mercredi 20 novembre 2013

Budget contre budget. Robins des Bois de l'impôt républicain, en ordre de bataille contre l'austérité.

HumaContreBudget19112013.jpgComme nous l'avions déjà fait l'an dernier, cette année encore le Parti de Gauche a produit son contre-budget "Sortir de l'austérité pour l'écosocialisme" (à télécharger ici).

Un travail collectif de fond mené avec nos économistes et les différentes commissions thématiques du parti, preuve qu'en dehors des campagnes électorales, il y a des partis qui continuent à bosser sur le contenu et le projet... Et ça porte ses fruits.

Alors que s'ouvre le débat parlementaire sur le nouveau budget d'austérité du gouvernement Ayrault, il est par exemple intéressant d'apprendre par l'Ifop que deux français sur trois voient dans l'objectif de 15 milliards d'économies un risque pour les services publics et la reprise de l'économie. Ce que nous disons depuis des lustres sur le contre-sens économique, sans parler du social et de l'écologie, des politiques d'austérité commence à se voir il faut dire...

Nous avons bien fait de crier sur tous les toits que les 20 milliards de crédit d'impôt compétitivité accordés sans aucune contrepartie au patronat étaient une hérésie. Bien fait de rappeler que ces 20 milliards seraient au final payés par les citoyens via une hausse de la TVA. Bingo ! Après que Jean Marc Ayrault ait promis en 2012 - les yeux dans les yeux lui aussi ? - qu'il n'y aurait pas d'augmentation de la TVA durant le quinquennat. Au moins sur Notre Dame des Landes il ne mentait pas...

Preuve que la parole politique se conjugue hélas toujours aussi bien avec l'oligarchie, à Bruxelles c'est Martin Schultz, représentant de la sociale-démocratie européenne, qui a piétiné ses promesses (pourtant pas si anciennes que ça) à l'occasion du passage en force sur le budget européen, provoquant même l'ire des députés européens Verts qu'on n'a pas toujours connu aussi chatouilleux... Espérons que les parlementaires d'EELV disent la même chose quant au budget d'austérité au Parlement français.

Mais on ne peut pas se contenter de hurler aux voleurs.  Encore faut-il proposer. Alors en bons Robins des Bois de l'impôt républicain nous avons conçu ce contre-budget pour monter que l'austérité n'est pas une fatalité, que les richesses existent et que si le gouvernement arrêtait de reculer devant tous les pigeons qui viennent roucouler sous sa fenêtre, on pourrait avancer. Rue89 a eu la bonne idée de se demander ce que ça donnerait si JL Mélenchon était Président, avec Jacques Généreux Premier Ministre. Lisez, ça fait du bien...

Et parce qu'on anticipait qu'un contre-budget ne suffirait pas, il y aura ce samedi un colloque sur le coût du capital organisé par le PG à la Maison de la Chimie.

Enfin, pour être sûrs que tout le monde ait bien entendu, il nous faudra être nombreux et faire du bruit pour la marche du 1er décembre, de la Place d'Italie au portique du Medef qu'est devenu Bercy.

En attendant, pour faire le plein d'arguments, vous pouvez visionner la conférence de presse de présentation du contre-budget ici et lire ci après le papier très complet que L'Humanité lui a consacré.

Les médias n'en parlent pas ? Non, en effet. Mais ce n'est pas une surprise. Alors diffusez, argumentez, et le 1er décembre, pour la révolution fiscale... Citoyennes, citoyens, marchez !

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L'Humanité - Politique, mardi 19 novembre 2013

Le Parti de gauche en ordre de bataille contre l'austérité

par Lionel Venturini

À la veille du vote du budget à l'Assemblée, la formation de Jean-Luc Mélenchon défend un projet tournant le dos à l'austérité, prélude à la campagne du Front de gauche et au rassemblement du 1er décembre pour une révolution fiscale.

