mercredi 27 octobre 2010

Résister pour éviter la dystopie

Où j'exhume une note de blog de 2008 de Jean Pierre Martin (sous forme d'extraits choisis) intitulée "2048", pour que dans 38 ans, on ne s'entende pas dire...

Dis donc Papy, c’est bien en 2008 que le Maréchal Sarkozy a pris le pouvoir ?

Euh, c’est plus compliqué que ça. C’est effectivement en 2008 qu’il s’est octroyé les pleins pouvoirs et a dissous la république pour recréer l’Etat Français, avant de s’auto-désigner Maréchal en 2009. Mais il était déjà au pouvoir, élu démocratiquement en 2007. (...)

Mais comment un fou pareil est arrivé au pouvoir démocratiquement ?

Disons qu’à l’époque il contrôlait tous les médias. La propagande médiatique a été telle que les gens ont fini par adhérer.

Et il a profité de ses pleins pouvoirs pour briser les libertés individuelles et casser le système social.

Euh non ça en fait, il l’a fait avant... On était encore en démocratie quand il a supprimé la durée légale du travail, vidé de son contenu le code du travail, supprimé la sécu, les retraites, le droit de grève, imposé les nanotechnologies, les OGM, le travail obligatoire, le traité constitutionnel européen... tout en menant une politique fiscale favorable aux riches, en affichant sa vie de milliardaire... on vivait une drôle d’époque tu sais...

Par contre la traque des étrangers, leur enfermement dans des camps ça a commencé avec la guerre ?

Non plus... pour se faire élire, Sarkozy avait mené campagne sur le thème des étrangers qui prennent notre boulot, volent nos enfants, profitent de nos prestations sociales. Donc dès son élection, il a commencé une sorte de grande chasse à l’homme avec comme objectif 25 000 arrestations et déportations par an. (...)

Et toi, tu faisais quoi ?

Attends, qu’est ce que tu crois ? J’ai participé à quelques manifs... et puis je n'ai pas voté Sarkozy... (...)

Mais les exactions ont commencé avant. Tu vivais bien en démocratie, quand ils ont raflé les étrangers, dépouillé les pauvres, brisé la solidarité sociale ???

Je sais, ça peut paraître hallucinant, mais je crois qu’on avait fini par s’habituer. On s’indignait entre amis mais ça n’allait jamais plus loin. J'ai le souvenir d'une grande léthargie, d'une société hypnotisée, paralysée. Ah mais attends si, je me souviens qu'on tenait un blog avec des copains où on dénonçait vachement... j’aime autant te dire qu’on tapait fort, on n’avait pas notre langue dans notre poche... (...)

La vérité c’est que j’étais un lâche. Avec le recul, on se dit qu’il aurait mieux valu mourir les armes à la main plutôt que de subir autant d’humiliations et d’assassinats chez nos amis. Qu’il aurait mieux valu réagir dès le début, quand il était encore temps, quand l’armée n’occupait pas encore les rues. Mais j’étais lâche, et je crois que ma génération entière était lâche et individualiste. (...)

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