dimanche 30 janvier 2011

De retour du forum écologie du Front de Gauche à Bordeaux

Le forum Écologie du Front de Gauche a réuni pas loin de 600 participant-e-s à Bordeaux, jeudi dernier. Ça valait le coup de galérer un peu à sa préparation ;)

Nous y avions invité Maxime Vivas (Le grand soir, lire ici son intervention), Maxime Combes (Aitec - UCJS), Partice Perret (Solidaires) et Jacques Testart (Fondation Sciences citoyennes). Jean Luc Mélenchon (voir son intervention en vidéo ici) et André Chassaigne ont conclu la soirée que j'ai eu le plaisir et l'honneur d'introduire... Malgré le manque de temps pour les questions de la salle, éternel problème de ce genre d'exercice, surtout avec 600 personnes, le débat a été intéressant. Ne serait ce que parce qu'il n'a pas éludé les questions qui fâchent, le nucléaire ou le rapport à la croissance... au hasard ;) Et que du coup on a eu des discussions honnêtes, et qui ont permis de montrer qu'on avançait ensemble sur ces questions vers l'écologie radicale.

De quoi redonner envie de se retrousser les manches. Sincèrement ? C'est pas toujours facile de faire ces passerelles et de porter l'antiproductivisme. Mais les premiers retours suite à ce forum sont très positifs, ils montrent que notre discours clairement anticapitaliste au FDG porte, qu'EELV ne peut continuer à revendiquer le monopole de l'écologie, et que le PG peut devenir le lieu de convergence de l'écologie politique, du socialisme et de la république sociale... Tout ça vaut pour encouragement, malgré les embûches sur certains thèmes, à continuer d'entrainer tout le monde avec nous dans cette voie ;)

En attendant les vidéos, voici le texte qui a été soumis au débat et qui va continuer d'animer nos discussions, bien au delà du PG, du PCF et de la GU, j'en suis sûre ! (et vivement que les copains de la Fase, du M'Pep et du NPA nous rejoignent... :)

« Face à la crise écologique, unir l’écologie et la justice sociale ! »

Forum national du FDG pour un programme partagé de gouvernement

Bordeaux, le 27 janvier 2011

PROJET DE TEXTE DU GROUPE DE TRAVAIL NATIONAL INTRODUCTIF AU DEBAT

 La crise écologique est la conséquence d'une exploitation sans limites des ressources naturelles qui provoque une détérioration profonde, parfois irréversible, de l’environnement.

Comme le disait André Gorz, il y a leur écologie et la nôtre... L'écologie politique va bien au-delà de la défense de l'environnement. Nous sommes pour l'agriculture paysanne, contre la culture des OGM en plein champ, pour les énergies renouvelables et la relocalisation. Bien sûr. Mais cela ne suffit pas. Car notre écologie s'oppose aux logiques de récupération libérale de l'écologie hypocritement labellisées "croissance durable" ou "capitalisme vert". Elle se veut radicale, au sens où elle ne se contente pas de réparer les dégâts, mais s'attaque à la racine des causes de la catastrophe écologique : culte du profit, règne de la concurrence et du libre échange, montée des inégalités et fuite en avant productiviste... Parce que nous faisons le lien entre l'oligarchie, les très riches, et la destruction de la planète, notre écologie ne peut qu'être profondément anticapitaliste et éprise de justice sociale. C'est l'exemple de la taxe carbone, injuste socialement, à laquelle nous opposons notre proposition de loi sur la fiscalité écologique et notre programme de rénovation thermique, mesure à la fois écologique et sociale.

Parce que le système actuel provoque l'exploitation à la fois des individus et des écosystèmes, notre écologie vise à changer de système et à proposer des ruptures de transformation écologique et sociale, fermement ancrées à gauche, solidaires, internationalistes et citoyennes. Revoir nos modes de production et de consommation, dépasser le culte de la croissance économique à tout prix, interroger nos besoins et la notion de richesse. Repenser les rapports Nord-Sud et les solidarités internationales : nous défendons une autre mondialisation au service des peuples. En finir avec l'OMC et refuser la construction actuelle de l'Union Européenne avec son cortège de privatisations de services publics essentiels. Nous voulons impulser la construction d'une autre Europe que celle de la concurrence libre et non faussée.

C'est un vaste programme, mais il est à la hauteur de l'enjeu. C'est pourquoi nous avons souhaité organiser ce Forum pour un programme partagé, ouvert au delà des organisations du Front de Gauche, avec nos invités, et de manière argumentée, sur la base de ce texte introductif à nos échanges.

