vendredi 18 décembre 2009

Chronique d'une mort annoncée...

Il est midi. Et voilà. A moins de 24 heures de la fin du Sommet de Copenhague, les deux questions majeures pour parvenir à un accord ne sont toujours pas réglées. Pas d'engagements des différents pays sur des objectifs contraignants de réductions des gaz à effet de serre pour 2020 et  pas d'accord sur le financement pour les pays pauvres et émergents. Des pailles... ;(

On s'achemine donc vers un simple accord politique, une déclaration de principes sans moyens et sans objectifs contraignants. Selon les Nations Unies, si on additionne les différentes promesses de réduction, on en est encore à un risque de hausse des températures de 3°C. On est très loin du compte pour atteindre la limite des 2°C préconisés par le GIEC ou l'objectif d'1,5°C réclamés par les pays insulaires. Hier soir, dans un ultime sursaut, une cellule de crise a été mise en place pour tenter d'éviter le fiasco. Un groupe de 28 pays (sur les 130 participants) travaillent depuis à rédiger une sorte de "chapeau politique" (le brouillon a fuité, il est ici)à l'accord technique (quel accord technique ?!).

Pendant ce temps, les ONG se voient désormais refuser l'accès au centre des négociations. Jeudi, leur nombre d'entrées a été réduit à 300. Vendredi, ce chiffre serait tombé à 90. C'est pourtant grand : capacité d'accueil de 15.000 personnes. Mais 46.000 accréditations ont été accordées, allez comprendre... On y trouve 3.500 journalistes et à titre d'exemple la délégation du Brésil est composée de 700 représentants ! Les ONG sont paradoxalement victimes du succès de ce Sommet où les chefs de gouvernements du monde entier, après avoir tergiversé sur leur participation, se bousculent désormais. Le Bella Center est le dernier lieu à la mode où se montrer. Les mobilisations citoyennes se poursuivent donc devant le Bella Center et au Klimaforum, en centre ville. Malgré le froid, les arrestations, et les gardes à vue.

Bras de fer entre les deux plus grands pollueurs que sont la Chine et les États-Unis, fiasco de la présidence Danoise et de l'organisation au Bella Center, répression vis à vis des ONG et mouvements citoyens... On tente de se raccrocher aux quelques signes positifs : la montée sur le devant de la scène des pays pauvres et émergents et de leurs revendications vis à vis des pays industrialisés, les interventions d'Hugo Chavez et d'Evo Morales sur la mise en cause du capitalisme, l'émergence d'une internationale militante sur les questions écologiques.

Plus que jamais il est clair que ce n'est que dans la combinaison à la fois de mouvements citoyens, d'expériences alternatives concrètes et d'un renouveau politique que pourront se construire les bases d'une société radicalement différente. On n'a plus qu'à se retrousser les manches.

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