mardi 10 janvier 2012

La colère monte. Camarades, c'est à nous.

Discours de lancement de campagne des élections législatives

de Corinne MOREL DARLEUX, Candidate du Front de Gauche (3ème circonscription de la Drôme)

Luc en Diois, 7 janvier 2012

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Lancement de campagne Corinne Morel Darleux

Ou lire ci dessous...

Chers amis, chers camarades,

Avant tout un grand merci à Nabil Rabhi et à tous les camarades qui ont préparé activement cette journée ; à nos hôtes, Jean et Cécile qui animent ce lieu en société coopérative (SCOP) et l'alimentent en circuits courts ; à celles et ceux qui ont fait le déplacement pour être avec nous aujourd'hui : Marie Christine Vergiat notre députée européenne, Laurent Levard animateur du Front de Gauche de l'Agriculture, Jean Michel Gremillet co-responsable du Front de Gauche pour l'art et la culture. Merci aussi et surtout à Serge Pauthe, aux comédiens et à mon camarade Jacques Doudelle avec son orchestre, aux poètes et aux artistes ! Et à tous les responsables associatifs et syndicaux que je vois présents dans la salle, d'Artisans du Monde, de la Confédération Paysanne, de Terre de Liens, de la FSU et de la CGT...

Ça me fait très plaisir. D'abord, parce que tout est politique. L'agriculture, l'art et la culture. Et la politique est chose trop importante pour être laissée aux mains des politiciens, c'est à chacune et chacun d'entre nous de nous en emparer. Ensuite, parce qu'on est pas obligé, sous prétexte qu'on fait de la politique, de le faire de manière compassée et ennuyeuse, en costume cravate en prenant un air concentré de bon gestionnaire responsable ! Je souhaite que cette campagne soit placée sous ce signe de l'ouverture, des passerelles, du décalage, qu'elle ne ressemble à aucune autre et que nous la menions en y prenant du plaisir. Le bonheur est contagieux. Et l'actualité nous fournit suffisamment de raisons d'être tristes.


L'année 2011 n'a pas été douce. Je ne veux pas vous accabler en ce jour de fête, aussi je me contenterai de citer pêle mêle le drame de Fukushima, l'échec du sommet sur le climat à Durban, la hausse du nombre de chômeurs, la circulaire Guéant, les sacrifices du peuple grec et la nouvelle politique à la mode, le concept de l'année : l'austérité. Alors que depuis 20 ans, les travailleurs ne cessent de se voir confisquer les fruits de leur travail au profit du capital et des actionnaires, on veut aujourd'hui nous faire croire que la justice sociale nécessite que la rigueur s'impose à ceux qui gagnent le moins. C'est ainsi qu'Hervé Mariton, député UMP de notre circonscription, n’hésite pas à déclarer que « la justice sociale et (la) responsabilité » c'est « imposer des contreparties au RMI / RSA plutôt que pratiquer la démagogie ».

Jusqu'où accepterons-nous de laisser des élus de la République, nos élus, dire que les privilèges qui asphyxient notre avenir sont ceux des chômeurs, des retraités, des malades, des ouvriers, des fonctionnaires ? Nous voyons ce qu’ils font en Grèce, au Portugal, en Angleterre ou en Italie avec leur politique dite d’austérité.

... « Austérité » ? Mais quand on baisse les salaires, qu’on sacrifie les retraites et qu’on supprime les emplois publics, ce n’est pas de l’austérité, c’est de l’inconscience ! Cette contraction de la dépense publique et sociale conduit la société dans une impasse. Malheureusement, c'est le nouveau discours dominant des belles personnes qui veulent diriger le pays, à droite comme hélas dans une certaine gauche. En quelques jours François Hollande a ainsi réussi le tour de force à la fois d'annoncer un plan d’austérité de 50 milliards d’économies budgétaires, pour réduire le déficit public à 3 % fin 2013, de renoncer à la retraite à 60 ans et de faire appel à François Bayrou ! François Bayrou qui lui prévoit, qui dit mieux, 100 milliards d'économies. Mais tout ça doit bien être prélevé quelque part ! Leur austérité, ce sont des infirmiers, des postiers, des enseignants et des agents des services publics partout en moins. Tout ça pour faire plaisir aux agences de notation et garder le Triple A. Ce n'est pas notre projet.