1. A l’échelle européenne et mondiale : quelle rupture mettre en œuvre ?

Les causes de l'urgence écologique sont à chercher dans la recherche effrénée du profit et de l'exploitation sans limite des êtres humains et des ressources naturelles. Avec les transports de marchandises extrêmement polluants, aujourd'hui un jean fait le tour du monde avant d'arriver dans nos placards, après avoir été produit dans des conditions indécentes à l'autre bout du monde, du fait du dumping social et environnemental. Mais le problème trouve aussi sa source dans les politiques de l'OMC, du FMI et de la Banque Mondiale, relayées par les gouvernements libéraux qui détruisent les services publics, l'agriculture vivrière, la transformant en monocultures destinées à l'export – comme pour la Politique Agricole Commune de l'Union Européenne qui offre des subventions aux trusts agricoles. Le résultat, c’est la ruine des paysans, les migrations forcées des populations et la régression xénophobe dans la mise en place d’une Europe forteresse.

La logique du capitalisme vert revient à créer des mécanismes qui font de la protection de l'environnement une nouvelle source de profit, sans souci des conséquences sur l'environnement ni sur les conditions de vie des peuples ! La seule préoccupation est de créer de nouveaux champs de valorisation du capital pour réaliser des profits. Les « droits à polluer » et les « émissions carbones » deviennent des marchandises cotées en bourse et qui sont l'objet de spéculation financière. Les accords internationaux MDP (mécanismes de développement propre) et MOC (mise en œuvre conjointe), offrent de nouvelles sources de profits aux multinationales au détriment des populations des pays du Sud.

Ce n'est pas de ce monde là que nous voulons ! L'écologie est une préoccupation qui va au-delà des frontières, on le voit bien dans le cas du dérèglement climatique. La réponse doit elle aussi être globale et internationaliste. C'est pourquoi nous défendons la reconnaissance de la dette écologique et la protection des biens communs, préservés des logiques marchandes au nom de l'intérêt général. Nous soutenons les initiatives innovantes, comme le projet de Yasuni ITT en Equateur, qui vise à laisser le pétrole sous terre. Nous soutenons l'initiative de la Bolivie qui a permis que l'accès à l'eau soit reconnu comme droit fondamental par l'ONU.

La crise environnementale à laquelle l'Humanité est confrontée a plusieurs aspects : crise climatique, crise alimentaire, crise énergétique, crise urbaine... Depuis plus de 150 ans, le capitalisme a entraîné un développement anarchique et brutal de la production, avec le renfort de la publicité, des modes et du crédit à la consommation, sans prendre en compte les besoins humains réels et les limites des ressources naturelles. Seule la réalisation de profits, et la satisfaction de besoins artificiellement créés étaient les critères des choix économiques. Pour nous ce n'est pas l'activité humaine, ni même l'industrie qui sont la cause de la destruction de notre environnement, mais bien son développement irrationnel, dans une logique productiviste, qui entraîne une exploitation effrénée des ressources naturelles dans le but de valoriser les capitaux investis.

Aujourd'hui, la crise climatique dans laquelle l'Humanité est entrée depuis la fin du 20ème siècle joue un rôle d'accélérateur brutal des inégalités sociales, des crises alimentaires et énergétique. Depuis plus de 10 ans maintenant, les rapports du GIEC ont démontré l'ampleur des conséquences de la crise climatique et du réchauffement de la planète. Faire aboutir les mesures nécessaires, qui supposent la diminution des émissions de gaz à effet de serre, est une nécessité qui ne peut être contournée. C’est dans cette perspective que nous proposons de nouvelles coopérations pour un co-développement avec la création d’un fonds sous l’égide de l’ONU financé par la réduction des armements nucléaires et dédié aux pays du sud ( dette écologique pour le transfert de technologies et de brevets). C'est donc bien un enjeu de société auquel il faut apporter des réponses globales, à l'échelle internationale.

L'Union européenne porte sa part de responsabilité. Un exemple : le fret, élément essentiel d'une politique écologique, dépend aujourd'hui des directives de libéralisation du rail décidée par l'UE. Un autre exemple : la relocalisation, qui permettrait de rapprocher la production des biens des consommateurs, est interdite par les articles du traité de fonctionnement de l'UE. Or, faut il rappeler que le peuple a voté contre ce Traité en 2005 ? Nous refuserons les directives européennes contraires à l'intérêt général. Nous sommes prêts à impulser une désobéissance européenne, non pas pour se replier sur le seul échelon national, mais pour impulser la construction d'une autre Europe, qui ne soit pas au service des marchés financiers mais des besoins sociaux et environnementaux. Les libéraux anglais ont su le faire (avec la mise en place de l’ « opt out » qui permet de déroger à certaines limitations) sur la durée légale du temps de travail. Sarkozy l'a fait pour sauver les banques... Et nous on ne le ferait pas pour sauver la planète ?

