mercredi 7 avril 2010

Laissons le pétrole sous terre dans le parc Yasuni !

Voici une initiative que je suis depuis plusieurs mois grâce à Céline Meneses, notre responsable de la commission international au PG. J'en avais entendu parler la première fois l'année dernière, et j'étais partie fin 2009 au Venezuela avec cet exemple en tête...

L'Équateur propose de renoncer à l'exploitation des quelques 850 millions de barils de pétrole du Parc Yasuni, équivalent à 5 à 6 milliards de dollars, soit 20% des réserves totales du pays. En contrepartie, le gouvernement Correa demande à la communauté internationale une compensation à hauteur de 50% de la manne financière que représenterait l'exploitation de ces réserves.


Cela permettrait, outre la préservation d'une zone très riche en termes de biodiversité, d'éviter l'émission d'environ 410 millions de tonnes de CO2, de freiner la déforestation, la pollution des sols et de préserver les conditions de vie des habitants. L'Allemagne s'était fin 2009 d'ores et déjà engagée à financer ce projet à hauteur de 50 millions d'euros par an, sur une durée de 13 ans.

Depuis, malgré le manque d'empressement des gouvernements européens, le fiasco de Copenhague et un peu de tangage sur le projet au sein du gouvernement Correa, ses émissaires ont retourné ciel et terre, et un appel a enfin vu le jour. Appel soutenu par le PG et dont je suis fière d'avoir été une des premières signataires - un grand merci à Céline, Eduardo et Mathieu !



Il est temps désormais que la mobilisation citoyenne fasse pression sur les gouvernements pour soutenir l'Équateur dans cette initiative d'intérêt général qui va bien au-delà des frontières Equatoriennes, et pourrait bien créer un précédent.


Et si l'Amérique du Sud nous donnait encore une fois l'exemple ?





Pour en savoir plus :


Le parc Yasuni dépend de vous

Yasuni ITT una iniciativa para cambiar la historia (en français)

Documentaire sur le projet Yasuni - ITT - "Une idée simple et révolutionnaire" de Laetitia Moreau

L'Équateur, dont les principales ressources économiques dépendent du pétrole, est prêt à renoncer à l'exploitation de ses gisements les plus importants. En effet, eux-ci sont situés au milieu du Yasuni, un parc qui abrite une richesse et une biodiversité exceptionnelles, classé par l'Unesco réserve mondiale de la biosphère. En échange, le président équatorien Rafael Correa demande une compensation financière au titre de sa contribution à la lutte contre le réchauffement climatique. De la tribune de l'ONU, en passant par Quito, Berlin, Madrid, Bruxelles ou Copenhague, le film retrace la folle course des émissaires de Correa pour convaincre la planète, mais aussi leur propre gouvernement, que cette idée est viable.


Texte intégral de l'Appel national en faveur de l'Initiative Yasuni-ITT en Équateur


Laissons le pétrole sous terre dans le parc Yasuni !


Nous, citoyens, militants pour l'environnement, collectifs et organisations écologistes, associations, partis politiques et syndicats, dénonçons l'échec du Sommet de Copenhague et appelons le gouvernement français et l'Union européenne à soutenir l'initiative Yasuni-ITT en Equateur.

Le projet ITT (sigle venant du nom des trois forages d'exploration qui se trouvent dans la zone : Ishpingo-Tambococha-Tiputini), porté par des mouvements sociaux, est une des initiatives proposée par gouvernement équatorien afin de lutter contre le réchauffement climatique global. Il s'agit de ne pas exploiter quelque 850 millions de barils de pétrole situés dans le Parc Yasuní, une réserve naturelle qui contient une des plus importantes biodiversité dans le monde et qui est habitée par des communautés indigènes d'Amazonie, les Tagaeri, les Taromenane et les Oñamenane (des peuples indigènes qui vivent en isolement volontaire et qui font partie de la nationalité Waorani) .

L'Équateur possède une économie basée principalement sur la rente du pétrole qui représente 22,2% du PIB, 63,1% des exportations et 46,6% du Budget Général de l'État, pour l'année 2008. Les réserves de l'ITT représentent environ 20% des réserves totales connues dans le pays. C'est donc une manne financière dont un pays aussi pauvre que l'Equateur ne peut se passer. Pourtant, la proposition du gouvernement équatorien est de ne pas exploiter ces réserves d'énergie fossile, alors que l'exploitation de ce pétrole lourd, pourrait rapporter à l'État entre 5 et 6 milliards de dollars (avec un prix d'environ 70 dollars le baril).

