lundi 4 mai 2009

Contre-Grenelle : le roman photo !

9h30. 

Arrivée à Lyon pour la deuxième édition du Contre-Grenelle de l’environnement, le rendez-vous des antiproductivistes à Lyon.

J’ai pris le car à Die à 6h du matin, après avoir, je l’avoue, hésité à venir en voiture. Intenable. Venir en bagnole au rendez-vous de l’écologie politique ! Pauvre Illich... Je me suis résignée à me lever à l’aube.

A l’arrivée, je retrouve Paul Ariès qui me remet mon ticket d’entrée et le bouquin des actes du C/Grenelle. Nous nous sommes croisés peu de fois, et nous connaissons peu. La première fois c’était au colloque du M’Pep, en janvier je crois, à l’invitation d’Aurélien Bernier pour ma toute première intervention au nom du Parti de Gauche. Depuis, nous échangeons régulièrement par mails (oui, malgré l’empreinte écologique des clics dont il sera question aujourd’hui...). J’apprécie ses positions et le boulot qu’il fait, avec le Sarkophage notamment. Baptiste Mylondo, essayiste et utopien, y contribue régulièrement. Il est là lui aussi. Une bonne partie de la famille de l’écologie politique est réunie ce samedi...

Les copains d’Utopia sont déjà là, derrière leur stand, avec une belle banderole, des tracts sur la place du travail dans la société, le Manifeste Utopia et son petit frêre, le tout nouveau Manifeste Européen... Je mesure le chemin parcouru par notre mouvement, je me sens fière qu’on soit là, présents à ce rendez-vous important. Et équipés en matériel militant ! Y a qu’à voir notre beau point fixe à la manif du 1er mai...


Retour à Lyon. Devant la salle, il y a déjà du monde, beaucoup de monde. Certains ne vont pas pouvoir rentrer dans la salle, qui contient pourtant 500 places ! Du coup, un dispositif est prévu à l’extérieur, dans une belle cour arborée, au soleil, pour que les intervenants puisse refaire leur speech devant celles et ceux qui n’ont pas pu rentrer. La preuve en image avec Vincent Cheynet, du journal la Décroissance.

A l’intérieur, le dispositif est impressionnant : un pupitre, seul, sous un halo de lumière, face à une grande salle sombre... Pendant l’introduction de Paul, je sombre gentiment... A ma décharge, je n’ai pas encore pris mon café. Je décroche tranquillement, et l’imagine en chaire, en repensant à son combat contre les sectes. A ma décharge, le décor s’y prête. Je me secoue, le réveil a décidément été trop matinal.

Le premier intervenant, Yannis Youlountas, a longtemps accompagné José Bové. Il nous dit son regret de le voir rejoindre Europe Ecologie et balance sec sur les partis politiques. Son intervention me déprime un peu.

Changement de style et de ton avec Sophie Divry, journaliste à la Décroissance, qui tire à boulets rouges sur Daniel Cohn Bendit. Elle parle à la salle, dans un style enlevé, plein d’humour. En journaliste, elle a enquêté sur « le vrai DCB ». Elle a donc repris ses 4 derniers bouquins et nous en lit les meilleurs passages. On hésite entre le rire et les larmes... L’édition du Contre-Grenelle 2009 ne sera pas tendre pour lui, et DCB va prendre cher tout au long de la journée !

11h.

Malgré tout, je dois me rendre à l’évidence, je n’ai plus franchement l’habitude de rester assise dans une salle toute la matinée... Je décide de faire un tour dehors et profite lâchement de la pause musicale pour m’éclipser. Avec mauvaise conscience, bien sûr.

A l’extérieur, ça discute entre les stands militants et la préparation du déjeuner bio.

Sur le stand de la Décroissance, Aurélien Bernier, du M’Pep, feuillette un numéro du journal.

L’interview de Jean Luc Mélenchon dans la Décroissance en a surpris plus d’un. Avec l’accord de Vincent Cheynet, on en a aussi prévu des copies à disposition sur notre table militante du Parti de Gauche. Elles sont là, à côté de mon intervention au congrès constitutif du PG, un souvenir incroyable...

