J’ai été contactée cet été par la revue “Témoignage”, le journal de l’Action Catholique Ouvrière, pour un court article sur l’écosocialisme dans la rubrique humeur où s’expriment diverses organisations syndicales, associatives, politiques… Comme récemment Pierre Larrouturou ou le cercle Podemos de Paris. Voici ce papier, l’écosocialisme en moins de 2000 signes, un vrai défi. Mais du coup un résumé qui peut être utile, n’hésitez pas à le piller…

L’écosocialisme… Kezako ? par Corinne Morel Darleux

Derrière ce terme un peu “ismique” se cache un cocktail inédit et détonnant de tradition de la gauche ouvrière, avec un socialisme débarrassé de ses scories, et d’une écologie davantage ancrée dans la société.

En 2012, à quelques-uns, nous avons acté à la fois la dérive libérale du “socialisme” dans nos pays européens, et la déconnexion des courants environnementalistes de la réalité sociale et économique. Nous avons donc organisé à l’initiative du Parti de Gauche les premières assises nationales de l’écosocialisme, un courant de pensée méconnu, né dans les années 70, que nous avons remis au gout du jour dans un Manifeste : 18 thèses pour l’écosocialisme.

Celui-ci, désormais traduit en treize langues pour la constitution d’un réseau internationaliste, effectue la jonction entre le social et l’environnement en tenant compte du contexte actuel. Il ouvre ainsi la possibilité d’une prospérité sans croissance, et se traduit de manière très concrète : gratuité des premières tranches d’eau et d’énergie nécessaires à la vie, autogestion et reprise sous forme coopérative des entreprises menacées, révolution fiscale pour une meilleure redistribution, refus du nucléaire et économies d’énergie pour préserver le climat…

Car en cette année de Cop21, la catastrophe en cours sur le climat nous rappelle qu’il existe un intérêt général humain : celui de la préservation des conditions même de la vie humaine sur Terre, notre planète, la seule. Notre responsabilité dès lors est claire : si l’on veut que tous puissent bien vivre, il faut partager. Et pour partager, il faut reprendre aux intérêts privés ce qu’ils nous ont confisqué. Les ressources naturelles, l’argent, le travail, les terres, l’eau… Nos biens communs.

L’écosocialisme est aujourd’hui la seule alternative crédible, chiffrée et valide pour mettre fin durablement aux destructions du système capitaliste actuel. Celui d’une oligarchie financière qui a pris le pas sur la démocratie politique, broient les individus et saccage la biosphère dans le seul but de court-terme d’engranger des profits.

A force d’être “contre”, il devenait urgent d’être “pour”. C’est maintenant possible, avec un projet en positif, indispensable pour mener la bataille culturelle, instaurer un rapport de forces et rendre crédible la possibilité d’un “plan B”. Un projet du bien vivre, fédérateur et susceptible de gagner les cœurs et les esprits. Pour que la misère et la colère ne basculent pas du côté de la haine.