mardi 29 avril 2014

Carnets de campagne #2 : Vendredi 25 avril – Le Printemps et la Friche

(via place au peuple)

Ce vendredi 25 avril, retour dans le Berry pour une journée chargée en rencontres, en colères politiques et en enthousiasme.

_2-1Printemps-01.jpgAprès un réveil très matinal et quelques heures de train, nous arrivons au Printemps de Bourges dans la pluie et la brume. Le temps pour la candidate tête de liste Front de Gauche Corinne Morel Darleux de faire quelques photos de campagne avec ses co-listiers François Dumon du PCF, Mathys Schoevaert du PCOF et Laurence Pache du PG, et les voilà partis pour rencontrer Jeff Lagoutte, de la Coordination des Intermittents et Précaires. Longue discussion sur le rôle essentiel de la culture dans une société ; ils parlent Grand Marché Transatlantique, politiques d’austérité et mobilisation. Il faut dire que le jour est symbolique : la visite d’Aurélie Filippetti, Ministre de la Culture, est annoncée sur le festival pour plus tard dans la journée. Elle vient défendre une prétendue avancée sur le projet d’accord Unedic du 22 mars (voir encart), mais en réalité le projet en lui-même constitue une terrible régression pour le régime des intermittents.

A la mi-journée, la candidate rencontre Pierre Laurent sur le Printemps de Bourges ; le temps pour eux d’échanger quelques mots avant de filer car pour elle comme pour lui, l’heure est à la mobilisation : ils ont tous deux rendez vous au rassemblement de soutien aux intermittents, où Pierre Laurent prend la parole pour rappeler la place de la culture et le soutien du Front de Gauche à la lutte qui s’organise depuis le 22 mars. La bataille est à mener à toutes les échelles, austérité ou pas. Nous retrouvons Jérôme Savy et Jean Léger, représentants des syndicats du spectacle à qui Corinne Morel Darleux réaffirme le soutien plein et entier de nos organisations et les propositions du FdG de la culture (lien tract).

Pendant ce temps, les nouvelles de la mobilisation qui s’organise partout en France tombent. A Lille, la mobilisation ne faiblit pas : les travailleurs du spectacle occupent le siège du PS et n’entendent pas partir. Les camarades du Front de Gauche, allés soutenir les manifestants à la station Varenne à Paris, tweetent des photos qui nous indignent. Les CRS ont encerclé les intermittents en lutte pour leurs droits qui demandent à voir François Rebsamen, Ministre du Travail. Les lacrymos sont lancés, les manifestants gazés. Nous apprendrons en milieu d’après-midi que tout ceci aura duré plusieurs heures, avec à la clé des groupes de 20 CRS raccompagnant les manifestants 10 par 10 à la station de métro.

Dans l’après-midi, nous nous rendons sur le site de la friche artistique et culturelle de l’association Emmetrop. Une grand bouffée d’air frais, un endroit hors du temps et hors-système. Là-bas, la loi du profit n’a toujours pas réussi à s’imposer, au prix d’une lutte constante qui dure depuis ce concert des « Bérus » dans les années 80. Ce qui frappe à Emmetrop, c’est la vie qui pulse, inlassable, dans la salle de concert et le studio de répétition, dans la galerie d’art à l’architecture prodigieusement Bauhaus, sous le chapiteau où se tient l’école du cirque, « Le Nez dans les Etoiles ». Dans ces lieux d’échange des savoirs et des expériences artistiques, nous flottons, les yeux grand ouverts, de Transpalette, centre d’art contemporain où sont exposées les œuvres de Françoise Petrovitch et Rachel Labastie, à l’Usina-son où défilent sous nos yeux des images qui repoussent les limites de nos approches filmiques. Le regard captivé, tentant d’assimiler les multiples formes artistiques qui nous entourent, on se sent tous un peu chez soi. Un immense merci à Erik Noulette, dirigeant d’Emmetrop et notre guide sur place, et à toute l’équipe qui nous a accueillis sur la friche, ainsi qu’à Fred Renard du PG qui a organisé cette belle rencontre.

Photos : Stéphane Burlot – La journée en images sur son site

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