samedi 23 octobre 2010

Alimentons les régions !

Je me permets de reprendre le mot d'ordre de la campagne lancée par Minga et Nature & progrès, pour introduire le court texte que j'ai rédigé avec Virginie Guillotin, attachée auprès des élus Front de Gauche, pour la gazette de la Région. La contrainte : moins de 2000 signes pour parler d'alimentation... Une gageure.

(Photo : de ferme en ferme, Drôme des collines)

Pour une alimentation de qualité qui aille de pair avec une rémunération digne pour les agriculteurs et une plus grande sécurité alimentaire dans le monde, nous devons défendre une agriculture paysanne, bio, locale et vivrière, au Nord comme au Sud.

Aujourd'hui les politiques de dérégulation de l’offre engendrent des catastrophes. Dans les pays du Sud, le FMI et l'OMC imposent leur diktat de « concurrence libre et non faussée » et mettent en danger la souveraineté alimentaire des pays en favorisant les monocultures intensives destinées à l'exportation et la spéculation sur les denrées alimentaires. Au Nord, les politiques menées par l’Union Européenne et le gouvernement français n'empêchent en rien que les prix payés aux producteurs stagnent ou baissent, tandis que les prix à la consommation augmentent ! L'argent de la PAC va aujourd'hui aux plus gros, alors qu'on ne compte plus le nombre de petites exploitations exsangues, acculées à la disparition. De nombreux producteurs sont au bord de la faillite. C'est ainsi qu'en septembre dernier, les éleveurs manifestaient leur mécontentement au salon de l’élevage à Rennes. Du côté des producteurs de lait, c'est la Confédération paysanne qui revendique son droit à siéger au CNIEL (Centre National Interprofessionnel de l'Economie Laitière) afin de participer aux négociations sur les orientations et sur les prix, jusqu'ici réservées à la seule FNSEA.

Enjeux environnementaux, de santé publique, économiques et sociaux, l’activité agricole joue un rôle essentiel. On le sait bien dans nos régions rurales ! Approvisionnement bio et local pour les cantines de nos lycées, aide à l'installation et à la transmission, aux circuits courts et à relocalisation de l’activité agricole, protection des surfaces cultivables face aux apppêtits marchands des bétonneurs, la Région possède de nombreux leviers d'action. Elle en a aussi les atouts grâce à ses agriculteurs et à ses territoires, ses filières reconnues, ses AOC et ses grands projets, comme Biovallée dans la Drôme. Alors gagnons en cohérence sur la protection du foncier agricole, faisons preuve de volontarisme politique et nous ferons de Rhône Alpes une région pionnière !

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