jeudi 11 septembre 2014

Procès Greenpeace Fessenheim à Colmar : Pour un statut des lanceurs d'alerte

FessenheimPG.jpgRéaction rédigée par Corinne Morel Darleux, Arthur Morenas et Didier Thévenieau, pour le PG

Photo : Rémy Blang

Jeudi 4 septembre 2014, 55 militants de Greenpeace, de différentes nationalités, ont été condamnés à 2 mois de prison avec sursis et 1000€ d’amendes par le tribunal de Colmar, pour avoir pénétré dans l’enceinte de la centrale nucléaire de Fessenheim le 18 mars dernier.

Par cette intrusion, les militants de Greenpeace ont démontré une fois de plus la fragilité de la sécurité nucléaire, et en particulier de la centrale de Fessenheim, plus vieille du parc français, dont EDF prétend pourtant qu’elle est une des plus sûres.

Plutôt que d’être condamnés, ces lanceurs d’alerte devraient être protégés, par un statut associé à une grande loi d’amnistie sociale incluant les militants de la défense de l’environnement comme celle que nous avions déposée au parlement, incluant le refus des prélèvements d’ADN qui valent aujourd’hui 300 euros d’amende à ces militants.

Les militants de Greenpeace qui se sont introduits dans la centrale de Fessenheim ont rendu un service à la société en mettant en évidence des failles dans les dispositifs de sécurité nucléaire. Leur acte était légitime et citoyen et le Parti de Gauche leur apporte tout son soutien.

Le Parti de Gauche est engagé pour la fermeture immédiate de Fessenheim – rappelons que c’était une des nombreuses promesses non tenues du candidat François Hollande – pour la mise en œuvre immédiate du processus planifié de sortie du nucléaire en 30 ans.

Les intérêts des lobbies poussent le gouvernement à prendre le chemin inverse. Et celui ci accepte de s’y soumettre. Les nombreux scénarios de transition énergétique comme celui de Negawatt ont pourtant démontré qu’un autre choix était possible.

Las. En mettant la transition énergétique dont la France à besoin au service du capitalisme, le gouvernement s’apprête à engager le pays dans une ère du nucléaire à tout prix. Il condamne donc chaque habitant, en dehors de tout processus démocratique, à subir le prolongement des centrales périmées. Et de nous exposer au risque d’un accident majeur. Ils sont loin les discours post Fukushima. Pourtant la catastrophe continue la bas.

L’industrie électro-nucléaire est dangereuse pour la sécurité de ses travailleurs, pour une grande part de sous-traitants, pour les riverains des centrales tenus dans l’ignorance de la menace, pour les consommateurs trompés par un coût illusoirement faible de l’électricité et pour les citoyens systématiquement écartés des décisions pourtant très impactantes pour notre pays.

Au pouvoir, nous engagerions la transition énergétique et la sortie du nucléaire par la fermeture progressive des centrales arrivées en fin de vie, la mise en place d’une planification écologique avec la création d’emplois et un investissement massif dans la réduction des consommation et le développement de la filière des énergies renouvelables, et la création d’un pôle public de l’énergie, associant tous les acteurs du secteur, et avant tout les travailleurs du nucléaire dont la qualification et le savoir sont indispensables à cette tâche.

Le Parti de Gauche continue donc de soutenir toute démarche militante ayant pour but de dénoncer les mensonges des lobbies, d’alerter les citoyens sur les dangers d’une industrie à bout de souffle et en fin de compte de vouloir anticiper le futur pour mieux protéger chacun-e d’entre-nous.

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