dimanche 27 mai 2012

"Pour ces raisons, je voterais sans hésiter pour Corinne. Sauf que je ne peux pas, car j'habite Poitiers" Soutien d'Aurélien BERNIER (auteur, M'PEP)

Corinne à l'Assemblée !

Par Aurélien Bernier, auteur et membre du Mouvement politique d'éducation populaire (M'PEP)

 

La politique sert-elle encore à quelque chose ?

Tous les grands médias ont proclamé, il y a bien longtemps déjà, la fin des idéologies.

L'homme de la rue, choisi et filmé pour le « 20 heures », a parfois du mal à discerner sa droite de sa gauche. Mais il s'en fout un peu, car il ne croit plus au changement et assume son individualisme.

Des écolos inspirés estiment qu'ils « votent avec leur porte-monnaie », en faisant leurs courses et en préférant des produits bios. Ou qu'ils « font de la politique » en allant bosser à vélo, et que c'est plus propre que d'adhérer à un parti...

A ce rythme-là, l'idéologie ultra-dominante, celle dont on ne prononce plus le nom (mais qui se nomme toujours « capitalisme »), n'a aucun souci à se faire.

Total, la Société Générale, AXA, Nestlé et Carrefour sont systématiquement réélus avec 99 % des suffrages.

Les coopératives, la finance solidaire, les AMAP et autres boutiques bio sont balayées au premier tour.

C'est peut-être difficile à admettre, mais il y a une différence majeure entre changer « sa vie », ou celle d'un petit groupe de personnes, et changer la société.

Changer sa vie, certains peuvent le faire tranquillement dans leur coin. S'ils ont de la chance ou des moyens financiers, ils peuvent fuir le quotidien, manger bio, être responsables, échanger avec d'autres convaincus.

Mais pour changer la société, pas le choix, il faut faire de la politique. C'est même sa fonction première : définir en commun un projet de société et se battre pour le mettre en oeuvre.

Alors oui, la politique, c'est utile, ce n'est pas toujours sale, et ça se passe d'abord dans les urnes.

 

Et le Front de gauche, à quoi sert-il ?

Tout simplement, à préfigurer le rassemblement politique et la victoire de la « vraie » gauche.

La droite, on voit bien ce que c'est. Cela fait dix ans qu'on se la coltine, on a compris, merci.

La gauche, c'est plus compliqué depuis 1983. Cette année là, le Parti socialiste se convertissait à l'économie de marché, aux politiques libérales de l'Union européenne, et finalement, se soumettait pour de bon à celui-dont-on-ne-prononce-pas-le-nom (le capitalisme).

Une autre partie de la gauche, plus radicale qu'elle tu meurs, continuait d'appeler « la rue » à se mobiliser et espérait la révolution en dénigrant les urnes. Mais il n'y eut pas de Grand soir, seulement des petits matins de désillusion.

Il y a peu, la gauche s'est remise à « faire de la politique ». C'est à dire : aller aux élections pour gagner et pour changer réellement les choses.

Dans son programme, elle a conservé les bonnes intentions, les valeurs, mais elle a ajouté des éléments concrets pour rompre avec le capitalisme et la mondialisation : la « désobéissance européenne », le protectionnisme écologique et social, et d'autres méchancetés qui feraient pleurer de rage le MEDEF. Du coup, on y croit. On voit bien qu'elle veut aller au bout de son programme et qu'elle trouvera les moyens si elle accède au pouvoir. De toute façon, elle n'a pas le choix.

Avec le Front de gauche, nous avons entamé un long et difficile chemin vers l'union, l'ouverture, le dépassement des seules organisations où l'on « prend sa carte ». Ce n'est pas gagné d'avance. Il y a les apparatchiks, les stratégies d'appareil, des emmerdeurs un peu partout... Mais l'intention est là, l'ambition aussi, et elles méritent d'être soutenues.

 

Et Corinne Morel-Darleux, alors ?

Et bien, c'est une amie, mais c'est surtout la candidate du Front de gauche dans la troisième circonscription de la Drôme. Donc, c'est la seule qui porte un programme non pas parfait, mais sérieusement de gauche et sérieusement crédible.

En plus, c'est le contraire d'une apparatchik. Elle sait faire deux choses en même temps : par exemple, distribuer des tracts et réfléchir. Elle accepte et respecte les gens qui ne sont pas en tous points d'accord avec elle. Comme moi, qui suis pour la sortie de l'euro alors qu'elle est (encore) contre (...mais je ne désespère pas de la convaincre sous peu).

Pour ces raisons, je voterais sans hésiter pour Corinne. Sauf que je ne peux pas, car j'habite Poitiers.

Alors vous qui vivez à Die, à Dieulefit, à Crest, à Nyons, à Rémuzat, à Chabeuil, à Saint-Jean-en-Royans, à La Chapelle-en-Vercors, à Saillans, à Châtillon, à Luc, à La Motte-Chalancon, à Bourdeaux, à Grignan, à Saint-Paul-Trois-Châteaux, à Buis-Les-Baronnies, à Séderon...

Profitez-en. Faites-le. Envoyez-la à l'Assemblée. Elle y défendra de belles choses.

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