samedi 21 septembre 2013

Transition écologique, la France peut s'en donner les moyens ! (Tribune - argu sur Newsring)

est__22_.jpgTransition écologique : la France peut s'en donner les moyens !

La double politique de l'offre et d'austérité menée par le gouvernement actuel est un cocktail explosif, une véritable bombe à retardement. Ce que l'économiste Yannis Eusthathopoulos nomme un « modèle de croissance économique par dégradation ».

D'un côté, la politique de l'offre qui consiste à continuer de produire n'importe quoi, n'importe comment, pourvu de continuer à alimenter le « marché ». Un exemple ? Donner 20 milliards d'euros de crédit impôt compétitivité aux entreprises, sans aucune contrepartie. On conviendra que ce n'est pas la meilleure manière d'orienter l'économie et le système productif vers une bifurcation écologique.

Ensuite, les politiques d'austérité qui reviennent à tout faire pour, à court terme, réduire les dépenses publiques. Comme d'accélérer la privatisation d'EDF et GDF en plein débat sur la transition énergétique, en oubliant qu'on aura bien besoin de ces leviers là pour mener des politiques publiques volontaristes d'économies d'énergie et de développement des renouvelables. Admettons encore que c'est là une stratégie de désendettement à bien courte vue.

Or on peut à la fois désendetter la France et désendetter les français, tout en faisant de l'écologie.

Comment ? Avec une véritable réforme fiscale abolissant les niches fiscales nuisibles et taxant la publicité et les produits de grand luxe. En introduisant plus de tranches pour l'impôt sur le revenu et donc plus de progressivité, avec un revenu maximal autorisé - soit une tranche d'impôt supérieure à 100% au-delà de 30.000 euros mensuels. Enfin, en renforçant la taxation du capital : il est inadmissible que les rentes gagnées en dormant soient aujourd'hui moins taxés que les revenus gagnés en travaillant !

Ce qui coûte cher aujourd'hui, ce n'est pas l'écologie, le travail ou les salaires, mais bien les actionnaires . La preuve ? En 2012, les entreprises ont payé deux fois plus de dividendes et d’intérêts que de cotisations à la sécurité sociale.

Voilà qui rétablirait la justice sociale et permettrait de faire rentrer des recettes publiques dans les fameuses « caisses de l’État ». Selon nos calculs, détaillés dans le contre-budget du PG, dès la première année ce sont 130 milliards qui pourraient ainsi être dégagés.

De quoi investir dans la planification écologique : structurer des filières industrielles basées sur l'utilité sociale, la réduction de notre empreinte écologique et les droits des salariés, favoriser l'agriculture bio et paysanne, développer la recherche et l'efficacité énergétique, investir dans les transports publics et le ferroutage... Plutôt que d'aller pénaliser les gens sur des comportements contraints comme le propose la taxe carbone, alors que seuls 10% de la population pourrait aujourd'hui se passer de leur voiture pour aller travailler.

Enfin, loin des clichés usés opposant emplois et environnement : selon tous les scénarios de transition écologique, un tel programme créerait entre 600.000 et 1.000.000 d'emplois pérennes.

Ce projet, nous l'appelons écosocialisme. Il est désirable, il est possible. Ne manque que la mobilisation citoyenne pour pousser à une majorité alternative qui le mettra en œuvre. Nous on est prêts... Et vous ?

Photo : Rémy Blang

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