vendredi 27 février 2009

intervention à Bourg-en-Bresse le 27 février

Mes cher-es camarades,

Vous le savez, le Parti de Gauche a fait de l’écologie sociale un de ses principaux axes de réflexion et de construction.

Après le succès du Forum sur la planification écologique en janvier, le PG a confirmé son volontarisme sur la question par ses communiqués, ses textes fondateurs, la réflexion engagée sur la planification écologique...

l’écologie sociale est aujourd’hui présente de manière transversale au PG, et ça se voit !

Du coup, les observateurs qui se montraient pour le moins critiques et dubitatifs au démarrage sur l'orientation "alter" et "écolo" du PG
commencent à reconnaitre notre sincérité, notre légitimité et notre engagement sur ces questions,

Tant mieux !!

Tous nous encouragent à poursuivre le travail de synthèse engagé entre les différentes cultures de la gauche.

Travail qui démarre sous de bons auspices grâce à la méthode dite du « débat argumenté » ! Pour preuve, le communiqué de synthèse rédigé sur le projet d’EPR de Penly...

Le Parti de Gauche fait la preuve qu’il est bien un parti creuset !

A nous de continuer sur cette belle lancée !

Sans s’essouffler...

Car le contexte de crise nous donne à la fois l’obligation et l’opportunité d’agir dès maintenant pour un alterdéveloppement, qui remette l’intérêt général et la notion de bien commun au premier plan.

Mais le risque est grand, face à la crise sociale, d’oublier l’urgence écologique

Et pourtant, les causes sont les mêmes :
la logique capitaliste et productiviste,
qui met le travail et la croissance économique
au service d’une idéologie du profit, du court terme, du mérite et de la compétitition,
et privilégie l’intérêt privé, l’intérêt particulier
au mépris de l’intérêt général et du bien commun !

Cette idéologie, nous devons la combattre avec toute notre énergie et notre conviction

Et pour organiser ces combats, nous devons travailler sur 3 axes en parallèle.

Le premier, c’est la construction d’un alterdéveloppement qui permette de satisfaire les besoins fondamentaux, qui permette, en un mot, de « vivre bien », en organisant la diminution, l’arrêt et la reconversion des secteurs socialement inutiles et polluants, et en développant les secteurs nécessaires pour satisfaire les besoins sociaux essentiels pour toute la planète. C’est cette assurance du « vivre bien » qui permettra de mener la bataille culturelle, en garantissant à tous l’accès à des droits universels.

Et c’est notre deuxième axe : la bataille culturelle et idéologique face à la droite du « travailler plus pour consommer plus ». Je ne reviendrai pas sur la logique perverse du capitalisme, sa recherche de profits et d’accumulation qui mène aux inégalités sociales et à la destruction de l’environnement en organisant la marchandisation de toutes les activités humaines et l’aliénation à la société de consommation.

En tant que Parti de Gauche, nouveau et tourné vers l’avenir, nous nous devons de proposer d’autres choix de société, de porter une vision alternative, de donner à réfléchir, pour une société des liens plus qu’une société des biens.

Et c’est grâce à ce travail que la planification écologique, notre 3ème axe de travail, pourra se mettre en place de manière démocratique, choisie, comprise, avec l’implication de tou-tes. Cette planification écologique doit être un moyen d’impulser, de manière volontariste et sur le temps long, la mutation écologique . Car le temps de l’écologie est un temps long, incompatible avec une logique de rentabilité à court-terme.

Alors oui ! Pour nous au PG, être écologiste, de gauche, et appeler au dépassement du capitalisme, c’est simplement une question de cohérence politique.

Alors quand on entend certains parler de « croissance verte » ou de « croissance durable »... C’est au mieux une illusion, au pire un mensonge ! Parce que pour continuer au rythme actuel, il nous faudrait plus d’une planète. Avec une croissance mondiale de 3% par an il faudrait plus de 8 planètes Terre en 2100.

Et surtout, parce que la croissance verte ne remet pas en cause le système,
Elle l’accompagne

La croissance verte, c’est l’alliance illusoire du capitalisme et de l’écologie.
C’est polluer moins pour polluer plus longtemps.
C’est faire de l’écologie un business comme un autre.

C’est enfin rester dans un schéma croissance – consommation – emploi, celui là même qui permet de repousser la redistribution des richesses à une autre ère, celle où on aurait retrouvé des points de croissance... Mais l’argent existe, c’est maintenant qu’il faut le redistribuer ! Pas en attendant une croissance de plus en plus hypothétique...

Pour nous, au PG, il n’y a pas d’un côté le social et de l’autre l’écologie. C’est en ce sens que nous nous plaçons résolument sur le terrain de l’écologie sociale et de l’écologie politique.