Budget contre budget ; comme l'an passé, le Parti de gauche entend rendre coup pour coup au gouvernement alors que l'Assemblée s'apprête à adopter le budget 2014, « budget d'austérité aux ordres de Bruxelles », résume Bastien Lachaud, secrétaire national en charge du programme. Dans un livret didactique d'une vingtaine de pages, le parti de Jean-Luc Mélenchon détaille comment il peut « changer vraiment la vie du peuple », tandis que « Bercy est devenu le portique du Medef », ironise Bastien Lachaud, allusion au dispositif écotaxe. Exemple : le Cice (crédit impôt-compétitivité), qui « accorde 70 millions d'euros à ce titre à PSA, lequel supprime 8 000 emplois ». Ou les niches « aggravées », comme la niche sur les plus-values de cession, quand des projets tels que la taxation de l'EBE (excédent brut d'exploitation des entreprises) ne sont pas purement et simplement abandonnés, « alors que le dispositif pouvait empêcher des défiscalisations éhontées », souligne Guillaume Étiévant, secrétaire national en charge de l'économie et des finances.

Une « révolution fiscale » chiffrée et atteignable

Les propositions se veulent précises, chiffrées et atteignables, elles sont largement assises sur une « révolution fiscale », qui sera l'un des mots d'ordre de la marche nationale, à l'initiative du Front de gauche, le 1er décembre.Guillaume Étiévant concède qu'« augmente le ressenti de la défiance à l'égard de l'impôt, tant il y a eu un transfert de richesses ». Pourtant, à rebours de ce que la manifestation des « bonnets rouges » à Quimper pourrait laisser penser, il croit au discours redistributif et à la marge de manoeuvre fiscale. Une piste creusée par le candidat Hollande avec les travaux avancés de Thomas Piketty, mais vite abandonnée par le président élu.

« Les gens peuvent très bien comprendre que la hausse de la TVA, au 1er janvier, c'est la garantie d'une hausse des prix », estime le responsable. Le bon angle d'attaque, selon lui, pour défendre, à l'instar de nombreux économistes à gauche, une réforme radicale de l'impôt sur le revenu couplée à celle de la CSG, propres à se transformer en un « impôt citoyen » accepté, à assiette large et progressif. Sans compter les « 60 milliards de niches fiscales les plus honteuses », comme la niche Copé. Au-delà, le Parti de gauche plaide pour une plus grande individualisation de l'impôt, quand l'imposition conjointe obligatoire est source d'inégalités dans le foyer fiscal. « Affronter les fraudeurs », un « impôt général sur le capital », loin de la « politique de capitulation » du chef de l'État ; le PG souligne que, plus encore, cette politique d'austérité « handicape toute bifurcation écologique ». Rien en la matière n'est possible « sans reprendre les rênes des politiques publiques, des politiques d'énergie et de transports », relève Corinne Morel-Darleux, secrétaire nationale en charge de l'écologie, quand « les investissements publics sont désormais vus comme des dépenses ».

Il existe des points d'appui, souligne la responsable, notamment dans « un milieu écologiste critique envers le mythe de la croissance ». C'est à ce rassemblement des forces de la gauche critique qu'entend travailler le PG, dans une « stratégie de majorité alternative » assumée.

Des alternatives aux poids lourds 

« Le gouvernement qui soutient l’écotaxe est le même qui
a autorisé il y a un an la circulation des camions de 44 tonnes » et encourage la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes  : secrétaire nationale à l’écologie du Parti de gauche (PG),
Corinne Morel-Darleux souligne que le contre-budget du PG prépare aussi la transition écologique et un écosocialisme.
« Nous avons besoin de relancer un grand plan fret ferroviaire
et fluvial, or ce plan est absent de tous les rapports qui sortent
du ministère des Transports de Frédéric Cuvillier », insiste-t-elle.
Le Parti de gauche propose de nouvelles recettes, à hauteur
de 1,9 milliard d’euros, pour le mettre en place.

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