lundi 19 mai 2014

Il est temps de refonder la PAC !

replanter_des_courgettes.jpgLa réforme votée par le Parlement européen en 2013 prévoit une nouvelle Politique Agricole Commune (PAC) pour la période 2014-2020. Cette nouvelle PAC a été votée par l’alliance de la droite et des sociaux démocrates. Malgré quelques évolutions positives par rapport à la PAC précédente, elle confirme le processus de dérégulation des marchés agricoles -avec notamment la disparition des quotas laitiers- et un système d’aides aux agriculteurs qui bénéficie surtout aux plus grandes exploitations, au détriment de l’emploi et du revenu des petits agriculteurs. Avec des conditionnalités environnementales pratiquement sans incidences par rapport aux pratiques agricoles actuelles, le soi-disant « verdissement » de la PAC est réduit à peau de chagrin.

Dans ce contexte on risque de voir se multiplier les fermes industrielles, comme le projet de « ferme des 1000 vaches » en Picardie. Plus généralement, le processus de concentration de l’agriculture dans un nombre de plus en plus réduit d’exploitations se poursuivra dans les années à venir. Il en va de même des destructions d’emplois agricoles qui vont avec (quelle aberration alors que 4 millions de personnes sont au chômage et qu'un grand nombre souffre de malnutrition !) et de la précarité de la majorité des agriculteurs, dont le revenu fluctue au rythme de marchés dérégulés et de spéculation financière. Enfin, les dégâts écologiques du modèle productiviste se poursuivront, au détriment de la qualité des aliments, de la santé publique (régulièrement, on nous informe de nouvelles découvertes sur les conséquences des pesticides sur notre santé et celle de nos enfants !), de la biodiversité, de la lutte contre le changement climatique.

NOS PROPOSITIONS :

• Rompre avec la course actuelle à l'ultra-concentration des exploitations et au productivisme,
• Garantir une alimentation de qualité pour tous, et pas seulement comme aujourd’hui pour une minorité plus aisée ayant la chance de pouvoir s’offrir de tels produits,
• Assurer des revenus et des conditions de travail décents aux agriculteurs, aux salariés agricoles et des industries agro-alimentaires
• Favoriser une agriculture paysanne, écologique et biologique, relocalisée et créatrice d’emplois,
• Interdire absolument les OGM, le boeuf aux hormones, et s'opposer à la brevetabilité du vivant,
• Protéger nos normes agricoles en votant NON au Grand Marché Transatlantique (GMT),
• Renforcer la directive REACH et réduire massivement l'utilisation des intrants chimiques et des pesticides pour la santé des producteurs comme des consommateurs,
• Défendre et protéger les semences paysannes, le commerce équitable et le droit à la souveraineté alimentaire au niveau international,
• Lutter contre les lobbies de la grande distribution et de l'agrobusiness et contre leur présence dans l'enceinte du Parlement européen,
• Combattre la spéculation des marchés financiers sur les produits alimentaires.

Les discussions sur la PAC de l’après-2020 débuteront sous la mandature du prochain Parlement européen et de la prochaine Commission européenne.

Les députés européens du Front de Gauche défendront activement ces orientations, comme ils l’ont fait au cours de la dernière mandature.

Par ailleurs, la Commission européenne négocie dans le plus grand secret et avec la complicité de la droite et des sociaux –démocrates européens, un accord de libre-échange avec les États-Unis qui pourrait, s’il aboutissait, se traduire par l’importation massive de produits agricoles ne répondant pas à nos normes sociales, alimentaires, sanitaires et environnementales : poulets lavés au chlore, boeuf aux hormones, OGM, etc. D’autres traités de libre-échange sont en négociation avec diverses régions du monde. Ces traités constituent des menaces à la fois pour certains secteurs de l’agriculture européenne et pour les paysanneries de nombreux pays en développement menacées par la concurrence de l’agro-business et des multinationales européennes de la transformation et de la distribution alimentaires. Ces traités de libre-échange sont incompatibles avec la nécessaire transition écologique des agricultures. En effet, cette transition implique de relocaliser les productions et de protéger les agriculteurs contre les importations à bas coût issues du dumping social et environnemental.

Les députés européens du Front Gauche s’opposeront au GMT et aux traités de libre-échange négociés par la commission européenne.

Télécharger le tract en pdf, avec le mot de soutien de Bernard Favodon, syndicaliste paysan

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