Questionnaire de Proust pour Regards, Corinne Morel Darleux
Née le 1er octobre 1973, Corinne Morel-Darleux rejoint le mouvement
Utopia en 2005, adhère au Parti de gauche à sa création en novembre
2008. Élue conseillère régionale Rhône-Alpes en 2010, elle est
secrétaire nationale à l’écosocialisme du Parti de gauche.
Ma vertu préférée
Cultiver une dose de décalage.
Ce que j’apprécie le plus chez mes ami-e-s
Une bienveillance absolue et la capacité à être là instantanément, en trois mots et
sans poser de question.
Mon principal défaut
Mon obstination parfois à refuser d’admettre qu’on ne réagit pas tous de
la même manière et d’accepter les déceptions qui en découlent
fatalement.
Mon occupation préférée
Un bain de rivière l’été avec des amis et leurs gamins. Me plonger l’hiver dans un
roman au coin du feu, mes clopes et un
verre de cognac à portée de main.
Mon rêve de bonheur
Une solitude partagée dans une vallée
fertile aux saisons marquées.
Ce que je voudrais être
Celle que je serai dans dix ans, avec vingt ans de moins.
Le pays où je désirerais vivre
Un pays où je pourrais me téléporter,
instantanément et à volonté.
Ma couleur préférée
Un blanc à la fois mat et éblouissant de
clarté.
La fleur que j’aime
Celle que je trouve délicatement posée
devant mon ordinateur un matin de
juillet.
Mes auteurs favoris en prose
Joseph Kessel, Marguerite Duras,
Jack London.
Mes héros dans la fiction
Des hommes doux et décidés.
Mes héroïnes favorites dans la fiction
Des femmes tendres et fières.
Mes héros dans la vie réelle
Des hommes de fiction.
Mes héroïnes de l’histoire
Emma Goldman, anarchiste et féministe
flamboyante, amoureuse fragile
et blessée, qui nourrit son engagement
politique de sa propre réalité.
Ce que je déteste par-dessus tout
La médiocrité qui se satisfait d’elle-même.
La malveillance couplée de
lâcheté, les crasses non assumées, la
malhonnêteté intellectuelle.
Personnages historiques que je méprise le plus
Le choix est compliqué… Les vulgaires,
les inélégants et les mesquins. Tous
ceux dont la vie fut guidée par l’exploitation
et la soumission.
La réforme que j’estime le plus
L’abolition de l’esclavage.
Les fautes qui m’inspirent le plus d’indulgence
Celles commises par passion.
Ma devise
« Smile. Your ennemies hate it » Non,
plus sérieusement, ce n’est pas d’une
originalité foudroyante, mais « allier le
pessimisme de l’intelligence à l’optimisme
de la volonté ». Je n’ai jamais
trouvé mieux.
Mon état d’esprit actuel
Combatif.
Photo : Martial Souchard