mercredi 14 décembre 2011

Gratuité, coopérative et énergies renouvelables - En direct de la Région (5)

19h30. Le PRG s'abstient courageusement sur notre amendement Front de Gauche qui prévoit, sur la tarification des transports régionaux (TER), une amplification du droit à réduction "ne s'interdisant pas d'aller jusqu'à la gratuité". Vous imaginez que chaque mot avait été soupesé au trébuchet. Ça ne mangeait quand même pas de pain. Ben non. Avec les voix du PS, de la droite et du FN contre, il est rejeté. Seul le groupe Europe Écologie l'a soutenu avec nous. Colère.

21h15. On reprend après une pause dîner. Sur l'adhésion de la Région à la société coopérative Enercoop à hauteur de 25.000 euros (12% du capital). Un seul amendement : le PRG qui veut baisser l'entrée de la Région à 8% du capital. Mais celui ci augmentant rapidement, il reste de la place pour d'autres collectivités et avant fin 2012 on devrait être à peu près à ce pourcentage. On rejette donc l'amendement.

Je suis chargée de l'explication de vote du Front de Gauche. La rédaction du rapport a été un vrai roman ici à la Région, on en a beaucoup débattu dans le groupe, et au delà avec des élus locaux et des syndicalistes. Je prends donc soin de faire valoir notre point de vue sur la nécessité d'un service public de l'énergie et m'offre même le luxe de faire sourire la tribune en conclusion :)

Participation de la région à la SCIC Enercoop

Comme nous l’avons vu cet après-midi, la Région Rhône-Alpes contribue de manière importante au développement des énergies renouvelables. C’est une vraie richesse de notre Région : nous avons la chance d’avoir un fleuve, des rivières, du vent et du soleil et d’avoir une volonté politique, ici à la Région. Nous avons donc tout ce qu’il faut... Raison de plus pour être vigilants à ne pas brader ces richesses, que nous considérons au Front de Gauche - et je sais que nous ne sommes pas les seuls dans cette assemblée, comme des biens communs qui ne sont pas à vendre. Je ne reviens pas sur la privatisation des barrages hydrauliques que nous avons évoquée en présence du Préfet aujourd’hui, ce sont les mêmes logiques.

Bien sûr, nous sommes pour le développement des énergies renouvelables mais pas n’importe comment. C’est pourquoi nous revenons régulièrement sur les risques de dérive de capitalisme vert. Et pourquoi, également, nous revenons régulièrement sur la question des conditions de travail, de démocratie sociale et sur la manière dont sont prises les décisions dans les entreprises. Car si c’est pour passer d’activités polluantes à des activités propres, ou d’énergies fossiles aux énergies renouvelables, mais sans changer le mode d’organisation interne ni la participation citoyenne, pour nous le compte n’y sera pas.

Nous avons en permanence deux critères en tête : l’intérêt général et la notion de service public, qui pour nous doit être organisé au niveau national pour garantir la coordination en termes d’infrastructures et de réseaux, mais aussi la péréquation tarifaire : pour nous, chacun doit avoir accès à l'énergie, où qu’il vive sur le territoire, aux mêmes conditions et tarifs.

Enercoop répond à certains de ces objectifs : développement des énergies renouvelables bien sûr, mais aussi par sa forme coopérative qui associe à la prise de décisions salariés, usagers, fournisseurs et collectivités territoriales.

Alors bien sûr, nous regrettons que les activités d’Enercoop ne soient pas prises en charge dans le cadre du service public. Mais après tout... Si la Région Rhône-Alpes est présente dans le capital, il nous sera plus facile de réintégrer Enercoop dans le pôle public de l’énergie que nous appelons de nos vœux quand nous serons au pouvoir ! Nous voterons donc pour cette délibération.

22h. Pendant que j'étais avec Virginie pour retranscrire mon intervention sur Enercoop (préparée à l'arrache je l'avoue, pas vraiment rédigée, quelques notes griffonnées sur un bout de papier, hum) l'assemblée a continué sur la mission d'évaluation des coûts pour la Région des décisions prises par l’État. Au total selon le rapport, 321 millions d'euros depuis 2005. Une paille. La droite s'en donne à cœur joie. Bataille de chiffres, d'interprétation, selon ce qu'on intègre ou non dans les calculs... Chahut dans les rangs. Thierry Kovacs de l'UDC (droite) dépasse son temps de parole, très largement. Il se fait tard, des fous rires démarrent. Des stylos tapotent sur les verres. Il y a toujours un petit moment de défouloir lors des nocturnes. On est en session depuis 10h du matin, tous très fatigués. Bon, au moins ça passe par le rire... Pour l'instant.

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