En échange, l'Équateur, partant du principe onusien de responsabilité commune mais différenciée pour les problèmes environnementaux globaux, demande à la communauté internationale une contribution à hauteur de 50% de la manne financière dont il pourrait disposer s'il exploitait ce pétrole. En effet, éviter les émissions d'environ 410 millions de tonnes de CO2, favoriser la conservation de la biodiversité en Amazonie, éviter la déforestation, respecter les droits des peuples indigènes qui habitent cette terre, apportent des bénéfices à l'humanité dans son ensemble. C'est un pas vers la reconnaissance du climat comme bien public mondial et de la dette écologique des pays les plus pollueurs.

L'échec du Sommet mondial de Copenhague qui devait aboutir à un accord contraignant sur la réduction des gaz à effet de serre, afin de prolonger le Protocole de Kyoto pour la période après 2012, nous conduit à mettre nos gouvernements devant leurs responsabilités, notamment pour qu'ils s'engagent à appuyer des initiatives existantes. Le projet ITT représente en effet une amorce de transition écologique pour aller vers un modèle alternatif de développement non productiviste et respectueux de la «Madre Tierra», de la nature, pour l'Equateur et le reste du monde.

Il ne s'agit plus de faire des discours d'intention sur les impacts du réchauffement global et du changement climatique. Le monde a besoin d'actions concrètes et de la mise en place de véritables politiques publiques en matière d'écologie, appuyées sur les mouvements sociaux et les peuples concernés. Le projet ITT, menacé aujourd'hui par l'absence d'engagements qui conforte ceux qui s'y opposent, est une des premières initiatives qui va dans ce sens-là ; il représente un exemple pour que l'économie post-pétrolière et la justice climatique deviennent réalité.

Nous appelons le gouvernement français ainsi que l'Union européenne à suivre l'exemple de l'Allemagne (qui s'est engagée à financer ce projet à hauteur de 50 millions d'euros par an, pendant 13 ans) et à apporter leur contribution, financière afin que l'Initiative Yasuni-ITT puisse se réaliser. Nous appelons aussi le gouvernement équatorien à poursuivre son projet, en lien avec les mouvements sociaux qui le portent.

Enfin, l'échec des négociations de Copenhague a montré qu'il était plus que jamais nécessaire que l'ensemble des mouvements sociaux et les sociétés se réapproprient le débat. C'est pourquoi nous nous engageons à nous mobiliser collectivement pour soutenir l'Initiative Yasuni-ITT et invitons les mouvements sociaux, les mouvements écologistes et plus globalement le mouvement altermondialiste à soutenir cet appel.


Pour plus d'informations :
http://www.yasuni-itt.gov.ec/
www.amazoniaporlavida.org

Premiers signataires :