Il y a quelques jours, j'ai découvert ces vers du poète chilien Pablo Neruda : "Je veux que l'immense majorité, la seule majorité : tout le monde, puisse parler, lire, écouter, s'épanouir. Je n'ai jamais compris la lutte autrement que comme un moyen d'en finir avec la rigueur. J'ai pris un chemin car je crois que ce chemin nous conduit tous à cette aménité permanente. Je combats pour cette bonté générale, multipliée, inépuisable." On ne parle plus assez d'aménité. C'est pourtant un joli mot. L'aménité désigne tous les aspects agréables de l'environnement ou de l'entourage social, qui ne sont ni appropriables, ni quantifiables en termes de valeur monétaire. Je vous propose de placer notre campagne sous le signe de l'aménité contre l'austérité, de la réappropriation citoyenne et du peuple contre l'oligarchie.

L'oligarchie, c'est une société où 737 maîtres du monde contrôlent 80 % de la valeur des entreprises mondiales, où les 20% de plus riches consomment 80% des richesses de la planète, quand les 20% les plus pauvres doivent eux se contenter d'un minuscule 1,6 %. Un monde où les patrons dictent leur loi aux politiques, où les marchands d'armes Dassault et Lagardère contrôlent les principaux medias. Un monde où on met des banquiers à la tête des gouvernements sans même faire semblant de demander aux citoyens de voter. C'est ainsi que Lucas Papadémos, ancien vice-président de la Banque centrale européenne devient le Premier ministre grec tandis que Mario Monti, ancien commissaire européen à la Concurrence, devient président du conseil italien. Ils viennent tous les deux de Goldman Sachs… L'oligarchie, c'est ça. Et on y est.

C'est pourquoi il est insupportable de voir Nicolas Sarkozy et Roselyne Bachelot se presser à l'ouverture des Restos du Cœur, la main sur le cœur, pendant que de l'autre ils refusent la couverture maladie à un nombre grandissant d'étrangers, font passer les malades pour des fraudeurs, augmentent les franchises médicales et organisent la désorganisation des hôpitaux pour mieux discréditer le service public, qu'ils refusent toujours d'appliquer la loi de réquisition des logements inoccupés, et de geler les loyers. Honte sur eux. C'est à l’État d'organiser la solidarité nationale. La politique et le caritatif, ce n'est pas la même chose. L'une s'intéresse aux causes, quand l'autre s'attache uniquement à ses effets. Nous, nous faisons de la politique. Comme le disait le grand Hugo : "Vous voulez la misère secourue, moi, je la veux supprimée."

C'est pourquoi nous ne pouvons pas, en 2012, nous contenter d'une simple alternance au pouvoir, pourquoi nous devons construire une véritable alternative, et pourquoi celle ci ne peut s'inscrire que dans la mise en mouvement citoyenne.

Parce que la démocratie, c'est « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple », et non d'un monarque présidentiel qui usurpe le pouvoir pour satisfaire une oligarchie dorée et décorer ses bons amis, qui envoie la police contre la jeunesse, durcit la répression contre les syndicats et les manifestants, qui réquisitionne pour briser les grèves et refuse d'entendre plusieurs millions de personnes manifester pour nos retraites. Alors qu'on fasse taire les grands discours, hypocrites et écœurants. Que ce gouvernement qui criminalise peu à peu toutes les solidarités et détruit tous les acquis sociaux se taise. Qu'il sorte !

La peur doit changer de camp. Nous sommes de celui des précaires et des têtes dures. Alors résistons ! Prenons appui sur les révolutions arabes, le mouvement des Indignados en Espagne, Occupy Wall Street aux États Unis... Et en France, ici dans la Drôme : c'est grâce à l'action du collectif des sans droits de Valence que des familles ont pu être relogées l'hiver dernier. Grâce à la mobilisation citoyenne, que la maternité de l'hôpital de Die a obtenu un sursis. La gare de Luc en Diois n'a pas été fermée. L'entreprise Ceralep, à Saint Vallier, a pu être reprise sous forme de coopérative par ses salariés. Et nous avons repoussé les projets de Total de forer notre sous sol pour en extraire les gaz de schiste. La lutte paye. L'unité et l'action collective nous rendent plus forts. Ne sous estimons pas notre pouvoir. Certains pourraient bien avoir des surprises en juin prochain...

