lundi 26 janvier 2009

Intervention au Forum Ecologie du PG le 24 janvier

Le contexte de crise nous donne à la fois l’obligation et l’opportunité d’agir dès maintenant pour un autre modèle de société et pour l’alterdéveloppement

Pour organiser nos combats, nous devons travailler sur 3 axes en parallèle :

1/ La construction et la mise en place d’un alterdéveloppement qui permette de satisfaire les besoins fondamentaux, en combinant justice sociale et exigences écologiques, qui permettra en bref de « vivre bien »

C’est cette assurance qui permettra de mener la bataille culturelle, en garantissant à tous l’accès à des droits universels

2/ et c’est notre deuxième axe : la bataille culturelle et idéologique face à la droite du « travailler plus pour consommer plus »

Je ne reviendrai pas sur la logique perverse du capitalisme, libérale et productiviste, qui mène aux inégalités sociales et à la destruction de l’environnement par la marchandisation de toutes les activités humaines

En tant que parti de gauche, nouveau et tourné vers l’avenir, nous nous devons de proposer d’autres choix de société, de porter une vision alternative, de donner à réfléchir, en animant le débat notamment sur la question de la croissance, de la sobriété, de la place de la « valeur » travail et de la consommation, du rapport au temps... pour passer d’une société de consommateurs à une société de citoyens

3/ et c’est grâce à ce travail que la planification écologique, notre 3eme axe de travail, pourra se mettrre en place de manière démocratique, choisie, avec l’implication de tou-tes

Cette planification écologique, on l’a vu, doit être un moyen d’impulser, de manière volontariste et sur le temps long, la mutation écologique

Pour autant, nous n’allons pas rester les bras ballants en attendant

Face à la crise, nous devons agir maintenant !

Car le risque politique est immense d’oublier la crise écologique face à l’urgence de la crise économique et sociale actuelle.

Des mesures immédiates doivent donc être proposées combinant exigences sociale et environnementale pour ne pas repousser encore le traitement de la crise écologique.

Ainsi par exemple, nous proposons de rendre gratuites les 1e tranches d’eau et d’énergie pour l’ensemble des ménages, en les finançant par le « renchérissement du mésusage », c’est-à-dire la surfacturation des consommations abusives.

De même, il nous semble important d’inciter à l’usage des transports alternatifs à l’usage individuel de la voiture, en rendant par exemple obligatoire leur prise en charge par les employeurs davantage qu’ils ne le font actuellement, et de commencer à penser la sortie du tout automobile tout en respectant l’impératif social et économique des milliers de salariés de ce secteur.

Contrairement au plan de relance de Sarkozy qui entérine une fois encore la priorité donnée au transport routier, avec une prime à la casse en deça des exigences du bonus-malus du Grenelle, déjà timide sur ces questions, et la construction de 3 nouveaux tronçons d’autoroute...

Parmi nos priorités, nous devons changer d’Europe, pour construire une véritable politique écologique

Et cela commence par le refus des Traités actuels, notamment le Traité de Lisbonne, qui organisent le développement sans contrainte du capitalisme par la libre circulation des capitaux et des marchandises, au nom de la « concurrence libre et non faussée »...

Avec le traité de Lisbonne, il sera impossible de mettre en place une taxe carbone aux frontières de l’Europe, puisque l’objectif continuera d’être la libre circulation des marchandises, au prix d’un dumping social généralisé mais également d’une explosion des transports les plus polluants et dangereux.

C’est également l’Europe des lobbies, qui impose aux Etats d’accepter les OGM sans étude scientifique sérieuse, et organise ce faisant l’éradication de l’agriculture biologique en permettant que celle-ci contienne des « traces » d’OGM.

C’est aussi elle qui ne cesse de pousser à la libéralisation des marchés agricoles et soutient l’agriculture productiviste à grands renforts de subventions, au détriment de l’agriculture paysanne.

S’il est un domaine où s’imposent une pensée et une action qui ne s’arrêtent à aucune frontière, c’est bien celui de la mise en œuvre des politiques écologistes pour éviter la catastrophe qui s’avance. Nous avons donc besoin d’une autre Europe pour mettre en œuvre des politiques écologistes coordonnées et pour peser dans le débat mondial, face aux Etats Unis et aux blocages des multinationales. Pour cela, il faudra en finir avec les logiques productivistes de profit et de concurrence, et éviter les pièges du « business vert ».

Parmi les priorités du PG figureront notamment le rétablissement des services publics pour permettre la restauration de véritables politiques écologistes en matière de transport, d’énergie, de climat, mais aussi d’environnement au sens strict. Parce que la crise remet l’intérêt général et la notion de biens communs au premier plan.

La création d’un pôle public européen de l’énergie sera un outil central.  Nous nous engagerons à tenir un objectif de réduction des émissions domestiques de GES de l’UE d’au moins 30% d’ici 2020.

Cette ambition passera notamment par :
la mise en place d’une fiscalité environnementale de type taxe carbone,
le transfert massif des investissements en recherche et développement vers le secteur des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique,
des mesures en faveur de la sobriété en matière de consommation énergétique,
tout en planifiant une sortie des progressive du nucléaire
Mais aussi : la réorientation des aides de la PAC vers une agriculture locale, paysanne et vivrière 
Un moratoire sur la commercialisation et la mise en culture des OGM

L’écologie n’est pas un sujet à part pour le PG, elle doit être traitée en lien permanent avec les questions de luttes sociales, de démocratie, d’Europe et d’international. Le réflexe écologique sera présent de manière transversale, radicale et volontariste dans le travail qui s’engage sur le programme de notre Parti.

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