Acción Ecológica (Equateur)
Alianza Social Continental
Association Anciela
Association A Sud (Italie)
Association France Amérique latine
ATTAC France
CADTM Suisse
Casa del Arbol (Equateur)
CONAIE (Confédération des Nationalités Indigènes d'Equateur)
ENLACE/PSOL Brasil
Fondation France Libertés
Fundación Pachamama (Equateur)
Ingenieros sin Fronteras (Espagne)
Izquierda Anticapitalista (Espagne)
Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA)
Observatorio de la Deuda en la Globalización (Espagne)
Oilwatch (Equateur)
Parti de Gauche
Parti Socialiste
Solidaires
Les Verts
Alberto Acosta, ex-Président de l'Assemblée constituante et ex-ministre des Mines et de l'Energie en Equateur
Margarita Aguinaga, Casa Feminista de Rosa (Equateur)
François Alfonsi, Député européen Europe Ecologie
Rosana Alvarado Carrión, Présidente de la Commission de Biodiversité et Ressources Naturelles de l'Assemblée Nationale d'Equateur
François Autain, sénateur des Loire-Atlantique, Parti de Gauche
Geneviève Azam, ATTAC France
Sandrine Bélier, Députée européenne Europe Ecologie
Malika Benarab-Attou, Députée européenne Europe Ecologie
Jean-Paul Besset, Député européen Europe Ecologie
Martine Billard, Députée française, Parti de Gauche
Lothar Bisky, Député européen Die Linke, président du groupe GUE/NGL au Parlement européen et président du PGE
Jorge Bocanegra, Adjoint au Maire de Toul-Vice-président de la CCT
José Bové, Député européen Europe Ecologie
Brigitte Brozio, Collège exécutif des Verts, déléguée à l'international et à l'Europe
Raul Camargo, Direction national de Izquierda Anticapitalista (Espagne)
Pascal Canfin, Député européen Europe Ecologie
Nikolaos Chountis, Député européen grec GUE/NGL pour Syriza
Daniel Cohn-Bendit, Député européen Europe Ecologie
Annick Coupé, Porte-parole de Solidaires
Karima Delli, Députée européenne Europe Ecologie
Isabelle Durant, Députée européenne et Vice-Présidente du Parlement Européen, Groupe Verts/ALE (Belgique)
Fander Falconí, Professeur-chercheur à la FLACSO-Ecuador
Hélène Flautre, Députée européenne Europe Ecologie
Enith Flores, Cadtm Ecuador
Judith Flores, Colectivo Feminista (Equateur)
Franck Gaudichaud, politologue et membre du collectif éditorial www.rebelion.org
Jérôme Gleizes, responsable de la commission transnationale des Verts français
Laura Greco, Présidente de l'association A Sud (Italie)
Natalia Greene, Fundación Pachamama (Equateur)
Catherine Grèze, Députée européenne Europe Ecologie
Takis Hadjigeorgiou, Député européen pour Akel (Chypre)
Satu Hassi, Députée européenne, Groupe Verts/ALE (Finlande)
Joe Higgins, Député européen pour le Socialist Party (Irlande)
Nicole Hugon, Conseillère Municipale de la Ville de Marseille, groupe "Les Verts"
Yannick Jadot Député européen Europe Ecologie
Eva Joly, Députée européenne Europe Ecologie
Claudio Katz, Economistas de Izquierda Argentina
Pierre Khalfa, Solidaires
Nicole Kiil-Nielsen, Députée européenne Europe Ecologie
Jurgen Klute, Député européen GUE/NGL pour Die Linke
Alain Krivine, NPA
Patrick Le Hyarick, député européen Front de Gauche
Matthieu Le Quang, Politiste, chercheur associé à la FLACSO-Ecuador
Rosa López, Asamblea de Mujeres Diversas y Populares (Equateur)
Sabine Lösing, Députée européenne GUE/NGL pour Die Linke
Francisco Louçã, Député pour le Bloco de Esquerda (Portugal)
Michael Löwy, NPA
Eduardo Lucita, Economistas de Izquierda Argentina
Ulrike Lunacek, Députée européenne, Groupe Verts/ALE (Autriche)
Piero Maestri, Porte-parole de Sinistra Critica (Italie)
Noel Mamère, Député, Les Verts
Esperanza Martinez, Oilwatch
Jonathan Martinez, Député du groupe Alternatiba au Parlement de Bizkaia (Pays Basque)
Marisa Matias, Députée européenne pour Bloco (Portugal)
Jean-Luc Mélenchon, Député européen Front de gauche
Céline Meneses, Présidente de la commission internationale du Parti de Gauche
Willy Meyer, Député européen GUE/NGL pour Izquierda Unida Espagne
Laetitia Moreau, Réalisatrice de documentaires
Corinne Morel Darleux, secrétaire nationale au combat écologique du parti de gauche
Patrice Perret, Solidaires
Stalin Perez Borges, Coordinateur national de la Unión Nacional de Trabajadores UNETE, miembro del Equipo Nacional del Frente Socialista de Trabajadores FST-PSUV (Venezuela)
Miguel Portas, Député européen pour Bloco (Portugal)
Michèle Rivasi, Députée européenne Europe Ecologie
Raul Romeva i Rueda, Député européen, Groupe Verts/ALE (Espagne)
Laurence Rossignol, secrétaire nationale du Parti Socialiste chargée de l'environnement. Vice-presidente de la région Picardie
Pierre Rousset, Président d'Europe Solidaire sans Frontières (ESSF)
Heide Rühle, Députée européenne, Groupe Verts/ALE (Allemagne)
Catherine Samary, Professeur d'économie à l'Université Paris-Dauphine
Helmut Scholz, Députée européenne Die Linke, Responsable international de Die Linke
Bart Staes, Député européen, Groupe Verts/ALE (Belgique)
Rui Tavares, Député européen pour Bloco (Portugal)
Eric Toussaint, politologue et président CADTM Belgique
Stéphanie Treillet, Economiste
Roseline Vachetta, membre du NPA
Françoise Verchère, vice-présidente du Conseil Général de Loire-Atlantique
Marie-Christine Vergiat, députée européenne Front de Gauche
Esther Vivas, Izquierda anticapitalista (Espagne)
Sabine Wills, députée européenne Die Linke
Dr. Jose Luis Yela, Ecólogo, Professeur à la Universidad de Castilla-La Mancha
Gabi Zimmer, Députée européenne Die Linke

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