jeudi 10 mars 2011

De glace et de feu

Il devenait urgent de prendre quelques jours de repos. Comme l'a démontré le fait que le premier hors piste où j'ai voulu faire la maline m'ait laissée avec une côte en moins :(

Je ne peux plus tousser ni rire, sauf à souffrir le martyre. Ou à me shooter de cachets antidouleurs qui me font planer comme rarement. Pas habituée. Repos forcé, donc. Qui me fournit l'occasion de deux conseils de lecture, délicieusement coincée près d'un feu de cheminée.

Une controverse épistolaire (je ne sais pas résister aux correspondances) rédigée par Jack London et son amour contrariée, Anne Strunsky. L'amour et rien d'autre. Un dialogue de fiction entre un vieux romanesque, plein de l'intelligence de la déraison des sentiments, et un jeune rationaliste autosuffisant, à gifler. L'éternel combat entre l'émotion et la raison. Comme si tout le sel de la vie ne consistait pas précisément à perdre la raison sans jamais perdre le recul...

L'homme qui aimait les chiens, de Leonardo Padura, une bio romancée de Lev Davidovitch dit Trotski et de son meurtrier. Poignante, édifiante, remarquablement écrite. Et totalement désespérante sur l'un des plus grands mensonges idéologiques de notre temps, le renversement d'une oligarchie pour une autre. Portrait d'une bureaucratie cruelle et despotique.

... La politique ne me plait jamais autant que lorsqu'elle est faite par des femmes et des hommes qui savent aussi vivre et vibrer. Pas des machines de guerre, mais des individus dont les émotions viennent percuter, alimenter ou contredire les convictions politiques. La biographie amoureuse d'Emma Goldman m'accompagne depuis près de douze mois maintenant. Et tout me ramène à l'Amérique du Sud, jusqu'à cet auteur cubain. Un véritable champ magnétique.

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