Rio, mégalopole de 11 millions d'habitants, tient donc ses Jeux Olympiques.
Rio "la misérable", Rio "la violente", Rio "la merveilleuse", Rio "la fière".
Rio, "à la fois belle, festive, chaotique et violente"...
Est-ce l'avalanche de qualificatifs lus dans Le Monde ce matin, ou un je-ne-sais-quoi d'envie d'ailleurs, mais j'irais bien faire un tour à Copacabana.
Voir si le ciel là-bas ressemble au nôtre. Ou si les couleurs y sont plus vives, les mélanges plus vivants, la mixité plus franche et le sang plus chaud.
Leur dire qu'ils n'ont pas besoin des JO, mais au contraire de refuser la marchandisation des corps, du sport et de la fête. Panem et circenses.
Le Monde titre "le Brésil consacré plus grand terrain de jeux du monde".
... un terrain de jeux, vraiment ?
Un ami de retour de sao paulo m'écrit son impression d'un pays nourri de telenovelas et d'images sanglantes, de virées au macdo en famille, où tout s'achète à crédit, où le trafic de drogue fait l'objet de deals avec la police pour maintenir un équilibre relatif dans les favelas.
D'un système de santé en miettes, coincé entre capitaux privés et assistance aux miséreux, où les médicaments hors de prix sont vendus à l'unité.
Et au final d'un pays coupé en trois : " Les miséreux des favelas qui sont complètement sortis de la société brésilienne. Les riches, nombreux, à voir les 4x4 et les grosses berlines de luxes dans la rue. La société semble entièrement tournée vers eux, au moins en terme de fixation des prix. Et puis au milieu les classes moyennes qui s'en sorte en tirant la langue, même avec des revenus corrects."
Et pour finir, d'un article dans le monde diplo du mois de juin, dans lequel un économiste de l'OCDE enthousiaste résume la position de Lula : "Des expressions telles que "lutte des classes", "planification économique" et "stratégies de substitution des importations" ont été remplacées par d'autres, telles que "consensus démocratique", "consolidation institutionnelle", "dérégulation économique" et "ouverture au libre-échange".
Et malgré tout...
Rio "la merveilleuse", Rio "la fière".
Rio, "à la fois belle, festive, chaotique et violente"...
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