mercredi 18 avril 2012

Nous y voilà. Mais ce n'est que le début.

Nous y voilà. Ce qu'il est convenu d'appeler la dernière ligne droite. Qui pourtant ne sera en réalité, quoiqu'il arrive le 22 avril pour le premier tour de la présidentielle, que le début.

D'ores et déjà, nous avons accompli avec le Front de Gauche un fait politique majeur, une mobilisation populaire sans précédent. Partout dans le pays, devant 15 ou 120.000 personnes, nous avons porté des mesures concrètes de répartition des richesses contre l'oligarchie et l'austérité, avec le revenu maximum autorisé à 360.000 euros, les 11 tranches d'impôt sur le revenu et l'écart maximum de salaires de 1 à 20. Nous avons combattu le Front National et l'avons fait reculer en projetant la lumière sur son programme réactionnaire, antisocial et xénophobe. Nous avons expliqué le mécanisme européen de stabilité, adopté au Parlement français avec l'abstention des socialistes, et ce que le futur traité européen Sarkozy - Merkel nous réserve. Nous avons parlé de ce qui se passait en Grèce, en Espagne et au Portugal, de nos sources d'inspiration venues d'Amérique Latine. Nous avons fait de l'éducation populaire sur la sixième république et l'assemblée constituante. Replacé le progrès humain et l'intérêt général en tête devant les appétits financiers. Nous avons expliqué comment la planification écologique permet de relancer l'activité, de créer plus d'un million d'emplois en combinant écologie et relocalisation de l'économie. Nous avons défendu l'importance des services publics contre la privatisation et le libéralisme qui tue nos campagnes et nos mécanismes de solidarité. Nous nous sommes montrés fidèles aux revendications sur les retraites de 2010. Nous avons fait renaitre le Non au traité constitutionnel européen de 2005 et redonné force à la notion de souveraineté populaire. Nous avons réinventé une gauche rouge et verte qui cite Jaurès, Victor Hugo, Marx et Gorz, rassemblant syndicalistes et écologistes, socialistes et marxistes, communistes et républicains autour d'un projet en rupture avec la capitalisme et la logique productiviste.

Nous avons, enfin et surtout, rassemblé le peuple de gauche, nous lui avons redonné sa fierté. D'abord les militants, au sein d'un rassemblement comme on l’espérait depuis 2005, avec 7 organisations différentes unies dans le Front de Gauche. Ensuite, au delà des cercles militants nous avons vu venir, d'abord curieux puis motivés et enthousiastes, des jeunes, des abstentionnistes, des chômeurs et des précaires. Aux meetings de Jean Luc bien sûr, mais je l'ai aussi constaté dans nos assemblées citoyennes, en Drôme et aux quatre coins de France. Pour m'être beaucoup déplacée durant cette campagne, sur l'écologie, j'ai vu comme partout sont arrivés de nouvelles têtes et d'anciens visages qui avaient déserté l'action militante depuis des années. Des camarades venus d'autres forces politiques, aussi. Du NPA, d'Europe Écologie les Verts, parfois du MRC ou du PS. Des syndicats et associations, beaucoup. La semaine dernière dans le Royans, une jeune femme sortie se fumer une clope après notre assemblée citoyenne, pendant que le groupe de musique jouait, m'a confié qu'elle était venue car elle n'avait entendu que nous sur l'écologie pendant la campagne et que, écolo convaincue, elle n'avait jamais trouvé le parti lui donnant envie de voter. Elle venait pour la première fois à une réunion politique. Elle va voter Front de Gauche dimanche et m'est avis qu'on va se retrouver pour la campagne des législatives.

Car il ne faut pas oublier ce troisième tour que seront les élections législatives. Les 10 et 17 juin, on va voter pour nos représentants à l'Assemblée Nationale. Celles et ceux qui voteront - ou non - les projets de loi du nouveau gouvernement en notre nom. Qui déposeront les propositions de loi que nous leur aurons soufflé, qu'on aura travaillé avec eux. Deux mois encore de campagne pour assurer une majorité clairement ancrée à gauche. Le Parlement, pour nous, c'est là où tout se joue dans une République du peuple. C'est dire l'importance que le Front de Gauche accorde à cette élection. Je porterai ses couleurs ici, dans la troisième circonscription de la Drôme, j'en suis fière et heureuse. Nous faisons une campagne incroyable depuis des mois, même Hervé Mariton, député UMP sortant réputé inébranlable s'inquiète aujourd'hui de notre formidable poussée. Il ne nous est rien d'impossible. Il faut continuer et accélérer encore cet espoir de battre enfin la droite, pour mettre en œuvre une politique qui soit une vraie alternative et pas une simple alternance. Et bien sûr les législatives dépendront de ce qui se passera dimanche et le 6 mai. De l'élan de la présidentielle et du poids que représente le Front de Gauche dans le pays.

