trop belle, en ce dimanche ensoleillé sur le Vercors au But de l'Aiglette, de donner à voir ce qu 'est cette fameuse montagne "non aménagée" que Monsieur Chabert, bras droit de Laurent Wauquiez sur la montagne à la Région Auvergne Rhône Alpes, qualifie de "folklore".<br />
<br /></p>
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<iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/g-Hut-lFRG4?rel=0" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>
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<p><br />
Pour celles et ceux qui veulent en savoir plus sur les politiques de montagne, le tourisme des 4 saisons, le coût des canons à neige et autres changements de ton, <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?tag/Montagne">c'est par ici : mot clé Montagne</a>.</p>Tribune. Congrès de l’ANEM : « La montagne est un bien commun, pas un terrain de jeux ! »urn:md5:96500ac0373eafa96b20e71e5ea7a23c2016-10-12T10:58:00+02:002016-10-12T10:58:00+02:00corinne morel darleuxA la Région, compte rendu de mandat décaléClimat et CopEnvironnement biodiversité et pesticidesLogementMontagneRégion Auvergne Rhone AlpesTransports <p style="margin-bottom: 0cm"><strong><a class="media-link" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/Montagne1.jpg"><img alt="Montagne1.jpg" class="media" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.Montagne1_m.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="Montagne1.jpg, oct. 2016" /></a></strong></p>
<blockquote>
<p>Tribune co-rédigée avec Pierre Meriaux, élu en charge de la Montagne à la Ville de Grenoble, à l'occasion de l'ouverture du Congrès de l'Anem (association nationale des élus de montagne, présidée par Laurent Wauquiez) et de la révision en cours au niveau du Parlement de la Loi Montagne. En vous en souhaitant une belle lecture, et n'hésitez pas à diffuser largement, si cela vous plait.</p>
</blockquote>
<p style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;"><strong>Congrès de l’ANEM : « La montagne est un bien commun, pas un terrain de jeux ! »</strong></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;"><em>Corinne Morel Darleux, conseillère régionale d’Auvergne Rhône Alpes (RCES), membre de la commission Montagne</em></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;"><em>Pierre Meriaux, conseiller municipal délégué à la Montagne de la ville de Grenoble</em></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;"><em><a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/Tribune-Anem-Montagne-CMDPM.pdf">Vous pouvez télécharger la tribune en pdf ici</a> ou sur le <a href="http://aurassemblement-elus.fr/wp-content/uploads/2016/10/Tribune-Anem-Montagne-CMDPM.pdf">site des élu-e-s du Rassemblement</a></em></p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Le congrès de l’association nationale des élus de montagne (Anem) débute demain à Saint Dié les Vosges. Ce congrès a lieu entre élus uniquement, et il est sponsorisé par de grands groupes privés, deux bonnes raisons pour nous de ne pas y participer. Il nous paraît pour autant essentiel de faire entendre une autre voix, tournée vers l'extérieur celle-là, et de saisir l’occasion de revenir sur ce territoire particulier, si riche et pourtant si fragile, qui couvre 30% du paysage français. Trop nombreux encore sont hélas les décideurs politiques et économiques à avoir une vision purement mercantile de la montagne.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">La montagne a de tout temps représenté pour les civilisations humaines un lieu de conquêtes et de dépassements humains, des lieux de défense et de protection où placer des fortifications et implanter des villages, des espaces de silence d'où voir au loin, prendre du recul et surplomber le monde. Elle est la source de nos fleuves et rivières, lieu de biodiversité et réserve de services écosystémiques, territoire où se mêlent tout à la fois pastoralisme, tourisme, randonnées et nature sauvage.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">La montagne est un espace à la fois vulnérable et précurseur. Elle est l’amont, notre vigie, et vit en première ligne de nombreuses évolutions. Elle est notamment en première ligne des impacts du dérèglement climatique et fait l'objet de nombreuses études scientifiques. Les politiques de montagne doivent être conçues en lien avec ces travaux, dans l'intérêt général, avec une vision du futur. Elles se doivent d'être innovantes et réactives. Parce que la montagne ouvre la voie, tout ce que nous y réussirons aura les meilleures chances de réussir ailleurs et d'irriguer l'ensemble du territoire national. Pour toutes ces raisons, la montagne doit bénéficier d’attentions particulières de la part des politiques.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm"><b>Mettre l’humain au centre, oui. Le munir des seuls fusils et canons, non.</b></p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Or en Auvergne Rhône Alpes, région la plus montagneuse de France, les décisions ne vont pas dans le bon sens. Laurent Wauquiez met à mal la politique des Parcs naturels régionaux (PNR), leur fonctionnement, leurs moyens, voire jusqu'à leur existence pour ce qui est du PNR du Haut Allier. L’attribution de 3 millions d’euros aux chasseurs pour mener la politique environnementale de la Région est une nouvelle source d'inquiétudes. L’usage de nos espaces et ressources doit faire l'objet d'une concertation large, multipartite, tenant compte de la diversité de ses acteurs. Mettre l’humain au centre, oui. Le munir des seuls fusils et canons, non. Las, le responsable Montagne de Laurent Wauquiez, Gilles Chabert, semble privilégier sa fonction de président du syndicat des moniteurs de ski à sa mission d'élu régional. La notion de conflit d’intérêt semble lui demeurer tout à fait obscure.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Si le Vice-président au tourisme tente de pallier ce manque en affichant dans son discours une volonté de faire vivre la montagne des 4 saisons, les actes hélas, et les budgets alloués, tardent à suivre. Au final, et après dix mois d'exercice, les signes sont clairs : c’est bien la neige artificielle et le marché des sports d'hiver qui a l'apanage de la majorité qui dirige la Région. Plus de 200 millions d’euros d’argent public ont ainsi été mobilisés pour l’installation de canons à neige. Consommation d'eau, d'énergie, endettement des stations et hausse des tarifs : l’installation de ces artifices dans un écosystème fragile ne rend service ni aux habitants, ni à la nature. Et concentrer l’argent public, dont tout le monde s'accorde à dire qu'il est de plus en plus rare, sur 3 % du territoire de montagne au bénéfice des seuls 7 % de la population qui skient encore est pour le moins discutable !</p>
<p style="margin-bottom: 0cm"><b>Sortir des années 70. Penser l'avenir.</b></p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Nous ne sommes plus dans les années 70. Ignorer délibérément le réchauffement climatique et la baisse de l'enneigement n'est ni sérieux, ni responsable. Ce dont ont besoin les territoires de montagne, c'est d'une vision politique qui anticipe et allie développement économique, tourisme et accueil à l’année, en prenant en compte ces nouvelles données climatiques. Qui n'oublie pas les services publics de proximité, les activités de pastoralisme, les besoins des habitants qui vivent de et en montagne toute l'année. Une vision d'avenir, c'est développer la vraie diversité des activités de pleine nature, un tourisme de proximité plutot que de courir vainement dans la compétition aux clients les plus fortunés, une politique qui préserve les atouts de la montagne non aménagée, s'articule avec les espaces valléens, pense l'urbanisation et le transport en tenant compte des impératifs de santé publique et de qualité d'un air déjà saturé par la pollution atmosphérique. Dans ce cadre, le soutien de la nouvelle Région au Lyon-Turin était déjà un très mauvais signal : ce projet risque d’engouffrer des sommes colossales, de mettre en péril la montagne, il regorge de conflits d'intérêts et ne résoudrait de toute façon rien en matière de pollution avant de très longues années. Pourtant des alternatives existent sur la voie ferrée actuelle, occupée à 17 % de sa capacité seulement !</p>
<p style="margin-bottom: 0cm"><b>Loi Montagne : Prendre la bonne piste.</b></p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Il y a pourtant urgence, et ces questions sont d’autant plus d’actualité que la Loi Montagne est en cours de révision à l’Assemblée Nationale. Si ce cadre législatif a été essentiel depuis sa création en 1985, il manque aujourd’hui d'ambition. Pourtant le rapport « Laclais-Genevard » comportait quelques avancées, que nous avions soutenues : disparition de la niche fiscale « Censi-Bouvard » pour les logements neufs, soutien à la diversification des activités, souci de maîtrise des nuisances motorisées en montagne...</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Mais les lobbies ont fait leur travail de sape, et le projet de loi est à l’heure actuelle quasiment muet sur des questions stratégiques majeures, ce que relève d'ailleurs le Conseil Economique, Social et Environnemental dans son avis très critique. Ce projet de loi développe une vision qui reste de moyen terme sur l’adaptation au changement climatique. Il ne traite pas la question des dizaines de milliers de « lits froids » en stations (logements touristiques restant vacants la majeure partie de l’année) ni celle de la réhabilitation ou destruction des constructions effectuées dans les années 70/80, dont l’impact sur la qualité des sites est souvent catastrophique.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm"><strong>Ce congrès de l’ANEM et ce débat national sur la Loi Montagne doivent donc impérativement prendre enfin la bonne piste, celle de l'avenir, et considérer la montagne comme un bien commun à protéger, et non un terrain de jeux à exploiter. Une autre montagne est possible !</strong></p>
