mercredi 3 octobre 2012

Réplique à CM Vadrot : Oui, on peut être écolo et défendre les travailleurs de l'automobile !

charette_licenciements_automobile.jpgClaude Marie Vadrot, journaliste écolo qui avait soutenu la candidature Front de Gauche de Jean Luc Mélenchon à la présidentielle, se dit démystifié sur son blog Politis. Diable. Et quelle est la cause de ce désappointement ? La présence de Jean Luc Mélenchon au Salon de l'automobile, en soutien aux salariés en lutte de ce secteur. Voilà qui lui vaut d'être taxé de productiviste, ne valant pas mieux que "ses anciens amis socialistes".

Claude Marie Vadrot, qui écrit que Jean Luc Mélenchon agit "comme si le temps du pétrole n’était pas sur le point de s’achever", n'a pas du entendre le-dit Jean Luc Mélenchon sur le Salon de l'Automobile, déclarer que ce n'était pas le moment de fermer les unités de production, au moment même où il fallait justement envisager la sortie du pétrole et où l'on avait besoin de ces moyens de production pour effectuer le tournant écologique !

Il n'a pas du non plus réaliser que critiquer ainsi ceux qui soutiennent les salariés, c'est se ranger du côté des actionnaires qui sont justement les vrais responsables de l'impasse productive et écologique actuelle de l'automobile. Et déclarer que "les emplois perdus de la production des bagnoles le sont pour toujours", c'est passer sous silence que les travailleurs, eux ne sont pas, n'ont pas à être perdus avec !

Tout le travail que mène le Parti de Gauche avec le Front de Gauche sur le concept de planification écologique depuis quatre ans vise précisément à prévoir sur le long terme la reconversion industrielle, la relocalisation et la réindustrialisation sur des bases sociales et écologiques. Tout l'inverse du court-termisme des intérêts des actionnaires qui nous ont menés dans le mur.

Voilà où se situe le problème de fond.

Pas dans le fait de tirer à vue sur la bagnole et tout ceux qui s'en approchent.

Car on ne peut par ailleurs aujourd'hui nier l'utilité sociale et le besoin fonctionnel de la voiture ! Eh oui, hélas, dans nombre de nos zones rurales, on n'a juste pas le choix pour se déplacer, aller au boulot, faire les courses ou emmener les gamins à l'école (et ça non, ça ne se fait pas à moto, M. Vadrot...). Alors parlons de reconversion, de réduction des temps de trajets domicile -travail et donc de lutte contre l'étalement urbain, de réduction et de partage du temps de travail, d'aménagement du territoire.... Mais évitons les amalgames faciles.

Non, défendre les travailleurs de l'automobile n'est pas être productiviste. C'est être de gauche.

Non, Jean Luc Mélenchon ne défend pas "la sauvegarde de cette industrie du passé" mais ses salariés, leurs savoir-faire et l'appareil de production, triptyque qui précisément peut seul nous permettre d'en sortir ! Tout en mettant en place une taxe kilométrique sur les transports de marchandises et des visas sociaux et environnementaux pour relocaliser la production, mettons ces savoirs faire au service de la reconversion vers les transports collectifs, dont une partie peut se faire sur les mêmes structures de production, et structurons enfin une filière industrielle de démantèlement, dépollution et réparation des véhicules, filière aujourd'hui complètement absente en France.

Enfin, je me permets de rappeler, pour l'honnêteté intellectuello-journalistique, que Jean Luc Mélenchon et son parti, le PG, se sont toujours prononcés pour la fermeture de Fessenheim et la sortie progressive du nucléaire, et contre le mirage du véhicule électrique comme solution magique.

Débattons, oui. Mais sur des bases justes.

Illustration : Lasserpe

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