vendredi 26 juin 2009

Panama et petits pois, retour dans le Diois

J'ai enfin retrouvé ma vallée Dioise, mon chapeau de paille et mon potager. Pu consacrer deux jours entiers à faire du vélo, récolter les fleurs de bourrache, bleu électrique et délicieusement parfumées en salade, et à écosser les petits pois de notre jardin partagé. Surnommé le "kolkhoze n°1", on y trouve militants du PC, du PG, du NPA, des verts et quelques anarcho autonomes égarés... Un joyeux pêle mêle où l'on peut d'un moment à l'autre se retrouver à disserter sur Marx en butant les patates.

Depuis les élections européennes, les choses se sont enchainées et le tourbillon post-électoral m'a prise de court. Moi qui pensais que l'après-7 juin me permettrait d'enfin reprendre mes dizaines de mails en retard, de coucher sur le papier toutes les idées qui me sont venues pendant cette campagne, de prendre en main mon nouvel avenir professionnel d'attachée territoriale... Raté.

Entre les analyses brillantes qu'on vous demande alors qu'il vous reste à peine un neurone en activité, les chaleureuses invitations à venir parler d'écologie radicale un peu partout en france, les convergences à poursuivre pour l'unité de la gauche de transformation, le travail sur le programme du PG, la préparation de l'université d'été d'utopia, et toutes les lectures, rencontres, contemplations en retard...

La vie bien sûr continue. Et le gouvernement ne nous laisse pas souffler. L'adoption de la loi Bachelot a renforcé encore plus la lutte pour la sauvegarde de l'hopital de Die. Lors de la fête de la Transhumance nous avons une fois de plus manifesté. Cette fois au milieu des brebis, masques de chirurgiens sur le visage, la bonne humeur vissée au brancard. La fermeture de la maternité ou des urgences chirurgicales, ce serait le début de la fin pour le Diois. 22 ans que le collectif existe, grâce à l'opiniâtreté des résistants d'ici, et notamment de Jean Pierre Rambaud, ancien maire communiste de Die. Prochaine grosse mobilisation le 4 juillet. mais je serai quant à moi en train d'oeuvrer loin de là, à Rennes, pour un Forum Ecologie PG 35 sur l'urgence écologique et les réponses politiques que nous pouvons - que nous devons y apporter.

Cet été, c'est décidé, je me pose et j'écris, je cogite, je médite. J'ai une pleine pochette à exploiter de notes, bouts d'idées éparses, enchainements logiques, démonstrations en germe sur l'écologie républicaine, le lien entre services publics et décroissance, des envies de critique argumentée de la notion de pouvoir d'achat... Et ce début de semaine a été riche en discussions passionnantes avec mes camarades du secrétariat national sur le projet du PG, avec les copains du secteur écologie politique, avec Jean Gadrey et Utopia sur le lien entre productivité, plein emploi, RTT et écologie...

Je me nourris avec avidité de la confrontation entre l'écolo altermondialiste que je suis et les "républicains sociaux" du PG. On se parle, on discute, on n'est pas toujours d'accord, mais on se respecte, on s'apprend des choses, on se mélange, on entremêle nos histoires. Le résultat est pas mal et ça fait du bien. Beaucoup de bien. ça stimule. ça inspire. ça donne envie d'écrire.

Il faut vraiment que je m'installe un bureau dans la petite pièce jaune qui donne sur le jardin.

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