<p style="margin-bottom: 0cm"><strong><a class="media-link" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/Montagne4.jpg"><img alt="Montagne4.jpg" class="media" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.Montagne4_m.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="Montagne4.jpg, oct. 2016" /></a></strong></p>
<p style="margin-bottom: 0cm"> </p>Etonnant, non ?urn:md5:4e55dd1c96f4803b1b26f15a9fcb35322016-06-28T14:39:00+02:002016-06-28T14:39:00+02:00corinne morel darleuxA la Région, compte rendu de mandat décaléMontagneRégion Auvergne Rhone AlpesVidéos <p><a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/CorinneMDRegion1.jpg" title="CorinneMDRegion1.jpg"><img src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.CorinneMDRegion1_s.jpg" alt="CorinneMDRegion1.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="CorinneMDRegion1.jpg, juin 2016" /></a>Souvenez-vous... Dans les années 80, le grand Desproges nous régalait chaque soir de son iconoclaste <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Minute_n%C3%A9cessaire_de_monsieur_Cyclop%C3%A8de">Minute nécessaire de Monsieur Cyclopède</a>. L'INA nous en fournit généreusement l'intégrale, et Wikipedia nous précise que la cyclopède est « une machine consistant à faire marcher un cheval sur une chenille de char pour faire avancer l'ensemble ».</p>
<p>Tout ceci j'avoue a titillé ma fibre moqueuse, et donné la furieuse envie d'un parallèle. Osé certes, mais lui aussi ô combien nécessaire.</p>
<p>Après<a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2016/05/05/Grands-fauves-et-libellules-%28conte-moderne%29"> la « libellule dépressive »</a> , le « folklore », la « ruralité dans la pente » et autres générosités de langage fleuri, j'aimerais inaugurer la Minute lunaire de Monsieur Chabert, le "Monsieur <del>Montagne</del> Ski" de Laurent Wauquiez, que je soupçonne d'inventer secrètement une « machine consistant à faire tonner le canon à neige sur une chenille de char pour fêter Noël ». Je suis sûre qu'avec son sens de l'humour légendaire, Monsieur Chabert ne m'en tiendra pas rigueur.</p>
<p>Pour illustrer ce nouvel épisode de compte-rendu de mandat décalé, j'ai donc beaucoup hésité j'avoue entre ce « Amusons nous avec un être cher et un canon » :</p>
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</div>
<p>Et le très adapté « Censurons le rossignol » :</p>
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</div>
<p>Les deux ont leur charme absurde, parfait dans le contexte. Mais le clou reste cette Minute lunaire, à l'occasion du vote du <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2016/04/18/Budget-de-casse-%C3%A0-la-R%C3%A9gion">Plan Neige dont je vous ai déjà abondamment parlé ici</a>.</p>
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<p>Oui, c'est bien Monsieur Chabert, appelant sans vergogne les élus à voter ce Plan neige, en tant que... Président des moniteurs de ski ! Et comme elle ne dure que 30 secondes, je vous invite à la regarder deux fois (si si, allez).</p>
<p>Je suis intervenue immédiatement après cette sortie (voir la vidéo en fin de billet), m'étonnant <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2016/01/06/Pull-rouge-et-parka-rouge%2C-cumul-et-conflits-d-int%C3%A9r%C3%AAts%2C-bonnet-blanc-et-blanc-bonnet">à nouveau</a> de ce curieux mélange des genres. Monsieur Chabert a d'ailleurs du se faire gentiment recadrer, puisqu'après cet appel tonitruant, il n'a lui-même pas pris part au vote. Un souci que n'avait pas eu Monsieur Neuder lorsqu'il est intervenu pour voter la subvention de 4,7 millions au projet de Center Parcs à Roybon, <a href="http://aurassemblement-elus.fr/wp-content/uploads/2016/06/FicheSynth%C3%A9tiqueTA.pdf">territoire dont il est également élu</a>...</p>
<p>Comme quoi, à force de vigilance et de ne rien laisser passer, l'équipe de Monsieur Wauquiez apprend à être prudente et commence visiblement à comprendre qu'elle ne peut pas faire n'importe quoi. Très bien.</p>
<p>(Pour celles et ceux que cela intéresse, je vous renvoie notamment à l'article 2 de la <a href="https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=FBD10C3F1712E416CC53E2718C367DDE.tpdila13v_1?idSectionTA=LEGISCTA000028057466&cidTexte=JORFTEXT000028056315&dateTexte=20160628">Loi n° 2013-907 du 11 octobre 2013 relative à la transparence de la vie publique</a>)</p>
<p>Au-delà de ce vice de forme, et plus sérieusement, le fond de ce Plan Neige prête hélas peu à sourire. C'est une vision simpliste et étriquée, mal travaillée (Monsieur Chabert a tout de même découvert en commission les critères d'altitude prévus en annexe, c'est assez inouï), avec un Plan Neige qui passe totalement à côté de l'enjeu climatique et risque fort de se révéler même dangereux pour les stations les plus vulnérables qui vont s'endetter. D'autant que suite à des interventions d'élus en commission, confirmées d'un amendement déposé par le FN, le seul critère à peu près clair qui fixait l'altitude minimale à 1.100 mètres a été retiré. Autant dire qu'en-dessous de ce seuil, avec une hausse moyenne de <a href="http://www.rhone-alpes.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Climat_actuel_en_Rhone-Alpes_septembre_2010_cle0b2cd1.pdf">+1,9°C au Col de Porte (1.325 m) en 46 ans par exemple</a>, on est à rebours de toute vision d'anticipation, et avant de rentabiliser ces canons - qui ne fonctionnent qu'en cas de températures entre -10°C (rendement maximal) et au grand max +2°C parce qu'il faut quand même bien changer l'eau en flocons - il va s'en écouler des amortissements et intérêts.</p>
<p>Enfin, avec ses dix millions consacrés exclusivement à l'enneigement artificiel, c'est un plan qui dépouille le reste des acteurs de la montagne : les futurs volets annoncés sur l'hébergement, le numérique, la santé, les transports, ne sont assortis d'aucun budget ni calendrier. Ils ressemblent pour l'instant plus à un hochet destiné à calmer les protestations qu'à un plan Montagne. C'est encore une fois d'un mépris total.</p>
<p>Voilà les arguments très résumés que je me suis efforcée de présenter à l'assemblée, une gageure en un temps de parole très réduit. Vous retrouverez ci-après mon intervention écrite « Se méfier des solutions simplistes qui s’avèrent pire que le mal » , et en voici la vidéo.</p>
<p>Deux minutes, salutaires je l'espère.<br />
<br /></p>
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</div>
<p><strong>Plan Neige : « Se méfier des solutions simplistes qui s’avèrent pire que le mal »</strong></p>
<p><em>Corinne Morel Darleux, pour le Rassemblement Auvergne Rhône Alpes</em></p>
<p>Il faut parfois se méfier des solutions simplistes, comme se dire : « il n’y a plus de neige, qu’à cela ne tienne, on va mettre des canons ». Parfois le remède s’avère pire que le mal.<br /></p>
<p>D’abord, ce plan Neige ne va pas aider les petites stations vulnérables, mais au contraire les précipiter dans l’endettement, surtout en moyenne montagne, où l’augmentation des températures ne permettra pas de faire fonctionner les canons.<br /></p>
<p>Ensuite, l’enneigement artificiel n’est pas « propre » : un hectare enneigé au canon c’est tout de même 4.000 m3 d’eau et 25.000 kilowatts ! Avec une telle gabegie, non seulement on ne répond pas au changement climatique, mais on l’aggrave, en accélérant du même coup le manque de neige ! C’est assez typique de la fausse bonne solution.<br /></p>
<p>Et puis, Monsieur Chabert nous disait en commission : « En hiver, pas de neige, pas de client. Le reste c’est du folklore ». Passons sur le mépris contenu dans ce terme. Oui, les skieurs guettent la météo : cela fait partie de la culture du ski. Et quand il neige, la fréquentation est multipliée par 5. Mais ce n’est pas le cas avec les canons. Les stations qui les utilisent en début de saison, comme en 2014 et en 2015, n’atteignent jamais – et de très loin – leurs chiffres habituels.<br /></p>
<p>Ces équipements vont faire augmenter les forfaits, on va perdre les locaux, les jeunes, et les skieurs les plus aisés eux iront skier ailleurs, plus loin, plus haut, là où la neige est tombée. On n’aura rien gagné.<br /></p>
<p>Où est la vision à long terme de l’économie des stations ? <br />
Où est l’accompagnement des acteurs pour s’adapter et se diversifier ?<br /></p>
<p>C’est aujourd’hui qu’il faut investir dans le tourisme des 4 saisons. Or il n’y a dans ce Plan Neige aucune anticipation du changement de modèle vital pour notre Région.
