Notre réaction
au transfert du Conseil d’État au Conseil Constitutionnel, à la décision d'interdiction à Genève
et aux conclusions de la mission du Conseil général du Val de marne... Avec un grand merci à nos camarades du Val de Marne !
A traiter les symptômes, on est
victime des maux
Le gouvernement et François Hollande
lui-même ont depuis des mois laissé se cristalliser le débat
sur les gaz et huiles de schiste autour de la seule question
technique de la fracturation hydraulique, abandonnant ainsi
l’ambition pourtant nécessaire de réduire nos émissions de gaz
à effet de serre et le recours aux énergies carbonées pour
engager une véritable transition énergétique et écologique.
Le retour de bâton se rapproche désormais dangereusement.
Le rapporteur public du Conseil d’Etat
a en effet recommandé récemment le renvoi devant le Conseil
constitutionnel d’une question prioritaire de constitutionnalité
déposée par une compagnie pétrolière américaine qui
souhaitait utiliser la fracturation hydraulique pour exploiter deux
de ses permis. Partant de là, la loi du 13 juillet 2011 qui
interdit le recours à la fracturation hydraulique est en grand
danger. Alors même que le projet de loi sur
la transition énergétique est attendu pour l’automne,
l’ambiguïté du gouvernement concernant les hydrocarbures de
schiste et la course à la compétitivité érigée en sport
national ont donc permis aux lobbies pétroliers de reprendre pied
sur ces questions.
Heureusement il existe d’autres
bonnes nouvelles. Le Parti de Gauche se félicite notamment que la
mission d’information et d’évaluation mise en place au Conseil
général du Val de Marne à l’initiative du Front de Gauche, ait
préconisé dans son rapport du 24 juin "la sortie des
énergies carbonées" qui "doit dès à présent être
engagée et nécessite une réorientation des investissements de
recherche, techniques et financiers". Pour le rapport, "en
regard des impacts liés à l’eau, au paysage, à la transition
énergétique, aux questions sanitaires, mais aussi au bien-vivre
des populations, l’exploitation de ces hydrocarbures n’apparaît
ni souhaitable, ni envisageable."
C’est aussi la position retenue par
le Conseil d’Etat à Genève qui vient quant à lui de décider
d’interdire l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste,
interdiction qui devrait être inscrite dans le projet de révision
de la loi sur les mines, actuellement à l’étude dans le cadre du
projet suisse Géothermie 2020.
Le gouvernement ferait mieux de
s’inspirer de ce genre de positions ! A moins que son ambiguïté
ne soit en réalité duplicité ?…
Le Parti de Gauche reste vigilant et
continuera de s’opposer à cette exploitation nuisible, à laquelle
il existe des alternatives en matière d’efficacité énergétique
et d’énergies renouvelables.