Nous avons eu la confirmation qu'Hervé Mariton serait de nouveau candidat aux législatives sur la 3e circonscription de la Drôme, pour la quatrième fois. Hervé Mariton, Député Maire de Crest... L'homme de la guerre en Afghanistan, de l'abstention sur les gaz de schiste et du lobbying anti éoliennes, de la réforme des retraites, l'ancien soutien de Millon élu à la Région grâce aux voix du FN, passé depuis à Sarkozy, fervent atlantiste préconisant d'aider les USA pour la guerre en Irak, libéral auto proclamé et artisan de la privatisation des sociétés d'autoroutes... Au pied du Vercors, je sais pas vous, mais moi je trouve que ça sonne comme un appel à la résistance.

D'autant que nous ne sommes pas n'importe où, sur cette 3ème circonscription de la Drôme. C'est ici que sont nées de nombreuses luttes et résistances qui se poursuivent aujourd'hui pour une agriculture paysanne, pour la relocalisation de l'économie et la création d'emplois pérennes, pour l'accès en zone rurale aux services publics, pour la protection des biens communs et la transition énergétique, pour la défense de l'environnement, du tourisme et de l'agriculture. Nous sommes dans une zone rurale, une terre de gauche, qui avec ses atouts pourrait devenir un vrai laboratoire d'un éco-socialisme du 21e siècle. Nous avons ici tout ce qu'il faut pour mettre en œuvre la souveraineté alimentaire et l'autonomie énergétique, développer les circuits courts et la socialisation des moyens de production avec des coopératives, tout ce qu'il faut enfin pour montrer qu'il est possible de vivre et travailler au pays. Et nous y sommes attachés. Les enjeux liés à la terre et à l'accès au foncier sont au cœur de notre révolution. Parce qu'ils sont au cœur du rapport de l'homme à la nature, et source du plus grand service écosystémique qui soit, nous nourrir.

Ici, il existe des poches de résistance où s’inventent des alternatives concrètes : AMAP, SCOP, circuits courts…  Voilà qui commence déjà à dessiner les contours d’un autre monde. Un monde où on vit bien, ensemble, dans un rapport à la nature transformé. Un monde où les travailleurs sont propriétaires de leur outil de production, où on n’a pas à choisir à la fin du mois entre se nourrir, se chauffer ou se soigner. Un monde où tous ont accès à l’éducation, aux soins, à l’énergie, où qu’ils vivent. Où les services publics sont toujours la richesse de ceux qui n’ont rien, et garantissent l’égalité républicaine… C’est ça notre projet. Et nous le défendrons point par point.

Ainsi, à la place de cette réforme territoriale qu'on veut nous faire avaler, face à la fuite en avant vers des mégalopoles que l'on voit à l'œuvre un peu partout, comme dans le sillon Alpin... Est ce qu'on ne serait pas plus heureux, mieux outillé, avec un réaménagement drastique du territoire autour de villes de taille moyenne, mieux réparties sur le territoire, dotées de surfaces agricoles nourricières et reliées par un réseau de transports régionaux mieux cadencés ? Depuis 2010, je me bats avec mes camarades du Front de gauche à la Région pour porter ce projet, et aujourd'hui c'est un honneur pour moi de représenter le Front de Gauche ici, dans la 3ème circonscription, dans cette bataille politique pour vous représenter à l'Assemblée Nationale. Un plaisir et une fierté de porter notre programme : la 6e république et le lancement d'une assemblée constituante, le partage des richesses avec le revenu maximum autorisé, la planification écologique bien sûr.

Comme l'a titré le Dauphiné Libéré hier, je serai aussi « la candidate de la colère », en écho au « bruit et à la fureur" de Jean Luc Mélenchon que nous revendiquons et qui a tant fait causer, cette volonté intacte de ne pas baisser les yeux et d'affronter les riches et les puissants sans crainte.