En fin de compte il y a un peut-être un seul point de vrai, quand Monsieur Chabert nous dit, sur l’appel à projets, que « ce sera toujours un copain à <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2016/06/28/lui" title="lui">lui</a> dans la montagne ». Même si, dans mes rencontres avec les acteurs, je n’ai pas rencontré que des fans…<br /></p>
<p>Ce 1er acte d’un futur Plan Montagne néglige les habitants, les refuges, la randonnée, les gites, la pleine nature, l’été, et les 97% de montagne restants. On nous parle de 4 autres actes, mais nous n’avons aucune réponse ni sur le budget ni sur le calendrier.<br /></p>
<p>Au final, aujourd’hui c’est uniquement un plan Neige, très réducteur et prométhéen, que vous nous proposez. Promettre de la neige à Noël à tout prix, c’est nager en plein déni. Vouloir maitriser à tout prix la montagne, en gommer les aléas et les aspérités, c’est en nier toute la singularité et la beauté.
<br />
Nos montagnes méritent mieux. Nos stations aussi. Nous voterons contre ce plan.</p>Hello les montagnards, envie d'un peu de folklore ?urn:md5:050cf3ba67c2369e8cadfac75184bf842016-05-05T10:13:00+02:002016-05-05T10:13:00+02:00corinne morel darleuxChroniques du Diois (Reporterre)Climat et CopEnvironnement biodiversité et pesticidesLaurent WauquiezMontagneRégion Auvergne Rhone Alpes <p style="margin-bottom: 0cm"><a class="media-link" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/20160416_155034.jpg"><img alt="20160416_155034.jpg" class="media" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.20160416_155034_s.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" title="20160416_155034.jpg, avr. 2016" /></a>Ma dernière chronique pour Reporterre a été publiée en début de semaine, la voici. Il y est question de <a class="ref-post" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2016/04/18/Budget-de-casse-%C3%A0-la-R%C3%A9gion">Monsieur Chabert et de ses libellules dépressives</a>, de <a class="ref-post" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2016/04/16/Une-session-budg%C3%A9taire-houleuse-face-%C3%A0-Laurent-Wauquiez">Monsieur Wauquiez et du Center Parcs</a>, de biodiversité et de ballades en montagne.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Le jour même où elle était publiée, Messieurs Chabert et Wauquiez dévoilaient tout fiers leur Plan Neige sur le plateau du Vercors : ce sont 50 millions d'euros d'argent public qui vont être investis durant le mandat dans l'enneigement articifiel, au mépris de toute considération économique, scientifique, humaine et environnementale (<a href="http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/15534-04.05.2016-ITEMA_20977550-0.mp3">écoutez par exemple ce podcast de 5 minutes avec Fredi Meignan, gardien du refuge du Promotoire, sur France Bleu Isère</a>).</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Le tout déclamé à grands coups de canons, dénotant un sens certain de la vision d'avenir, de l'élégance et de la finesse. Je vous laisse juger par ces extraits du <a href="http://www.ledauphine.com/skichrono/2016/05/03/plan-montagne-un-lancement-aux-sons-des-canons">Dauphiné Libéré</a> et de <a href="http://www.montagnes-magazine.com/actus-laurent-wauquiez-neige-culture-base-politique-montagne">Montagnes magazine</a>.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm"><a class="media-link" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/ChabertPlanNeige03052016.jpg"><img alt="ChabertPlanNeige03052016.jpg" class="media" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.ChabertPlanNeige03052016_s.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="ChabertPlanNeige03052016.jpg, mai 2016" /></a><a class="media-link" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/ChabertPlanNeige03052016_2.jpg"><img alt="ChabertPlanNeige03052016_2.jpg" class="media" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.ChabertPlanNeige03052016_2_s.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="ChabertPlanNeige03052016_2.jpg, mai 2016" /></a></p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Voilà. Pour ces élus - rappelons que Monsieur Wauquiez est également Président de l'Anem, l'association nationale des élus de montagne - , la politique régionale Montagne consiste donc à "éduquer" la Région à coups de "canons", et le reste c'est "du folklore".</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Alors allons-y pour le folklore : "Grands fauves et libellules", belle lecture !</p>
<p style="margin-bottom: 0cm"> </p>
<h2 style="margin-bottom: 0cm;">Grands fauves et libellules (conte moderne)</h2>
<p><a class="media-link" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/220px-Dragonfly_eye_3811.jpg"><img alt="220px-Dragonfly_eye_3811.jpg" class="media" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.220px-Dragonfly_eye_3811_s.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" title="220px-Dragonfly_eye_3811.jpg, mai 2016" /></a><a href="http://reporterre.net/Grands-fauves-et-libellules-conte-moderne">Chronique du Diois, publiée sur Reporterre le 2 mai 2016</a></p>
<blockquote>
<p>Une marche en montagne pour faire le vide du fracas du monde est l’occasion d’une réflexion poétique sur la nature, la vie des insectes et la politique des hommes.</p>
</blockquote>
<p>Hier, je suis partie m’aérer en montagne. Prendre de la hauteur, du souffle, m’extirper un peu de la folie du monde. Pleine de peine et de souvenirs de bonheur mêlés, à voir les premières images de <a class="spip_in" href="http://reporterre.net/Le-seisme-de-l-ile-de-Kyushu-relance-le-debat-du-nucleaire-au-Japon">Kyushu</a> et de Guayaquil, cette terre qui tremble au Japon et en Équateur, mes deux pays de cœur, pleine de colère de ces deux réacteurs nucléaires réactivés dans le <a class="spip_in" href="http://reporterre.net/Le-Japon-redemarre-un-deuxieme-reacteur-nucleaire">Sendai</a>, et puis des bisbilles de cette gauche à pleurer, des jeunes debout sur les places réprimés et blessés, et cette session éprouvante à la région <a class="spip_out" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2016/04/16/Une-session-budg%C3%A9taire-houleuse-face-%C3%A0-Laurent-Wauquiez" rel="external" target="_blank">qui finit de nous achever</a>... Mettre de la distance avec le dynamitage de Laurent Wauquiez, entre grand fauve politique et sale gamin qui s’amuse, le lendemain de Noël, à piétiner ses nouveaux jouets. Marcher le nez au vent, et compter les papillons tant qu’il y en a, sur la crête de Desse, entre Marignac et Ponet.</p>
<blockquote class="spip">
<p>Tous en ce monde<br class="autobr" />
Sur la crête d’un enfer<br class="autobr" />
À contempler les fleurs<small class="fine"> </small>»<br class="autobr" />
<strong>Kobayashi Issa</strong></p>
</blockquote>
