jeudi 24 septembre 2009

Vaffanculo Day

En Italie, nucléaire et souveraineté populaire ne font pas bon ménage

Depuis ce billet, ça me trottait dans la tête. Alors j'ai quand même fini par prendre le temps d'aller fouiller un peu plus cette petite brève, passée inaperçue dans la plupart des médias.

Peu après Chernobyl, en 1987, l'Italie soumet la question du nucléaire à référendum populaire. Le résultat est clair : 79,7% pour l'abrogation des subventions pour centrales nucléaires et 71,9 % pour l'abrogation sur la participation d"Enel, l'entreprise italienne, à des centrales à l'étranger

Sortie du nucléaire, donc. et Viva Italia !

sauf que. 12 ans plus tard, silvio berlusconi inscrit le nucléaire dans ses promesses de campagne. Et – manque de pot - celle-là, il compte bien la tenir. Comment ? En piétinant la souveraineté populaire. Avec la complicité et l'aide commerciale du champion en la matière, le fossoyeur du non au TCE, le VRP du nucléaire, j'ai nommé : nicolas sarkozy.

C'est lors du 27e sommet franco-italien, en février de cette année, que sarkozy propose à berlusconi un "partenariat sans limite" entre EDF et ENEL allant de la formation des ingénieurs à la construction de 4 centrales à partir de 2020. De vieux copains : depuis 2007, les deux boites travaillent ensemble sur l'EPR de Flamanville. Avec le succès qu'on leur connait...

Et c'est là qu'arrive le plus beau. Le 9 juillet 2009, en pleine réunion du G8 à l'Aquila, pendant que là-bas on ergote face à l'urgence climatique, le Sénat italien vote une loi qui permet la relance du nucléaire en Italie. Approuvé par 154 oui, 98 non et 3 abstentions. La vie parlementaire est parfois bien faite ! La voie est désormais libre pour les 4 EPR tout prêts à jaillir des tiroirs d'EDF et d'Enel.

3 aout 2009 (quelle réactivité !) EDF et Enel annoncent la création de leur joint venture Sviluppo Nucleare Italia SRL.

Beppe Grillo a annoncé la tenue d’un futur V-Day contre le nucléaire.

V-Day, pour ”Vaffanculo Day”.

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