Nous voulons impulser une autre mondialisation, à l’opposée de celle mise en œuvre par l’OMC qui est basée sur la course aux profits. C'est un travail évidemment gigantesque, qui peut commencer à se concrétiser en développant une coopération internationale qui facilitera la mise en place d'un nouveau mode de développement, les transitions en termes d'emplois, d'industries qui sont indispensables et doivent être basées sur les productions socialement utiles et respectueuses de l'environnement.

2. La révolution écologique c’est maintenant ! Quelle implication populaire et quelles mesures gouvernementales immédiates pour une planification écologique et démocratique ?

Une conviction est de plus en plus partagée : les crises (alimentaire, écologique, financière, démocratique…) ne sont pas fatales. Elles appellent de nouvelles avancées de civilisation qui remettent en cause les modes de production et d’échanges capitalistes, la recherche exacerbée du profit, et au-delà l’ensemble des rapports de domination, d’exploitation et d’aliénation qui gouvernent le monde, les êtres humains et la nature depuis des millénaires. Un nouveau mode de développement, c’est d’abord une action publique résolue en faveur d’une maîtrise citoyenne sociale et écologique de l’économie régie aujourd’hui par le capitalisme financier et productiviste. Ce que nous voulons c’est un autre mode de développement permettant de préserver la planète pour notre génération et celles qui viennent, donc soutenable et renouvelable sur le plan écologique, tout en poursuivant notre ambition d’égalité, de justice sociale, de progrès humain. La question d’une croissance saine en terme d’emploi, de formation, de protection sociale et de services publics est une des questions fortes en débat, y compris au sein de notre rassemblement. Une question essentielle est de répondre aux besoins humains avec l'extension de la démocratie et de nouveaux pouvoirs d'intervention des salariés

Nous engagerons un large débat populaire qui permettra de déterminer quels secteurs de l’économie devront être prioritaires et sur lesquels les investissements devront s’accroître et quels secteurs sont jugés inutiles et néfastes et devront être abandonnés. Bâtir un autre mode de développement suppose d’agir pour des transformations profondes de la société. En effet le capitalisme est incapable de résoudre la crise écologique pour une raison fondamentale. Le maintien voire le développement des écosystèmes - qui ont besoin de temps longs - est incompatible avec la recherche maximum et à court terme du profit. C’est bien une rupture avec la logique de la concurrence et de la course au profit que nous voulons imposer.

Nous menons le combat pour réduire dans un même mouvement les inégalités sociales et environnementales. Les enjeux environnementaux sont en effet étroitement liés aux enjeux sociaux et les familles modestes, les personnes et les salariés en situation précaire sont les plus exposés aux risques environnementaux. En 40 ans, malgré une croissance considérable de la richesse produite dans le monde, les inégalités n’ont cessé de s’accroître : l’écart entre les plus pauvres et les plus riches était de 1 à 30 en 1960, il est aujourd’hui de 1 à 80. C’est insoutenable !

Une transformation écologique et énergétique est nécessaire qui préserve le droit de chacun à l’énergie et qui réponde aux besoins de la population comme de la société, car la logique d'accumulation matérielle et la mondialisation libérale non seulement aggravent les inégalités sociales, mais elles mettent également en cause la préservation de la planète. C’est dans cette perspective que nous militons pour une appropriation publique et sociale des biens communs de l’humanité : eau, énergie, air, terre…. Face au changement climatique nous devons penser l’après pétrole - énergie fossile en voie de disparition, et des plus contributives à l’effet de serre - et ouvrir en grand le débat sur la politique énergétique française et européenne : systématisation des plans climat, programme d’économie et d’efficacité énergétique [habitat aux normes écologiques, développement des transports en commun, ferroutage et fluvial…]. Dans tous les domaines, notre objectif est de viser la sobriété énergétique. Nous engagerons un soutien massif au développement des énergies renouvelables (solaire, géothermique, hydraulique, éolienne). Il est urgent d’accélérer les efforts de recherche en matière d’efficacité énergétique dans toutes les directions. Nous reconnaissons qu'un débat existe dans la société, dans le mouvement ouvrier sur la question du nucléaire. Ce débat existe également au sein du Front de Gauche entre la suppression progressive du nucléaire ou le maintien d'un nucléaire sécurisé et public. Un débat national sur la politique énergétique et le nucléaire devra être conduit, de l'information jusqu'à la décision à l'issue d'un référendum populaire. Un contrôle indépendant et citoyen doit permettre d'assurer la transparence du dossier. .