<p><a class="media-link" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/CretedeDesse.jpg"><img alt="CretedeDesse.jpg" class="media" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.CretedeDesse_s.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" title="CretedeDesse.jpg, mai 2016" /></a>Là-haut, c’est un pêle-mêle de racines, de mousse et de bourgeons, une vraie nuée de volants, mouches et moucherons, insectes bourdonnants et papillons. D’abord agacé, tenté de les chasser en pestant, on se reprend en souriant. En se disant qu’on va pouvoir continuer à faire la blague du motard heureux encore quelques temps, et ce n’est pas si souvent : en France on peut désormais aligner les kilomètres <a class="spip_in" href="http://reporterre.net/Disparition-des-insectes-une">sans qu’un seul insecte ne vienne étoiler le pare-brise</a>. En vingt ans, la moitié des papillons de prairie ont disparu d’Europe et l’<a class="spip_glossaire" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Hesp%C3%A9rie_du_barbon" rel="external" target="_blank">Hespérie du barbon</a> n’a pas été aperçue en France <a class="spip_out" href="http://www.consoglobe.com/papillons-extinction-danger-biodiversite-cg/9#VyjKL1giu9Oe06Dr.99" rel="external" target="_blank">depuis 1997</a>. Un autre signe des temps inquiétant avec la disparition des abeilles, des écrevisses et des coquelicots en bord des champs.</p>
<p>Mais sur la crête de Desse, il y a encore des bourgeons et des chants, le crissement des lézards qui détalent à votre passage et les premières fleurs du printemps. N’en déplaise à monsieur <a class="spip_out" href="http://www.ledauphine.com/skichrono/2016/01/05/gilles-chabert-je-vais-apporter-mon-experience-aux-territoires-au-dessus-de-1000-metres" rel="external" target="_blank">Chabert, le patron du syndicat national des moniteurs de ski</a>, qui croit pouvoir effacer le printemps en rapportant la montagne à deux saisons, l’hiver et l’été, qui se moque du changement climatique et veut utiliser des digues en guise de pansement : le <i>«<small class="fine"> </small>monsieur Montagne<small class="fine"> </small>»</i> de Laurent Wauquiez à la région Auvergne-Rhône-Alpes voit des canons à neige partout et en oublie que des femmes et des hommes vivent en montagne toute l’année. Piqué au vif par mon interpellation sur son <i>«<small class="fine"> </small>plan neige<small class="fine"> </small>»,</i> il m’a répondu en raillant méchamment les protecteurs de <i>«<small class="fine"> </small>libellules dépressives<small class="fine"> </small>» <a class="ref-post" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2016/04/18/Budget-de-casse-%C3%A0-la-R%C3%A9gion">(Récit et vidéo ici)</a></i>.</p>
<blockquote class="spip">
<p>Pour moi, un brin d’herbe a plus d’importance qu’un grand arbre, un petit caillou qu’une montagne, une petite libellule a autant d’importance qu’un aigle.<br class="autobr" />
Dans la civilisation occidentale, il faut du volume.<br class="autobr" />
C’est l’énorme montagne qui a tous les privilèges.<small class="fine"> </small>»<br class="autobr" />
<strong>Joan Miró</strong></p>
</blockquote>
<p><a class="media-link" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/dioisenfleurs.jpg"><img alt="dioisenfleurs.jpg" class="media" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.dioisenfleurs_s.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" title="dioisenfleurs.jpg, mai 2016" /></a>Et comme en écho dans ma boite mel ce matin, <a class="spip_out" href="http://fabrice-nicolino.com/?p=2287" rel="external" target="_blank">l’appel de Fabrice Nicolino</a>. Et comme en écho toujours, sur mon poste radio, quelques mots du président de la Ligue pour la protection des oiseaux (<a class="spip_out" href="https://www.lpo.fr/" rel="external" target="_blank"><span class="caps">LPO</span></a>) captés à la volée entre deux cafés, sur les libellules précisément, avec leurs pointes à 80 kilomètres par heure, leurs 30.000 yeux et leur symbole de bonheur et de victoire en Orient. Alors oui, les libellules, parlons-en.</p>
<p>Au Japon, elles représentent la force et la bravoure, à tel point que le premier empereur du Japon baptisa son pays <i>«<small class="fine"> </small>l’île des Libellules<small class="fine"> </small>»</i> et que certains guerriers en firent leur blason. <i>Dragonfly</i>... dont les petits s’appellent joliment <i>«<small class="fine"> </small>naïades<small class="fine"> </small>»,</i> qui nous épargnent les moustiques et dont les ailes à la structure exceptionnelle inspirent la recherche médicale pour produire des revêtements antibactériens pour certains implants. Libellules, hélas menacées par la disparition et la dégradation des zones humides. Pensez-y, Monsieur Chabert, ne vous moquez pas de celles et ceux qui les défendent et les chantent, à l’instar du poète Tennyson, au <span class="caps">XIX</span><sup class="typo_exposants">e</sup> siècle, qui rimait les <i>«<small class="fine"> </small>lames transparentes d’une cuirasse de saphir<small class="fine"> </small>»</i> de leurs ailes. On ne voit plus de vol de libellules assez souvent...</p>
<blockquote class="spip">
<p>Today I saw the dragon-fly<br class="autobr" />
Come from the wells where he did lie.<br class="autobr" />
An inner impulse rent the veil<br class="autobr" />
Of his old husk : from head to tail<br class="autobr" />
Came out clear plates of sapphire mail.<br class="autobr" />
He dried his wings : like gauze they grew<small class="fine"> </small>;<br class="autobr" />
Thro’ crofts and pastures wet with dew<br class="autobr" />
A living flash of light he flew.<small class="fine"> </small>»<br class="autobr" />
<strong>Alfred Lord Tennyson</strong></p>
</blockquote>
<p><em>(«<small class="fine"> </small>Aujourd’hui, j’ai vu la libellule / Emergeant des puits où elle repose. / Une impulsion a déchiré le voile / De son ancienne enveloppe : de la tête à la queue / Ont jailli des lames transparentes d'une cuirasse de saphir. / Elle essuya ses ailes qui, comme la gaze, ont grandi<small class="fine"> </small>; / Au-dessus des fermes et et des pâturages humides de rosée / Elle a volé, éclair vivant de lumière.<small class="fine"> </small>»)</em></p>
<p>Les plus belles que j’ai vues survolaient une rivière du parc Yasuni, en pleine forêt en Équateur, mais les libellules de la Drôme ne souffrent pas de la comparaison à voltiger l’été, planant et virevoltant avant de se poser gracieusement, le temps d’un battement de cil, compagnes des bains de rivière qui font le délice de nos étés diois. Ces rivières menacées par le projet de Center Parcs en Isère, pour lesquelles la fédération de la pêche de la Drôme <a class="spip_in" href="http://reporterre.net/Victoire-de-l-environnement-a-Roybon-le-projet-de-Center-Parcs-est-recale-par">a déposé un recours</a>... Ce qui n’a nullement empêché le même Laurent Wauquiez de décider d’attribuer <a class="spip_in" href="http://reporterre.net/Laurent-Wauquiez-veut-financer-la-destruction-de-la-nature">4,7 millions d’euros d’argent public</a> à ce projet.</p>
<p><a class="media-link" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/bourgeons.jpg"><img alt="bourgeons.jpg" class="media" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.bourgeons_s.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" title="bourgeons.jpg, mai 2016" /></a>Parce que les rivières et les libellules ne produisent pas de valeur ajoutée dans un bilan comptable, ne consomment pas dans les supermarchés, et ne votent pas, ces messieurs en costume s’autorisent à s’en moquer. Ces fous ne voient pas qu’ils sont en train de tuer la terre qui les alimente, la biodiversité qui les soigne, les abreuve, et parfois, sans doute, les distrait, à défaut de les émouvoir. Ces fous ne voient pas qu’ils sont en train de tuer notre capacité à vivre, à s’émerveiller, et à grandir en humanité.</p>
