mercredi 13 juillet 2011

En route pour le buen vivir ! (mais cette fois en vrai)

Départ à l'arrache, comme rarement, pour l'Équateur. Je pars demain avec un sac à dos, 10 kilos de bouquin et mon fils sous le bras ;) Retour prévu mi aout.

En pleine période d'intensité sur tous les plans, ce départ est... un peu surréel. Je ne réalise pas, pas du tout. Et en même temps j'ai le sentiment étrange de partir pour un très long et très lointain voyage.

Bref tout ça pour dire que je ne serai pas joignable durant cette période, mais également, comme vous vous en doutez, que je vais profiter de ce séjour pour faire aussi un peu de politique...

Le travail que je fais avec les copains depuis plus d'un an autour du projet Yasuni ITT m'a permis de nouer des liens dans les réseaux. Nabil m'a trouvé une traductrice, Camille, étudiante française en séjour là bas, et nous avançons, en lien avec l'ambassade d'Equateur, le Ministère des Affaires étrangères équatorien et l'équipe d'Ivonne Baki (la responsable de l'équipe négociatrice de l'Initiative Yasuni ITT) sur un programme de visite du parc Yasuni, en forêt amazonienne, et sur un agenda politique à Quito.

Eduardo m'a dégoté des amis chez qui squatter, Olivier des conseils de lecture et une copine dans la montagne, Matthieu le Quang m'accueille a mon arrivée, grâce à mon O. j'ai les bonnes feuilles du bouquin d'Yvon Le Bot sur les révoltes indiennes et Mathieu m'a appris à me méfier des jolies grenouilles de la jungle. Merci à eux, précieux compagnons. Et à tous les autres, chers et tendres, grâce auxquels je pars avec l'envie de revenir...

Dans les rencontres prévues au programme, la Ministre de la coordination du Patrimoine Maria Fernanda Espinosa, des représentants du gouvernement de Rafaël CORREA, le Président à l'Assemblée nationale du parti politique Alianza Pais, mais aussi Alberto Acosta, Rene Ramirez (Secrétaire National de SENPLADES - pour parler du Plan "buen vivir") et Franklin Ramirez (Université FLACSO, spécialiste sur la question de la participation citoyenne), une représentante de la Fondation Pachamama, des mouvements indigènes, et des visites de communautés et de coopératives de production... Ouf.

De quoi alimenter nos réflexions sur le "buen vivir", l'anti-extractivisme et la gestion publique des biens communs, la propriété du sol et les coopératives, les assemblées citoyennes et plus généralement me nourrir - que dis je ! me gaver avec avidité :) - de l'expérience de l'Équateur en matière d'assemblée constituante et de consultations populaires. Car contrairement au coup de force que nous avons vécu en France suite au référendum populaire et au NON au TCE de 2005, en Équateur la parole du peuple compte. Et n'oublions pas que c'est de ce pays et de ce peuple qu'est venu le mot d'ordre de « Révolution Citoyenne », cette réappropriation de la chose publique par le peuple que nous appelons de nos vœux et qui sera l'un de nos messages forts de la campagne 2012...

... Et après tous ces rendez vous, je balance mails et portable, adieu cybercafés, politique et réalité, et direction les cascades, les volcans, le grand marché d'Otavalo, la petite ville de Salasaca, l'ancienne cité coloniale de Cuenca et la parade nuptiale des baleines à Puerto Lopes en dévorant les correspondances amoureuses d'Apollinaire et de Kafka :)

Bel été à vous...

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