mardi 25 octobre 2011

En Palestine

A l'heure où vous lirez ces lignes, je serai à Jérusalem.

Avec une délégation de camarades du Parti de Gauche, nous allons y rencontrer des pacifistes Israéliens et Palestiniens, les Indignés du boulevard Rotschild, des forces de résistance pacifistes, organisations solidaires de femmes et anarchistes contre le mur, mouvements de paysans, et peut être Salah Hamouri, détenu depuis sept ans et dont la libération, initialement prévue le 28 novembre, risque d'être repoussée. Voici le courrier que j'ai adressé à l'Ambassade de France en Israël à ce sujet :

Courrier Corinne Morel Darleux Ambassade Israël


C'est mon premier séjour dans cette partie du Moyen Orient. Je pars munie des poèmes de Mahmoud Darwich et d'extraits du Dictionnaire Amoureux de la Palestine d'Elias Sanbar. Avec des figues, amandiers en fleur et oliviers au cœur. Et un cri au ventre.

Entre Rita et mes yeux : un fusil
Et celui qui connaît Rita se prosterne
Adresse une prière
A la divinité qui rayonne dans ses yeux de miel

Moi, j'ai embrassé Rita
Quand elle était petite
Je me rappelle comment elle se colla contre moi
Et de sa plus belle tresse couvrit mon bras
Je me rappelle Rita
Ainsi qu'un moineau se rappelle son étang

Ah Rita
entre nous, mille oiseaux mille images
d'innombrables rendez-vous
criblés de balles

Le nom de Rita prenait dans ma bouche un goût de fête
Dans mon sang le corps de Rita était célébration de noces
Deux ans durant, elle a dormi sur mon bras
Nous prêtâmes serment autour du plus beau calice
Et nous brulâmes
Dans le vin des lèvres
Et ressuscitâmes

Ah Rita
Qu'est-ce qui a pu éloigner mes yeux des tiens
Hormis le sommeil
Et les nuages de miel
Avant que ce fusil ne s'interpose entre nous

Il était une fois
Ô silence du crépuscule
Au matin, ma lune a émigré, loin
Dans les yeux couleur de miel
La ville
A balayé tous les aèdes, et Rita
Entre Rita et mes yeux, un fusil.

Rita et le fusil, Mahmoud Darwich

(Photo : une fois n'est pas coutume, YAB)

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