Autour du stand du PG, on discute déjà ferme, mais il est temps de me décider à prendre un café. Sinon je ne tiendrai pas la distance, la journée va être longue.

Franck Pupunat vient d’arriver. Pile à l’heure... On part à la recherche d’un café avec Céline du PG (notre brillante photographe !). Plus tard, au déjeuner, je me taillerai un franc succès en suggérant que le café soit le dernier produit lointain et polluant à éradiquer de nos modes de consommation... Parce que la chicorée, bon. Moyen.

De retour, je croise Marc Ferrapie, co-listier du Front de Gauche venu de l’Ardèche.

Retour dans la salle, où Aurélien explique les pièges de la monnaie carbone. C’est un sujet qu’il maitrise parfaitement. Hyper à l’aise, il tient toute son intervention sans notes. Impressionnant.

12h30.

Nous partons déjeuner avec les autres intervenants. Ça discute politique, Front de Gauche et convergences... On a réussi à tous se coincer tous à la même table grâce à l’opiniâtreté de Laure Pascarel, d’Utopia. Cette fille là, quand elle a une idée en tête...

Denis Vicherat et elle interviennent en début d’après-midi pour Utopia. Ils se sont partagés le temps de parole. Après l’intervention de Laure sur la critique du capitalisme et ses aliénations, Denis présente brillamment nos positions sur le revenu universel.

C’est chouette de les voir tous les deux à la tribune.

Philippe Corcuff, du NPA, repart de Marx. Je trouve son exposé un peu trop marqué « cours d’IEP », mais j’apprécie qu’il parle au nom du NPA de la nécessité d’avoir un débat « critique, nuancé, argumenté ». Je le note... J’apprécie moins quand il dénonce la « gauche républicaine » qui se penserait en instituteur donneur de leçons. Du coup, plus tard dans l’après-midi, je suggère à Eric, venu filmer pour le PG, de le relancer là-dessus. Qu’on sache si c’est la vision qu’il a du PG...

Toute la journée, Eric s’active pour réaliser de courtes interviews de tout le monde, ici Vincent Cheynet. Autant de vignettes pour le site pour rendre compte de cette journée et contribuer à faire connaitre le Contre Grenelle...

La pause musicale et poétique de François Gaillard me fait regretter mon escapade du matin. Sa chanson « souriez vous êtes filmés » est enthousiasmante. Quand je pense au mal qu’on a de trouver des chansons militantes à la fois caustiques et enlevées pour nos vidéos du PG...

Maurice Charrier nous fait part de son expérience, en tant qu’ancien Maire de Vaulx en Velin, et de ses réflexions sur l’urbanisme et la manière de vivre ensemble. Je discute du PG avec lui juste avant qu’il ne reparte, nous devrions nous revoir très bientôt...



C’est à moi.

Puis Paul décide de conclure à l’extérieur, devant une foule attentive. Du coup je n’ai pas à refaire mon intervention dehors. Je sais que c’est mal, mais je ne peux pas m’empêcher d’être soulagée. Je suis vannée et la perspective de parler devant des personnes à peu près aussi lasse que moi, après cette longue journée d’interventions me réjouissait moyennement.Il réussit le tour de force de captiver l’attention de tout le monde.

Avant de repartir je discute avec Patrick Piro, journaliste à Politis. Nous échangeons sur la fracture entre les tenants du clivage gauche-droite, autour de la ligne de démarcation qu’est le capitalisme, et ceux qui pensent que l’urgence environnementale dépasse ce clivage. Hum... C’est faire semblant d’ignorer que pour sauver la planète, il faut d’abord sortir du capitalisme comme le dit si justement Hervé Kempf.

Ce fut une belle journée, je veux en repartir avec l’espoir d’une convergence politique ouverte à gauche. Et je nous offre cette belle image en guise de conclusion...

Qui a dit que la décroissance ne pouvait pas être joyeuse ?

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