La question du développement de services publics de l’environnement et de l’écologie devient cruciale, tout comme celle d’entreprises publiques fonctionnant avec des critères d’économie de ressources naturelles et de moyens matériels, en alternative à la domination-prédation de l’environnement et des écosystèmes. Des services publics nationaux coopérant entre eux jusqu’au niveau mondial pourraient concerner les « ressources naturelles » (eau, énergie, agriculture …), mais aussi la connaissance de la production, des effets des technologies, voire le transfert des technologies. L’importance du rôle des services publics est essentielle, autant d'un point de vue environnemental, d'aménagement du territoire que social.

Développer les services publics et s’émanciper des marchés demande de tout autres financements : beaucoup plus massifs qu’actuellement, et qui ne soit pas financés par une nouvelle taxe marchande pour les usagers. Cela suppose d’être capables de poser la question de la propriété des entreprises qui couvrent des besoins essentiels. Nous voulons mettre en œuvre un processus d’appropriation sociale, par la collectivité, les salariés et les usagers des secteurs de l’eau, de l’énergie, de l’alimentation … qui ne peuvent en aucun cas être soumis à la dictature des actionnaires. Une transformation démocratique s’impose afin d’associer les citoyens et les salariés au présent et au devenir de leur environnement social, économique et écologique. De nouveaux droits d’information, de regard et d’intervention doivent être institués afin de permettre aux salariés de réellement participer à la définition des stratégies d’entreprises et faire valoir de nouveaux critères de gestion. L’association des citoyennes et des citoyens sur tous les territoires doit s’orienter vers des démarches de co-élaboration effectives afin de penser le devenir du monde ensemble. Cela doit conduire à développer des luttes pour la démocratisation des institutions étatiques, le maintien et le développement de la décentralisation de nos institutions locales avec les moyens nécessaires. Cela demande une profonde réforme de la fiscalité.

Nous voulons mettre en place une planification écologique démocratique. Pour organiser la planification écologique, il faudra au préalable identifier les biens communs et les services publics qui constituent les droits fondamentaux, et en organiser la production et la gestion publique. Trouver le niveau pertinent d’articulation entre le central et le local, explorer les voies de la socialisation et de la réappropriation citoyenne. Les décisions devront être prises au maximum en impliquant les citoyens à tous les niveaux. Le Plan écologique donnera la possibilité d’organiser la transition vers un autre mode de développement, en interrogeant nos besoins et en réorientant production, échange et consommation en vertu de leur utilité sociale et écologique. Le défi écologique ne pourra être relevé que par une mutation en profondeur, qui s'anticipe, s'organise sur le long terme et dans une visée d'intérêt général.

L'élaboration collective et les débats citoyens sont indispensables, car la mutation ne se fera pas sans un fort relais populaire, et parce qu'elle implique de véritables choix de société qui nous engagent tou-tes. Cette dimension démocratique et citoyenne de la planification écologique est centrale. Cela suppose de multiples initiatives : débats citoyens, participation des associations, syndicats, chercheurs.

L’ensemble des forces du pays, partis politiques, organisations syndicales et professionnelles, associations, organisations non gouvernementales, citoyens aura à s’y exprimer et trouvera à faire valoir ses arguments. Ce processus sera concerté à chacune de ses étapes. Sous le contrôle du Parlement, ces débats publics doivent permettre de dépasser les contradictions actuelles entre les intérêts économiques, sociaux et environnementaux pour définir ce qui est l’intérêt général. Ils permettront de décider, collectivement, des solutions technologiques et économiques à mettre en œuvre pour satisfaire nos besoins de manière solidaire et sans porter atteinte aux écosystèmes. Puis la loi de Plan écologique sera débattue et votée au Parlement afin d’organiser les moyens nécessaires à moyen et court termes en les définissant à un horizon pluriannuel ; les engagements budgétaires des lois de finances devront chaque année venir s’y inscrire, en prévoyant la mobilisation financière des entreprises des secteurs de l’énergie, de la finance et des assurances, ainsi que les entreprises cotées au CAC 40.

Ce Plan écologique devra obliger tous ceux qui dépendent directement de l’État : services publics et entreprises nationales ; pour eux les objectifs du Plan écologique revêtira un caractère contraignant et leurs moyens budgétaires sont organisés en fonction de ses objectifs. Pour les autres acteurs économiques, et en premier lieu les collectivités territoriales et le secteur de l’économie sociale et solidaire, leur implication est essentielle, mais elle ne peut se faire que dans le respect de leur autonomie. Enfin, pour les entreprises privées du secteur marchand, si la possibilité d’une implication dans le processus contractuel reste toujours possible, les conditions qui leur seront faites quant à l’accès aux moyens publics (aides et subventions, accès au crédit…) seront modulées en fonction du respect de critères de responsabilité sociale et environnementale.

