mardi 28 septembre 2010

Peak oil : l'Armée montre le chemin (!) et l'Allemagne tourne le dos...

On ne l'attendait pas de ce côté là, mais ce sont deux prises de position de l'Armée qui rouvrent ces temps ci le dossier "alerte peak oil".

L'Armée allemande, d'abord, qui dans un rapport censément confidentiel, fait état des risques stratégiques, économiques et démocratiques (eh non, pas environnementaux, faut pas pousser quand même) que fait peser la raréfaction à terme des ressources en pétrole à l'échelle de la planète. Cela a été révélé par un article du Spiegel, que le blogueur SuperNo a eu la bonne idée de traduire et de commenter ici (voir aussi les nombreux liens dans les commentaires de son billet, dont l'article du Monde à ce sujet).

... Curieux parallèle avec la toute récente décision du gouvernement allemand de ne pas soutenir financièrement l'initiative Yasuni du gouvernement équatorien. A moins que cette décision n'ait un lien avec la démarche de l'Équateur de mettre en question les traités bilatéraux d'investissement avec l'Allemagne ? Traités destinés à exporter le modèle libéral en Équateur... Yasuni serait-il en train de devenir un moyen de pression pour les Allemands qui veulent continuer à exporter leurs multinationales ? Bigre.

Et voilà que dans le Canard Enchainé, ma lecture café-croissant du samedi matin, je découvre que l'Armée française elle aussi commence à sursauter. L'amiral Edouard Guillaud, chef d'état major des armées, a ainsi enfoncé le clou en affirmant que la période était au retour de la guerre : prolifération nucléaire, conflits pour le pétrole, pour l'accès à l'eau, les enjeux alimentaires etc. Un peu plus et il me paraphrasait en citant Mad Max, mon exemple préféré.

Peak oil, ou : quand le productivisme fournit du taff aux militaires. Chouette perspective ^^

Faut-il rappeler que le pétrole et ses dérivés interviennent dans la production de plus de 90% des biens industriels ?

Plutôt que de faire ami-ami avec les dictateurs et autres régimes autoritaires producteurs de pétrole (le choix ne manque pas) et de continuer à foncer dans le mur en prenant l'air dégagé, en attendant tranquillement qu'on nous mette en place des quotas et autres permis de consommer que les plus riches pourront s'échanger moyennant finances à la Bourse du Pétrole, ce serait peut être pas idiot de planifier la sortie de la dépendance, de faire preuve de sobriété énergétique et de revoir nos modes de production et de consommation...

Et de commencer tout de suite.

... Non ?

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