vendredi 10 octobre 2014

Ecotaxe abandonnée, et si on en profitait pour renationaliser les autoroutes ?

autoroutes.jpgVoir également ici le communiqué pour le PG

Écotaxe abandonnée, et si on en profitait pour renationaliser les autoroutes ? Ce serait toujours ça de gagné dans ce dossier qui n'en finit pas de s'embourber.

Nouvelle sortie de route de la part du gouvernement. Avec l'annonce par Mme Royal de la suspension sine die de l'écotaxe, voilà à nouveau de quoi alimenter la question du rapport de ce gouvernement aux lobbies, notamment routier. En pleine cure d'austérité imposée, en plein naufrage des promesses écologistes du candidat Hollande, le deux poids - deux mesures a de quoi sérieusement agacer. 

Rappelons que l'autorisation de circulation des 44 tonnes coûte déjà, d’après une étude faite par le Conseil général du développement durable, entre 400 à 500 millions d’euros de surcoût pour l’entretien des routes, supportés en grande partie par les conseils généraux.

Que va faire le gouvernement quant aux 800 millions d'euros annuels déjà accordés en guise de contrepartie aux transporteurs comme le souligne Bizi! ? Les mêmes transporteurs routiers qui doivent également être exonérés de la hausse de 2 % sur la taxe diesel prévue dans le projet de loi de finances 2015 afin de contribuer au financement des infrastructures de transport ! Et pour financer quelles infrastructures d'ailleurs, de nouvelles autoroutes ? Hélas on peut le redouter : le projet de loi sur la transition énergétique ne dit rien quant aux modes de transports doux ni sur le frêt par rail, maritime ou fluvial.

Il est pourtant plus que temps que chaque mode de transport paye ses justes coûts ! Les coûts externes, c'est à dire ceux qui ne sont pas pris en compte dans le prix du marché mais supportés par d'autres acteurs, sont de 85 milliards d’euros en France, et ils sont pour 85% le fait du mode routier. Il s'agit de la pollution de l'air, de l'eau et des sols, des accidents, des congestions, de la contribution au réchauffement climatique ou encore du bruit. En la matière, le fret ferroviaire est 4 fois moins coûteux que le routier et 15 fois moins que l'avion.

Mais non. A la place de cette écotaxe, on entend désormais parler d'une taxe sur les concessionnaires d'autoroutes, qui verraient leur concession prolongée. Ces équipements financés par les citoyens, que l’État avait bradés pour 11 milliards d’euros. Selon la journaliste Martine Orange sur Mediapart, leur rentabilité est aujourd'hui estimée à 25% soit 6 milliards d’euros de bénéfice par an qui vont directement dans les caisses des opérateurs privés. Il est grand temps de les renationaliser !

Et à ceux qui, surpris de cette audace, me demandent si je dispose d'une planche à billets : Oui. Elle s'appelle contre-budget du PG et c'est ici.

Relire aussi ma tribune sur l'écotaxe "Et si on débattait vraiment des transports" en cinq contre-leçons pour Mediapart

Et ici sur mon papier pour le Sarkophage sur Vinci, les cadeaux aux concessionnaires privés et la renationalisation des autoroutes

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