vendredi 20 avril 2012

La gauche antiproductiviste dans la bataille, Trois jours pour faire gagner le vote Mélenchon (Edito avec Paul Ariès)

L'appel lancé par Paul Ariès et Jacques Testart pour un Front de Gauche des antiproductivistes et des objecteurs de croissance approche les 600 signataires, nous avons donc lancé avec l'aide précieuse de mon camarade Mathieu Agostini, responsable de la commission écologie du PG, la Lettre de ce nouveau Front de Gauche, appelé à perdurer et à faire vivre nos débats au sein du FDG et au delà. Pour vous inscrire à cette lettre, il vous suffit de signer l'appel, c'est là.


L'ÉDITO DE PAUL ARIES ET CORINNE MOREL DARLEUX

LA GAUCHE ANTIPRODUCTIVISTE DANS LA BATAILLE

TROIS JOURS POUR FAIRE GAGNER LE VOTE MELENCHON

Les nombreux signataires du « Front de gauche antiproductiviste et Objecteur de croissance » sont riches de leur extrême diversité : diversité politique et idéologique, diversité d’engagements et d’ancienneté dans des luttes sociales, écologiques, etc. Certains parmi nous viennent des gauches, d’autres de l’écologie politique et de la décroissance, d’autres encore d’une économie sociale et solidaire de rupture d’avec le capitalisme, d’autres enfin étaient jusqu’alors des abstentionnistes de cœur et de raison. Ce qui nous unit c’est la conviction qu’aucune vraie gauche émancipatrice ne pourra émerger si elle ne devient pas foncièrement antiproductiviste et objectrice de croissance. Ce qui nous unit c’est le sentiment que quelque chose est en train de naitre à travers la candidature de Jean-Luc Mélenchon et les législatives, qui ira bien au-delà des élections.

Nous sommes en train d’inventer tous ensemble un « Buen-Vivir » à la française. Nous sommes en train d’imaginer cette gauche porteuse d’un nouveau projet de socialisme. Nous savons bien que nous ne ferons pas cette gauche antiproductiviste avec toutes les gauches actuelles, mais nous savons cependant aussi que rien n’est jamais figé en politique. Faire bouger toutes les gauches politiques, syndicales, mouvementistes est notre seul chemin. Nous sommes porteurs au sein du Front de gauche antiproductiviste et Objecteur de croissance d’une plus grande sensibilité à une écologie politique de rupture, mais tout comme nos amis libertaires sont porteurs d’une grande sensibilité à la question du pouvoir dont les tragédies du 20e siècle à gauche soulignent la centralité.

Le Front de gauche se veut riche de cette diversité et nous ne jouerons jamais à « plus écolo ou décroissant que moi tu meurs », ou à « plus à gauche ou social que moi tu meurs »…Nous avons besoin de la diversité des sensibilités pour gagner ensemble. Gagner contre la droite et l’extrême-droite, gagner contre les fausses gauches et l’écologie de compromission libérale et européaniste, gagner aussi contre nous-mêmes. Nous voulons en finir avec cette gauche qui s’économise au double sens du terme : une gauche qui avait fini par penser l’économique et les modes de production et de vie avec les mots-poisons, les mesures-piégées (PIB) et les conceptions propres à ses adversaires ; nous aimons aussi l’idée d’une nouvelle gauche buissonnière qui fasse école, une gauche maquisarde qui soit du côté de la désobéissance chaque fois que la vie nous y oblige.

Nous ne sommes pas signataires de l’appel du Front de gauche antiproductiviste et Objecteur de croissance seulement parce qu’il y a le feu à la planète, mais parce que nous sommes amoureux du « Bien-vivre », parce que cette société du « toujours plus » productiviste et capitaliste est, pour nous, foncièrement aliénante et inhumaine. Le Front de gauche antiproductiviste et Objecteur de croissance plonge ses racines dans l’histoire du mouvement ouvrier et socialiste, nous sommes les enfants de Babeuf et de Fourier. Nous sommes les descendants de Paul Lafargue et de son droit à la paresse. Nous sommes les héritiers des Sublimes, ces ouvriers hautement qualifiés du 19e siècle qui choisissaient de travailler le moins possible et qui fêtaient la Saint-Lundi, car ce jour là les cabarets étaient ouverts, etc. Nous voulons comme nos parents « vivre et travailler au pays ». Nous voulons choisir ce que nous produisons et comment. Nous voulons réveiller cette autre gauche. Nous avons déjà prouvé qu’une Objection de croissance qui soigne sa gauche n’est jamais du coté du moralisme, nous ne sommes pas les nouvelles Dames patronnesses expliquant au bon peuple comment se passer de ce qui lui manque, nous savons trop que l’écologie de gauche est toujours du côté du pouvoir de vivre.

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