<p>L’heure est aux grands fauves, en nature comme en politique, <a class="spip_out" href="http://www.arretsurimages.net/breves/2015-06-23/Especes-menacees-soyez-donc-charismatiques-id19007" rel="external" target="_blank">plus charismatiques que les insectes, rongeurs et amphibiens</a>, et pourtant... Les grands espaces sont faits de tout petits riens. Moucherons, bourgeons, mousse et champignons : c’est moins sexy qu’un panda, mais c’est notre bien commun. Regardons les bien.</p>
<blockquote class="spip">
<p>Un insecte remue<br class="autobr" />
Des rides naissent<br class="autobr" />
En nombre sur l’eau.<br class="autobr" />
<strong>Hara Sekitei</strong></p>
</blockquote>Noël au balcon, Chabert sort les canons : nous répliquonsurn:md5:b3505883ff679ac52426e670daaef3cb2016-04-18T12:29:00+02:002016-04-18T12:29:00+02:00corinne morel darleuxA la Région, compte rendu de mandat décaléClimat et CopMontagneRégion Auvergne Rhone AlpesVidéos <p><a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/20160416_155034.jpg" title="20160416_155034.jpg"><img src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.20160416_155034_s.jpg" alt="20160416_155034.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="20160416_155034.jpg, avr. 2016" /></a>J'en parlais déjà dans<a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2015/11/16/%5BTribune-Reporterre%5D-Face-au-changement-climatique%2C-il-faut-changer-les-politiques-de-la-montagne"> cette Chronique du Diois</a> en novembre dernier, et hélas je ne m'étais pas trompée, ça ne s'arrange pas.</p>
<p>Une <a href="http://www.mdp73.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=89&Itemid=37">note récente mise en ligne par l'Observatoire savoyard du Changement Climatique dans les Alpes du Nord</a> indique que cet hiver a bien été le plus chaud depuis le début des mesures, supérieur de 2,7°C à la moyenne observée entre 1981 et 2010. La tendance à une ère de températures douces est confirmée. Côté enneigement, l'avant-saison a connu le plus bas depuis 1959 avec un Noël sec et doux. Il y a eu davantage de précipitations ensuite, mais les températures élevées n'ont pas permis que le manteaux neigeux se stabilise, et la limite pluie-neige est même remontée jusqu'à 2000 m d'altitude.</p>
<p>Un <a href="http://www.placegrenet.fr/2016/02/21/hiver-neige-presque-gout-de-fin-de-siecle/81967">avant-goût du futur pour Daniel Goetz</a>, ingénieur prévisionniste à Météo France Grenoble interrogé par le site PlaceGrenet : « Les hivers difficiles sont devenus un peu plus fréquents, et ils vont le devenir de plus en plus. Ce réchauffement de 3 à 5 °C, c’est ce que l’on prévoit à la fin du siècle. Cette saison illustre ce que sera un hiver normal sur deux ». <a href="http://www.placegrenet.fr/2016/04/17/alpes-nord-lhiver-2015-2016-plus-chaud-1959-nest-fini/87226">Ce que confirme Christophe Chaix, géographe-climatologue</a> à l’Observatoire du changement climatique, interrogé en septembre dernier : l'heure est bel et bien au tourisme des 4 saisons et à notre capacité d'adaptation.</p>
<p>Par ailleurs, <a href="http://www.jeanmichelbaylet.fr/2016/03/jean-michel-baylet-a-recu-laurent-wauquiez-et-lui-a-assure-que-lactualisation-de-la-loi-montagne-sera-faite-cette-annee-en-partenariat-avec-lanem/">la Loi Montagne est en cours de révision et va arriver devant le Parlement cette année</a>, et il y a tant à faire : en plus d'anticiper la diversification des activités liée à cette baisse durable de l'enneigement, il est temps de s'attaquer aux « lits froids », ces logements qui restent vides 10 mois sur 12, de réfléchir sérieusement au fléchage des dispositifs fiscaux de type Censi-Bouvard, temps de se préoccuper des services publics de proximité, d'éducation et de santé, en montagne, des refuges qui ont besoin d'être entretenus, du parcours professionnel des saisonniers, du tourisme pour tous, de l'accessibilité en transports des derniers kilomètres dans des vallées souvent engorgées.</p>
<p>Du coup, pour toutes ces raisons, nous étions plutôt satisfaits de voir la volonté affichée de Laurent Wauquiez, également président de l'association des élus de montagne (Anem), de faire de la montagne une vraie priorité des politiques régionales. A tel point qu'il a souhaité en assurer la responsabilité directe : pas de vice-président en charge de la montagne dans l'exécutif, mais un président de commission, Gilles Chabert, directement rattaché au Président de Région. Las, en cent jours, le fameux plan Montagne a été rapetissé en plan Neige, pour 10 millions d'euros tout de même, mis au seul bénéfice de l'activité ski en stations. Absurde, quand on sait qu'<a href="http://www.ilneige.net/meteo.html">il faut une température de -7°C pour produire une neige artificielle de bonne qualité</a>. Inquiétant, quand on se souvient du fait que <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2016/01/06/Pull-rouge-et-parka-rouge%2C-cumul-et-conflits-d-int%C3%A9r%C3%AAts%2C-bonnet-blanc-et-blanc-bonnet">Monsieur Chabert est également le patron du syndicat national des moniteurs de ski</a>, on se dit qu'il y a du conflit d'intérêt dans l'air... Et ce n'est hélas dans l'intérêt ni des stations, qui vont s'endetter avec un équipement qui ne sera jamais amorti, ni des habitants, qui eux vivent à la montagne toute l'année.</p>
<p>Nous avons donc déposé un amendement en ce sens (<a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/amdmt_tourisme.pdf">à lire ici en format pdf</a>), et c'est en substance ce que j'ai tenté d'expliquer ce 14 avril à Messieurs Chabert et Wauquiez en assemblée régionale, à l'occasion du débat sur le budget :</p>
<div style="text-align: center;">
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Lecteur vidéo intégré</object>
</div>
<p>(Vous pouvez aussi <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/INTERVENTION_amdmt_plan_neige_-_corinne.pdf">télécharger mon intervention en format pdf en cliquant ici</a>)</p>
<p>Je vous laisse découvrir la réponse effarante de Monsieur Chabert, entre « libellules dépressives » et canons à neige pour lutter contre le réchauffement climatique en montagne (sic) :
<br /></p>
<div style="text-align: center;">
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</div>
<p><strong>Amis, je crois qu'il est temps qu'on se réapproprie la montagne, du Vercors au Sancy.</strong>
<br />
On a deux-trois idées, je vous en reparle vite...</p>Une session budgétaire houleuse face à Laurent Wauquiezurn:md5:92bbd629bfa8bb7811c9af08524875e32016-04-16T09:36:00+02:002016-04-16T09:36:00+02:00corinne morel darleuxA la Région, compte rendu de mandat décaléBudgets dette et austéritéCenter ParcsGPIILaurent WauquiezMontagneRégion Auvergne Rhone Alpes <p style="margin-bottom: 0cm"><a class="media-link" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/IMG_2928.JPG"><img alt="IMG_2928.JPG" class="media" height="147" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/IMG_2928.JPG" style="float: left; margin: 0px 1em 1em 0px;" title="IMG_2928.JPG, avr. 2016" width="262" /></a>Voici des nouvelles de la session budgétaire de ce jeudi à la Region, avec un<a href="https://rcf.fr/actualite/politique/region-lopposition-denonce-la-mascarade-budgetaire-de-laurent-wauquiez"> démarrage dans un hémicycle à moitié vide et un contexte assez inédit dont RCF Lyon a fait un assez bon résumé ici</a>. Les groupes PS, PCF, PRG et FN ne sont pas restés pour cette session sur le budget. Nous avons quant à nous décidé de siéger pour représenter tous ceux qui nous ont fait confiance et défendre nos positions face à Laurent Wauquiez comme l'a bien expliqué notre présidente de groupe Monique Cosson : <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/CPRester.pdf">Communiqué "Nous avons choisi de rester".</a></p>
