mardi 12 janvier 2010

Où l'on voit qu'il se passe des choses diablement intéressantes à Dreux...

Flash du 16 janvier : décision des travailleurs d'interrompre la reprise de l'activité suite notamment aux menaces de licenciement pour faute grave sur neuf salariés...


... Et qu'une organisation militante ça sert ! Je viens en effet d'assister, avec mon camarade du secrétariat national François Longerinas, à une mobilisation exemplaire au sein du PG sur la lutte des salariés de Philips EGP à Dreux. En 48 heures nous avons réussi à alerter le parti, publier un communiqué, faire un point sur la situation pour les militant-e-s, lancer un débat sur l'utilité sociale de la production (des écrans plasma) et les questions de reconversion industrielle sur les listes du secteur écologie politique du PG, rédiger un article de fond sur les reprises par les salariés en coopérative pour notre hebdo "A Gauche", relancer la discussion sur les pratiques autogestionnaires, organiser une délégation pour aller à la manif de soutien de jeudi à Chartres, le tout en coordination avec les camarades sur place. Je suis ravie :)

Voici un résumé de la situation. Alors que le groupe Philips a annoncé un bénéfice record au 3e trimestre 2009 de 176 millions d'euros, soit trois fois celui du 3e trimestre 2008, il licencie par vagues successives depuis 2005 et décide la fermeture du site de Dreux en 2009. Face au cynisme des dirigeants du groupe Philips décidés à liquider l'usine drouaise, les salariés ont voté le 5 janvier dernier en assemblée générale la reprise de la production sous contrôle ouvrier. Concrètement, les travailleurs n'occupent pas l'usine, ils se rendent tous les jours à leur poste de travail, pour faire ce qu'ils ont l'habitude de faire, à ceci près qu'ils le font en complète auto-organisation, en captant le fruit de leur travail, les écrans produits étant stockés en attendant de voir quelle commercialisation pourra en être faite, et avec un objectif de lutte : éviter la fermeture de l'usine.

Voilà de l'autogestion "en acte", une forme de lutte organisée de manière autogestionnaire, et une initiative exemplaire de défense de l'emploi car les travailleurs démontrent ainsi leur capacité à autogérer leur entreprise et peuvent prouver que « l'usine est rentable, si l'on n'engraisse pas financièrement les actionnaires. » Aujourd'hui moyen de lutte, l'autogestion en coopérative pourrait devenir une issue durable à la crise. C'est bien sûr à celles et ceux qui y travaillent d'en décider... Aujourd'hui, seulement 3% des créations de coopératives sont des reprises par les salariés.

Voilà aussi, concrètement, une mesure de rupture forte que nous porterons pendant les régionales avec la mise en place de soutiens financiers à de telles initiatives par les conseils régionaux.

De la politique comme je l'aime... Enfin du concret, du terrain, du militantisme en actes ! Un pur bonheur... ;)

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