Passage obligé des journées de
printemps, universités d'été ou d'automne... la sempiternelle
table ronde sur « l'avenir de la gauche ». Mais cette
fois, le contexte est un peu particulier.
J'étais invitée samedi dernier
pour représenter le PG aux journées de Démocratie &
Socialisme, la revue du courant de Gérard Filoche, en vite dit :
l'aile gauche du PS. Comme à chaque fois, lorsque nous sommes
invités à débattre, on y va, et on dit ce qu'on a à dire.
Participaient également Benoit Hamon pour le PS, Francis Parny pour
le PCF, Willy Pelletier de la Fondation Copernic, Olivier Mollaz pour
le NPA. Personne d'EELV, pourtant invités. Pour l'unité, ça
démarre mal ^^
Un accueil chaleureux, fraternel même. Entre camarades. Arrivée plus tôt pour sentir l'ambiance et écouter
le débat de l'après midi sur la prolongation des mouvements sociaux
des retraites, j'ai pu échanger quelques mots avec Filoche avant de
grimper sur la tribune.
Trois heures de débat et de feu
nourri de questions et d'interpellations, beaucoup concentrée sur le
PG et donc sur moi... Sans doute mon discours plus cash que les
autres sur ce qu'on pense nous d'une unité de toute la gauche, du
NPA au PS (?!) ou de l'organisation d'apéros de rue pour contrer le
FN (re ?!). Benoit Hamon qui redit que le débat sur le Traité de
Lisbonne et le TCE est derrière nous, les camarades de D&S qui
m'expliquent que si c'est Aubry, c'est gagné pour la gauche car
Hamon sera derrière, Filoche qui refuse la distinction entre réforme
et révolution...
Tout est intéressant, à sa manière, dans ce
débat. L'impression d'un ring, parfois. Avec de vieux loups de la
politique. Mais j'ai mes propres armes ;)
Entre camarades, on a pu se parler
franchement. Je me suis sans doute pas fait que des copains, mais il
y avait aussi des sourires ravis dans la salle. Je crois qu'il faut
un discours franc et clair, que la Gauche en a besoin. Les discours
de façade sur l'unité et les appels la main sur la cœur
fleurissent. La gauche de rupture doit relever la tête. Gardons la
tête froide, maintenons le cap, ne nous laissons pas faire au
chantage. Les diviseurs, c'est pas nous. La défaite de la gauche en
2002, c'est pas nous. L'abstention non plus. C'est tous ceux qui ont
oublié de se battre. Le PS, EELV et le FDG ne sont pas porteurs du
même projet. Le peuple tranchera.
***
Face à une droite ultralibérale,
xénophobe et liberticide, à un an de grandes échéances
électorales, présidentielle et législatives, à quelques jours de
l'anniversaire du 21 avril qui n'en finit plus de rimer avec vote
utile... En pleine montée médiatique du FN et de la pen... Sur fond
de medias qui conditionnent l'électeur, à grands coups de sondages,
à plus d'un an des échéances, à voter pour le candidat qui serait
le plus à même de battre l'adversaire, indépendamment du
programme... Daniel Cohn Bendit relance son idée de roquer un
candidat EELV à la présidentielle contre des députés, une tribune
paraît dans Libé signée entre autres par Gérard Filoche et Willy
Pelletier proposant des primaires du programme de toute la gauche et
des repas de rue pour « vivre ensemble » face au FN, et
un billet sur le blog de Gérard Filoche, encore, propose un candidat
unique de toute la gauche.
Il est bon que nous ayions ce débat...
Avec Filoche et D&S, nous sommes proches sur de nombreuses
questions, notamment sur le fameux « 35, 60, 1600, 20 »...35
heures, retraite à 60 ans, SMIC à 1600 euros, écart de salaire max
de 1 à 20. Sans problème. C'est sur la stratégie de mise en
oeuvre, qu'on a plus de divergences... On nous propose en gros le
raisonnement suivant :