mardi 13 mars 2012

Appel des gauches antiproductivistes et Objectrices de croissance à voter pour le candidat du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon

Je vous en parlais déjà là, voici le bel appel de Paul Ariès et Jacques Testard à diffuser très largement et à signer sur le site Place au Peuple !

De luttes communes en convergences, de débats en résistances, le Front de Gauche des antiproductivistes est en marche :)

L'appel est à signer sur le site de place au peuple. Verts de rouge, à vos claviers et rendez vous à la Bastille le 18 mars dans le cortège "planification écologique" !

Et que viennent un temps dont on s'éprenne...


Appel des gauches antiproductivistes et Objectrices de croissance à voter pour le candidat du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon

Premiers signataires :

Paul Ariès, directeur de la rédaction le Sarkophage

Jacques Testart, biologiste 

Corinne Morel Darleux, secrétaire nationale à l'écologie du Parti de Gauche

Mathieu Agostini, responsable commission écologie du PG

...

L’urgence écologique, sociale et politique nous interdit de nous taire même si nous ne nous retrouvons pas pleinement dans le programme du Front de gauche… qui n’est pas un projet encore assez de rupture. Nous militant (e )s, Objecteurs de croissance, antiproductivistes, anticonsuméristes, « écolos » antilibéraux, adeptes de la décroissance de gauche soutenons et invitons Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche, à faire croître le débat autour de 4 grands thèmes :

1) Sortir de l’appauvrissement des peuples

Les modes de production et de consommation capitalistes sont suicidaires et reposent sur l’exploitation et la domination du Tiers-Monde. Notre enrichissement et nos modes de vie sont aussi la cause de leur appauvrissement croissant. Ce pillage joue dans les pays riches dans lesquels le nombre de naufragés ne cesse d’augmenter. Nous voulons « plus » pour ceux qui ont eu « moins ». Osons l’annulation des dettes du Tiers-monde. Osons le réexamen des dettes publiques.

2) Construire une société post-extractiviste

Cette économie fondée sur le pétrole nous conduit écologiquement dans le mur. Les pauvres en seront les premières victimes. Nous prônons les économies d’énergie et les énergies renouvelables mais en disant qu’il ne peut s’agir de remplacer le pétrole et le nucléaire par un mix énergétique qui permettrait de sauver les modes de production et de vie actuels…Nous devons inventer ensemble d’autres styles de vie. Osons la relocalisation des activités. Osons le ralentissement, Osons la planification écologique, Osons la coopération, Osons dire qu’être fidèles au projet « Yasuni-ITT », c’est, chez nous aussi, laisser dans le sous-sol les réserves les plus rares ou dangereuses.

3) Sortir du capitalisme

Gauche et droite partagent le même bilan effroyable en matière environnementale. Ces deux systèmes ont pillé la planète pour nourrir leur machine productiviste. Mais si le capitalisme est intrinsèquement productiviste, on peut imaginer un socialisme non-productiviste. Nous avons besoin pour cela d’une vraie gauche écologique qui en finisse avec la foi béate dans le « progrès » économique et la techno-science. Osons une gauche qui sache renouer avec les cultures et les modes de vie populaires. Osons mener la lutte des classes dans le domaine de la consommation comme dans celui de la production. Osons une science citoyenne. Osons multiplier les expérimentations sociales. Inventons un « éco-socialisme » municipal. Réinventons un syndicalisme à bases multiples de rupture.
Créons un mouvement coopératif à la hauteur de l’effondrement global qui vient. Inventons de nouveaux modes de délibération où des citoyens dûment informés et indemnes de compromissions indiqueront ce qu’est l’intérêt public, ce qui est bon pour l’écrasante majorité

4) Construire une société du Bien-Vivre

Nous sommes à l’écoute de tous les nouveaux « gros » mots qui se cherchent à l’échelle mondiale pour dire le besoin d’émancipation : le Buen-vivir amerindien, l’eudémonia (la vie bonne) des grecs, « les nouveaux jours heureux », etc. Le Bien-vivre n’est pas le bien-être au sens de la société de consommation occidentale. Osons changer notre rapport aux autres, à nous-mêmes. Osons changer nos rapports à la nature. Puisque les services publics sont la principale richesse des pauvres, faisons de la défense et de l’extension de la sphère de la gratuité, une gratuité économiquement, socialement, culturellement, politiquement construite, notre grand projet. Osons dire qu’on pourra ne plus être des forçats du travail et de la consommation que si la société assure à chacun de quoi vivre frugalement certes mais de façon totalement sécurisée et digne. Osons dire que la France mais aussi la planète sont déjà assez riches pour faire vivre tous ses enfants. Osons dire que ce n’est pas un problème de moyens (de grosseur du gâteau) mais de choix politiques. Osons dire qu’il ne s’agit pas de partager le gâteau actuel (PIB) car il est totalement empoisonné. Osons dire que la crise écologique nous interdit de refouler encore la grande question historique qui est celle du partage.

C’est pour toutes ces raisons et mille autres que nous voulons faire entendre notre voix dans la campagne unitaire du Front de gauche…Nous y serons présents avec notre spécificité pour y défendre notre conception d’une gauche écologiste, d’une gauche anticapitaliste et antiproductiviste, d’une gauche du Bien-vivre. Notre diversité est notre grande richesse.

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