mercredi 11 août 2010

Extinction du lynx ibérique

Il se trouve que quand j'étais gamine, et qu'on jouait à ces jeux idiots où on doit donner sa couleur préférée, le prénom de son amoureux, son signe astrologique ou encore son animal favori, à cette dernière question je répondais le lynx.

Il se trouve aussi que je reviens juste d'Espagne.

Et il se trouve enfin que je viens de finir de rédiger une nouvelle de fiction politique qui prend appui sur l'extinction des espèces animales.

Alors, voilà, quand un camarade du PG m'envoie cette information, ça me fait tout drôle. Et je relaye.

J'en profite pour m'excuser auprès de celles et ceux qui, de plus en plus nombreux, m'envoient des infos de combats à relayer. Je m'efforce de répondre à tous les mails, je me renseigne, je transmets aux camarades qui sont au plus près du terrain, mais je ne peux pas tout analyser, vérifier, croiser. Le tri est subjectif, je l'avoue. Mais parfois les choses ressortent. L'info n'est jamais perdue en tout cas. Continuez ;)

Quelques mots rapides pour parler d'un sujet qui peut paraître dérisoire en ces temps de crise, mais qui est un élément de plus pour dénoncer une UE qui voudrait apparaître comme protectrice. Le félin le plus menacé d'extinction en ce moment (et parmi les mammifères les plus en danger) n'est pas dans une contrée lointaine et exotique, un de ces pays que certains regardent de haut en leur reprochant leur manque de règles démocratiques, sociales et écologiques. Non, la première extinction de félidé depuis le quaternaire se fera sans doute en Europe, en Espagne plus précisément.

Ce félin, c'est le lynx pardelle, appelé aussi lynx ibérique. Il est classé en danger critique d'extinction. Sa population qui était estimée à cent mille au début du 20e siècle n'a cessé de décliner, et de façon très brutale ces dernières années (encore qu'il semble y avoir une stabilisation des populations depuis un ou deux ans) : de cinq mille dans les années 1960, on est passé à 2000 en 1990, et l'on est maintenant à 200-250 individus. Les causes de cette disparition : les routes et autoroutes encouragées par l'Union Européenne pour "désenclaver et favoriser l'essor économique" (les routes morcellent les territoires animaliers, empêchent le brassage des populations, et les voitures tuent un nombre important d'animaux), et le développement d'une agriculture industrielle, en Andalousie en particulier (les fameuses fraises d'Espagne par exemple, tu connais mieux que moi les conditions de travail des travailleurs de ce type d'agriculture).

Evidemment, il y a bien quelques programmes européens de sauvegarde de la nature, comme LIFE, qui ont pour but d'atténuer les méfaits de ce type de développement. Mais comme le processus est mauvais par essence, le résultat est connu par avance. A quand la planification écologique à l'ordre du jour de l'UE ?

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