On entend dire parfois que nous serions l’extrême gauche. Non. Nous sommes la Gauche, ce que la gauche n'aurait jamais du cesser d'être. Une gauche de combat, une gauche en rupture avec la Cinquième République et l'Europe du capital, ses hommes, ses institutions, l'Union Européenne, la Banque Mondiale, l'OMC et le FMI... Une gauche porteuse de mesures de rupture fortes et ambitieuses, prête à gouverner, certes ! mais qui quand elle gouvernera saura tenir tête aux puissances financières et aux lobbies. Pas comme le président de l'internationale socialiste Papandréou qui a tenu deux secondes en Grèce face aux injonctions du FMI. Alors nous devons préciser aussi les conditions de mise en œuvre de notre programme, « L'humain d'abord » qui implique, il faut le dire clairement, de sortir du carcan du Traité de Lisbonne et de la « concurrence libre et non faussée ». Désobéir à l'Union européenne, Nicolas Sarkozy l'a fait pour sauver les banques, et nous, nous ne pourrions pas le faire pour sauver le climat, freiner le dumping social et recréer des emplois locaux ?

On ne peut pas arriver au pouvoir en 2012 après avoir fait campagne sur la relocalisation de l'économie, la monétisation de la dette, la lutte contre les paradis fiscaux ou encore pour un pôle public de l'énergie, et se contenter de dire aux électeurs qui nous ont fait confiance qu'on ne peut pas mettre en œuvre notre programme à cause de l'Union Européenne ! Ceux qui prétendent défendre ces mesures tout en applaudissant l'Europe actuelle sont soit des naïfs, soit des menteurs. Nous, nous le disons clairement : un gouvernement de gauche devra refuser les directives qui sont contraires à l'intérêt général et détruisent le bien commun. Il y a des situations où la désobéissance devient un devoir.

Il faut avoir le courage, aussi, de dire ce que font l'OMC, le FMI et la Banque Mondiale, qui imposent aux pays de démanteler leurs services publics, de réduire le nombre de fonctionnaires et de privilégier les monocultures destinés à l'export... Et quand les migrants ruinés arrivent chez nous, l'Europe forteresse se charge de les renvoyer chez eux. Elle est où, la mondialisation heureuse ? Et l'Europe qui protège ?

Un autre monde est possible. Et pour réaliser ce tournant majeur, nous avons besoin de nous unir et de peser. De passer en tête de la gauche, de désenfumer le discours du Front National et de battre la droite pour faire une politique radicalement différente. C'est ce qui a guidé la stratégie d'alliance du Front de Gauche depuis les élections européennes jusqu'aux cantonales qui l'ont vu émerger comme deuxième force politique à gauche. Le Front de Gauche est loin d'être parfait, certes. Nous avons nos propres débats, et surtout nous n'avons pas encore réussi à nous rassembler avec tous nos camarades de l'autre gauche. Nous avons pourtant essayé, ici dans la troisième circonscription, de construire une démarche unitaire et de présenter ma candidature sous une bannière commune « En Drôme, une terre de gauche ». Hélas, cette union na pas pu voir le jour. Je le regrette profondément et je continuerai, inlassablement, à rechercher l'unité et à créer des passerelles, comme je le fais depuis trois ans, quoiqu'il m'en coûte parfois.

Mais je suis surtout plus que jamais motivée à faire une campagne de terrain, décalée, dynamique et pleine d'enthousiasme, ouverte et tournée vers les électeurs, les abstentionnistes, les accidentés de la vie tentés par les extrêmes, toutes celles et ceux qui n'ont que faire de nos querelles intestines et veulent des propositions pour changer la vie.  Il est plus que temps ! Alors on y va, avec l'espoir qu'un maximum de citoyens et de militants rejoignent la dynamique déjà engagée, quelle que soit leur étiquette et leur logo, pourvu qu'on partage l'envie d'en découdre et de mener cette campagne avec courage, détermination et opiniâtreté.

Nous pouvons faire de grandes choses, avec le soutien de la rue et des mouvements sociaux, en pesant par le rapport de force à la fois social et électoral.C'est ce que nous appelons, au Front de Gauche, la révolution citoyenne : des rues aux urnes.

