lundi 13 juillet 2009

Des cités radieuses à la dissociété

Revenant sur la mort d'un jeune à Firminy (42) et aux explosions de colère qui l'ont suivi, Libération souligne une évolution symboliquement terrifiante du quartier "du grand H" : "l'école municipale s'était transformée en agence pour l'emploi avant de devenir un resto du coeur qui a fini par flamber pendant la semaine".

Et ce, à quelques mètres de la tour de le Corbusier, l'une des 5 "unités d'habitation de grandeur conforme" conçue par l'architecte pour intégrer équipements collectifs et lieux de rencontre, dans une belle utopie conviviale et écologique.

Quel accablant constat d'échec ! Comment en sommes-nous arrivés là ?

Je puise des éléments de réponse dans le bouquin que je lis en ce moment : le socialisme néomoderne de Jacques Généreux dans lequel Jacques revient sur la notion de dissociété, sur l'échec du libéralisme et sur la nécessité de reconstruire le socialisme en partant du principe anthropologique selon lequel l'individu se construit dans le lien à l'autre :

"il ne s’agit plus, comme le croyaient les libéraux, de construire la société par la liberté des individus, mais de construire la liberté réelle de tous les individus par la transformation de la société; l’émancipation ne surgira pas de la simple destruction des liens sociaux anciens, livrant les individus à la fausse liberté de la compétition des intérêts privés; elle progressera grâce au remplacement de ces liens qui aliènent par les liens qui libèrent (les droits sociaux, la fraternité, la solidarité, la libre association)."

De ces deux lectures, la première me rend profondément triste. La seconde m'ouvre des horizons politiques. Les deux renforcement mon engagement.

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