mercredi 14 décembre 2011

Un peu de didactique sur le budget et nos amendements - En direct de la Région (6)

23h15. Voilà, on touche à la fin de l'assemblée plénière. Demain on entame les deux jours de débat et de vote du budget.

Depuis des semaines, nous travaillons à la préparation de ce débat budgétaire à la Région. Nous y travaillons politiquement. Par nos votes, bien sûr. Dans la lignée de nos engagements de campagne, nous avons refusé de voter les aides publiques aux établissements privés, les subventions à vocation cultuelle, malgré les entourloupes tendant à nous présenter des faux nez religieux comme du patrimoine culturel. Ou encore contre les aides, directes ou non, aux groupes privés qui licencient et font des profits. Par exemple.

Plus spécifiquement sur le budget, c'est ma camarade Elisa Martin qui est montée au front sur le boulot de négociation et d'amendements. Et puis on a regardé tout ça ensemble au sein du groupe, on en a discuté, on a pointé les amendements nous permettant de porter un certain nombre de débats politiques qui vont bien au delà de la Région. Sur l'austérité, la dette, toussa... Je ne vous fais pas un dessin. Et sur la « critérisation » des aides régionales, c'est à dire concrètement ce qu'on dit depuis les régionales : les aides sur fonds publics doivent être priorisées, surtout en période de crise sociale, environnementale et économique, sur la base de critères publics, connus, et reconnus dans le sens de l'intérêt général.

Ou dit autrement, ras le bol de filer du fric à des boites privées qui polluent sans vergogne et n'en ont pas besoin, alors que le gouvernement dépouille les services publics et multiplie les cadeaux aux plus riches, que la précarité s'étend partout, que les gens ont de plus en plus de mal à se soigner,(27% de français ont renoncé à se soigner faute de moyens en 2010). La Région, bouclier social... Vous vous souvenez ? C'était notre slogan de campagne. Ça reste notre conviction.

Donc. Nous avons déposé 16 amendements et vœux.Les voici :

amendements budget rhone alpes front de gauche 2012

Dont un qui demande l'arrêt des aides de la Région aux groupes qui versent des dividendes à leurs actionnaires. Si elles le font, c'est qu'elles ont des sous. Donc pas besoin de nos impôts... non ? CQFD.

Ou encore un autre, qui suggère qu'on arrête de financer les communes qui ne respectent pas la loi SRU sur le logement social. Simple respect de la loi...

Ou encore, l'arrêt des aides à la recherche lorsqu'elle se mène en réalité au bénéfice de boîtes privées. Recherches qui se soldent immanquablement par le dépôt de brevets. Et c'est ainsi que les fonds publics servent à sponsoriser la marchandisation du savoir. La Région, mécène de la propriété intellectuelle privée... Hum.

Mais aussi plusieurs amendements spécifiques à la jeunesse, ventilés dans différentes fonctions du budget, un gros amendement sur le redéploiement que nous proposons pour les aides au développement économique, sur le mandatement. Le mandatement, en gros c'est un dispositif - compatible avec la réglementation européenne – qui limite la mise en concurrence des organismes de formation, en laissant le choix sur d'autres critères que l'économique, au delà du « mieux disant ». Pas idéal, mais ça permet quand même de limiter la marchandisation des formations professionnelles. C'est un dispositif d'attribution sur lequel on s'attend à un débat... vif. C'est Armand Creus, notre camarade de la Gauche Unitaire, qui va le défendre.

Gilles Ravache va, lui, défendre une nouvelle fois la mise en place d'une tarification sociale pour les cantines des lycées. Une nouvelle fois : en effet, cette mesure proposée par le Front de Gauche, pourtant votée en plénière en octobre dernier, n'apparait pas au budget 2012 ! Ben oui, personne n'a pensé à mettre le fric de côté, et personne ne sait quel budget mobiliser ^^

Nous allons donc mener ces débats au sein de l'assemblée, jusqu'à vendredi. Et bien sûr, de toutes ces discussions dépendra la position finale du groupe et nos votes sur ce qu'on appelle « l'équilibre général ». C'est à dire concrètement si on vote ou non le budget. Ce qui n'est pas une mince affaire...

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