Tout ceci, nous le mettons en débat, publiquement. Dans les assemblées citoyennes à Buis les Baronnies, dans le Nyonsais, à Chabeuil, Crest, Die et St Paul trois Châteaux, partout où les comités du FDG fleurissent. La campagne a commencé tôt. Elle va être dense. On n'a pas de secrétaires, pas de permanents, pas de budgets de communication, pas d'attachés de presse. Personne pour prendre les billets de train, rédiger les discours ou répondre aux courriers. On fait tout nous mêmes, c'est parfois usant. Mais c'est ce qui nous permet de ne pas sombrer dans la bureaucratie, de rester en lien avec les réalités. Et puis on est obligés de faire preuve d'imagination, de débrouillardise, d'inventer d'autres manières de faire. Moins coûteuses, moins conventionnelles. Plus basées sur l'entraide et la solidarité. Et pour tout dire je préfère demander de l'aide aux camarades quand il y a besoin d'un coup de main que de passer un coup de fil à un employé pour qu'il le fasse à ma place. C'est une question de classe.

Pour la présidentielle, le PS et l'UMP vont mettre chacun plus de 20 millions sur la table. Nous on veut mettre le peuple sur la place, et faire place au peuple.

Alors, chers amis, nous n'y arriverons pas sans vous. Nous avons besoin de toutes les bonnes volontés, chacun selon ses moyens. Un tract dans une boite aux lettres, une signature de soutien, tout compte. Ce projet politique de l’émancipation, ce socialisme du 21e siècle qui prenne le meilleur des traditions de la gauche ouvrière, des mouvements sociaux et de l’écologie politique, c’est nous qui le portons, c’est nous qui le ferons. Ensemble. Farouchement. Alors, restons déterminés, ambitieux, courageux et motivés. Gardons notre capacité d’indignation et de résistance intacte.

Et ne nous laissons pas impressionner par ceux qui nous disent que c’est impossible. On nous a déjà fait le coup. Mais si c’est possible ! L’argent existe. Il suffit d’avoir le courage de parler de partage des richesses et d’aller prendre l’argent là où il est : dans les poches des plus riches et des multinationales. Ces boites qui versent des dividendes aux actionnaires et n’ont que mépris pour les travailleurs. Qui, guidés par cette logique égoïste et insensée de recherche permanente de profit et d’accumulation matérielle, provoquent du même mouvement crise sociale et écologique. A nous de leur dire que cette société du mérite, de la compétition et de la marchandisation, on n’en veut pas.

On est plus nombreux qu’eux, et en mai et en juin prochains, on a la possibilité de leur dire : ce jour là, chaque bulletin de vote vaut pour un. Qu’on soit ouvrier, patron, chômeur, retraité ou étudiant, nos voix valent toutes la même chose. C’est ça la démocratie, servons en nous !

Nous, peuple de gauche, orphelins depuis si longtemps d’une gauche combative, offensive, attachée à ses valeurs, aujourd'hui nous sommes là où nous devons être. Aux côtés des travailleurs, des exploités, des invisibles, des damnés de la terre et des sans droits, contre toutes les formes de domination… A notre place.

Faire de la politique, c'est cultiver la conviction qu'on peut encore changer le cours des choses, proposer et mettre en œuvre un autre projet de société, et engager toutes ses forces pour y parvenir. Mais tout ça, sans un minimum de recul et d'humour, sans amour et sans poésie, c'est juste impossible. Se sentir émue par le profil d'une montagne, apprécier les variations de lumière, les mers de nuage qui pendent du plateau du Vercors, le soleil rasant et les busards qui tournent... Alors continuons à nous battre, oui ! Mais aussi à sourire de nous mêmes. Gardons conscience du peu de choses que nous sommes, sans oublier que tout ce que nous faisons, si petit soit-il, participe de la dignité humaine. Celle qui consiste à ne pas baisser les bras et à rester vivants. Les seuls combats perdus d'avance sont ceux qu'on ne livre pas. Retroussons nos manches, ravalons nos états d'âme, ignorons les fâcheux et les mesquins, et faisons ce que nous avons à faire.

La colère monte. Nicolas Sarkozy et Hervé Mariton doivent faire les frais de cette colère. Nous, nous devons la faire fleurir et en récolter les fruits.

Camarades, c'est à nous. Haut les cœurs ! Prenons le pouvoir.

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