mardi 16 décembre 2008

Intervention dans le 20ème arrdt. de Paris

Mes cher-es camarades, cher-es partisans,

Le PG se veut un parti nouveau, un parti de rassemblement, ouvert à toutes les composantes de la gauche, et surtout ouvert à l’écologie politique !

Aujourd’hui, de nombreux militants écologistes et altermondialistes rejoignent le PG pour porter ce projet alternatif dont le monde a plus que jamais besoin

Et cet enthousiasme, cette détermination, nous ne pouvons l’imaginer qu’en opposition frontale au système capitaliste.

Un rapport des Nations Unies en 2007 mettait déjà en évidence l’impact du choix du système économique sur les données sociales et écologiques, ce n’est pas neutre !

Nous ne devons pas nous résigner à regarder sans agir le système actuel aggraver les inégalités et détruire la planète

Car nous savons bien que la crise à laquelle nous assistons n’est pas que financière. C’est la crise de tout un système, le système capitaliste !

Ce système dont nous voyons tous les dégâts sociaux et environnementaux qu’il provoque,
tous les jours,
partout dans le monde, en touchant d’abord les plus faibles

Alors quand on entend certains « qualifier » frileusement le capitalisme en dénonçant  le capitalisme financier, sauvage, débridé…
quand d’autres parlent de « dérives » qu’il suffirait de réguler…

Nous disons : Ayons le courage des mots !
Et appelons un chat un chat...

Le capitalisme ne peut pas être « à visage humain », ou « écologique »
et notre objectif en tant que parti de gauche ne peut pas être de le « réguler » ou d’ajuster à la marge ses soi-disants dérives

Nous ne sommes pas sociaux-démocrates...

Car l’unique raison d’être du capitalisme, comme son nom l’indique, c’est la rentabilité du capital.
Une rentabilité maximale et à court terme
Incompatible avec les exigences sociales et écologiques

Ce système qui pense que toute croissance est bonne car elle est source de profit, quelles qu’en soient les conséquences,
Ce système qui fait de nous des producteurs / consommateurs,
en oubliant que nous sommes aussi des citoyens
ce système, au service d’une idéologie qui n’est pas la nôtre, basée sur le profit à tout prix, le mérite, la compétition, le culte de la croissance
Alors oui ! nous appelons clairement à dépasser le système capitaliste.


Et dépasser le système capitaliste implique forcément une remise en cause de ce que l’on appelle le productivisme.

Le productivisme, c’est toujours plus de production, qu’importe les besoins, qu’importe les conditions sociales de la production, qu’importe les conséquences environnementales de la production.

Le productivisme, c’est quand la production n’est plus au service de l’homme mais au service du système.

Quand on produit uniquement pour alimenter la machine, et plus pour répondre aux besoins humains

Ce productivisme que nous refusons au Parti de Gauche s’incarne dans 2 aliénations fondamentales : la religion de la croissance et la société de consommation.
La croissance, l’augmentation du PIB, est devenu l’unique boussole de nombreux dirigeants politiques. Nous devons changer d’indicateur !
Car, chacun sait qu’une catastrophe naturelle produit une hausse du PIB.
Que le PIB ne prend pas en compte le niveau de bien être et de justice sociale d’une société.
Et que l’accroissement du PIB s’accompagne partout de la hausse des inégalités.

D’autant que la croissance est durablement ralentie : combien de temps va-t-on continuer à accepter le discours dominant, selon lequel il faut d’abord d’abord relancer la croissance pour pouvoir ensuite répartir les richesses ? ces richesse existent !

Et sur la croissance, je ne vous ferai pas l’insulte de vous rappeler qu’une croissance infinie dans un monde fini n’est pas possible... Pour continuer au rythme actuel, il nous faudrait plus d’une planète. Avec une croissance mondiale de 3% par an il faudrait plus de 8 planètes Terre en 2100.

Alors une « croissance écologique », concrètement, ça veut dire quoi ?
On va aller forer plus loin en Alaska, dans des espaces jusqu’ici préservés ?
On va continuer à construire de nouvelles autoroutes, pousser à l’achat de nouvelles voitures dites écologiques,
tout en augmentant les tarifs de la SNCF, en attendant sa privatisation ?
tout en repoussant les objectifs européens de réduction d’émissions des gaz à effet de serre ?
alors que les US et la Chine n’ont pas ratifié le protocole de Kyoto ?
On va continuer à faire croire que tout va s’arranger et que la science et la technologie un jour nous sauveront ?
Jusqu’à quand ?


Autre aliénation : la société de consommation
Une société où tout devient marchandise, où tout a un prix, une société où l’on confond besoins et désirs, où l’on veut nous faire croire que consommer toujours plus est source de bien être.

Pour nous, la consommation doit être liée à l'aspiration à une meilleure qualité de vie, et non à une accumulation illimitée de biens matériels

Nous devons engager une réflexion en profondeur sur nos modes de production et de consommation,
Sur l’analyse de nos besoins


Vous l’avez compris, nous ne voulons pas « améliorer » ce monde, nous voulons « un autre monde » !