Ce n'est que le début. Quoiqu'il se passe dimanche, la rivière est sortie de son lit, et elle ne retournera pas s'y coucher. Les centaines de milliers de citoyen-ne-s qui nous ont rejoint à la Bastille, sur la place du Capitole, aux plages du Prado, qui se sont retrouvés dans chaque canton du pays en assemblée citoyenne, qui ont collé, tracté, débattu, retrouvé le goût de la camaraderie et du combat, tous ceux là ont appris, se sont politisés, ils ont vu les enjeux et la possibilité de faire autrement. Ils n'ont plus du tout envie de dormir (ou juste le temps de récupérer un peu ;)

Ils sont tout à la fois une force politique bien partie pour devenir majoritaire dans ce pays et le mouvement social des mois à venir. Une force avec laquelle il faudra désormais compter, dans les rues et dans les institutions. Déterminée à se donner des représentants dans les lieux de pouvoir politique, pour que plus jamais on ne laisse faire en notre nom la politique du pire, de la peur et de la rigueur.

Haut les cœurs !

Photo : Stéphane Burlot


Interview pour le Journal du Diois, derniers arguments et synthèse du programme L'humain d'abord

1-En quoi votre candidat ferait le meilleur président de la République pour la France (ses principales propositions).

Pour affronter les marchés financiers et redonner de l’espoir, la France a besoin d’une politique clairement ancrée à gauche qui rende coup pour coup à la finance. Dès le 7 mai, les agences de notation sonneront la fin de la récréation et exigeront une politique d’austérité sans précédent. Le Front de Gauche avec son candidat Jean-Luc Mélenchon est le seul rassemblement qui refuse l’austérité et se prononce sans ambiguïté pour une relance de l’activité par la planification écologique et l’augmentation des salaires avec un SMIC à 1700 euros bruts, la taxation des hauts revenus avec le salaire maximum annuel à 360 000 euros, et une échelle de salaires allant de 1 à 20 fois le SMIC. Ce partage des richesses nous permettra de dégager des recettes plus justes et d'aider les PME en transférant la fiscalité sur les plus grosses. Nous pourrons alors financer la planification écologique, seule capable de récréer de l'emploi et d’organiser la bifurcation vers une transition énergétique avec la rénovation massive des bâtiments et la relocalisation de l’économie. La politique énergétique de la France sera mise en débat public et un référendum tranchera la question du nucléaire. Au niveau international, nous cesserons d’être à la remorque des interventions belliqueuses des Etats-Unis en sortant de l’OTAN et nous lutterons pour que l’ONU prenne toute sa place, et non pas les G8 ou G20, pour les décisions qui concernent l’humanité entière.

2- Pour la ruralité, quelles sont les mesures importantes proposées par votre candidat ?

L'humain d'abord, c'est la proximité d'abord. Nous défendrons une agriculture paysanne et relocalisée face à l'agriculture intensive avec l’application de surfaces maximales, la réforme de la distribution des aides de la PAC et la création de 300 000 emplois directs. Nous encadrerons les marges des grandes surfaces et garantirons des prix minimum pour les agriculteurs. . Nous revaloriserons les retraites pour en finir avec le scandale du sous-statut social dans le monde agricole ! Mais la défense de la ruralité, c'est aussi la réimplantation et le développement des services publics avec la garantie de l’égalité d’accès à l’école, à l’hôpital public, aux services de l’administration et aux transports. Nous voulons une ruralité solidaire et c'est pourquoi nous reviendrons sur la réforme territoriale engagée par la droite, dans le seul but de mettre nos territoires ruraux en concurrence

3- La dernière question, n'en est pas une mais plutôt un appel pour mobiliser les abstentionnistes à aller voter le 22 avril.

De nombreuses personnes pensent que la politique ne peut plus rien pour eux. Mais la politique peut faire très mal à notre quotidien ! Nous le vivons toutes et tous chaque jour, après 5 ans de Sarkozy au pouvoir et son cortège de casse des services publics, de saignée dans l’Education nationale, de marchandisation de la santé et le laisser-faire en matière de délocalisations. Nous avons baigné dans 30 ans de discours nous expliquant que plus rien n’était possible, que la seule politique envisageable était celle de l’austérité, de la précarité et du chômage. La poussée du Front national a servi d’épouvantail pour que rien ne change ou plutôt que tout aille vers une société à deux vitesses, celle des 99% qui n’ont rien et des 1% qui se gavent des richesses du pays. Il est temps de changer tout ça, et c'est possible ! Nous devons chasser la droite et placer au gouvernement la seule véritable alternative, le Front de Gauche. Jean-Luc Mélenchon est le représentant d’une force réunissant tous ceux qui ne veulent plus accepter la fatalité. Nous sommes les partageux ! La France est deux fois plus riche qu’en 1981 ! Le Front de Gauche et son candidat Jean-Luc Mélenchon redonnent la fierté d’être de Gauche. A Marseille, le candidat à la présidentielle a salué devant 120 000 personnes l’apport des Grecs, des Romains, des Arabes et des Berbères à la société française. Sans le métissage, la France n’existerait pas. Nous assumons avec fierté notre ancrage à gauche et la défense d’une République sociale et universaliste. Aujourd’hui, il existe un choix qui peut faire la différence dans notre pays, en Europe et dans le monde. Comme pour le NON au TCE en 2005, nous pouvons créer la surprise dimanche si tous les indignés, précaires, résignés et invisibles redressent ensemble la tête le 22 avril et vont le dire haut et fort en votant. Aux urnes, citoyens !

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