Soyons francs, le seul truc vraiment chouette à Noël, ce sont ces touches de vert&rouge qui fleurissent partout. Voici la mienne, comme l'an dernier, mon florilège de fin d'année...
- En ces temps de polémique trouble sur le génocide arménien, et d'appels à la résistance populaire, une citation de Missak Manouchian. Mort fusillé à 37 ans, résistant des FTP-MOI (francs tireurs et partisans - main d'oeuvre immigrée) et avant tout poète...
"Mon âme est une barque, livrée aux abîmes / De l'immense Océan des désirs"
- Une vidéo des monos d'Ecuador croisés cet été en forêt amazonienne, apparus en piqués après trois heures d'attente, de silence absolu et de souffle retenu... Ces petits oiseaux colorés viennent becqueter de l'argile pour se purger des substances naturellement toxiques contenues dans les graines des fruits dont ils se nourrissent. Ravissantes merveilles du monde sauvage.
- Un livre de correspondances amoureuses, celles du poète rouge Maïakovski à l'étourdissante Lili Brik, qui lui inspira parmi ses plus beaux textes.
Ces lettres courent de 1917 à 1930, l'année de son suicide... Témoignage fou d'un amour passionné et insensé, sur fond de culture russe d'avant garde, de futurisme, de révolution et du "Front de gauche des arts".
Mes paroles, / Simples comme un mugissement, / Vous révèleront / Nos âmes nouvelles, / Bourdonnantes / Comme l’arc électrique.
C'est après avoir dévoré la biographie amoureuse d'Emma Goldman l'an dernier que je me suis tournée vers la belle collection de l'Imaginaire qui a eu l'excellente idée de publier de nombreux carnets épistolaires.
Où l'on redécouvre par l'angle romantique ces géants que sont Kafka, Kundera, ou cette touchante brute d'Apollinaire...
- Une chanson de Pierre Lapointe, ma révélation symphonique de l'année. Un type déjanté, lyrique, un accent inimitable. A la fois ridicule et géant, touchant toujours, et qui me file des frissons à chaque note. Je ne sais pas si c'est bien mais moi ça me renverse.
- Et en guise de carte de vœux, une image pour 2012, piquée sur le site du NY Times tout de même, une vue de Paris susceptible de réenchanter les ruelles...
Allez, un coup de coeur spécial et un petit dernier, celui là il est pour moi, et joyeux Noël... Mais souvenez vous, le gros monsieur barbu en rouge n'existe pas. Et on n'aura que ce qu'on prendra. Hasta la vistoria!
