samedi 25 avril 2009

Journée de parrainage de l'ASTI le 25 avril à Valence

Je devais intervenir aujourd'hui lors d'une journée de parrainage à l'ASTI à Valence. Finalement retenue à Lyon, pour les besoins de la campagne du Front de Gauche, j'ai envoyé le texte de soutien suivant, qui a été lu de ma part ce matin : 

Bonjour à toutes et à tous,

Tout d'abord, je voudrais vous remercier de votre invitation.

J’avais prévu de me joindre à vous pour cette initiative. J’ai malheureusement été retenue à Lyon pour la défense de nos idées dans le cadre de la campagne des élections européenne auxquelles je suis candidate pour le Front de Gauche. Je vous adresse donc par ce texte mon soutien amical.

Nous sommes nombreux, au PG, à militer aux côtés des associations de soutien aux sans papiers.

Ces hommes et femmes qui dans la rue, dans les transports, aux abords de l'école de leurs enfants, vivent avec la peur d'être victime de la politique du chiffre du ministère de l'immigration. Sur leur lieu de travail, ils sont sans droits, taillables et corvéables à merci ; ils ne peuvent pas revendiquer d'augmentation de salaire, critiquer leurs conditions de travail, ou refuser les heures supplémentaires non payées, par peur d'être dénoncés à la police.


Le combat pour la régularisation et pour l'égalité des droits est le combat de tous. Il s'agit en effet de mettre un terme à la véritable « délocalisation sur place » que constitue l'emploi de travailleurs sans-papiers dans les secteurs d'activité non délocalisables (bâtiment, restauration, nettoyage, aide à la personne...). Seule la régularisation permet de stopper la pression à la baisse sur les salaires et les droits sociaux qu'une partie du patronat exerce en employant sciemment ces travailleurs sans droits.

Pour soutenir les travailleurs sans-papiers, le Parti de Gauche s'est d'ailleurs joint au rassemblement organisé le mercredi 15 avril 2009 par la CGT Île-de-France.

Le combat pour la régularisation des sans-papiers est aussi un combat politique. Dans le contexte de crise actuelle, le gouvernement a décidé d'intensifier sa politique libérale. Plus la crise sociale s'aggrave, plus ce gouvernement s'acharne dans des politiques sécuritaires pour tenter d'en détourner l'attention  et durci sa politique répressive à l'égard des immigrés en situation irrégulière. Et plus la contestation sociale prend de l'ampleur, plus ce gouvernement souhaite la criminaliser ! Ne le laissons pas détourner l'attention de la question sociale en y substituant les questions sécuritaires !

Dressons-nous contre la volonté du gouvernement de criminaliser celles et ceux qui font acte de solidarité en direction de femmes et d'hommes sans papiers. Le gouvernement a même chiffré ses objectifs en terme d'interpellations d' «aidants » à 5000 pour 2009 et à plus 5500 pour 2011 ! Ce délit ne vise plus seulement les réseaux mafieux qui profitent, à des fins lucratives, de la détresse des étrangers ; sont également visées les personnes physiques ou morales qui, par humanité, témoignent de leur solidarité et apportent leur soutien aux étrangers démunis, ce qui n'est pas acceptable. Les différents cas récents d'interpellations de militants des restaus du coeur, d'Emmaüs, d'autres associations engagées dans des actions humanitaires à Calais, s'ajoutent à la liste déjà bien longue de citoyens poursuivis pour avoir manifesté leur solidarité ou agi avec humanité à l'égard de migrants privés du droit de séjour.

La bataille est idéologique et culturelle. Il ne s'agit pas seulement, pour le gouvernement, de dissuader les militants et les citoyen-ne-s de s'engager dans des actions de solidarité en les intimidant et en les menaçant, il s'agit également de présenter ces militants comme des ennemis de la nation. Il s'agit par là-même de dévaloriser la solidarité, la fraternité. C'est un délit d'humanité institué !
C'est pourquoi les sénateurs du Parti de Gauche Jean-Luc Mélenchon et François Autain sont signataires avec les sénateurs communistes d'une PROPOSITION DE LOI tendant à exclure les bénévoles et les associations du champ d'application du délit d'aide à l'entrée, à la circulation et au séjour irréguliers des étrangers en France.

Nous étions  également présents, partout en France, à l'appel des associations pour manifester contre le délit de solidarité le 8 avril dernier, notamment dans le Sud Est à Valence et à Marseille.

Une vidéo de ce rassemblement à Marseille est sur le site du Front de Gauche, avec des interviews de Marie Christine Vergiat, tête de liste du Front de Gauche pour les européennes et Corinne Morel Darleux, candidate PG 3e de liste, de la Drôme, qui d'ailleurs interpelle Eric Besson, également Drômois et Maire de Donzère. On vous tiendra au courant...

En conclusion, après que les réformes Sarkozy successives aient fabriqué des milliers de sans-papiers, le Parti de Gauche se prononce pour remettre les compteurs à zéro avec un plan de régularisation de l'ensemble des sans-papiers actuellement en France.

Il devra s'agir de la première étape d'un plan de régularisation massif des sans-papiers actuellement en France qui devra également concerner en premier lieu les parents des enfants scolarisés dont une majeure partie sont nés dans notre pays.

Dans le même temps, le Parti de gauche affirme que ni la France, ni l'Europe ne peuvent devenir des « forteresses » : il faut la mise en place d'une politique solidaire de co-développement et de l'immigration qui répondent à l'intérêt des pays du sud.

Je vous remercie pour votre attention et vous souhaite une bonne poursuite dans le déroulement de cette journée de parrainage.

A très bientôt sans nul doute.

Corinne MOREL – DARLEUX
Secrétaire Nationale du Parti de Gauche

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