mercredi 22 février 2012

Des journalistes et de l'environnement

J'étais lundi, après une courte interview en direct sur Radio France Bleue faite à l'arrache d'un café parisien, en petit déjeuner presse avec les journalistes de l'AJE (association des journalistes de l'environnement).

J'y représentais Jean Luc Mélenchon, juste après Eva Joly et avant Corinne Lepage. L'occasion de découvrir le Solar Hotel qui arbore fièrement le logo Stop nucléaire sur sa façade et abrite un joli petit jardin qui donne envie de revenir aux beaux jours... Mais surtout de revenir sur le programme du Front de Gauche et sur la planification écologique. Intéressants échanges avec des journalistes plus curieux de faisabilité et de contenu que de petites phrases, ceux ci n'étant pas journalistes politiques... Rafraichissant et pointu.

Le Journal de l'environnement en a dressé un comparatif de "deux visions opposées de l'écologie" entre Corinne Lepage et Corinne MD (bataille ;) et voici ce qu'en a retenu, de manière assez complète et fidèle, le site 20minutes.fr :

Jean-Luc Mélenchon, rouge à l'extérieur, vert à l'intérieur?

PRESIDENTIELLE - Que signifie la «planification écologique» au programme du candidat du Front de gauche...

«Le capitalisme vert n’existe pas». C’est ainsi que Jean-Luc Mélenchon, candidat à la présidentielle pour le Front de gauche, a présenté son programme environnemental lors du congrès de France Nature Environnement à Montreuil (Seine-Saint-Denis), fin janvier. La «planification écologique» proposée par le Front  de gauche propose de relier les sujets sociaux et environnementaux pour une écologie «radicale».

Un pôle énergie nationalisé

«Le terme de planification est une manière de provoquer, explique Corinne Morel-Darleux, secrétaire nationale du Parti de Gauche en charge du «combat écologique». Mais l’idée est de s’inscrire dans un temps qui n’est pas le temps du système économique capitaliste.» Priorité du programme, la transition énergétique «ne se fera pas du jour au lendemain» et passera par la nationalisation de ce  secteur critique: «Nous proposons un pôle énergie national, qui fonctionnerait à l’image de ce qui se fait dans les comités de bassin pour la gestion de l’eau», précise Corinne Morel-Darleux, qui préfère parler de «socialisation» plutôt que d’étatisation. 

Sobriété, efficacité et développement des énergies renouvelables: le programme du Front de gauche est largement inspiré du scénario Négawatt. Avec quelques petites originalités: le retour du «wagon isolé», qui permettrait aux entreprises de n’affréter qu’une petite quantité de marchandises par le rail, ou la géothermie profonde, «dada» de Jean-Luc Mélenchon,  encore très peu exploitée. Les panneaux publicitaires lumineux seraient les premiers à s’éteindre pour économiser de l’énergie et les aides à la rénovation thermique des bâtiments revue pour ne pas passer seulement par des crédits d’impôt «qui excluent les gens qui ne payent pas d’impôts!» rappelle Corinne Morel-Darleux.

Un grand débat sur le nucléaire

Pour nationaliser les opérateurs, EDF mais aussi ses concurrents comme Poweo ou Enercoop, des mesures fiscales sont envisagées: «Mettre l’impôt sur les revenus du capital au même taux que sur les revenus du travail rapporterait 100 milliards d’euros, c’est Natixis qui le dit! assure Corinne Morel-Darleux. Et avec une tranche d’impôt à 100% au dessus de 360.000 euros de revenus par an, on aura de l’argent pour financer les services publics.» Et pas question de tuer dans l’œuf les initiatives coopératives comme Enercoop: «En les faisant revenir dans le giron public, on en gardera l’esprit», explique la responsable écolo de la campagne du Front de gauche.

Quant au nucléaire, le Front de gauche veut que le débat s’instaure dans la population française, «qui n’a jamais eu son mot à dire», en vue d’un référendum dont la question reste encore à définir. «Nous voulons donner l’autorité suprême à la population sur la fermeture des centrales en fin de vie, et non pas à l’Autorité de sûreté nucléaire, confie Corinne Morel-Darleux.

Une écologie «rouge et verte»

Le Front de gauche veut surtout faire passer l’idée que les questions environnementales et sociales sont liées. «La lutte contre l’oligarchie et pour une meilleure répartition des richesses est liée à l’écologie. Les services publics sont le patrimoine de ceux qui n’en ont pas», prêche la secrétaire du Parti de gauche. Une écologie «rouge et verte» qui distingue le programme de Mélenchon de celui d’Eva Joly, outre les «divergences sur la construction européenne et le rapport au système capitaliste et libéral».

On en revient toujours là: «On ne veut pas supprimer l’économie de marché, mais sortir du capitalisme et de la logique productiviste», précise Corinne Morel-Darleux. Ce qui n’empêche pas une réindustrialisation de la France sur des critères «d’utilité sociale et environnementale»: les aides publiques n’iront qu’aux entreprises  qui créent des emplois, sont gérées démocratiquement et ne nuisent pas à l’environnement.  Vaste programme, mais Jean-Luc Mélenchon l’a martelé à Montreuil: «La France peut être la première nation écologique du monde.»

Audrey Chauvet

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