jeudi 30 juin 2011

Précaires et têtes dures contre la loi du plus fort

Ça ne s'arrange pas sur le front du logement et de l'hébergement d'urgence. Ne parlons même pas des solidarités les plus élémentaires.

A Paris, le SAMU social ferme le Centre d'Hébergement d'Urgence parisien Yves Garrel, seul centre du Samu social à accueillir des femmes en très grande précarité. A Valence, la préfecture de la Drôme qui, en tant que représentante de l'État, a l'obligation constitutionnelle d'accueillir les demandeurs d'asile politique, les jette à la rue : le 22 juin dernier, plusieurs familles, parents, enfants en bas-âge, ont été expulsés de leurs logements d’accueil provisoires alors que leurs demandes d’accueil politique étaient en cours d’instruction. C'est honteux.

Qu'on fasse taire les grands discours, hypocrites et écœurants. Que ce gouvernement qui annonce faire de la lutte contre les violences faites aux femmes un combat prioritaire pour ensuite les jeter à la rue se taise. Que ce gouvernement qui criminalise peu à peu toutes les solidarités, de l'action syndicale au soutien associatif auprès des sans papiers se taise. Qu'il dégage.

Des migrants aux femmes en difficulté, en passant par les chômeurs, ce sont toujours les plus malheureux, les plus démunis, les plus exposés à qui la droite en remet une couche sur la tête. Pour qu'ils la plient encore plus bas. Toujours les mêmes que le gouvernement veut casser, briser, faire plier. Les précaires et les têtes dures.

Mais que les têtes dures rejoignent les précaires et la peur changera de camp. Xavier Mathieu, syndicaliste des Conti, qui avait refusé de laisser prélever son ADN, a été relaxé avant hier. Idem pour les faucheurs volontaires qui avaient détruit deux parcelles de maïs OGM Monsanto. Et grâce à l'action du collectif des sans droits de Valence, les familles ont enfin pu être relogées.

La loi du plus fort, c'est la jungle. Nous, c'est l'action collective. Que les belles personnes qui se prennent pour des gens civilisés y réfléchissent.

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