<p style="margin-bottom: 0cm"><a class="media-link" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/IMG_2922.JPG"><img alt="IMG_2922.JPG" class="media" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.IMG_2922_s.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" title="IMG_2922.JPG, avr. 2016" /></a>Nous avons donc, à huit élus d'opposition, bataillé toute la journée et ainsi pu dénoncer les <a href="https://www.lyonmag.com/article/79771/laurent-wauquiez-tacle-sur-une-subvention-a-l-uni">50.000 euros d'argent public au syndicat étudiant de droite l'UNI</a>, l'absence de critères d'emplois dans les aides accordées à STMicroelectronics notamment, les 100 millions d'euros pour une nouvelle autoroute A45 (ici les <a href="http://www.scl-rhone.org/">arguments et alternatives de l'association pour la sauvegarde des coeaux du lyonnais</a>), la suppression des contrats territoriaux CDDRA, les 20 millions d'euros pour des tourniquets et caméras devant les lycées, la casse des réseaux pour l'agriculture paysanne, dont les budgets sont sabrés avec injonction de passer par les chambres d'agriculture (<a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/intervGAL_Leader_CMD.pdf">mon intervention à ce sujet ici en pdf</a>), et le plan montagne réduit à des canons à neige (<a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/INTERVENTION_amdmt_plan_neige_-_corinne.pdf">à lire en cliquant ici</a>). Le premier budget de Laurent Wauquiez a au final été adopté par 108 voix Pour et 8 voix Contre...</p>
<p style="margin-bottom: 0cm"><a class="media-link" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/IMG_2919.JPG"><img alt="IMG_2919.JPG" class="media" height="195" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.IMG_2919_m.jpg" style="float: left; margin: 0px 1em 1em 0px;" title="IMG_2919.JPG, avr. 2016" width="261" /></a>Elus debout, donc, dedans mais aussi dehors, partout : durant la suspension de séance du matin, nous sommes sortis saluer les cheminots qui manifestaient devant l'hotel de Région pour protester contre la suppression de la présence de contrôleurs à bord des TER et dénoncer la "RERisation" de nos trains régionaux (<a href="https://www.facebook.com/104763509628326/videos/816173421820661/">voir la courte vidéo d'ambiance ici</a>).</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">La pause déjeuner elle s'est faite avec les associations et opposants venus assister dans le public à cette session aux conséquences et enjeux si importants pour la suite : militants et responsables contre l'A45, le Center Parcs, réponsables de CLD ou de réseaux de soutien aux paysans, du planning familial, de formation professionnelle... L'occasion d'échanger arguments et pistes pour la suite autour d'un repas partagé, et de reprendre des forces avant d'y retourner.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Parmi les sujets brûlants les plus repris par les media, la menace de suppression du pass contraception (<a href="http://www.liberation.fr/france/2016/04/14/le-cafouillage-de-wauquiez-sur-le-pass-contraception_1446238">voir ici mes réponses à Libération</a>) et la décision de Laurent Wauquiez d'accorder 4,7 millions d'euros d'argent public à Pierre & Vacances pour son projet de Center Parcs à Roybon dans l'Isère. Et ce, alors même que la légalité de ce projet est encore suspendue. J'ai répondu aux questions de Reporterre sur ce sujet suite à l'amendement que nous avons déposé, <a href="http://reporterre.net/Laurent-Wauquiez-veut-financer-la-destruction-de-la-nature ">l'article de Reporterre est là</a>. En vain hélas, malgré l'intervention de ma camarade Myriam Liadouni-Denis (<a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/INTERVENTION_amdmt_center_parc_-_myriam.pdf">à lire ici</a>). <a href="http://www.20minutes.fr/lyon/1826979-20160414-center-parcs-roybon-region-vote-subvention-faveur-projet-conteste">Les 4,7 millions ont été votés</a>. Nous en suivrons très attentivement l'exécution et la légalité.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm"><a class="media-link" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/IMG_2929.JPG"><img alt="IMG_2929.JPG" class="media" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.IMG_2929_s.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" title="IMG_2929.JPG, avr. 2016" /></a>Je vous passe les propos de Monsieur Chabert, responsable Montagne de Laurent Wauquiez me répondant sur les "libellules dépressives", la réaffirmation du projet fou de Lyon-Turin dans le contrat de plan Etat-Région de la vallée de la Maurienne, les élus "anti-système" du FN qui ont tout compris en repassant juste signer la feuille de présence pour une session à laquelle ils n'ont pas participé, le voeu lunaire de Les Républicains demandant à changer le nom de la centrale nucléaire du Bugey, dont les multiples dysfonctionnements gache<s> la sécurité de nos concitoyens</s> l'image des coteaux du même nom (le plus lunaire étant qu'il a été adopté avec les votes des autres groupes, revenus en assemblée plénière après le vote du budget)...</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Notre communiqué de fin de session reprenant l'essentiel des éléments défendus est ici <a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/CPAPBudget.pdf">"Budget 2016 : le coup de bluff de Laurent Wauquiez"</a>, et la lettre d'infos complète des élus régionaux du Rassemblement sur cette session est disponible via ce lien : <a href="http://eepurl.com/bXM5xT">http://eepurl.com/bXM5xT</a> </p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Courage et haut les coeurs, on ne lache rien.<br />
</p>100 jours après avoir gagné la Région, M Wauquiez la tueurn:md5:c65f157b47bf0a76b9defe569da1ab662016-04-12T11:26:00+02:002016-04-12T13:31:13+02:00corinne morel darleuxA la Région, compte rendu de mandat décaléLaurent WauquiezMontagneRégion Auvergne Rhone Alpes <div id="AppleMailSignature">
<p><a class="media-link" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/CorinneMDAuRA1.png"><img alt="CorinneMDAuRA1.png" class="media" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.CorinneMDAuRA1_s.png" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" title="CorinneMDAuRA1.png, fév. 2016" /></a>Laurent Wauquiez est en train de tuer la Région dans une véritable casse organisée des associations locales, des dispositifs d'animation sur le terrain, des réseaux de l'agriculture paysanne et bio, de la culture, et des écosystèmes. Les mauvaises nouvelles tombent de partout, je reçois des messages d'alerte, de colère et de désarroi plein ma boite mail. On me demande d'en parler sur ce blog, comme je l'ai déjà fait sur les réseaux sociaux alors voici, un peu en vrac, où on est...<br />
<br />
Nous sommes depuis deux semaines dans une vraie course contre la montre pour préparer le vote du budget en assemblée plénière ce jeudi. Et ce, dans un flou total sur les orientations de la nouvelle politique régionale. Le débat d'orientation budgétaire a été complètement tronqué avec cinq minutes en tout et pour tout de temps de parole pour les groupes d'opposition, les commissions ont été annulées et reportés au dernier moment, et Monsieur Wauquiez n'ait pas daigné nous fournir le détail du budget : du jamais vu ! Nous lui avons écrit, peine perdue.</p>
