mercredi 6 janvier 2016

Pull rouge et parka rouge, cumul et conflits d'intérêts, bonnet blanc et blanc bonnet

DioisVercors.jpgAlors que l'encre de notre communiqué "l'éthique à deux vitesses de Laurent Wauquiez" est à peine sèche, nous apprenons que non content de nommer un exécutif fort peu exemplaire, Laurent Wauquiez nomme également des présidents de commission en direct qui risquent de ne pas l'être beaucoup plus. Après le cumul de mandats, le conflit d'intérêts ?

Ce 4 janvier, le Président fraîchement élu de la région Auvergne Rhône-Alpes a en effet annoncé son objectif de faire des économies, réduit le nombre d’élus en commission permanente de 68 élus, le maximum prévu par la loi, à seulement 61, et beaucoup parlé d’exemplarité des élus. Mais il n’a à aucun moment mentionné le cumul des mandats. Et pour cause. La liste de l’exécutif, composé de 15 vice-présidents, le maximum prévu par la loi cette fois, est à l’image de son Président : de parlementaire national à Président de communauté d’agglomération, en passant par Maire ou encore Député Européen comme Brice Hortefeux, la plupart de ces nouveaux Vice-Présidents occupent d’ores et déjà une à deux fonctions à laquelle ils devraient consacrer tout leur temps. Un tiers du nouvel exécutif de la Région est déjà parlementaire – et tiens, tous des hommes -, à l’instar du nouveau Président. L’exemplarité de Monsieur Wauquiez et de sa majorité se passe donc d’élus consacrés à leur mandat. Les auvergnats et rhônalpins devront se contenter de vice-présidents à mi temps ou moins.

Monsieur Wauquiez veut faire des économies ? Qu’il indemnise à moitié ses membres de l’exécutif qui ne seront qu’à moitié présents comme l’a déjà confirmé Etienne Blanc, pourtant premier vice-président, à Lyon Capitale !

On notera au passage le curieux pêle-mêle de l’intitulé du vice-président délégué à « la sécurité, aux partenariats internationaux, la chasse et la pêche », confié à Philippe Meunier, Député, connu pour avoir proposé d’armer les parlementaires.

Voilà qui n’augure rien de bon.

Et voilà que tombe une autre nouvelle : le Président du très conservateur Syndicat national des moniteurs de ski, membre des conseils d’administration de la Compagnie des Alpes, de la Banque populaire des Alpes et du Dauphiné libéré, ami influent d'un grand nombre de députés, l'homme au pull rouge qui murmure à l'oreille des puissants rejoint l'homme à la parka rouge.

Laurent Wauquiez a en effet nommé par communiqué hier soir l'isérois Gilles Chabert pour présider la commission montagne de la Région Auvergne Rhône-Alpes. Il la présidera en direct, sans délégation rattachée à un vice-président de l'exécutif. Qu'en pense Nicolas Daragon, de l'autre côté du Vercors, lui qui est vice-président en charge du tourisme et du thermalisme, mais pas de la montagne ? Quid des potentiels conflits d'intérêts, alors que Monsieur Chabert a d'ores et déjà annoncé que la question de sa démission du syndicat ne se posait pas ?

En ce qui nous concerne, cette question nous la poserons, et plutôt deux fois qu'une, dès la première réunion de cette commission où je demanderai à siéger avec grand plaisir et vif intérêt - sans conflit celui-ci.
 

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