C’est cette première bataille culturelle et politique que nous devons gagner, la plus dure.
Celle qui touche à la raison même pour laquelle on fait de la politique :
C’est bien entendu la promesse qu’un autre monde est possible et que nous pouvons encore changer radicalement le cours des choses.

Nous devons imaginer un autre système que nous appelons :
Alterdéveloppement

Avec de nouvelles frontières à la sphère marchande,
Et une sphère publique élargie notamment pour l’accès aux droits fondamentaux : la santé, le logement, l’éducation, l’eau et l’énergie...

Nous ne pouvons pas laisser privatiser des entreprises jouant un rôle social et écologique essentiel. En France, l’ouverture du capital d’EDF a déjà commencé et la SNCF est la prochaine sur les listes…
Or nous savons que le privé ne sera pas capable de gérer à long terme les investissements nécessaires au contrôle de la production énergétique ou à l’entretien des voies ferrées sur l’ensemble du territoire.

Vous le voyez, pour nous, il n’y a pas d’un côté le social et de l’autre l’écologie, ces deux urgences vont de pair et doivent être envisagées ensemble.

C’est la raison pour laquelle nous devons faire revivre l’écologie politique,
Une écologie clairement de gauche, sociale et solidaire,
face aux dérives environnementalistes et aux tentations centristes

Parce que quand on entend certains parler de « capitalisme vert » ou de « croissance écologique »... c’est au mieux une illusion, au pire un mensonge !

On vient de le voir encore avec le sommet européen, qui a acté de fait l’exception en même temps que la règle, en cédant aux intérêts industriels nationaux
Et qui reproduit la logique économique du capitalisme jusque dans les mécanismes de marché du CO2

Mais l’environnement n’est pas une marchandise, c’est notre bien commun !

Alors pour préserver ce bien commun, nous allons avoir besoin de le préserver des logiques marchandes et mettre en place une planification écologique :
pas une planification centralisée et autoritaire de la production,
mais une planification pilotée démocratiquement, au nom de l’intérêt général et du bien commun

c’est une "ardente obligation" pour gérer la phase de transition sur un temps long, qui n'est pas le temps du capitalisme "court-termiste"
car on sait que les changements devront se faire dans la durée, avec constance et cohérence

Prenons l’exemple du scénario Negawatt, qui permet de répondre à la crise énergétique et à l’objectif du facteur 4 : ce scénario s’inscrit dur une trentaine d’années, avec des actions qui doivent être coordonnées en terme d’efficacité énergétique, de sobriété et d’investissement dans les renouvelables. Cela doit être planifié !


Cela ne veut pas dire que nous resterons les bras ballants sur les actions à entreprendre très vite,
Il existe des mesures concrètes et applicables très vite, nous en discuterons avec les adhérents du PG dans les semaines à venir.
Un exemple : rendre les 1e tranches d’eau et d’énergie gratuites, financés par le « renchérissement du mésusage », cad la surfacturation des consommations abusives
Voilà une mesure sociale, solidaire et écologique !


Et les mécanismes de solidarité devront s’exercer à tous les niveaux !
Au niveau international, nous devons prendre d’urgence un tournant social, solidaire et écologique, sur la crise alimentaire :
Aujourd’hui, 920 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde
Alors que même les experts de la FAO reconnaissent que l’agriculture biologique pourrait nourrir toute la planète

Cette situation est largement alimentée par les politiques néolibérales de l’OMC et de la Banque mondiale, et par les politiques agricoles de l’Union Européenne

Nous devons remettre en cause ces politiques
et valoriser l’agriculture paysanne qui permet à la fois de créer des emplois localement, de permettre aux paysans de vivre dignement de leur travail, et de respecter l’environnement.

Parce que l’écologie politique est contre toute forme de domination,
Nous devons remettre à plat les rapports Nord-Sud,
Les mécanismes d’exploitation et la dette du tiers monde,

Nous devons défendre la capacité des pays à se développer sans leur imposer nos propres modèles, dont on voit aujourd’hui l’échec

Défendre une véritable politique de co-développement et de migration,
En favorisant les allers-retours entre pays d’accueil et pays d’origine,
En développant les échanges scientifiques et universitaires,
Simplement en reconnaissant le droit de tous à vivre dans la dignité et à accéder aux droits fondamentaux !

On assiste aujourd’hui à une criminalisation honteuse des sans papiers, des citoyen-nes et des associations
qui réclament seulement l’application de la DUDH dont on vient de fêter le 60° anniversaire
Et dans laquelle est inscrite la liberté de circulation et d’établissement

Alors, l’immigration choisie, oui, mais choisie par le migrant !


Face au dérèglement organisé par la droite de tous nos mécanismes de solidarité,
Il y a urgence !
Nous devons réagir avec force, ensemble, maintenant.

c’est d’un vrai projet de société alternatif dont nous avons besoin, pour une société plus juste et plus humaine, plus respectueuse de l’enrivonnement

C’est notre responsabilité collective, en tant que parti porteur d’espoir, à nouveau, à gauche.

Pour les européennes, nous porterons ce combat du PG sur l’énergie, sur le climat, sur la souveraineté alimentaire, sur les politiques de migration,

Dans tous ces domaines l’Europe a une lourde part de responsabilité et doit changer de cap
Radicalement
Et vite

Merci.

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