(article de Xavier Bonnehorgne publié par l'Humanité)
A l'heure où Jean-Marc Ayrault délivrait la feuille de route du gouvernement en clôture de la conférence environnementale, samedi soir, Corinne Morel Darleux (Parti de gauche), Elise Lowi (EELV), Hervé Bramy (PCF) jugeaient samedi soir très décevantes les annonces de François Hollande, lors d'un débat à la Fête de l'Humanité.
"Les bons signaux n'ont pas été envoyés par François Hollande lors de cette conférence environnementale." Fidèle à son franc-parler Corinne Morel-Darleux, , Secrétaire national à l'écologie du Parti de gauche ne cache pas son pessimisme sur la capacité du nouveau gouvernement à incarner les valeurs écologistes. "Rien ne change, la conférence environnementale n'a pas remis en cause le schéma productiviste qui considère le Produit intérieur brut comme la meilleure mesure du progrès. Elle a aussi délaissée la question sociale. Il aurait fallu que la conférence sociale aille de paire avec cette conférence consacrée aux questions écologiques."
Les citoyens laissés de côté
Tout aussi inquiète par ce qui est ressorti de cette conférence environnementale, perplexe quant à la volonté du gouvernement à réellement mettre fin au nucléaire et à rejeter totalement tous les permis d'extraction de gaz de schiste, la toute nouvelle porte-parole des Verts, Elise Lowi, , porte-parole d'Europe-Ecologie-les-Verts a établi le même constat que sa collègue du Front de Gauche, ajoutant qu'à partir du moment «où les citoyens n'étaient pas associés à la décision, on ne pouvait pas attendre grand chose de plus » .
Un déficit démocratique dont le responsable à l'écologie du PCF, Hervé Bramy, se fait aussi l'écho en expliquant que l'invitation des élus locaux à participer à cette conférence environnementale est un leurre de représentation de la voix du peuple dès lors que le Parti socialiste contrôle toutes les collectivités locales: "De toute façon, nous, les partis, nous ne sommes pas invités à cette conférence sur les questions écologiques". Sur le fond, Hervé Brahi invite aussi l'Agora à s'interroger dans le cadre d'une réflexion environnementale sur les questions de santé et notamment celle liée au travail.