Nos premières propositions à débattre :

· Energie : Organisation d’un grand débat public sur la politique nationale énergétique et le nucléaire afin d’assurer un véritable droit à l’énergie pour tous respectueux de l'environnement. Transition nécessaire face au dérèglement climatique, à la raréfaction de certaines ressources, et au pic de pétrole : penser et passer à l’après pétrole. Nationalisations et création d'un secteur public national de l'énergie. Développement de la recherche dans tous les domaines énergétiques (en matière d’efficacité énergétique, renouvelables,…) en encourageant la sobriété à tous les niveaux. La question de la recherche dans le domaine nucléaire est un point en débat entre nous qui devra faire l’objet d’une large discussion citoyenne. Conversion thermique des bâtiments d’habitation comme professionnels. Lutte contre la précarité énergétique (dont grand programme de rénovation thermique et abandon du chauffage électrique dans les logements sociaux, obligation de réaliser les travaux avec allocation selon revenus, et gratuité des premières tranches eau et électricité).

· Transport et fret : passer du tout routier au rail et au fluvial, développer les transports collectifs, garantir un financement renforcé des transports en commun (réouverture de lignes SNCF, en particulier des transversales, financement de matériel TER).

· Lutte contre le consumérisme, contre l'invasion de la publicité et le système dominant des médias, mise en place du revenu maximum autorisé (à vingt fois le revenu médian). Passer de l'économie du remplacement à celle de la réparation, lutte contre l'obsolescence programmée (multiplication des temps de garanties sur tout le produit pour obliger les entreprises à la réparation). Lutte contre les modes, le surendettement et la création de besoins artificiels.

· Science et citoyenneté : Garantir l’indépendance des chercheurs et développer la recherche fondamentale. Mise en place de débats citoyens et d'instances de contrôle et de décisions sur les applications scientifiques par l’industrie. Création d'un statut de protection des lanceurs d'alerte.

· Agriculture : prise en compte des enjeux à la fois sociaux, d'emploi, de souveraineté alimentaire, d'environnement et de santé de l'alimentation. Garantir la souveraineté alimentaire - incluant le développement de l'agriculture paysanne et vivrière, et la protection du foncier agricole en zone urbaine et péri urbaine.

· Santé et environnement : lutte contre les produits chimiques néfastes, les pesticides consommés et l'expositions des agriculteurs, les problèmes des nanomatériaux pour la population autant que pour les travailleurs.

· Favoriser la relocalisation des productions, en particulier agricoles, pour développer les circuits courts et rapprocher les producteurs des consommateurs.

· Impulser un processus de coopérations internationales pour favoriser et soutenir toutes les expériences d’écologie anticapitaliste.

· Création d’un service public national de l’Eau, un service public de l’Energie avec la réappropriation publique du secteur de l’énergie (EDF-GDF et Total) que le marché pousse actuellement à la surproduction et à la surconsommation en le détournant de sa mission de service public, mise en cause de l’ouverture à la concurrence dans les transports et l’énergie qui conduit à une véritable gabegie marchande au détriment de toute vision de long terme, soutien aux collectivités dans la mise en place de Plans climat, Agenda 21, Plans bruit etc … Création d’un Service Public du Logement. Création d’un service public national de l’ingénierie durable au service des collectivités territoriales.

· Pour un nouvel ordre alimentaire mondial : Instauration d’une clause de sauvegarde internationale lorsque les terres d’un pays sont menacées de spéculation et de détournement de la production. Interdiction de la spéculation sur les matières premières agricoles et alimentaires. Taxation des importations abusives pillant les agricultures locales, en particulier dans les pays du Sud, afin de financer la relocalisation des productions.

· Développer une grande politique d’enseignement et de recherche en écologie : cela suppose de revisiter les programmes d’enseignement à tous les échelons, mettre à plat les enjeux de la recherche publique et privée, définir un nouveau rôle au CNRS, INRA, CEA… garantir le statut indépendant des chercheurs pour qu’en lien avec la société ils définissent en dehors des pressions des monopoles, leurs programmes. Pour cela nous proposons la suppression de la loi LRU.

· Sur l’impact des installations industrielles et agricoles : il faut développer l’INRA, l’INERIS (risques industriels), l’IRSN (risques nucléaires) et les mettre en coopération de travail.

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