vendredi 3 octobre 2014

Pour la coopération franco-tunisienne, de part et d'autre de la Méditerranée

MnastirRRA.jpgIntervention à la Région Rhône Alpes en faveur de la coopération avec Monastir en Tunisie

Assemblée plénière du 3 octobre, Corinne Morel Darleux pour le groupe Front de Gauche

Nos liens en Rhône Alpes avec la Tunisie ne sont pas nouveaux. Mais les événements du Printemps arabe et de la révolution tunisienne ont évidemment changé la donne. Et de belle manière.

Il s'agit en effet là d'un renouvellement de coopération qui devait intervenir en 2011, mais était resté en veille depuis les événements de l'hiver 2010, qui nous avait momentanément privés de partenaire institutionnel.

Éveillée par le geste martyr de Mohamed Bouazizi le 17 décembre 2010, la Révolution tunisienne a témoigné d’une vitalité politique et démocratique qui a permis de déboucher, comme vous le savez, sur le lancement d'une assemblée constituante.

Dans cette période nous ne sommes pas restés sans rien faire : nous avons soutenu et appuyé, au niveau de la Région, le processus d'assemblée constituante, y compris en aidant concrètement à la tenue du scrutin pour les citoyens Tunisiens résidant en Rhône Alpes. Aujourd'hui nous reprenons avec plaisir notre coopération de manière plus formelle avec le gouvernorat de Monastir.

Et avec le peuple tunisien, qui a résisté aux tentatives de déstabilisation durant cette période. Je pense évidemment avec émotion aux assassinats de nos camarades du Front populaire Chokri Belaid et Mohamed Brahmi en février 2013. Malgré ces coups odieux, les forces progressistes en Tunisie ont continué de tracer le chemin de la paix et de l'émancipation. Elles ont su mener le processus constituant jusqu'à son terme et ont finalement permis d'adopter la 2e république tunisienne grâce à la mobilisation de la société civile.

Cette société civile qui constitue, rappelons-le, un des axes de notre délibération cadre régionale en matière de coopération internationale . Un exemple ? La publication des débats de l'assemblée nationale constituante, essentielle dans tout processus démocratique, n’avait pas été initialement organisée. C’est une organisation non gouvernementale, Al-Bawsala (la boussole), qui s’en est saisie et a monté un observatoire des travaux de l’assemblée, permettant à tout citoyen de connaître le détail du texte, des amendements, des votes, des prises de paroles.

Au final, cette nouvelle Constitution stipule que les « les ressources naturelles appartiennent au peuple » et « garantit la gratuité des soins pour les personnes sans soutien et à faible revenu ». On y retrouve également le droit à l’accès à l’eau, ou encore « le droit à un environnement sain », la liberté de conscience, le droit syndical et associatif et l’égalité homme femme.

Voilà qui nous fournit les bases d'une belle coopération, de part et d'autre de cet écosystème commun qu'est la Mer Méditerranée.

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