jeudi 30 mai 2013

En direct de Rhone Alpes (1) : Tempetarium de glace, Gabriac, FN et extrème droite

RRA_decla_extr_droite.jpgRude réveil à 5h du matin pour attraper le train de 6h et être à temps sur Lyon pour l'ouverture de la session à la Région.

On démarre par la commission permanente (CP) qui consiste à voter des rapports, d'attribution de subventions essentiellement, en déclinaison des orientations politiques qui sont elles soumises au débat et votées au préalable en Assemblée plénière (AP). La CP va vite, très vite. On égrène les rapports à toute allure, il n'y a pas d'explication de vote, pas de débat en séance : ce travail a normalement eu lieu la semaine précédente en commissions.

Ce matin, le groupe Front de Gauche vote par exemple contre le "hub de la finance", une initiative du Ceser pour 60.000 euros, contre l'attribution de fonds publics aux lycées privés, et contre l'aide de 150.000 euros pour le "Tempêtarium de glace" en Isère. L'élu du Front National Bruno Gollnisch trouve le moyen de placer son "ordre naturel" au sujet d'un rapport en faveur de l'égalité hommes- femmes présenté par la Fédération des Œuvres Laïques (FOL) de la Drôme. Soupir. Fin de la commission permanente.

Après une courte pause, le temps d'une clope, trois textos et deux coups de fil, on reprend en Assemblée plénière. Pendant ce temps-là, l'élu d'extrème droite - exclu du FN - Alexandre Gabriac se balade dans les allées de la Région suivi par une caméra de télé (voir l'excellent arrêt sur images à ce sujet). Insupportable.

De retour en plénière, nous demandons d'emblée une suspension de séance. Gilles Ravache, notre co-président du groupe FDG, prend la parole au nom des élus des groupes FDG, EELV, PS et PRG : "Nous sommes particulièrement scandalisés par les agissements et les déclarations de ceux qui n'hésitent pas à aller se recueillir sur la tombe de Mussolini, déclarent vouloir 'abattre la République, ou à défaut lui casser la gueule', ou encore font référence au Maréchal Pétain ou à Charles Maurras. Rien ne masquera jamais les fondements anti-républicains et autoritaires de l'extrème droite (...) ". Il appelle à résister face à tous les discours haineux et lit à l'Assemblée un extrait du "Messages des déportés". JJ Queyranne enchaine en tant que Président de la Région, parle d'élu provocateur, de sa consternation et de sa colère, et enfin indique que le Ministre de l'Intérieur va être saisi pour examiner la question de la dissolution des groupuscules d'extrème droite. Tous les élus FdG, PS, EELV et PRG de l'hémicycle régional se lèvent, applaudissent et quittent la salle. La droite, à l'exception de deux élus, ne moufte pas.

A la reprise de séance Bruno Gollnisch demande la parole en tant que Président du groupe Front National pour prendre la défense d'un "jeune collègue", tout en rappelant bien évidemment que celui-ci a été exclu du FN. Qualifiant Mussolini d'ancien "instituteur socialiste", il dénonce la "grandiloquence" de notre message et parle des "admirables manifestations de défense de la famille" qui ont eu lieu, parlant d'ambiance "bon enfant", dénonçant pêle mêle les "racailles du Paris Saint Germain" et les "militaires égorgés", les déportations commises par les communistes (sic) et concluant par : "ce qui vient d'être dit est insignifiant". Alexandre Gabriac prend à son tour la parole et lit à haute voix une définition de la "police politique", s'estimant opprimé. L'ensemble des élus Front de Gauche et Europe Écologie - les Verts quitte l'Assemblée. JJ Queyranne lui répond : "Vous êtes un élément nocif, vous engendrez la haine et la peur, cela n'a pas de place ici et avec tous les moyens de la loi nous combattrons vos idées et vos méthodes".

11h50. Fin de l'épisode. Pour l'instant. On reprend les travaux.

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