<p><em>Voir notre courrier commun ici en cliquant sur l'image pour l'agrandir :</em></p>
<p><em><a class="media-link" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/CourrierWauquiez1.jpg"><img alt="CourrierWauquiez1.jpg" class="media" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.CourrierWauquiez1_s.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="CourrierWauquiez1.jpg, avr. 2016" /></a><a class="media-link" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/CourrierWauquiez2.jpg"><img alt="CourrierWauquiez2.jpg" class="media" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.CourrierWauquiez2_s.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="CourrierWauquiez2.jpg, avr. 2016" /></a></em><br />
<br />
Nous avons tout de même réussi à déposer nos amendements hier en toute fin de journée. La difficulté : ceux-ci doivent être "gagés", c'est à dire que concrètement si on veut proposer d'investir 1 million sur un thème, il faut dire où on prend ce million : sans la ventilation du budget c'est quasiment mission impossible. Laurent Wauquiez aurait voulu museler l'opposition, il n'aurait pas mieux fait. Dommage pour lui, on n'est peut-être pas nombreux mais on est malins. Et déterminés. Donc on l'a fait. 17 amendements pour dénoncer les régressions de M Wauquiez et sa majorité, et proposer un autre projet pour notre Région.<br />
<br />
Bon sang, comme tout se bouscule... Il y a trois mois, une éternité, c'était <a href="https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&cad=rja&uact=8&ved=0ahUKEwja_5Gh4YjMAhWGJhoKHVtTCrEQFggdMAA&url=http%3A%2F%2Ffrance3-regions.francetvinfo.fr%2Fauvergne%2Flaurent-wauquiez-100-jours-pour-tout-changer-884639.html&usg=AFQjCNHtAxPEFBfRlSNroedrhgV4rzTwYQ">en grand vainqueur des urnes que M Wauquiez annonçait qu'il allait tout changer en 100 jours</a>. Aujourd'hui, c'est un homme brutal et dangereux qui apparait, les masques tombent et tout le monde commence à dessiller : cette droite dure, à force de désinvolture démocratique et d'annonces intempestives, est en train de détruire la Région, ses territoires et ses emplois. Quelques exemples et signe des temps pour vous donner une idée de l'ambiance - bien résumée dans cet article de M Rivet-Paturel journaliste au Progrès :</p>
<p><a class="media-link" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/PrgresWauquiez.JPG"><img alt="PrgresWauquiez.JPG" class="media" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.PrgresWauquiez_s.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="PrgresWauquiez.JPG, avr. 2016" /></a></p>
<ul id="yui_3_16_0_ym19_1_1460447500456_22381">
<li id="yui_3_16_0_ym19_1_1460447500456_22380">La majorité De Laurent Wauquiez est divisée, jusqu'à certains membres de l'exécutif qui craquent en pleine commission à la Région ou ne s'y présentent tout simplement pas.</li>
<li id="yui_3_16_0_ym19_1_1460447500456_22382">Les acteurs des contrats locaux CDDRA sont quant à eux vent debout après avoir reçu par simple courrier et avant tout vote de la Région l'annonce de leur liquidation pure et simple. Ils rappellent dans divers courriers le nombre de projets et d'emplois que cela reviendrait à supprimer dans des territoires déjà fragilisés.</li>
<li id="yui_3_16_0_ym19_1_1460447500456_22383">Même fronde du côté des Conseils d'administration des lycées qui refusent les uns après les autres les portiques de sécurité.</li>
<li id="yui_3_16_0_ym19_1_1460447500456_22385">
<p>Après Canal + qui l'a joliment épinglé concernant ses propos délirants sur la ligne de train Paris-Clermont et les Auvergnats "citoyens de seconde zone" <a href="http://www.lamontagne.fr/auvergne/actualite/2016/04/02/quand-le-petit-journal-teste-la-ligne-paris-clermont-sur-les-conseils-de-laurent-wauquiez_11853604.html">(voir l'extrait du Petit Journal ici</a>), c'est au tour des cheminots de monter au créneau : ils seront jeudi devant la Région pour protester contre la suppression de contrôleurs à bord des TER et la "RERisation" de nos trains régionaux. ( l'appel des cheminots : <a href="http://email.change.org/mpss/c/8wA/2yE/t.1w9/amXvIEm1Q1ebB5aWhuXl9Q/h1/KLcqj6mm2DNwtPZFTP391r4QfsHjFrC8MfRUUgxG-2FIe3aEnz3bYZsvGZH-2BJtyNnpipQ0UhJbAAC9oUnFVtkCIQKDflN7c-2F-2Fw3nKWW9qOA6EBdTqheFsFJ8dcu4Bi-2BAqz7lD-2FJD-2B85h50uT-2FugQYrSIQdumO3z313ehgDHQNvMNFBPp2bSGDivU2kyF7SXQJLHDs-2F0gFueDsHlcasyHX43UuYMWvTPinlK9azlKHdz2wruYeiblqrDoTxIz1qiV4v0lDnDJSv3vduGPYBDXtaPB-2BZE470J3D0JZFki8BnDYsZ5F4A-2FY5n-2BzsWEbY6Ir7DZELIGjmpio-2BPo8viXbDywA-3D-3D" style="font-family: 'Helvetica Neue', Helvetica, sans-serif; color: #378f98; margin-top: 0; margin-right: 0; margin-bottom: 0; margin-left: 0; padding-top: 0; padding-right: 0; padding-bottom: 0; padding-left: 0;">Laurent Wauquiez Non à la suppression du controleur dans les TER</a>)</p>
</li>
<li>Devant la Région également, les associations opposées aux 100 millions d'euros annoncés par M Wauquiez - avant tout vote du budget - à une nouvelle autoroute A45 sur des terres agricoles alors que d'autres solutions existent.</li>
<li>Seront également au rendez-vous, <a href="http://pcscp.org/download/Lettre_ouverte_pcscp_region_11042016.html">forts de leur lettre ouverte</a>, les défenseurs de la forêt des Chambaran qui refusent de donner 4,7 millions d'argent public à Pierre et Vacances pour un projet à ce jour illégal, encore sous le coup de recours juridiques, destructeur d'emplois locaux et des écosystèmes, de forêts, de zone humide et de nos rivières.</li>
<li>Côté volet agricole, même chaos et même colère avec la réduction jusqu'à 50%, sans semonce, des aides aux associations et réseaux d'accompagnement bio et paysans : maintenant en Auvergne Rhône-Alpes, ce sera la Chambre d'agriculture et la FNSEA, ou rien.</li>
<li>Enfin, <a href="https://www.francebleu.fr/infos/economie-social/pour-gilles-chabert-le-monsieur-montagne-de-la-region-le-premier-animal-en-montagne-c-est-quand-meme-l-homme-1457683797">le Plan Montagne est dévoyé en Plan Neige</a>, avec des millions qui seront dépensés en pure perte dans des canons à neige à des altitudes où l'enneigement se fait de plus en plus rare, au bénéfice des 8% de skieurs de la population française avec pour résultat des communes surendettées et de l'argent qui n'ira pas au tourisme social ni à celles et ceux qui vivent en montagne toute l'année...</li>
</ul>
<p>Partout dans la Région, ce sont la colère et le désarroi qui s'expriment. Et à côté de ça, M Wauquiez continue de fournir en argent public ses amis de l'UNI (<a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/2016.04.12_CP_denoncant_subvention_UNI.pdf">voir ici notre communiqué en format pdf</a>), d'entreprises privées auvergnates qui réalisent pourtant des bénéfices, ou encore en<a href="http://www.rue89lyon.fr/2016/04/04/pourquoi-laurent-wauquiez-double-t-il-la-subvention-de-jazz-vienne/"> doublant carrément les subventions du festival de son ami Thierry Kovacs de LR pour Jazz à Vienne</a>, et en flattant les lobbies agricoles et du BTP. A ce sujet, on aura également en session jeudi à voter sur le contrat de plan Etat-Région de la Maurienne, déjà retoqué, qui relance l'investissement de la Région dans le projet fou de Lyon-Turin, à rebours du désengagement à saluer de la Mairie de Grenoble, de l'opposition des élus du Val de Suse côté italien (<a href="http://bit.ly/22URIcj">voir ici mon intervention filmée</a>) et même de certains députés de Les Républicains désormais comme le montre ce très bon article du Dauphiné Libéré :</p>