L’écologie politique, c’est une manière d’aborder l’écologie qui dépasse la question environnementale,
qui lutte contre toutes les formes de domination,
pour l’émancipation de tous les individus,
qui prend en compte la diversité des activités humaines qui participent du « vivre bien ».
En posant la question de revenu universel et du revenu maximal, en interrogeant la place du travail dans la société et le rapport au temps, en défendant l’éducation populaire, en militant pour d’autres rapports Nord-Sud...

L’environnementalisme, lui, se contente de mesures en faveur de  l’environnement, sans remettre en cause le système, et en oubliant trop souvent la question sociale. C’est le petit bout de la lorgnette écologique !

Et surtout, donner des leçons sur l’environnement sans tenir compte du contexte de crise qui frappe les plus démunis, faire fructifier sa singularité écolo en oubliant l’impératif social, ce serait irresponsable !

Alors c’est sûr, quand on se fixe comme objectif de protéger l’environnement, et non de changer radicalement la société, on peut s’affranchir du clivage gauche-droite, et prétendre que l’écologie serait a-politique... Ce n’est pas notre choix.

Nous, au Parti de Gauche, nous voulons d’une écologie radicale, de gauche, une écologie sociale et solidaire. Une écologie qui demande du courage, des choix et de la cohérence !

Et cette cohérence, elle passe aussi par le refus de la construction Européenne actuelle.

La position du rassemblement Europe Ecologie mené par Daniel Cohn Bendit est à ce sens très contradictoire : il s'appuie sur l'Europe existante, en disant OUI aux Traités actuels, alors que cette Europe organise exactement l'inverse de ce qu'il préconise...

Ils veulent relocaliser l'économie ? Très bien ! Mais cette Europe organise un marché européen intégré, c'est à dire qui favorise la circulation des marchandises à l'échelle européenne selon la seule loi du marché... Comment va-t-on favoriser les circuits courts si on ne peut pas d’une manière ou d’une autre "pénaliser" les productions plus lointaines ?

Ils veulent défendre les services publics ? Parfait ! Mais cette Europe organise leur démantèlement systématique : directive sur la libéralisation de la poste, de l'énergie...

Alors pour le Parti de Gauche, être écologiste, ça va plus loin que les déclarations de bonnes intentions. Cela ne peut passer que par le refus de la construction actuelle de l’Europe.

Cette Europe des lobbies, qui impose aux Etats d’accepter les OGM sans étude scientifique sérieuse, et organise ce faisant l’éradication de l’agriculture biologique en permettant que celle-ci contienne des « traces » d’OGM.

Cette Europe qui ne cesse de pousser à la libéralisation des marchés agricoles et soutient l’agriculture productiviste à grands renforts de subventions, au détriment de l’agriculture paysanne.

Cette Europe qui permet que les émissions de CO2 soient « délocalisées » dans les pays du Sud.

Qui certes adopte un plan climat-énergie, mais ne prévoit aucune sanction aux Etats membres qui n’en respecteraient pas les objectifs...

Une fois encore, on veut bien faire des choses pour l’environnement, mais surtout sans entraver la « croissance économique » et la compétitivité... Globalement, si les acteurs agissent c’est bien et on les aide, s’ils veulent faire mieux c’est encore mieux, et s’il ne veulent rien faire... tant pis.

Pour nous, c’est non ! Nous voulons changer d’Europe, pour construire une véritable politique écologique. Car s’il est un domaine où s’imposent une pensée et une action qui ne s’arrêtent à aucune frontière, c’est bien celui de l’écologie.

Parmi les priorités du Parti de Gauche pour les Européennes figure notamment le rétablissement des services publics pour permettre la restauration de véritables politiques écologiques en matière de transport, d’énergie, de climat...

En matière agricole, nous défendrons la réorientation des aides de la PAC vers une agriculture locale, paysanne, vivrière, respecteuse de l’environnement. Nous défendrons également un moratoire sur la commercialisation et la mise en culture des OGM.

Nous voulons enfin viser un objectif de réduction des émissions domestiques de GES de l’UE d’au moins 30% d’ici 2020.
Cela passera notamment par
la mise en place d’un pôle public européen de l’énergie ;
la mise en place d’une fiscalité environnementale de type taxe carbone ;
le transfert massif des investissements en recherche et développement vers le secteur des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique ;
des mesures en faveur de la sobriété en matière de consommation énergétique ;
tout en planifiant une sortie réfléchie et progressive du nucléaire,  mais aussi bien sur des énergies polluantes productrices de gaz à effets de serre.

Voilà les premières orientations que nous allons porter haut et fort dans le cadre des Européennes, tout en continuant bien sûr à approfondir notre réflexion et à avancer sur notre programme.

Parce que personne ne peut se prévaloir d’avoir la vérité révélée, nous voulons que les différentes cultures de la gauche puissent débattre, sans tabous,
que nous puissions avancer ensemble vers un véritable projet alternatif au capitalisme et au productivisme.

C’est notre responsabilité,
Aujourd’hui,
en tant que parti nouveau et porteur d’espoir

Merci

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