Ce mardi 11 mars, à l'occasion de la commémoration des trois ans de la catastrophe de Fukushima au Japon, le Parti de Gauche avait décidé de se mobiliser partout en France, avec deux objectifs : rendre hommage aux victimes de Fukushima et saisir cette occasion pour remettre dans le débat public le refus de la poursuite du nucléaire.
Pari réussi, puisque les dirigeants, élus, responsables de secteur et militants du PG se sont ainsi mobilisés sur neuf centrales nucléaires : Fessenheim, Tricastin, Blaye, Nogent, Gravelines, Chinon, Cruas, Golftech et le Bugey. Ces actions symboliques - minute de silence, bougies allumées, dépôt de gerbe – ont fait l'objet de photos, vidéos, articles de presse qui seront également adressés avec nos témoignages de solidarité à nos amis du Parti communiste japonais et à tous les militants qui luttent au Japon contre la remise en activité des réacteurs, rencontré à l'occasion de mon séjour là-bas et de mon déplacement à Fukushima.
Tout d'abord un grand merci à toutes celles et ceux qui se sont mobilisés et ont relayé cette opération intitulée « Fukushima, plus jamais ça ». Une fois de plus nous avons fait la démonstration que le combat pour l'intérêt général passe par la mobilisation collective. Le travail en équipe et en réseau, voici ce qui nous a permis de tenir cette commémoration simultanément sur ces 9 centrales répartis dans tout le pays. Et pour une fois, dans la plupart des endroits, les médias étaient là. Dépêche AFP, brève dans L'Huma, interview pour Radio France Bleue Drôme Ardèche, article de la Voix du Nord, dans Le Dauphiné libéré, La dépêche du Midi, La nouvelle république du Centre Ouest, couverture de notre conférence de presse à Strasbourg par Les dernières nouvelle d'Alsace, Rue89 Strasbourg... Et quand la presse n'était pas au rendez-vous, ce sont nos camarades qui ont assuré pour documenter nos actions et les relayer sur les réseaux sociaux. Soyons notre propre media est un slogan qui a rarement aussi bien fonctionné, nous sommes rodés ! Notre commémoration a même pu être relayée en direct jusqu'au Japon par des parlementaires du PCJ et le Akahata, équivalent de L'Huma. Tous nous ont adressé leurs chaleureux remerciements.
Sur la plupart des centrales, la présence de la gendarmerie, bien que disproportionnée par rapport à la dimension symbolique et totalement pacifique de notre présence, est restée dans la majorité des cas sympathique, allant même jusqu'à engager la discussion au Bugey sur le combat des salariés d'Euriware. Une banderole y a également été déposée sur le monument aux morts de Saint Vulbas par notre camarade du Bureau National Tifen Ducharne avec des camarades venus de Savoie et du Rhône.
Notre présence à la centrale de Nogent sur Seine a également été l'occasion de remettre dans le débat cet angle mort de l'élection municipale parisienne, avec la présence de notre candidate Danielle Simonnet, de l'élue régionale Pascale le Neouannic et de notre responsable de la commission écologie Mathieu Agostini, avec des camarades d'Ile de France et de Champagne Ardennes.
Tous ont rappelé que cette centrale, qui se situe en amont sur la Seine, présente de nombreux dangers pour le bassin parisien. Discours relayé à Strasbourg par Jean Luc Mélenchon lors de la conférence de presse que nous y avons tenue. J'y ai témoigné de ma visite à Fukushima et le physicien Jean Marie Brom, ancien porte-parole du réseau Sortir du Nucléaire qui a quitté EELV sur la question nucléaire suite à l'accord passé avec le PS, a rappelé les dangers de Fessenheim, située au-dessus d'une des plus importantes nappes phréatiques d'Europe du Nord. Un accident pourrait avoir des répercussions jusqu'à Rotterdam ! A Chinon également ce sont les risques du vieillissement qui ont été pointés, les camarades présents rappelant que les réacteurs avaient entre 26 et 31 ans d'âge.