<p><a class="media-link" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/Dord_Grenoble_lyon_turin.jpg"><img alt="Dord_Grenoble_lyon_turin.jpg" class="media" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.Dord_Grenoble_lyon_turin_s.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="Dord_Grenoble_lyon_turin.jpg, avr. 2016" /></a></p>
<p>Des millions là encore d'argent public alors qu'on pourrait faire autrement, et dès maintenant. On marche sur la tête.<br />
<br />
<b>Monsieur Wauquiez, prenez garde : vous avez peut-être encore la majorité dans l'assemblée régionale, mais vous l'avez perdue sur le terrain.</b></p>
<p>Les auvergnats et les rhonalpins sont en train de découvrir votre vrai visage : les "citoyens de seconde zone", Monsieur Wauquiez, c'est vous qui les préparez à coup d'annonces médiatiques ne servant que votre destin national en voulant faire de notre Région un laboratoire régional de la "rationalisation" et d'économies à courte vue. Et cela est en train de se retourner contre vous.</p>
<p>Vos arguments démagogiques de réduction du train de vie des élus n'y suffira pas. Il aurait fallu pour cela que vous quittiez les "plafonds dorés" de votre poste de député.</p>
<p>Soyez assurés, Monsieur le Président, de la présence infatigable des élus du Rassemblement pour vous empêcher de détruire notre belle Région. Vous voulez nous mettre à genoux, nous serons des élus debout.</p>
<p><a href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/2016.04.12_CP_100_jours.pdf">Voir ici le communiqué de presse des élu-e-s du Rassemblement</a></p>
<p> </p>
<p><a class="media-link" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/image_groupe_RCES_01_16.jpg"><img alt="image_groupe_RCES_01_16.jpg" class="media" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.image_groupe_RCES_01_16_s.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="image_groupe_RCES_01_16.jpg, janv. 2016" /></a><br />
</p>
</div>Pull rouge et parka rouge, cumul et conflits d'intérêts, bonnet blanc et blanc bonneturn:md5:5651ceaee7f2cfe6e1b8685cd99ca8762016-01-06T13:14:00+01:002016-01-06T13:25:07+01:00corinne morel darleuxA la Région, compte rendu de mandat décaléLaurent WauquiezMontagneRégion Auvergne Rhone Alpes <p><a class="media-link" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/DioisVercors.jpg"><img alt="DioisVercors.jpg" class="media" src="http://www.lespetitspoissontrouges.org/public/.DioisVercors_s.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" title="DioisVercors.jpg, janv. 2016" /></a>Alors que l'encre de notre communiqué "<a href="http://lerassemblement2015.fr/lethique-a-deux-vitesses-de-laurent-wauquiez/">l'éthique à deux vitesses de Laurent Wauquiez</a>" est à peine sèche, nous apprenons que non content de nommer un exécutif fort peu exemplaire, Laurent Wauquiez nomme également des présidents de commission en direct qui risquent de ne pas l'être beaucoup plus. Après le cumul de mandats, le conflit d'intérêts ?</p>
<div>
<p>Ce 4 janvier, le Président fraîchement élu de la région Auvergne Rhône-Alpes a en effet annoncé son objectif de faire des économies, réduit le nombre d’élus en commission permanente de 68 élus, le maximum prévu par la loi, à seulement 61, et beaucoup parlé d’exemplarité des élus. Mais il n’a à aucun moment mentionné le cumul des mandats. Et pour cause. La liste de l’exécutif, composé de 15 vice-présidents, le maximum prévu par la loi cette fois, est à l’image de son Président : de parlementaire national à Président de communauté d’agglomération, en passant par Maire ou encore Député Européen comme Brice Hortefeux, la plupart de ces nouveaux Vice-Présidents occupent d’ores et déjà une à deux fonctions à laquelle ils devraient consacrer tout leur temps. Un tiers du nouvel exécutif de la Région est déjà parlementaire – et tiens, tous des hommes -, à l’instar du nouveau Président. L’exemplarité de Monsieur Wauquiez et de sa majorité se passe donc d’élus consacrés à leur mandat. Les auvergnats et rhônalpins devront se contenter de vice-présidents à mi temps ou moins.</p>
<p>Monsieur Wauquiez veut faire des économies ? Qu’il indemnise à moitié ses membres de l’exécutif qui ne seront qu’à moitié présents <a href="http://www.lyoncapitale.fr/Journal/Lyon/Actualite/Actualites/L-autre-direct/L-Autre-Direct-avec-Etienne-Blanc">comme l’a déjà confirmé Etienne Blanc, pourtant premier vice-président, à Lyon Capitale</a> !</p>
<p>On notera au passage le curieux pêle-mêle de l’intitulé du vice-président délégué à « la sécurité, aux partenariats internationaux, la chasse et la pêche », confié à <a href="http://www.huffingtonpost.fr/2015/11/28/philippe-meunier-depute-armes-les-republicains_n_8670472.html">Philippe Meunier, Député, connu pour avoir proposé d’armer les parlementaires</a>.</p>
<p>Voilà qui n’augure rien de bon.</p>
<p><span>Et voilà que tombe une autre nouvelle : le Président du très conservateur Syndicat national des moniteurs de ski, m<span>embre des conseils d’administration de la Compagnie des Alpes, de la Banque populaire des Alpes et du </span><span class="CITATION"><span>Dauphiné libéré, ami influent d'un grand nombre de députés, <a href="http://www.challenges.fr/economie/20140228.CHA1021/la-main-de-fer-du-patron-des-moniteurs-de-ski-francais.html">l'homme au pull rouge qui murmure à l'oreille des puissants</a> rejoint l'homme à la parka rouge.</span></span></span></p>
<p><span><span class="CITATION"><span>Laurent Wauquiez a en effet nommé par communiqué hier soir l'isérois</span></span></span><a class="zoomMedia" href="http://s-www.ledauphine.com/images/851BAF6A-1EAD-4656-9C37-095961094E04/LDL_V0_12/gilles-chabert-presidera-la-commission-montagne-photo-le-dl-1452008395.jpg" moz-do-not-send="true" title="Gilles Chabert présidera la commission montagne.
Photo Le DL"> </a>Gilles Chabert pour présider la commission montagne de la Région Auvergne Rhône-Alpes<span>. Il la présidera en direct, sans délégation rattachée à un vice-président de l'exécutif. Qu'en pense Nicolas Daragon, de l'autre côté du Vercors, lui qui est vice-président en charge du tourisme et du thermalisme, mais pas de la montagne ? Quid des potentiels conflits d'intérêts, alors que <a href="https://www.ledauphine.com/skichrono/2016/01/05/gilles-chabert-je-vais-apporter-mon-experience-aux-territoires-au-dessus-de-1000-metres">Monsieur Chabert a d'ores et déjà annoncé que la question de sa démission du syndicat ne se posait pas</a> ?</span></p>
<p><span>En ce qui nous concerne, cette question nous la poserons, et plutôt deux fois qu'une, dès la première réunion de cette commission où je demanderai à siéger avec grand plaisir et </span><span><span>vif intérêt - sans conflit celui-ci</span>.</span><br />
</p>
<p><span><i>Lire aussi sur les politiques montagne : </i></span><a class="ref-post" href="http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2015/11/16/%5BTribune-Reporterre%5D-Face-au-changement-climatique%2C-il-faut-changer-les-politiques-de-la-montagne">Face au changement climatique, il faut changer les politiques de la montagne</a> (Chronique Reporterre)</p>
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