mardi 14 février 2012

Le social libéralisme s'ex (se) porte bien, Monsieur Hollande ?

Hier, dans le Guardian, François Hollande a voulu rassurer les marchés et la City.

Plus socio-libéral que nature lorsqu'il est Outre Manche, on est là très loin du discours du Bourget où tous les observateurs avertis l'avaient trouvé teeeeellement à gauche.

François Hollande ne trouve en effet rien de mieux pour rassurer les banquiers que de prétendre qu'il n'y aurait plus de communistes en France (diable !) et de rappeler que pendant la gauche au gouvernement pendant 15 ans "nous avons libéralisé l'économie et ouvert les marchés à la finance et aux privatisations. Il n'y a pas lieu d'avoir peur". Sic. Et je le prouve :

Hollande brushed aside suggestions that he was a leftwing ideologue and dismissed comparisons with the initial fear greeting François Mitterrand's election in 1981. "The 1980s was a different era. People said there would be Soviet tanks on the Place de La Concorde. That era is over, it's history. It's normal there were fears then. There had been 23 years of the right in power, the cold war was on and Mitterrand nominated Communist ministers to government. Today there are no Communists in France ... the left was in government for 15 years in which we liberalised the economy and opened up the markets to finance and privatisations. There is no big fear."

François Hollande y précise bien également qu'il n'y aura pas de référendum en France sur le nouveau traité européen s'il est élu : "He said it would be for the French parliament to ratify the treaty after the election and he would not put it to a referendum".

A ceux qui feindraient d'être surpris, rappelons les propos tenus sur Canal + par le même candidat "socialiste". C'était dimanche dernier, la veille de l'adoption du nouveau plan de rigueur en Grèce avec le soutien populaire que l'on sait ^^

(Source canal + - Voir aussi le communiqué d'Eric Coquerel pour le Front de Gauche)

Mme Lapix : Le Parlement grec doit-il voter pour ce plan ?
M. Hollande: Il n'a pas le choix le Parlement, il lui est dit tout net que s'il n'accepte pas ce plan il  n'y aura pas les aides,  et c'est la faillite, imaginez la responsabilité de ces députés au moment de la décision, je pense qu' on a mis les grecs dans une situation impossible, "nous" c'est l'Europe, ça fait deux ans que cette question de défaillance grecque est posée on en est à 4 ou 5 plans d'austérité...
Il aurait fallu un seul plan massif dès le départ plutôt que cette longue agonie, qui fait qu'aujourd'hui il y a encore des choix très difficiles sans être surs que les objectifs à atteindre seront dépassés...
Et je vise directement Sarkozy et Merkel, puisqu'ils en on pris la responsabilité, ça a été une suite de temps perdu de temps durs pour les Grecs, temps perdu et en définitive d'impasse car on n'est même pas sûrs qu'ils arrivent aux objectifs

Mme Lapix: Un plan d'austérité plus dur dès le départ ?
M. Hollande : Il fallait d'une part que les créances privées soient amputées, ce qui va être le cas, et d'autre part un plan d'austérité sans doute, mais un seul sans qu'il y ait cette suite, et enfin la capacité d'une solidarité... J'avais parlé à l'époque déjà des Eurobonds, l'Europe se substituant à la Grèce pour emprunter et de faire en sorte que les Grecs remplissent leurs objectifs. L'austérité sans croissance elle conduit à plus d'austérité d'où ma proposition pour l'Europe entière qu'il y ait des disciplines, c'est absolument indispensable, mais qu'il y ait une perspective un développement de l'activité, de l'emploi, de la croissance.

Presque aussi fort que Jean Quatremer qui twittait lui dimanche : "Lassitude ? En Grèce, les manifestations contre l'austérité n'ont réuni que 7000 personnes". Ah, visionnaire Quatremer...

Qu'ils aillent donc faire un tour en Grèce !

Baisse de 22% du salaire minimum dans le privé, indemnités chômage plafonnées à 313 euros, suppression de 15.000 postes publics d'ici la fin de l'année, privatisation immédiate des Sociétés publiques des Eaux d’Athènes (EYDAP) et de Thessalonique (EYATH), nouvelles coupes dans certaines retraites...

Les responsables sont au gouvernement, à la Banque centrale européenne, au Fonds Monétaire International et à l'Union Européenne. Les responsables sont ceux qui partout en Europe et dans le monde acceptent de laisser la finance diriger la politique et bafouent les peuples.

Edit du 27 juin : Réponse de Mikis Théodorakis à ses détracteurs 

Note du 12 juin 2012

En février dernier, j'avais relayé ici l'appel de Mikis Théodorakis en accord avec son contenu ponctuel. Grand compositeur engagé à gauche, auquel le ministre de droite M. Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la culture et de la communication, a remis les insignes de Commandeur dans l'Ordre de la Légion d'Honneur, la plus haute distinction française, le 26 mars 2007, Théodorakis est aussi l'auteur du célèbre hymne du Parti socialiste. Je ne savais rien des propos qu'il a tenus au soir de sa vie concernant les juifs. Connaissant la perfidie de ceux qui voudraient assimiler cet appel sans rapport avec le problème posé à une approbation de l'ensemble des positions de son auteur, par mesure de prudence et conformément à mes principes, j'ai décidé de retirer la référence de ce blog.

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