A Gravelines, les camarades du Nord avec Christine le Coent membre du Bureau National et François Delbrayelle, notre responsable Asie du PG, se sont rendus sur la plus importante centrale d'Europe avec 6 réacteurs dont 4 de plus de 30 ans. Comme dans chaque lieu de notre action, ils avaient prévu drapeaux, affiches européennes "Fukushima 3 ans après" et autocollants. La rédaction de Dunkerque de la Voix du Nord avait été avertie et un photographe dépêché sur place. Là, la présence d'une cinquantaine de policiers avec 6 fourgons et 2 voitures de la BAC a tout de même surpris par l'ampleur d'un tel dispositif pour une simple commémoration... Peut-être le fait que des militants de Greenpeace se soient introduits dans la centrale 6 jours auparavant ?
Nous étions également présents à la centrale de Golftech, avec la présence notamment de Jean Christophe Sellin, membre du Bureau National et candidat à la mairie de Toulouse. A la centrale de Blaye en Gironde, dont les dangers dus à sa présence sur un littoral sujet aux tempêtes et à l'érosion ont été dénoncés à plusieurs reprises par Jean Luc Mélenchon, c'est le conseiller régional Gérard Boullanger, entouré de Rémy Lebas de Lacour, responsable local, et de militants du PG, qui a déposé une gerbe en mémoire des victimes de Fukushima.
En Rhône Alpes, les camarades d'Ardèche partis pour le Tricastin ont fait une première étape sur la centrale de Cruas. Ils ont ensuite poursuivi leur route jusqu'au Vaucluse où ils ont retrouvé des militants venus de cinq départements différents avec nos secrétaire national Eric Coquerel et élu régional PACA Luc Léandri, en compagnie de Jean-Michel Gremillet, membre du Bureau National, et de Julie del Papa, co-responsable de la commission Écologie, qui a assuré la coordination de cette mobilisation.
Enfin, après la conférence de presse à Strasbourg qui nous a permis de rappeler nos propositions en matière d'économies d'énergie et de développement des renouvelables pour arrêter le recours au nucléaire, nous nous sommes rendus à la centrale de Fessenheim avec Brigitte Blang et Josiane Gasparini, membres du Bureau National, Boris Morenas de la commission Ecologie, notre photographe émérite Rémy Blang, et des camarades d'Alsace. Un lieu hautement symbolique, cette centrale étant le symbole même de l'indécision politique du gouvernement actuel, qui s'était engagé à la fermer avant la fin du mandat. Jean Marie Brom a rappelé à ce sujet qu'engagement ne valait pas action, et j'en ai profité pour souligner l'empressement et l'indécence de MM Fabius et Hollande à aller vanter les mérites du Mox et d'Areva au Japon, moins de deux ans après la catastrophe de Fukushima. Jean Luc Mélenchon a quant à lui durant la conférence de presse dénoncé le « culte du tout nucléaire » qui se poursuit aveuglément comme avant malgré les catastrophes successives de Three Mile Island, Tchernobyl et Fukushima. Notre député européen a conclu sur la nécessité de planifier la bifurcation écologique avec l'aide des travailleurs et des scientifiques, de proposer le défi de l'écosocialisme pour mobiliser le plus grand nombre dans un nouvel élan. Tout à l'opposé de la politique brouillonne et de l'impréparation du gouvernement actuel qui, pris en tenaille entre ces promesses électorales avec EELV, ses reculs face au Medef et son idéologie productiviste, semble au final ne plus savoir à quel saint se vouer.
Hommage aux victimes de Fukushima et solidarité avec le Japon, dénonciation de la politique gouvernementale et rappel de nos propositions pour sortir du nucléaire, le pari est réussi. Et partout, un même sourire partagé de se retrouver pour ces actions, de se sentir connectés d'un bout à l'autre du pays, projetés dans l'action sur une double motivation écologique et de solidarité internationale. Une bulle d'oxygène pour beaucoup, et selon des témoignages d'anciens Verts, une raison supplémentaire de ne pas regretter leur choix de militer au PG.
Merci à vous camarades pour votre enthousiasme lors de cette jolie mobilisation qui nous a encore permis de progresser vers notre projet concret d'écosocialisme, et belle fin de campagne à tous pour les municipales !
